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- Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb]

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- Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] Vide
MessageSujet: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyJeu 17 Déc - 0:09

        « Il y a quelques jours, j’ai fais la connaissance d’un homme aussi charmant qu’agaçant. Il s’appelait Caleb Marcovitch, et c’était un Hunter. Enfin, il l’est toujours je suppose.
        J’avais décidé d’interviewer un de ces chasseurs de vampires, afin de présenter un article sur ‘Les Chasseurs, la fierté de l’humanité et notre dernier rempart contre les Immortels’. Je n’ai jamais cherché à faire de la propagande, soyez-en sûrs, mais ce genre de feuillets se vend assez bien ces derniers temps.
        Quoi qu’il en soit, Caleb aurait pu être quelqu’un d’adorable s’il n’avait pas ce sale air ronchon accroché à son visage, et ce en permanence – ou presque. Nous sommes pourtant devenus intimes, et… »


        Extrait des Mémoires de Shiver Casey Reeves.




    Ses talons aiguilles battant furieusement le bitume, elle glissa une main hasardeuse dans le sac qu’elle portait en bandouillère. Ses doigts rencontrèrent le papier lisse et froid du carnet. Un sourire fugace joua sur ses lèvres. Elle tira tant bien que mal l’objet, puis s’acharna à trouver un stylo quelconque avant d’accélérer son pas déjà rapide. Elle se doutait que ce ne serait pas si facile d’extorquer des informations à ces personnes si sombres, mais elle se devait d’essayer. Ce n’était pas en restant assise les bras croisés qu’elle allait réussir à pondre des articles qu’on voudrait lui acheter.
    Elle secoua sa tête, laissant quelques mèches d’un brun/roux intense effleurer son visage aux traits fins. Sa chevelure fournie et soyeuse était remontée au-dessus de sa nuque par un crayon habilement placé, et un peu de maquillage soulignait ses yeux chocolatés et sa bouche. Le silence, uniquement brisé par le claquement sourd de ses bottes à lacets finit par l’insupporter. Elle n’était pourtant pas loin de l’endroit où Ils se réunissaient, alors elle aurait pu attendre. Mais non.

    Shiver enfonça des écouteurs gris métallisés dans ses oreilles, frôlant le symbole de lecture sur son MP4 tactile. Inconsciemment, elle se mit à remuer la tête en rythme, ce qui – vu la chanson – était un peu particulier à voir. Elle se reprit lorsqu’elle aperçu au loin quelques lueurs vacillantes. Les voilà. La jeune femme attrapa un miroir à main fêlé dans son sac à bandouillère, examina rapidement sa tenue et se remit en marche. Elle poussa la porte un peu décrépite. Soudain, une vingtaine d’yeux se tournèrent vers elle. Elle s’immobilisa, ancrée dans un soudain mutisme tandis que les battements de son cœur s’accéléraient. Allait-on la jeter dehors ?
    Un homme s’avança d’un pas lourd. L’humaine se crispa, et les jointures de ses mains agrippées à son sac devinrent progressivement d’un blanc éclatant. Elle se maudit intérieurement d’avoir oublié sa bombe lacrymogène à la maison. Elle n’avait rien pour se défendre ; certes elle connaissait des prises de self-defense, et elle avait suivit avec intensité chaque entraînement de Michael, mais cela n’avait rien à voir. Son souffle devint court, elle sentait un étau lui compresser la tête. Elle n’arrivait plus à réfléchir, elle n’arrivait plus à…

    « Vous pourriez refermer la porte derrière vous, jeune femme. »

    Horrible sensation que la honte. Shiver hocha vivement la tête devant cet homme qui ne l’avait finalement pas attaquée comme elle le craignait. Une cicatrice courrait le long de son arcade sourcilière et une barbe de plusieurs semaines lui mangeait le visage avec voracité. Elle fit un pas en avant, tendit le bras et claqua pratiquement la frêle porte derrière elle. Lentement, son souffle et son rythme cardiaque se stabilisaient. Elle retrouvait peu à peu ses esprits. Les regards curieux continuaient cependant de s’attarder sur elle, et la reporter cru bon de s’expliquer.

    « Euh, je… Je suis une amie de Michael Williams. »
    « Mike ? Il avait pas dit qu’il connaissait une fille aussi bien roulée. » commenta quelqu’un d’un rire rauque.
    « Peut-être qu’il ne souhaitait pas qu’on mette des pattes aussi sales que les vôtres sur moi ? » ironisa la brunette, les yeux flamboyants de provocation.

    Elle détestait qu’on la traite comme une jolie poupée ; un objet dont on se servirait volontiers avant de le jeter sans plus de cérémonie. Elle n’était pas une fille facile, autant qu’ils le comprennent tout de suite.

    « Ah, mais c’est qu’elle sort les griffes, la tigresse ! » plaisanta un homme.
    « Fichez-lui la paix, elle est pas venue ici pour vous. »

    Shiver ignorait qui avait dit cette phrase, néanmoins elle fut accompagnée de commentaires bougons et, bientôt, les Chasseurs reprirent leurs activités. Car c’était bien leur rôle : ils étaient les Hunters, ils chassaient le Vampire là où d’autre se contentaient du Grizzli. Et en les voyant bien assis sur leurs chaises, la jeune femme se fit une réflexion selon laquelle ils n’avaient pas l’air d’être pressés d’en découdre. Ce n’était peut-être là qu’une façade, peut-être qu’ils n’attendaient que son départ pour reprendre leurs discussions et leurs plans là où ils les avaient laissés : après tout, elle n’était qu’une intruse parmi eux. Et somme toute, la reporter avait apprit à ne pas se fier aux apparences. « Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort », comme le disait le dicton.
    Elle passa une main nerveuse sur son visage. Allez, au boulot !, s’encouragea-t-elle mentalement. Ses yeux vifs passèrent la salle au peigne fin, afin d’apercevoir la personne qui pourrait convenir à son interview. Son regard chocolaté s’arrêta sur une haute silhouette, un homme musclé et attirant. Mais il ne semblait guère bavard. Un sourire presque carnassier s’étira sur son joli minois ; elle se chargerait de le faire parler, par n’importe quel moyen. D’un pas conquérant, elle s’approcha de sa proie. Son stylo tapotait gaiement contre son carnet. Elle était confiante. Shiver s’arrêta pile en face du Chasseur et lui tendit une main énergique.

    « Bonsoir, je m’appelle Shiver Reeves, et je suis reporter. J’aimerai faire un article sur les Hunters… Accepteriez-vous d’être interviewé ? »

    Un ange passa. La jeune femme cligna des yeux, puis ajouta un peu plus doucement.

    « Si vous ne voulez pas être cité, je comprendrais et je vous fournirais l’anonymat. Et… »

    Elle sourit avec amusement.

    « Je ne mords pas, vous savez. »


Dernière édition par Shiver C. Reeves le Sam 19 Déc - 16:13, édité 1 fois
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- Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] Vide
MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyJeu 17 Déc - 10:50



Je me suis toujours demandé comment une aussi petite pièce pouvait contenir en même temps autant d'orgueils gonflés et je finissais par penser que comme à l'habitude cette réunion serait purement stérile et qu'il faudrait remettre les blablas à plus tard. L'endroit où je me trouvais était exigu et sombre, propice aux secrets et au complot. La lumière qui l'animait n'éclairait que faiblement les visages bourrus de mes compagnons et gardait pour elle la passivité de leurs regards et la lassitude de leurs traits. Aucun des hommes présent ne semblait prêt à prendre une discussion et ne manquait que le thé et les petits gâteaux pour faire passer ça en réunion de copines. L'un avait une nouvelle cicatrice, l'autre s'était foulé le poignet en jouant à la majorette avec sa baguette. Du conflit qui nous animait tous pas un traître mot. Comme je les méprisaient. Pour eux toute cette histoire ressemblait à un triste jeu et je ne comprenait pas comment l'on pouvait avec autant de détachement décider de la vie et de la mort d'un autre être. Je n'accédais à cette sphère que depuis peu, j'avais toujours été relégué au rang du bras exécuteur, et je le déplorais. Si j'avais vu plus tôt ce qui se jouait ici, j'aurais évité bien des erreurs.

Tapotant nerveusement une cigarette sur mon paquet résistant à l'envie de l'allumer et de la fumer d'une traite, je conservais mon écart avec les autres membres pour mieux les observer et les écouter. Chaque morceau d'information que je pourrais récolter serait le bienvenue pour Charlotte et sa troupe seulement plus l'heure avançait et plus la stupidité de ces hommes m'accablait. Je m'étais décidé à m'éclipser quand le groupe fut ébranlé par l'arrivée d'une jeune femme. Je sentit aussitôt un courant électrique traverser la pièce et quand je vis l'intruse, je compris ce qui les réduisaient soudain au silence. C'était assurément une beauté. Pas l'une de ces créature tapageuse que sont les vampires et dont l'existence nous est incertaine mais une vraie bouffée de chaleur. Visage de poupée, regard de braise, moue boudeuse, corps que je devinais svelte et musclé, avisais-je alors que je la détaillait du regard. J'aurais poursuivit plus loin mon exploration si je n'avais pas été coupé par la brusque prise de parole d'un de mes comparses. Tous les regards quittèrent la jeune femme pour se poser sur le malotru qui avait osé brisé cet instant puis tous se dardèrent à nouveau sur la petite rouquine. Je trouvais qu'elle avait du cran de débarquer ainsi et de s'inviter à notre réunion, tenant tête aux plus ravagés d'entre-nous. Sentant que la situation risquait de dégénérer je décidais de lui prêter main forte.

« Fichez lui la paix elle n'est pas venue ici pour vous. » Cette fois tous les regards furent pour moi et j'avais beau me tenir courbé au fond de la salle, aucun n'osa broncher. Je savais que mon physique impressionnait et j'en profitais largement. Je n'avais recours à la force que très rarement et cet état de fait me convenait amplement, je répugnais tout ce qui avait trait à la violence et je me demandais parfois pourquoi la nature m'avait alors doté d'un cœur de guimauve emprisonné dans le corps d'un ogre.

Distrait par mes pensées je glissais la cigarette que j'avais maltraitée ces deux dernières heures entre mes doigts et je cherchais mon fidèle zippo pour l'allumer, tâtonnant mes poches avec une certaine hâte, quand une main tendue entra dans mon champ de vision. Je relevais légèrement la tête pour fixer la gamine mais demeurait silencieux, essayant peut-être de me convaincre que si je restais immobile elle finirait par se lasser et s'en aller. J'avais tort une fois de plus. Je me redressais d'un coup, la dépassant de deux bonnes têtes au moins. J'avais esquissé un sourire à sa boutade mais les muscles de mon visage s'étaient figés en chemin et j'avais retrouvé mon sérieux. Je la toisait, mon regard gris comme de l'acier.

« Je n'ai rien à dire. » Je savais que d'ordinaire mon regard attirait les gens comme le miel les abeilles. Mes iris me trahissaient trop facilement faisant ressortir mon côté bisounours avec bien trop de facilité.

Je posais une main énorme sur son épaule et l'écartait de mon chemin sans ménagement puis me dirigeait vers la sortie. Une fois à l'extérieur je redressais le col de mon manteau et rentrait ma tête entre mes épaules pour me protéger contre le froid mordant de l'hiver. La peau de mon visage tirait, mes doigts étaient endoloris, j'avais d'urgence besoin de cette maudite cigarette. Et d'un bon verre. D'un pas rapide je descendais la rue, toujours à la recherche de quoi allumer ma dose de mort. Quand enfin mes doigts rencontrèrent la surface lisse et froide du métal je poussais un soupir. La première taffe m'apparut comme une délivrance, la seconde me fit de nouveau basculer dans mes pensées. Le temps que j'avais perdu ici m'agaçait. Je n'avais rien appris de plus et pourtant je sentais que quelque chose de gros se préparait. C'était visiblement si important que seules les têtes pensantes avaient accès à ces informations. Irrité je pressais le pas, avalant le bitume à une vitesse phénoménale pour un être humain, indifférent aux bruits de la ville et à son ambiance qui d'habitude me transperçait jusqu'aux os. Je n'étais plus qu'à quelques pas de mon appartement quand une silhouette surgit brusquement devant moi.

« Je répète. Pas de commentaires. »
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptySam 19 Déc - 17:40

    Il était plus que charmant, en réalité. Les fossettes qui apparaissaient sur ses joues lorsqu'il souriait, son intense regard gris... Il était beau. Et il arborait un physique avantageux. Ne pensez pas qu'elle le dévorait des yeux depuis le début de leur discussion, elle avait simplement apprit à détailler ses interlocuteurs en un minimum de temps et en un maximum d'efficacité. Et Caleb passait de toute façon difficilement inaperçu. Elle leva la tête pour maintenir le contact visuel, tout en tripotant presque nerveusement son stylo. Quelque chose la mettait mal à l'aise. Était-ce à cause de la dureté de ses iris ? Il la fixait avec un détachement inquiétant, comme s'il ne la trouvait subitement plus si amusante. Qu'avait-elle dit ou fait pour s'attirer les foudres d'un tel géant ?
    Shiver ouvrit la bouche pour s'excuser par avance, mais il la devança. « Je n'ai rien à dire. » Plaît-il ? De quel droit l'envoyait-il paître comme une enquiquineuse ? Elle fronça les sourcils. Il posa une main lourde sur son épaule et la poussa sur le côté. Il était fort, plus fort qu'elle en tout cas. Elle le suivit du regard. Sa voix avait éveillé en elle un sentiment de « déjà-vu ». C'était peut-être lui qui avait fait cesser les commentaires des Chasseurs, quelques instants auparavant. Il poussa la porte et disparu à l'extérieur, la laissant dans cette salle pleine d'hommes qui la dévisageaient. Elle secoua la tête : elle n'allait pas le laisser filer aussi facilement. Que croyait-il ? Elle n'était pas une amatrice, loin de là !

    « Et merde. »

    Le froid lui mordit les joues, les mains, et le bout du nez. Sa tenue n'était certes pas adaptée à l'hiver de Londres – un pull à col roulé, une courte jupe en jean, des collants sombres et des bottes à lacets, à talons aiguilles – mais elle trouvait tout de même que ce mois était d'une froideur impressionnante. Cela avait quelque chose à voir avec le Spirit, et tout le reste, elle en était presque persuadée. Elle fourra son carnet et son stylo dans le fond de son sac en bandoulière, glissa ses mains sans gants dans les poches de sa longue veste, laquelle était boutonnée jusqu'au col, et emprunta le même chemin que le Hunter. Il avait de grandes jambes, et il marchait si vite qu'elle fut bientôt obligée de trottiner.

    « Attendez ! »

    Il ne sembla pas l'entendre. Ou peut-être l'ignorait-il ? Elle redoubla de vitesse. Ce n'était pas humain de marcher aussi vite, et c'était encore moins humain d'avoir des jambes aussi grandes, aussi longues, aussi... Elle pénétra dans un nuage de fumée. Ses yeux se mirent à picoter et elle fut prise d'un quinte de toux silencieuse. De la cigarette. Et il fumait, en plus ? Il voulait sa mort, c'était clair désormais. Elle n'avait jamais aimé fumer, être dépendante de quelque chose qui tenait entre deux doigts et qui disparaissait en cendres, très peu pour elle. Elle était déjà assez fragile comme ça.
    Une poussée d'adrénaline la propulsa pile devant Caleb, l'arrêtant dans sa course. Il lui accorda un regard, et quelques paroles dites d'un ton neutre. Les mains sur les hanches, penchée en avant et haletante, la jeune femme secoua la tête en laissant un rire moqueur s'échapper de ses lèvres pâles.

    « Bon sang, vous avez des ailes aux pieds ou quoi ? Vous m'avez fait courir sur plus de cent mètres, c'est fou ça ! »

    Un nouveau rire la secoua pendant qu'elle se relevait, ayant finalement retrouvé une respiration stable. Le bout rougeoyant de la cigarette était pratiquement la seule lueur dans cette rue, et elle donnait au visage du Hunter un air machiavélique. Elle fronça le bout de son nez et recula de deux bons pas. La fumée lui dérangeait. Elle mit une main devant son visage.

    « J'imagine que ce serait trop vous demander que d'éteindre ce... cette chose ? » une pause « Quoi qu'il en soit ne croyez pas vous en tirer à si bon compte. Je suis têtue, on me le dit assez comme ça. »

    Un nuage opaque se forma devant elle lorsqu'elle soupira en souriant.

    « Si je vous invitais à boire un verre, aurais-je une chance de vous délier la langue ? »
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptySam 19 Déc - 21:15

J’admirais la ténacité. Elle était l’une des vertus les plus appréciables chez un autre être. Elle montrait sa force et sa volonté et il n’y avait rien de plus remarquable pour moi que d’être armé d’une véritable détermination car elle était la solution de bien des problèmes. J’avais moi-même choisi d’adopter son mode de vie exigeant, refusant de me trouver des excuses. Il n’y avait rien que je ne puisse faire, seulement des choses que je n’avais pas encore faites. Ceci m’évitait de m’apitoyer trop longtemps sur mon sort et de laisser les autres œuvrer à ma place. Cela ne signifiait pas que j’étais infaillible, bien au contraire, je n’aurais pas eu assez de mes dix doigts pour compter mes erreurs mais j’avais la prétention de croire que je faisais de mon mieux. J’éprouvais donc une certaine sympathie pour la rouquine qui se trouvait devant moi mais mon intérêt pour la jeune femme s’arrêtait là. Je croyais avoir été claire quelques minutes auparavant et maintenant j’entrevoyais une longue et pénible discussion durant laquelle je devrais la persuader de m’oublier. Bordel j’étais trop crevé pour ça.

Je jetais un regard torve sur la cigarette qui roulait entre mes doigts et alors qu’on voulait me la retirer son importance me sembla croitre. J’avais commencé à fumer à l’âge de quinze ans, sans réellement prendre conscience de ce dans quoi je mettais les pieds. Lorsque j’avais compris quelle saloperie c’était, il était déjà trop tard et je n’avais jamais réussit à me passer de sa présence. Où que j’aille, la forte odeur du tabac me poursuivait. Elle avait imprégné les fibres de tous mes vêtements et j’aurais juré que sous la couche d’after-shave ma peau laissait filtrer des relents de tabac froid. Même l’idée de ma propre mort ne parvenait à me persuader d’arrêter. Alors pourquoi l’aurais-je fais pour quelqu’un d’autre ? A fortiori une personne que je ne voulais plus avoir dans mon champ de vision. Pour toute réponse j’inhalais une nouvelle bouffée et laissait lentement la fumée glisser de mes lèvres. La rouquine me répondit en exhalant une bouffée d’air chaud et malgré moi j’y perçus un souffle de vie. D’un geste vif et sec je jetais ma cigarette au sol et l’écrasait du talon.

« Comment est-ce que je pourrais le dire pour que vous compreniez ? »
Lançais-je d’une voix dure. Ce rôle m’allait terriblement mal et j’avais peur de ne réussir à duper personne et surtout pas cette petite peste à la langue trop pendue et aux griffes acérées. C’était comme si elle avait planté ses ongles dans ma peau et refusait de me lâcher. Je n’avais pourtant pas des airs de prix Pulitzer.

« Non. » Je l’avais soufflé avec plus de calme et de douceur.

« Je n’ai rien à dire que les gens ne sachent pas déjà. Et je vous crois assez intelligente pour ne pas vous persuader que je pourrais vous révéler tous nos petits secrets. »

Je me rapprochais d’elle et me penchait en avant, l’air toujours sérieux, mais dans mon regard brillait une nouvelle flamme, l’inquiétude. « Mais vous devez me croire quand je vous dis que vous devriez arrêter de creuser. Il n’y a rien de bon au fond du trou. Vous allez au devant d’un sacré paquets d’ennuis et je peux vous assurer que la vérité ne vaut pas votre mort. » Oui j’avais toujours eu un penchant pour le mélodrame.

« Vous avez eu de la chance tout à l’heure. Ne la poussez pas trop loin parce que vous risqueriez de l’user. »

Je devais bien l’avouer elle avait tout d’une jeune fille sympathique et même si je méprisais ce qu’elle faisait, je n’en étais pas moins inquiet pour elle. Car si elle se mettait à soulever les rochers, elle ne trouverait rien d’autres en dessous que des mensonges larversques. Les hunters n’étaient rien d’autres que des chiens de Satan. Ceux qui croyaient en une noble cause ne valaient pas mieux que ceux qui, comme moi, s’étaient laissés berner par la prétendue noblesse de leur tâche. J’appuyais mes propos d’un long regard animé par un faible sourire puis me détournait. J’avançais pour me persuader que ce que je voulais faire n’était qu’une connerie. Puis je me figeais soudain et reversais ma tête en arrière en cachant mon regard d’une main. C’était inévitable.

« Mais j’aurais bien besoin d’un verre. » fis-je en me retournant.

Mais c’était une erreur.
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyDim 20 Déc - 13:53

    Il tentait de l'effrayer, c'était évident désormais. Les paroles qui glissaient de ses lèvres entrouvertes essayaient de la détourner de son but. Avec un certain succès. Quelque chose en elle se mettait à remuer lorsqu'il la regardait en l'assurant qu'elle ne trouverait rien de bon à fouiner ainsi. Était-ce de la peur ? L'instinct de survie depuis longtemps endormi des Hommes était-il entrain de se réveiller ? Il se rapprocha d'elle, se penchant légèrement pour donner plus d'appui à son monologue ; elle recula automatiquement. Shiver secoua doucement la tête, en silence, les yeux rivés sur le Chasseur : oui, elle comprenait et oui, elle était assez intelligente pour savoir qu'il ne livrerait pas les petits secrets des siens après un verre ou deux. Ce qui ne l'empêchait pas d'espérer. Elle voulait croire qu'elle pouvait arriver à dénicher des perles dans la boue qui entourait les Hunter.
    Zachary, son fiancé, avait disparu il y a de çà trois années, et Michael s'était jeté à corps perdu dans la chasse aux vampires, persuadé que c'était un Immortel qui lui avait ravi son frère. Et elle dans tout ça ? Elle ne savait pas qui, du Spirit ou des suceurs de sang, avait enlevé son bien-aimé, et elle ne condamnait donc pas aussi facilement les autres races. Certes, le Spirit ne pouvait être raisonné, ou comprit, mais les Éternels étaient d'anciens humains, certains avaient toujours une... âme. Caleb tourna brusquement des talons, s'éloignant d'elle comme si elle était la peste. Elle aurait aimé tendre la main, l'attraper par le bout de sa veste et lui demander de rester, de tout lui dire, néanmoins elle ne s'en sentait pas la force à cet instant précis. Il l'avait involontairement replongée dans ses réminiscences, et elle avait du mal à en sortir.

      « Mais j'aurais bien besoin d'un verre. »


    La jeune femme cligna des yeux, surprise par ce revirement de situation. Il se retourna, l'observant de ses grands yeux gris, et elle se sentit comme électrisée par ce regard. Elle ne devait pas se laisser aller, elle ne devait pas retomber dans le passé devant un parfait inconnu. Shiver tourna la tête quelques secondes, puis revint vers le sorcier, en souriant. Elle était redevenue maître d'elle-même.

      « Vous n'avez pas honte de vous faire offrir un verre par une femme ? Ah, les Hunters et la galanterie... » soupira-t-elle en riant doucement.


    Après tout, n'était-ce pas elle qui lui avait proposé de lui payer de l'alcool, pour le faire parler ? Bah, une plaisanterie n'avait jamais fait fuir un possible indic, non ? D'un pas vif, elle se rapprocha du Chasseur, et pointa d'un index pâle les immeubles non loin.

      « Si vous vous dirigiez ici, c'est parce que vous n'habitez pas loin, je me trompe ? Alors, vous me faites entrer et je partage ce petit trésor avec vous, promis. »


    Elle exhiba avec fierté une petite bouteille de Whisky de son sac à bandoulière, et tapota le bouchon scellé, signe qu'elle n'avait encore jamais été ouverte. Inutile de demander ce qu'elle faisait à se promener avec de l'alcool sur elle, car elle vous répondrait sans mentir que c'est un « secret professionnel ». La rouquine rangea son arme secrète dans sa cachette, et croisa ensuite les bras face à son interlocuteur. Elle fit un pas dans sa direction, laissant leurs souffles se mélanger et leurs vêtements se frôler avant de dire, d'une voix à peine plus haute qu'un murmure :

      « Je ne connais toujours pas votre nom... »


    Il est vrai qu'il n'avait pas eu le temps – ou pas voulu ? – lui dire quoi que ce soit sur son identité avec leur course-poursuite et l'avalanche de questions sous laquelle elle l'avait enseveli. Les relations de Shiver et sa ténacité auraient pu fournir, sous douze heures, le nom, le prénom, l'âge,... du Chasseur, mais elle s'y refusait. Sauf en dernier recours, cela va de soi. Et si à la fin de cette soirée, elle n'estimait pas assez rempli le dossier Caleb, elle aurait tout le temps de se consacrer à son remplissage dans les jours qui venaient ; son article pouvait attendre.


Dernière édition par Shiver C. Reeves le Mer 23 Déc - 15:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMar 22 Déc - 13:48


Son brusque silence m’effrayait. Elle m’avait habitué au pépiement léger de sa voix et sans je me sentais soudain perdu. Son expression grave me laissait penser que mon petit monologue avait fait son effet, peut-être même avait-il ravivé de veilles blessures et bien que je n’en sois pas responsable, je sentis la culpabilité, ma vieille amie, m’emplir à nouveau. J’avais l’horrible sensation d’avoir étouffé son sourire et sa détermination et ce n’était pas ce que j’entendais faire. Je voulais simplement la préserver un peu de la folie qui se préparait. Je ne la connaissais pas mais j’estimais qu’aucun être humain n’aurait eu à subir une telle horreur. Le conflit qui enflait dans la ville ne pourrait jamais s’éteindre silencieusement, à ce stade aucun d’entre nous ne ferait machine arrière. Certains avaient trop perdu. D’autres n’avaient pas encore atteint leur but. Dans tous les cas l’instinct de survie était trop ancré en eux pour qu’ils cessent leur stupide guerre.

Un bruit attira soudain mon attention et je me rendis compte que durant le laps de temps qui s’était écoulé entre mon invitation et sa réponse j’avais bloqué mon souffle dans ma poitrine. Inspirant une bouffée d’air avec avidité j’avisais qu’elle riait encore en se moquant de moi. Et elle n’avait pas tort. J’étais sacrément gonflé de l’envoyer ainsi balader et de lui demander ensuite de noyer mes pensées à grand renfort de verres mais quand j’avais vu la soirée qui se dessinait devant moi, je n’avais pas pu me résoudre à continuer d’avancer. J’avais besoin d’elle, d’une façon que je ne m’expliquais pas. Embarrassé je fourrais mes mains au fond de mes poches et me balançait d’un pied sur l’autre. Elle se rapprocha et j’ancrais mon regard au pavé délavé, honteux comme un gosse de dix ans. Un vif éclat amusé traversa néanmoins mes prunelles lorsque je vis son obstination refaire surface et redonna leur couleur azur à mes iris. Mes lèvres étaient scellées, je savais qu’elle n’obtiendrait rien même si elle essayait de me soûler, et dans mon esprit se jouait alors un tout autre scénario. Cette fois je n’en éprouvais pourtant aucune honte et c’était là le signe que tout n’était pas mort en moi. Essaye-moi. Teste moi. Goûte moi.

Je la laissais se rapprocher encore, affichant un air de suffisance qui m’allait bien, un peu si mon visage était capable de supporter deux personnalités différentes. J’hésitais une seconde à lui mentir puis lâchait enfin. « Caleb. »

« Et tu es à peu de choses près le petite chose la plus obstinée que j’ai jamais rencontré. » continuais-je dans un souffle, l’œil pétillant et le sourire aux lèvres.

Peu de personnes forçaient mon respect, peu le méritaient également mais elle avait réussi ce pari en quelques secondes à peine. Je me surpris à me découvrir également un appétit pour la vérité, je voulais savoir ce qu’elle pouvait bien avoir à cacher, elle, pour vouloir se faufiler à tout prix dans des endroits dangereux. Dés cet instant j’aurais pu l’attirer n’importe où et lui tordre le cou, étant donné sa taille et celle de mes mains la tâche aurait été aisé, et pourtant elle me suivait sans broncher, son pas léger faisant écho au mien. Côte à côté nous avancions pendant cinq bonnes minutes encore, je veillais à garder un pas raisonnable pour ne pas la presser, avant d’arriver à l’appartement que j’occupais. S’y étalait peu d’objets personnels, je n’avais jamais été friand des photos et autres babioles et je ne l’utilisais de toute façon que pour dormir un peu. Je n’avais jamais l’impression d’y être chez moi.

« Il va falloir attendre un peu que l’air se réchauffe. » fis-je après avoir allumé un feu dans la cheminée. Je me redressais rapidement, soustrayait à sa vue quelques vêtements épars puis passait un coup d’eau sur deux verres que je posais sur la table de bois élimée.

« Tu sais que tu es complètement folle ? »
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMer 23 Déc - 15:42

    Oh oui. Shiver était une fille obstinée, et d'une ténacité peu commune, il faut bien l'avouer. Elle n'avait jamais eu peur de plonger la tête la première dans la gueule du loup, tant que cela pouvait lui apporter quelque chose de concret : des preuves, des témoins... Ou bien la vérité dans son plus simple appareil. Là où tout le monde ne voyait que quelque chose de facultatif, elle y voyait le sens même de la vie. Si le monde entier se noyait dans le mensonge, elle, elle voulait affronter la vérité du regard et pouvoir lui dire : « Je sais tout de toi. » Légèrement fêlée du bocal, vous dites ? Non. Obstinée et tenace.
    La rouquine réprima à grand mal un sourire amusé, répondant un classique « je ne suis pas petite » avant d'emboîter le pas au géant. Elle aurait pu passer pour une fillette simple d'esprit. Suivre une personne aussi peu recommandable qu'un chasseur, surtout du gabarit de Caleb, relevait du courage... ou de la folie. Néanmoins, le choc sourd que produisait sa bombe au poivre en tapant contre sa cuisse la réconfortait. Inoffensive, seulement en apparence donc. Et puis, même si elle était loin d'être aussi forte que lui, elle avait l'avantage d'être sûrement plus agile... Cependant, s'il se révélait être en plus un Sorcier, elle devait avouer ne pas donner cher de sa peau.

    Quoi qu'il en soit, le vide auquel elle fit face une fois dans l'appartement du Hunter la laissa bouche bée. C'était bien un homme célibataire qui risquait sa vie tout les jours. Mis à part les meubles habituels – table, chaises, lit, canapé, table basse et autres – il n'y avait rien de très personnel dans cette habitation. Cela aurait très bien pu être celle du voisin qu'elle n'aurait décelé aucun signe d'appartenance dans le peu qu'elle voyait. Les seules choses qui montraient que cet appartement n'était pas à vendre étaient les quelques vêtements éparses qui traînaient, de çà et de là. Shiver suivit l'homme près de la cheminée, qu'il alluma dans un soucis de réchauffer l'air ambiant, et se laissa choir sur le canapé en étouffant un soupir d'aisance. C'est qu'il était confortable !
    Tandis que Caleb s'éloignait, la reporter laissa son regard chocolaté vagabonder dans la pièce. Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était amplement suffisant pour un Hunter. Pratique, un peu de confort, et surtout, aucune trace de lui. Il semblait prêt à déménager n'importe quand. D'un geste vif, elle enleva le crayon qui maintenait ses cheveux en un chignon savamment fait, et secoua la tête afin qu'ils ne demeurent pas emmêlés. Elle passa sa main dans sa longue chevelure auburn, et adressa un bref sourire au jeune homme lorsqu'il revint, déposant deux verres sur la table en bois. Il ne perdait pas le Nord, celui-là.
    La rouquine se releva, enleva son manteau et le déposa sur l'accoudoir du canapé, serrant dans sa main droite un objet indéterminé. Objet qu'elle agita par la suite sous le nez du beau brun, avec un grand sourire enfantin et le regard pétillant. Elle n'était pas sans défense, autant qu'il le sache. Et folle... oh, si peu.

      « Et cette bombe au poivre, tu crois qu'elle est là pour faire joli ? Je ne suis pas folle. Je me mets simplement au goût du jour. »


    Elle glissa le vaporisateur dans son sac, qu'elle portait toujours, sortit la petite bouteille de whisky et se débarrassa finalement dudit sac au même endroit qu'elle avait lâchement abandonné son manteau. La jeune femme versa l'alcool avec précaution, puis tendit un verre à Caleb.

      « A notre rencontre ! » proclama-t-elle, toujours sur un ton humoristique.


    Son nez se plissa quand le liquide brunâtre passa dans sa gorge. Shiver n'était pas particulièrement habituée à boire, mais elle avait l'avantage de tenir assez bien n'importe quel alcool ; ou presque. Elle s'en servit un autre, l'air ailleurs.

      « Selon Nietzsche, pour bien vivre, il faut vivre dangereusement. J'aime cet état d'esprit, et je dois dire qu'à notre époque, on vit dangereusement, qu'on le veuille ou non. Nous y sommes obligés, et vu que nous sommes tous condamnés à mourir un jour ou l'autre, autant choisir nous-même notre potence, tu ne penses pas ? »


    La reporter fit quelques pas, puis s'appuya nonchalamment contre un mur, collant le haut de son dos à ce dernier et avançant quelque peu le bassin. Elle fit tourner le peu de whisky qu'il restait dans son verre, son regard intense rivé sur Caleb et un sourire énigmatique ourlant ses lèvres pleines.

      « Nous sommes entourés par des prédateurs beaucoup plus forts que nous, il faut l'avouer. Le Spirit, tout d'abord. Le plus machiavélique, le plus sournois et peut-être aussi le plus dangereux. Mais je dois dire que les Vampires se défendent pas mal... »


    Elle se rapprocha langoureusement du Chasseur. Ses doigts fuselés vinrent caresser doucement son bras, et elle tendit le visage vers lui.

      « En plus d'être plus rapides, et plus forts que nous, ils sont capables de nous charmer en quelques secondes. » une pause, elle s'écarta vivement « Mais eux, au moins, on le mérite de nous tuer et pas de nous asservir, ils n'emprisonnent pas notre âme au fin fond de notre conscience et ne manipulent pas notre corps comme si c'était le leur. Je me trompe ? »


    Shiver était maintenant loin du brun. Son verre dans une main, elle se promenait innocemment entre les meubles. Ses pas incertains la menèrent devant la cheminée, elle s'y arrêta. Elle observa les flammes, puis sembla reprendre conscience.

      « Désolée, je ne devrais peut-être pas parler de tout ça. » s'excusa-t-elle avec un sourire. « Il fait bon, maintenant. »


    D'un geste du menton, elle désigna l'âtre qui brûlait sans modération le bois, dévorant voracement les bûches. Elle passa une main sur sa nuque, et se retourna vers le Hunter, laissant le feu la réchauffer.

      « Et pour répondre à ta précédente question, je ne suis pas folle. Je sais que tu ne me feras pas de mal, Caleb. Je le lis dans tes yeux. »
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMar 29 Déc - 20:32


Je regardais avec curiosité l’objet qu’elle agitait sous mon nez et me demandait si elle croyait vraiment que ce machin aurait pu m’arrêter, ou tout autre Hunter, s’il avait voulu lui faire du mal. J’en venais à regarder la bombe avec suspicion, comme si elle détenait je ne sais quel pouvoir caché avant d’enfin en venir à la conclusion que Shiver faisait simplement parti de ces personnes qu’il était difficile d’impressionner ou qui ‘avait jamais eu à faire à une véritable situation de crise. Le mystère Shiver s’épaississait et je doutais que les heures à venir me viennent en aide. Je n’étais pas un fin psychologue quand il était question de femmes, et encore moins quand elles avaient le tempérament de la flamboyante rouquine. J’avais une bête affection pour les choses simples et sans détour. La jeune femme elle filait entre mes doigts maladroits comme l’eau. J’en venais à douter des affirmations que j’avais formulées quelques secondes plus tôt et perdu je finissais par secouer la tête pour me libérer de mes doutes. Pour ma défense je m’avouais beaucoup plus sensible aux choses évidentes.

« A notre rencontre… » Murmurais-je en cachant mon sourire derrière une gorgée vite avalée. Ce faisant je ne la quittais pas des yeux, me demandant comment j’avais fini par laisser un tel phénomène venir perturber ma routine. A la voir ainsi grimacer je devinais sans peine l’enfant qu’elle avait du être quelques années auparavant et bien que je ne compte que la trentaine je sentis soudain le poids des années peser sur mes épaules. Son insouciance me fait mal, moi qui ne suis plus qu’une vieille carcasse déchirée par les remords. Je possède un peu de magie mais elle m’est inutile, j’ai l’impression de ne m’en être servie que pour le mal et quand je vois ce qui se passe autour de moi je ne peux que l’associer à la destruction. Que me reste-t-il alors ? L’espoir ? Bon dieu c’est une chose si fragile…

Et comme si elle était investie d’un sixième sens la voilà qui fait écho à mes songes avec légèreté et cette insouciance si difficile à affronter. Devant son talent je pourrais presque me convaincre que la mort n’est que peu de choses et qu’il me faut plonger dans ses bras. Le dessin m’apparait bien plus attrayant que ce qui m’attend demain. Je devrais avoir honte de fuir ainsi mes responsabilités, mais les nuits froides de Londres sont faites pour les lâches, elles les dissimulent à la vérité, les parent d’illusions trompeuses. Si j’abandonnais maintenant les ténèbres avaleraient ma couardise et l’alcool noierait mes dernières réserves. Je fixe d’ailleurs le fond de mon verre, comme s’il allait me sauter au visage et m’apporter des réponses mais rien ne se produisit et je devenais de nouveau conscient de la présence qui emplissait mon pauvre petit salon. Me revient sa moue coquine, ses louvoiements entre mes meubles, ces choses qu’elles balancent l’air de rien. Elle n’a rien oublié de sa glorieuse mission et la lassitude me prend. Je me sens trop souvent utilisé ces derniers temps. Je ferme les yeux, soupire, et abandonne mon verre à moitié plein pour me mettre à la recherche d’une cigarette. J’ai presque marché dans le panneau. Je trouve enfin l’objet de ma convoitise et le porte à mes lèvres quand elle fauche ma détermination de quelques mots trop bien choisi. Je me détourne, bafouille et si je n’y prenais pas garde je crois bien que je rougirais comme un adolescent.

« Alors tu dois aussi savoir que tout ça ne sert à rien. Je ne te donnerais pas d’infos pour ton article Shiver. Il n’y a pas que les envoûtés qui sont prisonniers. » Je ponctuais mes paroles d’un faible sourire puis revenait vers la partie qui me servait de cuisine.

« Une petite faim ? » aurais-je ouvert ma porte à une parfaite inconnue en d’autres temps ? Assurément pas. Mais depuis qu’elle m’avait abordé il me semblait important de lui faire comprendre qu’elle risquait trop de choses à creuser trop profond. J’ouvrais mes placards, à la recherche de quelque chose de comestible et ce fut mon tour de froncer le nez.

« Je cuisine peu mais je sais faire d’excellents… sandwichs beurre de cacahouètes et confiture. »
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyLun 11 Jan - 17:53

    Caleb Markovitch la fascinait. Sous ses airs de gros grizzli, il demeurait d'une gentillesse déconcertante. Depuis l'instant où elle lui avait adressé la parole, il n'avait cessé d'essayer de la dissuader de faire son article. Était-ce réellement parce qu'il se souciait d'elle ou simplement pour qu'elle arrête de fourrer son nez dans des affaires qu'il ne la concernait pas ? Elle se plaisait curieusement à espérer que sa première pensée soit la bonne. Et même si le fait qu'un homme veuille la protéger lui faisait plaisir, elle ne l'admettrait jamais à voix haute. Un sourire malicieux se forma sur ses lèvres pleines. Elle le regarda ouvrir le frigo, puis le placard. L'idée de manger un morceau était plutôt incongrue mais elle l'accueillait à bras ouverts. D'ailleurs, le dernier repas qu'elle avait prit... Minute, elle n'avait pas prit de repas concret depuis longtemps. Un petit sandwich beurre de cacahuète, confiture lui ferait le plus grand bien après la petite salade qu'elle avait mangé à treize heures. Shiver fit quelques pas vers son hôte, déposa son verre pratiquement vide sur la table élimée et se rapprocha du sorcier. Se glissant derrière lui, elle posa sa main sur son bras et se hissa sur la pointe des pieds pour apercevoir le contenu du placard.

      « Ça me paraît parfait. J'ai une faim de loup.... »


    Elle resserra doucement sa prise, en lui jetant un regard, et s'éloigna de nouveau. Être journaliste, c'était une seconde nature chez elle ; elle avait apprit en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire comment mentir. Elle savait aussi quels étaient ses atouts et comment en user. Tout cela pour parvenir à ses fins : avoir des informations pour faire un papier intéressant. Ce serait facile pour elle de charmer le Hunter, facile de faire tourner la conversation à son avantage, facile de le berner. Malgré l'impression de dureté qui émanait de sa taille et de sa stature, elle commençait à le cerner suffisamment. Certes, elle ne pouvait pas prétendre tout savoir de lui, mais cela lui était amplement suffisant à présent. Shiver Reeves aurait pu passer pour une garce si elle n'avait pas cette candeur et cette innocence qui la caractérisait. Elle n'oubliait jamais son but, et était prête à explorer n'importe quel chemin pour y arriver.
    Seulement, elle n'était pas qu'une reporter freelance. Elle était humaine avant tout. Elle avait besoin de rire pour de vrai, de ne pas faire semblant d'apprécier autrui,... Elle voulait pouvoir discuter sans arrières-pensées, apprendre à connaître son interlocuteur sans se dire qu'elle devrait vérifier ces informations une fois chez elle. La rouquine attrapa son verre, l'air pensive, et le regarda sans le voir avant de le terminer distraitement. Elle pensait régulièrement à ce qu’aurait pu être son présent sans le Spirit, sans les Immortels, et peut-être aussi sans son boulot. Serait-elle devenue la parfaite femme au foyer ? Aurait-elle déjà un enfant ? Peut-être serait-elle enceinte à l’heure qu’il est. Si cela avait été une fille, elle l’aurait appelée Cassandra Miranda, et si cela avait été un petit garçon, il aurait porté le nom de Gabriel Adam. Perdue dans ses pensées, elle fit résonner le son cristallin du verre en frottant doucement son index contre le bord. Même si elle paraissait imperméable à tout son, elle suivait parfois du regard les gestes vifs que faisait Caleb en préparant les sandwichs.

      « Quel grand cuisinier… » se moqua-t-elle gentiment, en le regardant un peu plus attentivement.


    Au premier coup d’œil, elle aurait pensé que sa haute stature, ses larges épaules et tout le reste devaient le gêner dans ses mouvements. Aussi bien dans ceux de tous les jours que ceux qu’il était obligé de faire en tant que Chasseur. Cela demande d’être agile, vif, et précis. Face à un vampire, on ne peut pas souvent prétendre avoir le droit à une seconde chance. Mais elle devinait que Caleb se débrouillait bien ; ou alors, il n’avait encore pas fait ses preuves ce qui était différent. Aucune cicatrice ne barrait sa peau légèrement hâlée, aucune fracture ne semblait l’avoir handicapé. Il avait l’air en parfaite santé.

      « Ca fait longtemps que tu es un Hunter ? »


    Le son de sa voix s’éleva plus clairement et plus fort qu’elle ne l’avait pensé. Presque immédiatement, une jolie teinte rosée s’installa sur ses joues. Craignant des moqueries de la part du Sorcier, elle fit un geste vague vers la cheminée en riant nerveusement.

      « Il fait chaud, je ferais mieux de ne pas rester devant le feu ! »


HRP : Je suis désolée, c'est infiniment trop court, mais je me rattraperais la prochaine fois, promis !
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMar 12 Jan - 11:38

C’était là, devant l’étrange vide de mes placards que je mesurais mon train de vie. On aurait facilement pu me prendre pour une sorte d’ermite pourtant mes journées étaient bien remplies, mes rencontres nombreuses. Je m’étais simplement détaché de ce que la majorité des hommes jugeaient nécessaires. Je n’avais pas besoin de photos pour me rappeler ce que j’avais vécu, ni de babioles pour me prouver ce que j’étais et au lieu de rentrer ma tête entre mes épaules je me tenais soudain plus droit. Depuis que j’avais donné un sens à tout ça il m’était beaucoup plus facile d’accepter ce vide apparent et même de le chérir. Le monde entier était ma maison et je n’avais qu’à tendre les bras pour l’embrasser.

« De toute façon il ne faut pas compter se faire livrer une pizza. » soufflais-je avec morgue au visage de la jeune femme qui se tenait à mes côtés. J’essayais d’ignorer la chaleur de son corps près du mien et ses doigts agrippés à mon bras avec autant d’efficacité qu’un papillon se soustrait à la lumière. Intérieurement je pestais que la nature n’ait donné aux hommes que de si faibles défenses face aux femmes. J’étais l’un de ses plus stupide représentant, je fondais avec une facilité déconcertante, troublé par des gestes qui n’avaient sans doute de signification que pour mon pauvre esprit de mâle perpétuellement en rut. Oui ma précieuse baguette m’aurait été bien inutile à cet instant, elle ne protégeait pas de ses œillades de chat et de sa voix ronronnante. J’avais beau essayer de me duper, je savais parfaitement depuis le début pour quelle raison elle avait franchi le seuil de mon appartement.

Je souris, secouant faiblement la tête et cachant mes pensées par des gestes assurés. Pain. Beurre. Couteau. Confiture. Chaque tranche glissait dans ma main et je la recouvrais d’une couche généreuse. Beurre. Confiture. Puis je les assemblaient. Clac . Clac. Clac. Clac. Clac. Et voilà que s’empilaient au fur et à mesure des triangles de pain moelleux dûment débarrassés de leur croûte.

« Des années et des années de pratique. » répondis-je, toujours absorbé par ma tâche. Peut-être que je souhaitais qu’elle disparaisse et en évitant de poser mes yeux sur elle je l’invitais à se dissoudre dans l’oubli. J’étais hésitant. Ce qui m’arrivait peu dans ce genre de situations. Un peu à la manière d’un écolier à son bal de promo je cherchais de quoi remplir les silences mais devant la stupidité du peu qui me venait je préférais garder les lèvres closes. Les mots étaient de toute évidence inutile, elle se glissait dans mon esprit à la manière désagréable d’un serpent qui cherchait les faiblesses de sa proie. Elle ne lâcherait pas de sitôt son idée d’articles et j’avais épuisé mon lot de mises en garde polies. Je secouais de nouveau la tête alors qu’une nouvelle question était aussitôt balayée par une hilarité forcée. Je haussais un sourcil, posait l’assiette maintenant pleine sur la table puis mes deux paumes à plat sur la surface brute du bois. J’en avais assez de ce jeu. Ou je souhaitais simplement en dicter les règles maintenant.

« C’est inhabituel comme technique d’investigation. Et ça doit pas mal fonctionner. Je veux dire regarde toi. » fis-je en balayant les contours de sa silhouette à l’aide d’une de mes mains.

« Tu as l’air d’être une gentille fille alors je vais essayer d’être sympa avec toi. Si tu attends de quoi remplir ton article tu peux prendre la porte tout de suite. Tu creuses dans le mauvais sens. Je ne sais pas en quelle langue te le dire ! »

« Sinon… Bon appétit ! »
Lançais-je dans un français approximatif. Mon sourire n’avait plus rien de doux ni de bienveillant. Je savais moi aussi, jouer avec le feu de mes prunelles. J’étais un homme après tout. Le gène « se comporter comme un salaud » m’avait été offert à la naissance et je savais en user sans vergogne. L’invitation brillait dans mon regard et ma langue qui se promenait sur ma lèvre inférieure ne faisait que confirmer ma faim de loup. Un souffle nouveau s’était emparé de moi, balayant les doutes et les amertumes trop longtemps ancrées en moi et me redonnant un peu de cette superbe qui avait fait mon succès par le passé. Avec avidité j’aspirais l’air, prêt à me lancer dans toutes les batailles.
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyJeu 14 Jan - 17:20

    Ce serait mentir que de prétendre que Shiver n'était pas attirée par Caleb Markovitch. D'ailleurs, elle l'avait été dès qu'elle avait croisé son étrange regard gris. Et depuis qu'il s'efforçait de la dissuader de faire son reportage, elle ne l'en trouvait que plus attendrissant. Mais jusqu'ici, elle ne l'avait pas dragué. Même si cela peut sembler étrange, elle n'avait pas essayé de le faire sombrer dans la dépravation ; elle était juste horriblement tactile. Michael, son colocataire et meilleur ami, le savait bien. Il ne fallait pas se fier aux gestes de la belle rousse. Ni à ses paroles. La seule chose à laquelle on pouvait se fier en elle, c'était ses yeux. Et en ce moment, ils n'exprimaient rien de plus qu'une malice déconcertante. C'était si amusant de jouer au chat et à la souris. Si amusant aussi de se rendre compte qu'il s'était méprit sur ses intentions. Mais puisqu'il lui proposait de jouer, il allait être servi.
    La jeune femme haussa nonchalamment les épaules en se saisissant d'un sandwich triangulaire. Leurs regards s'accrochèrent l'espace d'un instant. Une nouvelle flamme brillait dans les iris du Chasseur : celle du jeu. Sa dernière phrase mourut dans l'air, puis un ange passa. Et tout un essaim. La reporter mangeait tranquillement, se remplissant avec délice le ventre. Ces sandwichs beurre de cacahuètes et confitures étaient réellement savoureux. Et puis elle avait faim ! Ce n'était pas une métaphore qu'elle avait fait précédemment. Après le troisième morceau en forme de triangle, elle commença à caler. Alors seulement, elle daigna regarder son hôte. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, laissant un doux sourire amusé s'installer sur son visage d'albâtre.

      « Tu m'insultes en disant ça. Si j'étais entrain de te cuisiner, nous serions déjà passé à l'étape supérieure. Or là, je ne fais que m'intéresser à toi. Qu'y-a-t-il de mal à ça ? Je trouve normal de vouloir en savoir plus sur toi. Après tout, tu m'as invité chez toi, non ? »


    Son sourire s'élargit.

      « Je ne suis pas entrain de te dire que je ne te trouve pas séduisant, loin de là, mais tu me sous-estimes. »


    Attrapant la bouteille de whisky, Shiver se resservit un fond d'alcool. Ce breuvage n'avait pas la classe du vin rouge, mais il suffisait à passer une bonne soirée. Avant d'en boire une gorgée, elle lança un regard mystérieux au Chasseur.

      « Je suis plus têtue que je n'en n'ai l'air. Et je ne suis pas une « gentille fille ». Ce terme fait d'ailleurs bien enfantin, tu ne trouves pas ? »


    Son verre dans la main droite, elle se rapprocha dangereusement du brun. Elle fit marcher son index et son majeur sur son torse, avec un sourire complice avant de relever les yeux et d'ancrer son regard dans le sien.

      « Je ne suis plus une petite fille, Caleb. Dois-je te le montrer avec plus d'insistance pour que tu le comprennes enfin ? Notre période fait que nous ne pouvons pas prendre le temps de réfléchir toutes nos actions. Mieux vaut profiter de chaque instant présent, en priant pour que ce ne soit pas le dernier. Tu n'es pas du même avis ? »


    Un sourire langoureux, puis elle s'éloigna. S'il voulait jouer, il allait être servit. Passant sa main libre dans ses cheveux dénoués, elle termina rapidement le peu de whisky qu'elle avait versé dans son verre. Puis elle le déposa sur la table en bois, et désigna d'un geste vague l'âtre brûlant. Sans un regard pour le Hunter, elle retira lentement son pull à col roulé, dévoilant un tee-shirt blanc, au col en V et aux manches courtes.

      « Je pense que l'air s'est assez réchauffé. » fit-elle avec malice, en écho aux paroles de Caleb lorsqu'il avait allumé la cheminée.
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMar 19 Jan - 18:21

Ce n’était pas tant la faim qui faisait naître cette drôle de sensation au creux de mes entrailles, que l’incertitude quant à l’effet de mon malheureux monologue. Les minutes s’égrenaient et à mesure que la pile de sandwichs fondait je mesurais à quel point j’avais pu être idiot et combien je m’étais trompé. J’étais d’autant plus stupide que j’avais balancé toutes mes cartes sur la table sans attendre et que je me retrouvais maintenant sans un atout en poche alors que cette diablesse maîtrisait la partie de bout en bout. J’ignorais encore quelles étaient ses réelles intentions, parce que je devinais quand même qu’elle devait chercher bien plus qu’un bête article et je ne savais naviguer entre ses sautes d’humeurs, aussi brèves que stupéfiantes. La voilà maintenant qui semblait agacée alors que je n’avais fait que poursuivre sur le même ton qu’elle employait et me retournait comme une crêpe avec l’insouciance d’une adolescente. Non son article n’était pas sa préoccupation principale. Et visiblement me sauter dessus l’avait à peine effleurée. Je remerciais encore une fois mon expérience d’homme qui m’empêchait de rougir comme un benêt et priait pour qu’elle ait suffisamment pitié de moi et qu’elle disparaisse sans plus tarder.

J’attrapais un sandwich pour masquer ma déconfiture et me donner une certaine contenance. J’avais beau faire deux mètres de haut je me sentais tout petit face à cette femme et je ne parvenais pas à en découvrir les raisons. Elle était séduisante, j’en avais convenu depuis un moment mais elle n’avait pas ce genre de beauté qui vous met à terre en une œillade. Je ne connaissais qu’une sorte de créature capable d’un tel maléfice et ses atours n’étaient pas naturels, ils étaient de sa nature même et marchaient comme une illusion pour mieux accaparer une proie. Les vampires avaient une présence indéniable. C’était inscrit en eux. Mais elle ? Elle n’était que de chair après tout.

« Moi je trouve que ça te va plutôt bien. » rétorquais-je, mes derniers mots mourants dans un souffle, reculant d’un pas alors qu’elle s’avançait. Je sentais la mie du pain se dissoudre sous mes doigts alors que je les crispaient, me défendant contre le jeu de ses doigts dont j’aurais pu deviner la chaleur à travers le tissu de mon costume. Ou n’était-ce là qu’un tour de mon esprit encore une fois, bien décidé à se jouer de moi ?

« Sans doute. » furent les seuls mots capables de franchir mes lèvres alors que ma vision se portait au loin et que j’essayais de reprendre le contrôle de cette fichue discussion. J’avais perdu en quelques secondes le bel avantage que je m’étais fabriqué ou que j’avais cru avoir. Si je m’en tenais à ce qu’elle avait dis, j’aurais choisi de la suivre près de l’âtre alors qu’elle se délestait d’une couche de vêtements et j’aurais laissé mes mains faire le reste, alléguant à mon cerveau le repos qu’il me réclamait à corps et à cris. Mais si je me laissais si facilement entraîner, je lui accordais un ascendant sur ma personne que j’étais certain de regretter par la suite. Mes intentions étaient déjà si criantes à son regard, qu’en serait-il lorsqu’elle m’aurait mis à nu, véritablement ? Si mes lèvres parvenaient à former les mensonges que je voulais, le reste de mon corps en était incapable et il cherchait depuis trop longtemps le doux apaisement des confessions. Cela faisait trop longtemps que je cherchais à être quelqu’un d’autre.

« C’est petit ici ça chauffe vite. » marmonnais-je, furieux de faire machine arrière avec autant de facilité. Je me laissais tomber dans le canapé, qui gémit sous mon poids, et jouait avec les boucles noires qui s’attardaient sur mon front, mon repas posé sur une de mes cuisses. J’en venais à considérer son whisky avec suspicion, jamais encore je n’avais été aussi peu sûr de moi. Encore une fois il était plus facile de blâmer les autres que ma propre faiblesse.

« Hum… » J’expirais et mon geste finissait en un sourire moqueur. « Je suis pourtant du genre à réfléchir à tout ce que je fais. Je crois justement que notre ‘période’ comme tu dis si bien nous oblige à tout considérer. Même les plus petits moments de bonheur. Parce qu’ils sont tellement rares que chaque seconde est précieuse et qu’il ne faut pas en perdre une miette. Et puis j’ai fais trop d’erreurs pour ne plus me soucier des conséquences aujourd’hui. Mais avec toi… »

« Je ne sais pas. »
Ma main levée invitait ma paume à embrasser le vide avec incertitude. Je mâchouillais ma lèvre inférieure avec anxiété. « Depuis que tu es là j’ai l’impression d’avoir perdu le contrôle sur tout. » Qu’elle ne croit pas là que je l’invitais à recueillir mes confidences, je n’étais pas perdu à ce point. Pas encore.

« Petite fille… » soufflais-je narquois.
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MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyMer 20 Jan - 0:48

    Shiver n'était pas insensible. Comme tout être humain, elle avait des sentiments ; elle était tout simplement plus douée que certains pour les cacher en temps normal. Sa détermination et sa fonction de reporter aidaient sûrement à la tâche. Alors oui, elle jouait avec Caleb, mais elle ne voulait pas lui faire du mal. C'était un jeu innocent, un jeu dont elle savait par avance la fin. Un jeu pour combler le vide entre le début et la fin. Si elle avait eu l'intention de blesser le Chasseur, elle l'aurait déjà fait. Non pas physiquement, mais avec des mots car c'était son domaine.
    Pourtant, en voyant le désarroi qui semblait soudainement animer ce géant, elle eut des remords. Elle ignorait en réalité si c'était du désarroi, ou de l'énervement. Elle n'arrivait pas à décoder réellement cet homme aux yeux d'argent. Il était facile de lire certaines émotions sur son visage expressif, mais d'autres restaient étrangement inaccessibles. Appuyée au mur, près de la cheminée, elle le suivait de ses grands iris chocolatés, l'air à la fois intriguée et désireuse de lui faire comprendre qu'elle ne se moquait pas de lui.

    Puis ses révélations achevèrent de la mettre dans l'incertitude. Il ne pouvait être sincère, pour la bonne raison qu'il ne la connaissait pas. Il ne savait rien d'elle, et comme il le souffla avec amusement, elle n'était qu'une « petite fille » pour lui. Plus jeune que lui, elle avait parfois l'impression – en le regardant dans les yeux – qu'elle ne savait encore rien de la vie du haut de ses vingt-trois ans. Pourtant, elle n'avait pas eu une vie dorée... Mais il lui donnait quelques fois l'impression d'être plus expérimenté ; et c'était d'ailleurs pour ça qu'il était le Hunter et elle, la reporter.
    S'aidant de ses mains, elle se décolla du mur, l'air impassible, pour prendre place auprès de son hôte. Elle saisit entre son index et son majeur ce qui restait du repas de Caleb, et le déposa sur la table basse. Puis elle porta sur son compagnon un regard empli de sérieux et de douceur. Même si elle ne l'avouerait jamais, elle avait été touchée par ce qu'il lui avait dit. L'avait-il fait consciemment ? L'avait-il décryptée avec plus de facilité qu'elle ne l'avait cru ? Il serait bien difficile de savoir qui menait le jeu, désormais...

      « Tu ne devrais pas dire ce genre de choses. Tu ignores la portée et l'effet que peuvent avoir les mots sur quelqu'un, Caleb. » murmura-t-elle.


    Les mots étaient son métier, alors elle savait forcément de quoi elle parlait. Elle, elle savait pourquoi elle utilisait un mot plutôt qu'un autre, un adjectif à la place d'un autre, pourquoi elle tournait ses phrases avec plus de minutie qu'un architecte ne prenait ses mesures. Elle se connaissait. Ou tout du moins, elle le pensait assez fort pour s'en convaincre. Ses doigts vinrent alors caresser la joue légèrement rugueuse du Chasseur, aussi légers que les pattes d'un papillon de nuit. Ce contact l'électrisa.

      « Il semble que je doive te montrer que je ne suis plus une petite fille, puisque tu as l'air d'en être persuadé. »


    Un éclat de malice brilla dans son regard sombre. En prenant soin de ne pas quitter ses yeux, elle se redressa doucement, glissant l'une de ses jambes au-dessus de celles du Hunter avant de se retrouver à califourchon sur lui. Leurs lèvres s'effleurèrent, se testèrent, se cherchèrent. Déjà, son souffle court trouvait écho dans les battements désordonnés de son cœur ; n'attendait-elle en réalité que ça ? Non. Elle ne voulait pas simplement coucher avec le Sorcier. Elle ne voulait pas qu'il ne reste qu'une histoire d'un – ou plusieurs – soir. Elle voulait mieux le connaître, sans avoir besoin de tricher.
    Le premier baiser qu'ils échangèrent fit grandir la flamme qui s'était allumée au fond d'elle. Si Shiver prétendait savoir se maîtriser en toutes circonstances, il y avait des fois où elle perdait totalement le contrôle. Comme à présent. De flamme, son désir devint brasier. Si vite, si fort qu'elle en fut ébranlée. Mais cela ne suffit pas à l'arrêter. Embrassant avec une douceur ardente la bouche de Caleb, elle laissa ses mains curieuses venir fourrager dans sa chevelure en bataille, puis parcourir ses bras – dont elle avait déjà pu mesurer la force – et son torse musculeux. A bout de souffle, elle dû cesser ses baisers. Shiver apposa son front contre celui du Chasseur, fermant ses paupières.

      « Je ne suis pas restée pour tenter de t'arracher une information, je pense que c'est évident désormais... Mais, si tu veux que je parte, je le ferais. Je ne veux pas passer pour ce que je ne suis pas. »


    Ses yeux s'ouvrirent, recherchant les siens. Ils étaient animés d'une dureté jusqu'ici jamais dévoilée, et derrière laquelle brûlait son désir. Si elle parlait avec sous-entendus, son regard était clair : qu'il ne la prenne pas pour une fille de joie, car elle n'en n'était pas une. Qu'il ne s'amuse pas à jouer avec elle, ou à la forcer d'une quelconque manière, car elle saurait se venger. Elle n'était peut-être pas habitée par la folie meurtrière du Spirit, elle n'avait peut-être pas la force incommensurable des Immortels, et elle n'avait peut-être pas les dons magiques des Sorciers, mais elle n'était pas inoffensive pour autant.

      « Je te demande simplement de ne pas jouer avec moi, Caleb. Ou bien tu pourrais le regretter bien plus vite et plus douloureusement que tu ne pourrais le croire. » insista-t-elle sans l'ombre d'un sourire.


    C'était peut-être touchant, cette jeune femme si forte d'apparence qui demandait à être respectée. On pourrait penser qu'elle recherchait l'affection des autres, qu'elle ne supportait pas d'être rabaissée ou rejetée. Et c'était peut-être là, sa plus grande faiblesse. Si sensible...
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- Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] Vide
MessageSujet: Re: - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] - Aussi tenace qu'un bulldog. [PV. Caleb] EmptyDim 24 Jan - 14:35


Je n’avais pas réellement réfléchi à ce que je disais. Le faisais-je jamais ? Je ne crois pas. J’avais toujours laissé le courant m’emporter, je n’étais pas familier avec la dissimulation et le mensonge. Aussi même si je n’avais pas les mots aussi faciles que la petite rouquine, ils n’en étaient pas moins empreints d’une partie indissociable de ma personne. Je levai mes yeux vers l’innocence feinte qui s’incarnait devant moi et dont la duplicité retorse avait semé la zizanie dans mon pauvre cerveau. Le feu de ses cheveux donnait-il raison aux anciennes légendes qui désignaient toute créature rousse comme une création du diable ? Je n’aurais pu être aussi proche du doute qu’à cet instant. Mais quel mal me faisait-elle si ce n’était me confronter à mes craintes, mes doutes et mes remords ? Quel mal y avait-il à refléter la pitoyable personne que je faisais si ce n’était laisser la réalité me frapper ? Sans compter qu’elle devait être bien loin des considérations que chacun de ses gestes faisaient naître en moi. Elle n’était qu’un caillou dans ma chaussure, récolté au hasard de mes pérégrinations. Aussi je me mordais la lèvre alors que je plongeais avec douceur dans ses iris noisette, retenant mon envie de lui retourner sa question. Savait-elle seulement à quel point sa présence venait de souffler ma petite routine ? Je sentis mes paupières se clore sous la caresse de ses doigts et je priais sans trop savoir si je souhaitais qu’elle arrête ou qu’elle s’attarde d’avantage. Voilà à quoi j’en étais réduit.

Le murmure de sa voix me ramenait à la réalité et un sourire se dessina sur mon visage pour masquer ma gêne de m’être ainsi laissé aller. Je n’eu cependant pas l’occasion de me justifier, ni même d’esquisser le moindre mouvement que déjà ses lèvres étaient sur les miennes. Je frémis à ce contact insolite, chaud, troublant et entrouvrait mes lèvres pour la laisser me posséder. J’agissais comme une fille facile, la laissant me dépouiller de mes pensées, mes sentiments et maintenant de ma raison et de mon corps. Mes mains gisaient inertes de chaque côté de mes cuisses tandis que je tordais mon cou à l’extrême pour mieux répondre à ses assauts ravageurs. Sa manière de picorer mes lèvres me rendait fou et j’eus toutes les peines du monde à rassembler mes pensées lorsqu’elle rompit notre échange pour prendre la parole. Je jugeais à cet instant les mots futiles et j’aurais voulu les balayer de mes lèvres avides mais son regard dur m’en dissuada. La gorge soudain sèche je passais ma langue sur mes lèvres et déglutissais dans l’espoir d’ôter le nœud qui me nouait la gorge. Sans résultat.

J’aurais pu essayer de la rassurer mais comme je l’avais dis un peu plus tôt je jugeais les mots inutiles à ce stade et les syllabes avaient de toute façon grande peine à franchir le seuil de mes lèvres. Ma bouche était avide à un tout autre discours. Aussi donnais-je à ma main le pouvoir de s’exprimer à ma place. Je soutenais son regard un long moment puis avec hésitation mes doigts se refermèrent sur la finesse de sa hanche, imprimant leur marque sur sa peau d’albâtre, puis glissèrent dans son dos jusqu’à s’accrocher à son épaule que je rapprochais de mon visage. Je posais mes lèvres sur sa clavicule, goûtant la douceur de sa peau mais aussi pour lui montrer que je ne serais pas brouillon et que je nourrissais aucune mauvaise intention à son égard. Il aurait été de toute façon bien lâche de la blâmer sur ce dont mon petit appartement serait bientôt témoin. N’étions nous pas deux à céder ? Si elle devait se sentir sale je le serais au moins autant qu’elle.

Ma bouche continua son escapade dans le creux de sa nuque, puis près de son oreille, sur l’arrête saillante de sa mâchoire et enfin aux commissures de ses lèvres, laissant à l’image du petit poucet des traces brûlantes de son passage. Elle avait un goût de fraise et de miel qui m’étourdissait. Mon souffle devenait plus lâche, tandis que je m’avérais moins sage et que je me vautrais dans son odeur, ses caresses, sa candeur. Nous dûmes rester un long moment ainsi enlacés mais je me refusais à y mettre des minutes bien précises. Je l’agrippais soudain et me levais pour parcourir en deux enjambées la pièce pour la poser sur mon lit. Sitôt qu’elle eut atterrit sur le matelas j’ôtais ma chemise et la jetais au loin pour l’aider ensuite à se débarrasser de son t-shirt. La vue me coupait le souffle. Ses cheveux s’étalaient sur les oreillers comme la toile d’araignée qui m’avait piégé. Ses yeux brûlaient la peau nue qu’ils balayaient et je doutais de trouver un souffle salvateur en dehors de celui que je recueillais à ses lèvres. Soudain prit d’une certaine frénésie je dégrafais mon pantalon et m’attaquais au sien et sans trouver le temps de lui enlever complètement je la faisais mienne, allant soupirer mon plaisir au creux de sa nuque tandis qu’elle labourait mes épaules de ses griffes de chaton. Je ne tenais pas la cadence bien longtemps et m’écrasais sur elle à la faveur des derniers spasmes qui m’agitaient. J’embrassais son front, son nez, chaque parcelle de son visage qu’elle m’offrait tandis que mes doigts défaisaient les nœuds de ses cheveux en un geste tendre. Puis je me laissais tomber sur le dos et cherchais à faire entre un souffle dans mes poumons comprimés. D’une main je remontais mon pantalon et le fermais alors que mon envie aurait été de ne plus jamais me défaire d’elle. Je laissais le silence s’installer, tandis que nos respirations se calmaient, jouant du bout des doigts avec la toison qui courrait sous mon nombril. Je me retournais ensuite en prenant appui sur mon coude puis posait ma large main sur son ventre. Fouillant son regard je ne trouvais toujours pas de mots pour briser le silence et je la laissais donc décider si oui ou non, j’allais le regretter.

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