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| In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. | |
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| Sujet: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Lun 12 Jan - 23:43 | |
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« Would you let me find a way to your heart ? »
Adrian et Leyhann ne se connaissaient pas à proprement parler. Ils ne prenaient pas de longues promenades ensembles, ne parlaient pas toujours du beau temps, et n’échangeaient pas des conseils sur la manière de faire leur cours ou de gérer tel ou telle élève. Aux yeux de tous, ils ne se fréquentaient en réalité que lors des repas communs, et dans les salles des professeurs. En vérité, c’était un tout autre lien, qui unissait ces deux adultes. Un lien beaucoup plus profond et respectueux, un lien qui impliquait un secret que ni l’un ni l’autre ne devait briser. La jeune femme l’avait surprit, un jour, penché sur une photographie apparemment vieille de quelques années, son regard chargé de tristesse. Elle avait à peine eut le temps d’y surprendre le visage d’une femme, belle, souriante, avant qu’il ne rabatte le cadre. Il l’avait surprise mais bizarrement, il n’affichait plus son masque hautain. Comme s’il était las de jouer la comédie, de porter une armure et que cette fois-ci, il ne désirait que de la compagnie. Leyhann s’était approchée, maîtrisant ses pulsions curieuses, et était restée assise à ses côtés, plus silencieuse qu’elle ne l’avait jamais été. Au fils des jours, ils avaient appris à se connaître en surface. Elle écoutait, il parlait de temps en temps. Mais le plus souvent il restait silencieux. Il était son plus grand défi, l’une des personnes à qui elle pensait le plus pour lui remonter le moral. Leur relation n’était pas amoureuse, ni purement amicale. Disons qu’ils savaient s’écouter même si tout allait plus dans le sens du professeur de sortilèges et enchantements.
Ses pieds nus frôlaient le sol du couloir, les pierres irrégulières ou les carreaux froids lui procurant des frissons. L’Animagus resserra autour d’elle son peignoir éponge. Pour elle, pas de nuisette ce soir, elle avait vraiment trop froid. Son pyjama, deux pièces, en flanelle lui procurait une légère chaleur qui l’empêchait de devenir un gros glaçon ambulant. Ses cheveux humides, noirs, cascadaient le long de son dos ; elle n’avait pas eu le courage de les sécher, et maintenant elle le regrettait. Elle passa en trottinant devant les chambres des différents professeurs. Divination. Potions. Son cœur se serra, tout en faisant une embardée ; Histoire de la Magie. Arithmancie. Sortilèges et Enchantements. Son pas ralentit, elle s’aperçu dans ce même mouvement que la porte était légèrement entrebâillée. Un simple courant d’air joua sur ses pieds nus. Elle posa sa main diaphane sur la cloison, puis toqua le plus faiblement possible. Dormait-il ? Elle ne risquait rien à jeter un simple coup d’œil n’est-ce pas ? Elle voulait juste vérifier si tout allait bien. Et fermer cette porte. Cela ne prendrait que quelques minutes. Elle pinça ses lèvres, inspira et poussa le bois faisant pivoter la cloison sur ses gonds épais. Un léger grincement.
« Adrian ? Je sais qu’il se fait tard, mais ta porte était ouverte et… » sa voix mourut dans le silence.
Il n’y avait personne. Ou en tout cas, elle ne voyait personne. Leyhann fronça ses sourcils, intriguée. Jamais elle n’avait vu ce genre de négligence de la part de ses collègues, et Mister Flynn était sans nul doute l’un de ceux qui était le plus attaché à sa vie privée. Alors pourquoi déverrouiller sa porte ? La jeune Sorcière fit quelques pas en avant, puis elle recula. Ce n’était pas bien d’entrer ainsi dans la chambre d’un confrère, surtout quelqu’un comme Adrian. Elle avait gagné un peu de confiance et ne voulait pas le perdre aussi bêtement. Que dirait-il s’il la surprenait ici ? L’éclat d’un sourire attira son regard azuré. Une photo. Une jeune femme brune. Si belle, si douce. Elle souriait invariablement. Cet instant de bonheur, éternisé à jamais. L’Animagus su alors que c’était ce cadre doré qu’elle avait aperçu la première fois dans les mains tremblantes du professeur. Que c’était cette Sorcière si délicate qu’il avait perdu. Leyhann pencha légèrement la tête, son shampoing à la fraise effleura son nez en même tant que ses boucles déliées. A chaque fois que sa chevelure était humide, il en était ainsi. Elle se paraît d’anglaises presque parfaites. Un sourire s’imprima avec tendresse sur ses lèvres rosées. Leur couleur de cheveux était presque semblable, la forme de leurs boucles aussi. Mais cela s’arrêtait là. Tout du moins pour elle. Peut-être qu’elle y ressemblait plus ?
Un bruit derrière elle la fit brusquement sursauter, violemment même. Elle se retourna le plus vite qu’elle pu, et sa maladresse légendaire à Hogwarts la rattrapa avant qu’elle ne se soit appuyé sur quelque chose. Le sol se rapprocha, à une vitesse ahurissante. Elle sentait déjà la brûlure sur son coude, son genou et sur sa tête. Instinctivement, elle tendit les mains pour amortir le choc, percevant à l’avance le craquement sinistre de ses os. Certes, elle imaginait le pire, mais cela valait mieux. Et puis ce ne serait pas la première fois qu’elle s’amochait autant dans une simple chute. Un choc violent. Une barre transversale qui la stoppait dans son élan. Un bras puissant. Une paire de bras puissants qui la retenait. Qui la sauvait de la chute. Malgré l’intervention de son sauveur, elle se tordit maladroitement la cheville en voulant se stabiliser. Ses paupières se fermèrent sous la douleur, puis elles s’ouvrirent en recherchant un repère. Un regard profond s’ancra au sien. Elle retrouva un semblant d’équilibre. Aussitôt après, une grimace s’installa sur son visage de poupon.
« Aïe… Je devrais en avoir l’habitude, mais ça fait toujours aussi mal à chaque fois… »
Leyhann se sentait toute molle dans les bras d’Adrian. Car c’était bien lui. Il était rentré dans sa chambre et l’avait surprise à fouiner. Peut-être n’était-il pas fâché ? Elle plissa les lèvres, retenant par ce même procédé sa douleur ; non, elle en doutait. Elle cligna plusieurs fois des yeux, puis posa son regard azuré sur lui, un air contrit s’affichant progressivement.
« Je suis désolée, je sais que je n’aurais pas dû rentrer, mais ta porte était ouverte et je… » son souffle ralentit, elle se calma mais ne termina pas sa phrase.
Ses mains étaient chaudes. Avait-il un cœur, lui l’impénétrable ? Sûrement, pour avoir aimé une femme si douce. Il allait la relâcher. Mais elle se disait que pour une fois, elle serait contente de l’écouter après qu’il lui ait témoigné de l’attention. Après tout, l’amitié se basait sur un échange, non ? Sa cheville pulsait une douleur continue. Ses mains étaient chaudes. |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Mar 13 Jan - 22:33 | |
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— La relation que j’entretenais avec Leyhann était – il fallait bien l’avouer – très superficielle. Leyhann avait découvert par hasard ma faiblesse, mon secret que je cachais de tous à Poudlard, et bien que je ne la connaisse pas, je faisais confiance à ma collègue enseignante de Métamorphose pour ne rien dire à personne. Et elle avait tenu cette parole imprononcée. Depuis cette ‘découverte’, rien n’avait vraiment changé entre nous deux. Nous nous croisions de temps à autre en salle des professeurs, ou bien dans la Grande Salle, pour les repas. Après tout, pourquoi est-ce que cela aurait-il évolué ? Elle m’avait seulement surpris en train de regarder, l’air nostalgique et triste, une photo de ma femme Eileen décèdée ; cela ne signifiait en rien que nous devenions amis sur le champ. J’aurais pu lui confier mes états d’âme, maintenant que quelqu’un ici à Poudlard était au courant de mon secret, mais vous vous en doutez, je ne l’avais pas fait. Ce n’avait jamais été mon genre de demander l’aide de quiconque. Je n’avais rien dit suite à cet événement, j’étais resté sans voix, et Leyhann était partie sans rien dire. Je me demandai si elle eu le temps de regarder la photographie, ou si la vue de mon regard vide empreint de peine avait suffi à lui faire comprendre que ce n’était pas le bon moment. —
— Je m’étirai, confortablement installé dans le fauteuil en cuir brun positionné près de la cheminée de ma chambre, au sixième étage du château de Poudlard. Combien de mois s’étaient écoulés depuis mes débuts en tant que professeur de sortilèges et enchantements ? Je fis rapidement le calcul, nous étions au mois de janvier. Quatre mois s’étaient donc écoulés. Quatre mois passés avec des élèves tous différents, quatre mois à donner des devoirs, enlever des points, m’énerver contre certains incompétents, donner des points, rendre des contrôles... Une routine inévitable s’était installée. Mais je ne m’en plaignais pas. J’aimais tant la vie auparavant, mais il avait suffi du décès d’une seule personne pour que mon monde s’écroule. J’avais toujours été cet homme impregné d’ironie et de froideur, mais Eileen avait illuminé ma vie. Au départ distante, nous nous étions courus après avant de tomber dans les bras l’un de l’autre. Avec elle, je devenais plus souriant, plus rieur ; et elle aussi perdait son air froid et peu accueillant. Nous étions en parfaite osmose. Pourquoi avait-elle dû mourir ? Pourquoi ? Je me passai une main sur le visage. L’esprit embrouillé, je marquai un “Inintéressant.” rageur sur une des copies d’élèves de Gryffondor que j’étais en train de corriger ; je ne l’avais même pas lue, peut-être était elle excellente. Je m’en fichais ; je venais de repenser à Eileen, et rien ne pouvait me mettre plus de mauvaise humeur. Je me levai, et sortit de ma chambre, ne prenant même pas la peine de fermer correctement la porte. J’allai aux toilettes, me passai de l’eau sur le visage pour me rafraîchir, avant de revenir dans ma chambre. Mais elle n’était pas vide. —
— J’avais reconnu, même si elle était de dos, la personne qui se trouvait dans ma chambre à cet instant précis. J’avançai d’un pas sur le parquet qui craqua bruyamment, faisant sursauter le visiteur qui se retourna, et trébucha. Mais j’empêchai sa chute. Je faisais face à Leyhann, mes bras emprisonnant ses mains, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Je remarquai une fois de plus combien elle ressemblait à Eileen. C’était troublant, presque insoutenable ; j’avais l’impression de revoir Eileen, ma Eileen, à chaque fois que je la croisais. Ces mêmes boucles brunes… Et le sourire de Leyhann était tout aussi exquis que celui d’Eileen. Mais non, je n’assimilais pas Leyhann à mon ex-femme, je m’étais juré de ne plus jamais aimer. Mon cœur était devenu comme impénétrable. « Je suis désolée, je sais que je n’aurais pas dû rentrer, mais ta porte était ouverte et je… » Mes lèvres formèrent un léger rictus. Plus je la regardai, plus je voyais Eileen. Je lâchai brusquement ses mains. —
« Ce n’est rien Leyhann. »
— Mon regard brun se perdu dans les iris azurés de ma collègue de Métamorphose. J’avais trouvé une différence entre elle et Eileen ; mon ex-femme avait les yeux verts. Je m’efforçai de penser à ce détail marquant, afin d’arrêter de voir à travers Leyhann ma défunte épouse. Je repris mes esprits, même si je n’arrivais toujours pas à m’enlever l’équation Leyhann = Eileen de ma tête. Je remarquai que Leyhann fixait un point dans ma chambre, en me retournant, je remarquai que c’était une photographie d’Eileen et moi, posée sur la commode. Peut-être avait-elle vu d’autres photographies pendant le temps qu’elle était dans ma chambre… En même temps, il était rare de les manquer. Dans cette pièce, il devait y en avoir près de cinq. C’était le seul endroit où je n’avais pas à me cacher, où je pouvais laisser aller mes sentiments, sans craindre que les autres remarquent ma faiblesse. Ma chambre était toujours verouillée, et techniquement, personne n’y entrait jamais. Je reposai mon regard sur Leyhann. Il était tard. Je pensais à ma femme. Je commençai quelque peu à avoir du mal à supporter ces sentiments. Peut-être qu’en parler à Leyhann m’aiderait ? Je retournai sur mes pas, fermai doucement la porte de ma chambre, et m’assit sur le lit. Leyhann m’observait en silence. —
« Eileen… Je veux dire, ma femme… mon ex-femme… Elle est morte il y a 3 ans. C’est elle que tu as pu voir sur les photos. Voilà ce que cache le directeur de Serpentard, un cœur brisé, une épouse décédée, et des photos dans sa chambre… »
Dernière édition par Adrian Flynn le Dim 25 Jan - 17:39, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Jeu 15 Jan - 17:06 | |
| Leyhann regrettait d’être entrée dans cette chambre. Elle s’attendait à ce qu’Adrian réagisse violemment. A ce qu’il la mette dehors à coups de pied en lui disant qu’elle n’était qu’une sale petite fouineuse qui ne méritait la confiance de personne. Rien que de penser à ce scénario, ses épaules s’affaissèrent légèrement tandis qu’il tenait encore ses mains contre les siennes. Sa phrase d’excuse s’était évanouie dans le silence pesant de la pièce, et elle patientait. Elle allait s’attirer ses foudres, elle en était pleinement consciente. La jeune femme vit alors qu’il l’observait attentivement. Elle eut l’impression qu’il voyait quelqu’un d’autre en elle. Son regard était chargé de nostalgie, de tristesse. Et d’espoir. C’était comme de voir, au détour d’un couloir, le fantôme d’un de ses proches décédés il y avait peu. La chaleur qui se diffusait autour de ses mains disparue alors ; il venait de la lâcher et balayait de quelques mots le malaise qu’elle ressentait. Il se recula, en lui jetant un dernier regard. Il avait remarqué qu’elle fixait une autre photo d’Eileen et lui, au cadre boisé cette fois. Aucune lueur meurtrière dans ses iris.
« … » elle avait ouvert la bouche, mais elle avait finalement préféré de la refermer.
Adrian ne semblait véritablement pas bien. Il lui faisait penser à un enfant. Elle fronça des sourcils. A un enfant en particulier. A elle, lorsqu’elle avait tout juste une dizaine d’années ; lorsque ses parents avaient été tués par des sorciers anti-vampires. Durant les mois qui avaient suivis, elle avait cru perdre pied, entrer dans une réalité qui n’était pas la sienne. Partout où son regard se posait, les couleurs étaient fades, froides. Glacées même. Elle n’arrivait plus à sourire. Et pendant trois jours, elle ne se leva pas de son lit. Hirmaet, son Grand-père, avait pendant un instant cru qu’elle allait se laisser mourir comme cela, et il avait paniqué. Il avait tout fait pour lui redonner l’envie de vivre, passant du rire aux cris de colère. Elle demeurait désespérément amorphe. Pourtant, un jour, elle se leva ; ses gestes étaient empreints de douleur, mais elle marchait. Suite à cet évènement, elle avait apprit à relever la tête dans les moments les plus difficiles. Et elle jouait parfois extrêmement bien la comédie… Il suffisait de voir son comportement avec Rahfaël…
Son confrère de Sortilèges et d’Enchantements la lâcha finalement, pour aller fermer la porte. Il semblait résigné. Son regard avait quelque chose d’animal, un animal qui, blessé, se laisse abandonner par sa meute pour faciliter leur déplacement. Mal assurée sur ses jambes, Leyhann sentait une douleur vicieuse pulser au niveau de sa cheville tordue, mais elle ne bougea pas et se contenta de suivre du regard l’homme. Il embrassait de ses iris torturés chaque photo, tout en se laissant choir sur son lit. Lorsqu’il parlait, sa voix était cassée de peine. La jeune Sorcière déglutit difficilement. Elle n’avait jamais espéré savoir ce qui se cachait derrière le masque impénétrable en détails. Pourtant, maintenant qu’elle savait tout cela, elle aurait voulu pouvoir effacer la tristesse qui habitait Adrian. Boitant légèrement, elle alla s’asseoir près de lui. Elle fixa ses pieds nus de ses iris bleutés, silencieuse. Elle n’était pas douée pour réconforter les autres. Elle savait juste écouter et être là. Parfois, cela marchait, mais d’autres fois, cela ne rendait que plus triste la personne. Un bref soupir s’échappa des lèvres rosées de l’Animagus.
Lentement, les doigts diaphanes de Leyhann, comme mués d’une volonté propre, glissèrent sur son peignoir éponge jusqu’à la main la plus proche de l’enseignant. Elle entremêla leurs doigts, son cœur battant un peu plus vite, et pressa leurs deux paumes. Il semblait dans un état second, comme s’il était surprit mais en même temps soulagé. Quelques mèches noires vinrent chatouiller son visage, masquant son regard azuré. Elle ne les enleva pas, préoccupée par ses pensées. Ses yeux vagabondèrent dans la pièce, jusqu’à une photo particulièrement belle. Ils étaient ensemble, Eileen et Adrian. Ils s’enlaçaient amoureusement, ils souriaient. Mon Dieu, que cela semblait étrange : de le voir sourire ! Lui qui demeurait si impénétrable. La jeune Sorcière toussota, pour enlever de sa gorge cette boule dérangeante qui s’y était formée. Tout à l’heure, son confrère l’avait fixé étrangement. Comme s’il voyait quelqu’un d’autre à travers elle ; était-ce sa femme décédée ? Instinctivement, elle resserra sa main autour de la sienne. Ils étaient tellement proche qu’elle sentait les moindres frémissements qui l’habitaient.
« Mes parents sont morts quand j’avais treize ans. J’entrais tout juste à Beauxbatons, à l’époque. Ils étaient vraiment adorables, tout ce qu’un enfant peut souhaiter. Mais ils étaient trop compréhensifs, ils voulaient comprendre les Vampires et faciliter leur entrée dans le monde des sorciers… Ca ne plaisait pas, avant, et ils ont payés le prix de leurs convictions. C’est pour ça que je suis comme ça, aujourd’hui… Je pense que je dois perdurer ce qu’ils pensaient, afin de les garder toujours en vie en quelque sorte… Mais… » sa voix mourut brusquement.
Leyhann releva la tête, fixant le regard hypnotique d’Adrian. Elle eut un doux sourire qui se voulait gentil.
« Loin de moi l’idée de te dire ce que tu dois faire ou penser. »
Elle heurta délicatement le matelas lorsqu’elle se laissa tomber. Sa main ne lâchait pas celle de l’enseignant. La jeune Sorcière fixait le plafond, ses cheveux bruns un peu humides éparpillés autour de sa tête, renforçant la pâleur de sa peau.
« C’est grâce à mon Grand-père que je n’ai pas sombré. Il m’a aidé. Je serais là, si jamais tu as besoin de moi, tu le sais. Je n’insisterais pas, ne t’inquiète pas. »
Un minuscule rire étouffé s’éleva de son visage de poupon.
« Je sais que ça peut paraître absurde, que je te dise tout ça, mais je tenais à le faire. »
Elle releva légèrement la tête, cherchant le regard d’Adrian, et elle lui sourit une nouvelle fois. |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Jeu 15 Jan - 21:41 | |
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Leyhann s’assit à côté de moi sur le lit. Mes pensées divaguaient, revenues trois ans dans le passé et même plus loin encore. A l’époque où Eileen était encore en vie, à l’époque où nous étions heureux, à cette époque où je souriai encore. Un pincement me serra le cœur. Je ressentai des sentiments que je croyais enfouis à tout jamais. J’avais tant essayé d’oublier Eileen, d’oublier ces émotions fortes, mais je n’avais jamais réussi. Ce soir, ces mêmes sentiments revenaient, plus fort que jamais. En trois ans, je n’avais pas fait mon deuil, et ne le ferait sans doute jamais. J’avais quand même poursuivi mes études, même après son décès. Et j’avais réussi à entrer comme professeur à Poudlard. Est-ce que si Eileen était toujours en vie, j’aurais été un enseignant différent ? Aurais-je été plus accueillant, plus sympathique, au vu des changements qui en quelques années de vie commune avec Eileen m’avait rendu en quelque sorte plus… sociable ? Ces questions ne trouveraient jamais de réponse. Je devais me rendre à l’évidence : Eileen était morte, et rien ne la ferait revenir parmi les vivants. Perdu dans mes pensées continuellement hantées par le visage d’Eileen, je sentis des doigts s’entrelacer aux miens. Leyhann pressa sa main contre la mienne. Je ne bougeai pas d’un pouce, serrant faiblement sa main en retour. Je ne m’étais pas écarté, n’avait rien dit quant à ce contact avec ma collègue. J’étais dans un état second, qui ne me ressemblait pas du tout. En temps normal, la sensation des doigts de Leyhann entremêlés aux miens m’auraient comme fait l’effet d’une électrocution, et j’aurais vite déplacé ma main, comme pour ne pas heurter Eileen, pour affirmer encore plus le fait que je ne souhaitais en rien entamer des relations plus qu’austères avec des femmes. Mais je n’en fis rien. Comme si le simple fait de voir Leyhann, et de me rendre encore plus compte qu’elle ressemblait beaucoup à mon ex-femme m’avait adouci. La voix de Leyhann me sortit à peine de mes pensées. Alors qu’elle me parlait de ses parents, si j’avais bien saisi, mes souvenirs erraient vers le 4 juin, jour de mon mariage avec Eileen. Je n’avais jamais été du genre romantique, et Eileen ne le critiquait pas. Je lui donnais déjà tout mon amour, et égrenait de temps à autre quelques doux cadeaux, sans tomber dans ce romantisme mielleux que je trouvais misérable. Mais pour notre mariage, Eileen avait voulu quelque chose de grandiose – après tout, ça n’arrive qu’une fois dans une vie m’avait-elle dit. J’avais accepté, j’aurais cédé à toutes ses demandes pour faire de ce jour un moment inoubliable. Mon attitude pendant la préparation du mariage me rappellait celle que j’avais en ce moment-même : un caractère adouci, ouvert aux autres, à l’exception près qu’aujoud’hui, je n’étais pas du tout joyeux. Mes yeux se posèrent sur Leyhann, qui venait de finir sa phrase. Ainsi, ses parents étaient morts lorsqu’elle n’était encore qu’une adolescente. Je n’étais donc pas seul dans cette situation de perte d’un proche, même si je considérais quand même la différence assez considérable entre perdre ses parents, et la femme de sa vie. Je ne dis rien, pas même un mot de condoléances, après tout, ils étaient morts depuis des années ; voilà un agissement qui me ressemblait : ne pas être désolé pour les autres. Mais ce retour à mon caractère originel ne dura pas longtemps. Leyhann se tourna vers moi, et me sourit doucement, comme si elle avait peur que je parte ou que je m’énerve. Elle n’avait pas tort d’avoir cette attitude prudente, j’étais comme constamment sur les nerfs depuis le décèsde ma femme, mon caractère pouvait changer en un clin d’œil et j’aurais pu redevenir aussi ironique, désagréable et méprisant qu’en temps ordinaire. « Loin de moi l’idée de te dire ce que tu dois faire ou penser. » Mes lèvres esquissèrent un sourire léger sur mes lèvres fines. Leyhann se laissa tomber délicatement sur le matelas, gardant sa main dans la mienne. Je serrai légèrement ma main contre la sienne. Ce contact me rassurait, et les paroles qui suivirent encore plus. « Je serais là, si jamais tu as besoin de moi, tu le sais. Je n’insisterais pas, ne t’inquiète pas. » Je me demandais pourquoi j’avais soudainement tant besoin d’aide, de soutien. Où était passée ma confiance en soi légendaire ? Moi qui avait suivi dès le départ le leitmotiv de la famille Flynn : rester droit, se battre jusqu’au bout. Voilà que je rendais à présent les armes. Usé de jouer un rôle, de faire semblant d’aller bien. Agacé de devoir déguiser les apparences, et de cacher mon passé. Je n’avais pas tenu bien longtemps dans cette attitude. Trois ans et quelques mois. J’avais comme l’impression de trahir la mémoire d’Eileen, mais d’un autre côté, je ressentai ce besoin de m’ouvrir peut-être un peu plus aux autres, progressivement, lentement, mais sûrement. “Pardonne-moi” murmurai-je à moi-même, ou plutôt à Eileen. Il était peut-être temps pour moi de changer ? « Je sais que ça peut paraître absurde, que je te dise tout ça, mais je tenais à le faire. » Leyhann croisa mon regard, et cette fois, j’essayai d’afficher un sourire un peu plus large. Soudainement, je recommençai à voir Eileen à travers Leyhann, mais cette fois-ci, Eileen s’effaçait un peu, laissant plus de place à la réelle personne en face de moi, à savoir Eileen. Comme s’il n’avait suffi que de quelques mots, de quelques regards, de la part de Leyhann pour que j’arrive déjà un peu mieux à oublier mon ex-compagne. Je m’allongeai à ses côtés sur le lit. Nos mains étaient toujours entrelacées. Je tournai ma tête vers celle de Leyhann, une quinzaine de centimètres nous séparaient. Cette proximité me rappela depuis combien de temps je n’avais pas désiré, ni même regardé un tant soit peu en détail une femme. La courbe des lèvres rouges de Leyhann, ses boucles brunes humides encadrant son visage un peu rond... Et ses yeux, ses magnifiques iris bleu azur. Si différents de ceux d’Eileen, qui étaient d’un vert émeraude profond. Mon regard se perdit dans la contemplation du visage de Leyhann. Je brisai le silence, reprenant mes esprits.
« Je sais que tu seras là pour moi Leyhann… Merci. »
J’hésitai quelques instants. En à peine quelques minutes, notre relation était passée de ’simples-collègues-bonjour-bonsoir-en-salle-des-profs’ à ’faisons-nous-des-confidences-allongés-sur-mon-lit-non-ce-n’est-pas-ce-que-vous-croyez-ou-peut-être-bien-que-oui’. Je n’avais rien à craindre avec Leyhann. De plus, il me devenait de plus en plus aisé de ne pas me focaliser sur Eileen en la voyant.
« Tu lui ressembles beaucoup, tu sais… Après sa mort, je me suis promis de ne plus jamais aimer personne. J’ai verouillé mon cœur contre tout sentiment amoureux… Mais il faut bien que je me rende à l’évidence, cela ne sert à rien, Eileen ne revivra pas pour autant, que je reste célibataire à vie ou que je commence une autre relation. Je crois que je peux arrêter d’honorer sa mémoire, en restant seul... Il est peut-être temps pour moi d’ouvrir mon cœur à nouveau… »
Je sentai le regard de Leyhann peser sur mes traits. Je ne la quittai pas des yeux. Une tension intense était palpable dans l’air. Je m’en fichai de ce qu’allai me répondre Leyhann, mais je ne pensai aucunement qu’elle allait me répondre négativement. Elle avait été si gentille avec moi depuis le début, et voilà qu’enfin, j’étais gentil en retour. Pourquoi s’en plaindrait t-elle ?
Dernière édition par Adrian Flynn le Dim 25 Jan - 17:41, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Jeu 15 Jan - 22:30 | |
| La pièce était chargée de douceur, de la tension des confidences, où l’air devient plus lourd mais aussi plein de tendresse. Qui aurait pu penser que ces deux enseignants, qui ne se ressemblaient pourtant aucunement, auraient pu se faire autant de déclarations ? Ils ne se connaissaient même pas, ils se contentaient de se dire des politesses, et les voilà couchés l’un à côté de l’autre, parlant du passé. Et des morts qui les hantaient. Leurs mains étaient entremêlées, de même que leurs regards. Pourtant, il n’y avait aucun désir palpable : c’était donc possible, de s’apprécier sans arriver à une ambiguïté désagréable ? Ou n’était-ce qu’une mascarade dont le voile se déchirerait dès que l’Animagus serait sortit de la chambre ? Leyhann préféra ne pas y penser, pour ne pas rompre cet instant. Adrian était rarement ainsi, doux et prêt à faire des confidences, alors elle ne comptait pas gâcher ce moment. A vrai dire, à le regarder, à l’écouter, à voir cette parcelle de lui qu’il cachait avec véhémence depuis tant d’années, elle arrivait à comprendre comment Eileen était tombée amoureuse de lui. Il était… Prévenant, gentil. Et elle était pratiquement certaine qu’il était aussi rieur que sur les photos qui les entouraient.
Il s’allongea à son tour, les lèvres closes mais avec un sourire qu’il avait voulu léger. La tristesse planait encore sur son visage marqué, mais il tentait de l’oublier. Pour une fois. Sa tête se tourna alors vers elle. Les traits d’Adrian étaient un peu plus détendus, désirables. Sa carapace d’homme froid, distant, s’effilochait de secondes en secondes. Il lui confia, du bout des lèvres, qu’il savait qu’elle était là et qu’il l’en remerciait. Son cœur fit un bond. Jamais il ne lui avait parlé ainsi. Il continuait de l’observer. Son regard, qui avait été jusque là mélancolique, s’ancrait désormais dans la réalité. Il lui dit qu’elle ressemblait beaucoup à sa femme décédée, et qu’il avait désiré se mettre à l’écart émotionnellement. Il devait avoir l’impression de la trahir, en regardant d’autres femmes. Elle comprenait. Mais pourquoi se dévoilait-il ce soir, pourquoi maintenant ? Elle ne se demanda pas pourquoi il lui chuchotait tout cela à elle, parce qu’elle savait désormais que ce qui l’avait empêché de la repousser était sa ressemblance avec Eileen. Et, elle se plaisait soudainement à le penser, sa douceur à elle.
Leyhann était une jeune femme affreusement tactile. Elle ne pouvait pas se passer du contact de son interlocuteur, et avait tendance à s’épandre de manière affectueuse lorsque la personne était triste, ou qu’elle-même était heureuse. Elle pressa tendrement sa main, levant l’autre pour la poser sur la joue de l’enseignant. Il ne bougea pas. Les gens avaient tendance à mal réagir au contact de l’Animagus, un peu comme s’ils avaient l’impression qu’elle voulait faire quelque chose avec eux. Un sourire se forma sur sa bouche aux lèvres rosées. La peau d’Adrian était chaude, contre ses paumes. Elle eut l’impression, pour la première fois qu’elle l’avait rencontré, qu’ils pourraient être très proches tout les deux, sans que cela ne devienne clair dans son esprit. Leurs regards s’étaient crochetés, comme s’ils avaient mutuellement besoin l’un de l’autre. Ils étaient si proches, physiquement…
« Je ne pense pas qu’Eileen ai désiré une seule seconde que tu te prives de vivre, pour elle. Elle t’aimait. Et lorsque l’on aime quelqu’un, on ne souhaite que son bonheur même si ce n’est pas avec nous. Cesse de te torturer, Adrian, s’il te plaît… »
Elle ne lui demandait pas de céder à ses suppliques, juste de faire des efforts. Ses iris, d’un brun profond, semblèrent la scruter. Mais que voulait-il d’elle ? Pourquoi la regardait-il ainsi, à la fin ?! Il la mettait mal à l’aise. Plutôt dans le sens gêner. Une teinte rosée pointa sur ses pommettes ciselées, et elle baissa momentanément les yeux. Son cœur battait un peu plus fort, et elle l’entendait presque battre à ses oreilles. L’une de ses mains pressa involontairement celle de l’enseignant. Cela ne ressemblait pas à l’héritier des Flynn, d’être aussi doux. Leyhann releva les yeux. Il l’observait toujours. Sa main qui était sur sa joue s’agita langoureusement, comme un animal qui s’éveille. Son pouce vint caresser la courbe de ses lèvres, elle semblait fascinée par ce changement de caractère. Un sourire illumina lentement son visage de poupon diaphane.
« Je suis contente, que tu t’ouvres enfin à moi… » susurra-t-elle.
Ils étaient si proches… Trop proches. Leurs souffles se mêlaient dangereusement. Pas une seule fois, depuis le début de leurs confidences sur l’oreiller, Leyhann n’avait pensé à Rahfaël. Adrian était-il un remède efficace contre sa maladie ? Ou plutôt, son imprégnation ? Elle se mit à l’espérer, plus ardemment qu’elle ne l’avait imaginé. Ses paupières se baissèrent légèrement, comme lorsque l’on baisse la luminosité d’une lumière pour qu’une pièce soit tamisée. |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Sam 17 Jan - 23:46 | |
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La main de Leyhann vint se poser contre ma joue, alors que nos regards étaient toujours enchaînés l’un à l’autre. Je ne voulais pas, et ne pouvais pas détourner les yeux de Leyhann. Mon revirement de caractère m’étonnait moi-même, mais je n’en cherchais pas les raisons ; j’avais mieux à faire pour le moment, j’aurais tout le temps d’y pense plus tard. Plus tard… J’avais des sautes d’humeur si aléatoires, qu’il était impossible de savoir si mon caractère subissait un changement à long terme ou non. Je ne pouvais moi-même pas le prévoir. A vrai dire, j’étais incapable de penser à autre chose que l’instant présent. J’ouvrai mon cœur d’une façon si brutale et spontannée, comme si toutes les émotions que j’y avais enfermé ressortaient d’un coup. Mais j’en avais besoin. Je ne pouvais plus vivre ainsi, camouflant mes réelles émotions. Ou du moins ce soir, je ressentai, dans cette complicité et proximité avec Leyhann, le besoin, l’envie, de me confier, d’ouvrir mon cœur. Les supplications de Leyhann parvinrent à mes oreilles. « Cesse de te torturer, Adrian, s’il te plaît… » J’avais l’impression de redevenir ce jeune homme de 21 ans fraîchement arrivé à l’université, dans les premiers émois de ma relation avec Eileen. Mon comportement à l’époque était totalement différent de celui que j’avais à présent adopté en tant qu’enseignant. Je souriai tout le temps, m’enchantait pour un rien, et mon cœur faisait des soubresauts lorsque j’apercevais Eileen. Mais au fil de notre relation, nos deux caractères assez durs et froids ont repris leurs instincts, et se sont très bien accordés. Nous étions devenus un couple passioné, fusionnel, qui se comprenait en toute situation. Un couple vaillant, glorieux, noble, montrant toute la richesse de la nouvelle génération de sang-pur. Nous faisions honneur à nos ancêtres, et nous leur fîmes encore plus honneur en nous mariant. L’union Flannigan-Flynn fut un événement important dans l’histoire des familles de sorciers de sang-pur. Deux jeunes sorciers de la dernière génération en date de deux familles très puissantes, cela était forcément important ! Malheureusement, le rêve de nos familles de voir un jour des héritiers de l’union Flannigan-Flynn ne put se réaliser, suite au décès de Eileen. Mes parents ont bien essayé de me remarier à une autre sorcière de sang-pur, mais aucune n’était comparable à Eileen Flannigan.
Les braises rougeoyaient dans l’âtre de la cheminée, mais mes yeux n’étaient absorbés que par Leyhann. Sa main descendit lentement le long de ma joue, et son pouce caressa mes lèvres. Un sourire radieux illuminait son visage, elle semblait être dans une joie totale. Et moi aussi, je me sentais bien. Je ne savais pas vraiment quoi attendre de ce moment, ce qui allait se passer, et après, que se passerait-il le lendemain ? Pour une fois, je laissai de côté mes habitudes d’homme organisé calculant tout à la seconde pour me lancer dans un défi passionant : le jeu du destin. Laisser arriver ce qui doit arriver, agir comme je le sens, sans réfléchir. Je n’avais plus rien à perdre, j’avais déjà perdu ma femme, emportant avec une partie de ma joie de vivre. Je ressentai au fond de moi que grâce à ces quelques minutes avec Leyhann, je pouvais redevenir celui que j’étais à l’époque où Eileen vivait encore : un homme heureux, mais avec ses côtés sombres propres à la lignée Flynn. « Je suis contente, que tu t’ouvres enfin à moi… » Sa main douce remonta le long de ma mâchoire, jusqu’à mon oreille, caressant mes cheveux. Notre proximité plus qu’affolante me frappa de plein fouet une fois de plus, mais je ne protestai pas, ne reculai pas. Je me sentai tellement bien en ce moment, que je n’aurai bougé pour rien au monde. Il était étrange de se dire que je connaissais à peine Leyhann, mais qu’en une infime fraction de temps, je lui avais dévoilé la raison de ma froideur, et mes pensées les plus intimes. Nos respirations se mélangeaient dans l’air chaud de la pièce. Les yeux de Leyhann se fermèrent légèrement.‘Le jeu du destin.’ me rappelai-je. Je n’avais rien à perdre, tout à gagner. En quelques secondes, la distance qui séparait nos deux visages fut effacée, et mes lèvres se collèrent à celles de Leyhann. Des sensations enfouies au fond de moi renaissaient. Je retrouvai le plaisir d’embrasser. Je sentis la main de Leyhann caresser mes cheveux, alors que je prolongeai notre baiser. Mais nous avions besoin de respirer, et à contrecœur, je séparai nos lèvres. Un sourire sincère cette fois-ci s’étala sur mes lèvres.
« Je crois que maintenant, je n’ai plus aucun secret pour toi… »
Dernière édition par Adrian Flynn le Dim 25 Jan - 17:42, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Lun 19 Jan - 19:01 | |
| Il est parfois difficile d’imaginer que l’on serait capable de faire des choses totalement contraires à nos convictions. Leyhann, par exemple, n’avait jamais été l’une de ces pimbêches imbues de leur personne, qui se servaient de leurs atouts physiques comme d’avantages innés. Ce genre de femmes avait aussi pour habitude de jouer à essayer les hommes, à la manière dont elles se divertissaient à faire des tonnes d’essayage dans les magasins. Non, vraiment. L’Animagus était plus fleur bleue que tentatrice. A Beauxbatons, elle se concentrait énormément sur ses études, mais il est vrai qu’elle s’entichait régulièrement et surtout très facilement du premier garçon qui plaisait à ses yeux. Sans toutefois se soumettre par la suite à ce jeu idiot qu’était celui de la séduction. Elle charmait les hommes sans le vouloir, en restant elle-même, pleine de douceur, de candeur et d’attentions envers ceux qui l’entourent. Leyhann n’était donc peut-être pas une sainte, mais elle était certes un exemple de ce côté-là, du côté relationnel. Pendant combien de temps le restera-t-elle ? Pendant combien de temps sa pureté délicate résistera-t-elle au flot d’émotions qui l’envahissait ? Depuis qu’elle était entrée à Poudlard en tant qu’enseignante, son cœur battait sans cesse la chamade, et elle se surprenait à se demander si l’on pouvait aimer plus d’un homme à la fois. C’était étrange, de se dire que la jeune fille réservée était devenue une tombeuse involontaire d’hommes, mais c’était presque cela.
C’est vrai, quoi ! Tout d’abord, il y avait eu Rahfaël, ce ténébreux Immortel qui semblait la désirer au moins autant qu’elle avait besoin de son contact. Elle s’était imprégnée de lui, alors qu’elle ignorait même ce que cela signifiait pour des Eternels. Ils se tournaient autour, cependant le fait que le Vampire soit marié n’arrangeait pas les choses : il la blessait même s’il aurait voulu se blesser lui-même, et cela la mettait dans des états de plus en plus dangereux. S’il venait à la repousser trop fort, un jour, peut-être qu’elle ne s’en remettrait tout bonnement jamais… Et puis il y avait Aidan, un ami des premiers jours, avec qui elle s’était tout de suite bien entendu. Il était né, entre eux, une sorte de flirt gentillet. Basé sur un énorme sentiment de protection venant de la part du beau lycanthrope, en majorité. Désormais, Adrian semblait s’être joint à ce triangle déjà bancal. Leyhann n’avait jamais soupçonné que cela se terminerait… ou plutôt débuterait ainsi entre eux. Ils étaient si dissemblables que les imaginer ensemble, ce devrait plutôt être un sujet de plaisanterie, non ? Et pourtant, ils étaient là, à se regarder les yeux dans les yeux, à s’embrasser… Quoi ?! Lorsque les lèvres tièdes et douces de l’héritier des Flynn se posèrent sur les siennes, elle écarquilla momentanément les paupières, étonnée. Elle avait pensé à tout, mais pas à ça !
Et Ciel, quel baiser il lui donna ! Passé l’instant de surprise, l’Animagus avait clos les paupières, se concentrant sur l’étreinte de leurs bouches, réduisant la distance de leurs corps. Sa main diaphane glissa de la joue d’Adrian à ses cheveux, fourrageant au milieu avec un plaisir non feint. C’était si différent de son premier baiser avec Rahfaël, plus chaud, plus partagé, moins doux mais tout aussi délicieux. Chaque centimètre de sa peau semblait électrisé avec plus ou moins de force, et ses poumons commencèrent à la brûler. Cette sensation, elle la connaissait, elle l’avait ressentie lorsqu’elle avait embrassé l’Eternel. Quand le plaisir prenait le pas sur la raison, ses besoins d’humaines reprenaient le dessus. Ils se détachèrent presque à contre-cœur l’un de l’autre. Un sourire sincère barra le visage plus détendu de l’enseignant brun, qui lui déclara qu’il n’avait plus aucun secret pour elle désormais. C’était faux. Mais elle manqua de voix pour lui expliquer. Ses iris brillaient d’émotions, ses pommettes étaient rouges de ravissement, et ses mains collées sur le corps d’Adrian ne l’aidaient pas à réfléchir sagement. Leyhann se contenta tout d’abord de sourire, puis elle embrassa de nouveau le Sorcier, le souffle court, avec fougue. C’était si bon, qu’elle craignait d’en devenir accro. Brusquement, elle se stoppa, ses bras revenant vers elle. Son regard devint contrit, comme si elle avait fait une bêtise.
« Je suis désolée, je… Je vais peut-être trop vite ? »
En douceur, elle prit une main du jeune Flynn, jouant avec ses doigts comme le ferait un enfant ou un petit chaton. Il était si différent, son comportement était vraiment ainsi, en réalité, ou n’était-ce qu’une énième mascarade habilement jouée ?
« Tu gardes encore des secrets dont tu ne soupçonnes pas l’existence, Adrian. Mais je serais patiente, ma curiosité m’aidera à tenir ! »
Un rire, léger, musical, gracieux. Elle était joyeuse, oui, c’était cela. Où était passée sa tristesse maladive liée à Rahfaël ? Envolée, le temps de cette soirée tout du moins. La jeune Sorcière rapprocha son visage de celui de l’héritier au Sang-Pur, les battements de son cœur s’emballant.
« Je peux ? »
Ses lèvres, tendues, n’attendaient qu’un nouveau contact. Tout son corps, en réalité, était tendu vers Adrian, avec une sensualité dont elle ignorait l’existence. Ses grands yeux bleus brillaient entre la pénombre et la lumière, attendant le remède salvateur. |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Lun 26 Jan - 22:25 | |
| Je n'eus pas le temps de me remettre du baiser que je venais de donner à Leyhann, ses lèvres se recollèrent instanémment aux miennes, dans un élan de fouge de la part de Leyhann auquel je ne m'attendais pas. Mes mains recommencèrent à fourrager passionnément dans les boucles brunes de Leyhann, lorsque soudainement, toute l'alchimie du moment retomba, et Leyhann s'éloigna légèrement de mon visage. J'avais les lèvres brulantes qui n'attendaient qu'une chose : un nouveau baiser. Mes doigts s'entremêlaient toujours dans la chevelure bouclée de Leyhann, me rappelant une énième fois des souvenirs de ma relation avec Eileen. Cette fois, après les images de la préparation de notre mariage, ce fut celles de mon voyage de noces qui me revinrent en mémoire. Même si j'avais en face de moi Leyhann, même si j'avais réussi à oublier pendant quelques minutes mon ex-femme, inévitablement, je ne pouvais m'empêcher de repenser à Eileen Flannigan. Nous étions partis à Paris quelques jours, pour célébrer notre union officielle. Je crois bien que nous sommes peu sortis respirer l'air de la capitale française, trop occupés à communier en tête à tête dans notre chambre notre amour rendu plus fort que jamais. Vous voyez ce que je veux dire ? Avant cela, je n'avais jamais éprouvé une passion aussi forte pour quelqu'un, et durant ce voyage de noces, j'avais expérimenté et découvert des sensations et des sentiments qui m'étaient totalement inconnus auparavant. Mais Eileen était morte, et je devais tourner la page. J'avais passé trois années de ma vie dans un désert sentimental complet, me refusant à éprouver le moindre sentiment positif pour quelqu'un. C'était comme si ce soir, toute cette retenue sentimentale volait en éclats. Comme si toute la passion et toute la fougue que j'avais enfouies dans mon cœur ressortait d'un seul coup. « Je suis désolée, je… Je vais peut-être trop vite ? » Trop vite ? Non, en aucun cas, je ne trouvais qu'elle allait trop vite. Certes, il fallait bien le dire, nous n'avions pas fait dans le romantique, à jeu de “je t'aime, moi non plus” et on pouvait aussi dire qu'il n'avait pas fallu bien longtemps pour que je mette Leyhann dans mon lit ! Mais trêve de plaisanterie. Je crois que nous avons agi comme notre cœur nous le disait, selon nos sentiments les plus profonds ; et même si l'idée qu'un jour, je puisse de nouveau éprouver des sentiments amoureux, et qui plus avec Leyhann, ne m'était jamais venue auparavant, je me délectai à présent de ce moment avec plaisir. Je rigolai doucement à ses mots. Si elle savait depuis combien de temps je n'avais pas vécu un instant pareil ! En tout cas, je dois bien avouer que l'amour est comparable au vélo : on oublie jamais, une fois qu'on a appris. J'avais en quelque sorte fait mon apprentissage de l'amour et de ses méandres avec Eileen, et maintenant trois ans plus tard, cet apprentissage n'avait pris aucune ride : je retrouvais les mêmes sensations, les mêmes plaisirs avec Leyhann. Sa main prit la mienne, et la caressa doucement, comme si elle voulait s'excuser d'aller trop vite. Mais je n'en étais en rien gêné. Je ne pouvais que me réjouir de cette relation inattendue, qui apportait un peu de changement dans ma vie d'enseignant si monotone. Mon revirement de caractère, le retour de ma tendresse et de mes sourires, l'amour de nouveau, c'était tellement de changements en une soirée, et j'ignorai entièrement s'ils allaient être permanents ou si demain je me réveillerais, et que je penserais à la nuit passée avec une vision amère, en me disant que j'avais eu une faiblesse qui n'aurait jamais dû arriver. Ma carapace d'homme froid et insensible s'était brisée en un éclair. La seule vue de Leyhann, qui ressemblait tant à Eileen semblait avoir suffi pour que je lui avoue qui était cette femme sur toutes les photos qu'elle avait pu apercevoir, et pour que nous nous retrouvions allongés sur mon lit, désormais très loin du simple rapport formel entre collègues. « Tu gardes encore des secrets dont tu ne soupçonnes pas l’existence, Adrian. Mais je serais patiente, ma curiosité m’aidera à tenir ! » Des secrets, en avais-je d'autres ? Leyhann avait découvert le plus important, le plus sombre aussi, celui qui expliquait ma psychologie toute entière. Quiconque découvrant que ma femme était décédée pouvait alors comprendre mon insensibilité, ma froideur et mon mépris ; la mort d'Eileen m'avait brisé le cœur littéralement. Mais il y avait sûrement d'autres secrets, bien évidemment, mais je trouvai que pour le moment, le temps des confidences était terminé, j'en avais déjà assez dit pour ce soir. Le rire léger de Leyhann résonna dans la pièce, et elle rapprocha ensuite son visage du mien.
Je me doutais que ses intentions étaient similaires aux miennes, mais je ne bougeai pas d'un poil, la faisant languir, observant avec amusement son visage gracieux tout près du mien, sentant son souffle se mêler au mien dans la proximité de nos corps. « Je peux ? » Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Leyhann me demandait la permission de m'embrasser, comme si cela ne se lisait pas clairement dans mes yeux que je n'attendais que cela. Mais je l'avais fait attendre une ou deux minutes, tout au plus, et sans doute avait-elle cru que mon élan passionnel était parti en fumée. Je ne pouvais désormais que la rassurer, et la seule solution était de lui donner un nouveau baiser. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps, mes lèvres se joignirent de nouveau aux siennes. Cette fois, nous ne prîmes pas notre temps, nous étions en terrain connu. J'avais totalement retrouvé mes repères sentimentaux, et je ne demandai que plus d'intensité. J'emprisonnai le visage de Leyhann entre mes deux mains, nos lèvres toujours scellées dans un baiser enflammé. Durant les quelques nanosecondes où nos lèvres se séparaient et où nous reprenions notre souffle, mon regard brun croisait les yeux bleus de Leyhann, et cet échange de regard ne faisait que conforter encore plus mon envie d'aller plus loin. La proximité de nos corps animés par une seule et même passion, chacun découvrant l'autre avec envie. La chemise à fines rayures bleues que je portai ne mit pas longtemps à se retrouver par terre, après que Leyhann ait déboutonné chacun des boutons un à un, m'embrassant entre chaque bouton. Mes lèvres avides ne rataient pas une occassion de s'accrocher à celles de Leyhann. Mes mains évoluaient entre les cheveux, la nuque, les joues et les épaules de Leyhann, alors que les siennes s'aggripaient à mes cheveux désormais en bataille et à mon dos mis à nu. Elle était toujours dans son peignoir éponge, je ne lui avais pas enlevé, même si la pulsion m'avait pris. Je n'étais pas sûr qu'elle veuille aller plus loin, ou du moins, aussi loin que j'en avais potentiellement l'intention. Comme elle l'avait fait tout à l'heure avant que je ne l'embrasse, je lui demandai son consentement. La lueur dans ses yeux ne m'annonçait en rien qu'elle allait s'opposer à ma requête, mais je préférai lui demander.
« Tu es sûre de vouloir aller plus loin ? »
Je n'avais jamais été un de ces Don Juan mettant chaque nuit une femme différente dans son lit. A vrai dire, je n'avais eu de relations sexuelles physiques qu'avec une seule femme : Eileen. Oui, j'étais resté puceau jusqu'à mes 21 ans, même si j'aurais bien perdre ma vertu pendant mes études lycéennes. J'étais en effet courtisé par de nombreuses jeunes filles, qui se disaient fascinées par ma “beauté ténébreuse” et mon caractère arrogant. Mais je n'avais jamais rien éprouvé pour aucune d'entre elles. J'étais resté imperméable à toute forme de sentiment dépassant l'amitié jusqu'à ma rencontre avec Eileen, que dis-je ! Mon coup de foudre pour Eileen Flannigan. Je n'attendais qu'un « oui » de la part de Leyhann, ou tout autre signal m'annonçant que notre étreinte pouvait prendre un nouveau tournant. Quant aux conséquences de mes actes, je n'y pensais pas ; je n'avais en tête aucune forme de futur, quel qu'il soit, seul le présent comptait pour moi. Je ne faisais que profiter du lien qui m'unissait à Leyhann ce soir, sans me soucier d'autre chose. Mais Leyhann devait peut-être se soucier du futur pour sa part. Elle avait peut-être peur que dès le lendemain, je redevienne le même homme qu'elle avait toujours connu : froid, distant, méprisant, arrogant. Que toute cette soirée n'ait pour elle plus qu'un goût amer, et que je devienne l'objet de ses foudres. Mais il m'était impossible pour ma part de penser au futur, au fait si j'allais ou non redevenir comme avant, si ce n'était qu'une passade, et tant d'autres questions que j'aurais dû me poser. Mon regard s'ancra de nouveau à celui de Leyhann, attendant sa réponse.
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. Lun 26 Jan - 23:28 | |
| Leyhann n’avait aucun souvenir sulfureux à comparer à ce qu’il se passait entre les deux sorciers aujourd’hui. Ou plutôt, ce soir. Elle n’était pas vierge, mais elle n’était pas une experte non plus. Oh, je vous vois venir : « Quoi, cette fille n’est pas vierge ?! » Eh bien non. Comme la majorité des adolescentes, elle avait fait une erreur monumentale. Phil, qu’il s’appelait. Philippe. Un prénom doux à prononcer, aux sonorités caressantes, mais qui cachait une façade bien dégoulinante de saletés. Il était assez beau garçon, enfin, assez pour que quarante pourcent des filles de Beauxbâtons le regardaient avec des yeux envieux et des sourires aguicheurs. Mais c’était la petite Anglaise, qu’il avait choisie. Celle qui s’intéressait plus aux études qu’aux garçons, celle qui avait de grandes ambitions. Il l’avait approché sous le déguisement d’un simple ami compréhensif pour mieux la faire chuter dans ses filets dorés. Ladite chute fut longue, douloureuse aussi. Cela prit sept mois à Philippe pour s’approcher assez de l’Animagus afin de lui voler un unique baiser. Puis deux autres mois pour sortir officiellement avec elle. C’était qu’elle était coriace, la petite. Mais s’afficher auprès d’elle en tant que petit ami relevait déjà de l’exploit. Il dû encore attendre six mois pour qu’elle accepte d’aller plus loin. Et il la lâcha. Lamentablement. Comme un gros porc, il fallait bien l’avouer. S’il avait prit son pied, cela n’avait pas été son cas. Loin de là. Elle avait terriblement souffert. Et ce n’était pratiquement rien à côté de ce qu’il se passa après, lorsque son ex fit courir des tonnes de rumeurs sur elle, dévoilant les moindres détails de leur seul ébat à ses amis. Et s’affichant le surlendemain avec une brune plantureuse. Ce fut l’unique fois où Leyhann perdit son sang-froid. Après de nombreuses semaines à pleurer, dans les toilettes des filles le plus souvent, elle craqua un beau jour et lança une petite dizaine de sortilèges de métamorphose (faciale, physique, en général) à Philippe qui se retrouva affublé d’un nez digne de Cyrano de Bergerac, d’une bouche déformée, de pustules, et j’en passe et des meilleures. Elle avait fait un bon travail, mais elle avait dû trop payer pour cela.
Si elle n’était pas prête à aller plus loin avec Adrian, elle se serait arrêtée à leur premier baiser, aussi bon fût-il. Cependant, elle ne s’était pas stoppée, bien au contraire. Elle se laissait aller à une certaine indécence, qui la libérait presque du joug hypnotique de Rahfaël. Presque, parce que la douceur subite de l’enseignant n’y était pas pour rien. Il n’avait jamais manifesté d’intérêt physique pour elle, et ce soir, ils avaient tout deux besoin d’être rassurés. D’une certaine manière. Ils avaient besoin de quelqu’un près d’eux pour cette nuit, mais jamais elle n’imaginerait qu’il en reviendrait à se conduire comme un ignoble idiot insensible après cela. Certes, elle n’en n’arrivait pas à attendre le Grand Amour, mais tout de même ! Un peu de tendresse, ou tout du moins plus de sociabilité aurait été la bienvenue. Mais comme dit plus haut, elle n’avait même pas cette idée en tête. C’est donc avec un rire éclatant qu’elle répondit à la question de l’homme. Ses baisers l’avaient rendue fiévreuse, elle se sentait légèrement vaporeuse tel un ange sur un nuage de bonheur. Elle laissa glisser ses mains pâles comme celles d’une Immortelle sur les joues un peu piquantes d’Adrian, allant de ses épaules à son torse qu’elle avait auparavant dénudé, l’air pensive. Soudain, son regard s’illumina d’amusement. Un léger grondement s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle grommela un « Idiot. » moqueur en se mettant à califourchon sur lui. Elle n’avait jamais clamé être prude, non plus, il ne fallait pas confondre gentillesse, pureté et envie sexuelle, compris ?
Leyhann ignora combien de temps dura leur ébat, mais elle finit par s’endormir, délivrée de la majorité de ses souffrances intérieures. Et dans sa tête, il n’y avait qu’un seul visage, celui d’Adrian. Leur nuit fut courte, car elle avait déjà été bien entamée, mais plus éprouvante qu’elle ne l’aurait cru. En effet, qui aurait pu supposer que l’enseignant froid et l’Animagus réservée auraient pu être de si bons amants ? L’un et l’autre ne se connaissaient pas corporellement, mais l’expérience du jeune Sorcier avait beaucoup plus servit que le reste. Elle, en comparaison, elle n’y connaissait rien. Mais cela ne s’était pas sentit. Enfin, elle l’espérait. Ca avait été… Merveilleux, véritablement. Elle qui avait été terrorisée par les relations sexuelles n’en revenait pas. Il avait été doux, entreprenant aussi. Comme un parfait amant. Et elle… Disons qu’elle pensait s’être très bien débrouillée pour une fois. Ses lourdes boucles brunes étaient étalées sur l’oreiller immaculé, leur couleur sombre tranchant sans ménagement. Elle papillonna des yeux, s’habituant à la légère clarté qui s’infiltrait par les lourds rideaux de velours. Elle semblait redécouvrir cette chambre, tant son regard s’émerveillait. Le dernier endroit où elle posa ses iris azurés fut à côté d’elle. Il semblait dormir. Paisiblement. Elle le regarda pendant de longues minutes, silencieuse observatrice détaillant les moindres parcelles dénudées de sa peau. Ses muscles qui saillaient sous la peau de son dos, sa nuque, ses cheveux même – ébouriffés il faut l’avouer. Elle n’osa pas se demander dans quel état devait être sa chevelure, à elle. Se rapprochant avec délicatesse, elle posa un index curieux au niveau de la colonne vertébrale d’Adrian, jouant à la dessiner du bout du doigt.
« On se réveille, la belle au bois dormant. » chuchota-t-elle, presque imperceptiblement.
Pourtant, il frémit, se retournant avec un air un peu étonné sur son visage. Comme s’il ne se souvenait pas de ce qu’il s’était passé.
« J’ai passé une nuit très agréable, merci. »
Leyhann déposa un chaste baiser sur les lèvres endormies de son amant, se reculant légèrement pour continuer à le regarder, mais ne quittant pas la chaleur des draps et surtout de son corps contre le sien. Il avait l’air… étrange. Que lui arrivait-il, tout à coup ? |
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| Sujet: Re: In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. | |
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| | | | In the corridor, in his bedroom || P.V Adrian Flynn. | |
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