« A little change on a daily basis » #Charlotte

Combien de fois ai-je du fixer ce plafond ? Dans ce lit de soie ? Dans cette chambre privée réservé qu'à nous deux ? Combien de fois ? Ma main parcourra mon torse nu, se stabilisant enfin au niveau du coeur. Normalement je devrais entendre ce coeur battre. C'était logique pour un homme d'entendre son coeur battre non ? Et pourtant rien. Je ne sentais absolument rien. Vous me direz que c'est normal puisque je suis mort. Pourtant parfois vous savez, j'ai envie d'entendre encore une fois ce coeur battre. Juste l'entendre. Je me délecte d'entendre l'organe vitale des humains vivre, c'est une évidence, cela remplace un peu ce que j'ai perdu avec cette éternité. Ne vous méprenez nullement, j'adore ma vie. C'est l'une des meilleures choses qui m'est arrivé dans ma vie. Je ne regrette pas du tout d'avoir réussi à convaincre mon ancien maître de me transformer. De devenir un vampire. C'est une forme de libération. Je me sens fort, invincible sauf pour elle. Charlotte. Cette femme est énigmatique, sanguinaire, dominatrice. Elle me plaît, elle m'a toujours plu et pourtant je ressens encore cette frustration constante lorsqu'elle est dans les parages. On sait tout les deux ce qu'il en est. On est amant car cela nous rend service. Cela me permet d'avoir une certaine notoriété auprès des vampires et elle, de pouvoir oublier un amour malheureux.

Je me redresse du lit et mon regard vint se poser sur la fenêtre, fixant la lune. Je vois un avenir prometteur pour moi. Je suis un des pions qui pourrait changer la donne dans ce monde. Je le sens, c'est dans mes tripes. Mon corps bougea et se leva du matelas pour aller vers la fenêtre. Ce qui est bien d'être dans une chambre comme celle-ci, à l'étage, c'est que je peux voir toute l'étendue de la ville de Londres. Cette ville, ce monde allait bientôt nous appartenir. C'est une évidence presque certaine. Je ferais parti de ceux qui régneront en maître au dessus de tout le monde. C'est mon destin, je l'ai vu dans ses yeux, ses crocs. Oui je sais qu'un jour les vampires seront alors les rois de ce monde et personne ne pourra plus y faire quoi que ce soit même pas le Spirit.

Mais pour cela il faut que je fasse parti des meilleures. Je recrute peu à peu mes fidèles qui rejoindront notre camps, je peux être un bon chef. J'ai l'âme de gouverner au sein des vampires. Bien sûr je ne peux qu'user de stratégie pour le moment, utilisant tout bonnement Charlotte pour mon ascension sociale sur la race vampirique. De toute façon je n'ai rien contre elle. J'aime notre relation qui est surtout basé sur le physique certes mais je ne préfère pas la contrarier. Pourtant parfois, je dois avouer que la parole me manque. Je suis un parleur, un charmeur. Il me faut un minimum de dialogue. J'ai besoin de ça. Cependant avec elle, tout n'est pas ainsi. Elle vient, fait ce qu'elle veut de moi, me donne des ordres et j'applique. Non pas que j'ai de la réticence à ses envies au contraire. C'est juste que parfois j'ai besoin... j'ai besoin juste de la connaître. Comme un homme et une femme à peu près normal. Est-ce que c'est trop demander ? Ce petit désir que j'ai est une chose trop grande pour être assouvi ? Un caprice de plus dans ma panoplie. Mais un caprice que j'ai réellement envie de combler.

~† Oh par Merlin. Elle allait lui arracher les tripes ! Sérieusement ? Son talon ? Bouse alors ! Comment une balle, en ricochant, avait pu juste atterrir sur son talon aiguille et le casser ?! Elle stoppa aussitôt sa course. Ses cheveux couleur ténèbres voltigèrent comme elle se retournait. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, et son regard carmin frigide laissait parfaitement deviner qu'elle était très, mais alors vraiment très en colère. Il venait de casser le talon de l'une de ses chaussures. Il n'y avait rien de pire que d'avoir un talon sur deux. Elle marchait comme un canard... Un canard gracieux mais tout de même. Le moment sembla suspendu dans les airs. Le chasseur la regardait, les yeux ronds. Elle prit son temps. Leva ses jambes, l'une après l'autre, et retira ses chaussures. Elle les posa délicatement un peu à l'écart sur le trottoir, avant de revenir poser son regard furieux sur le chasseur. †~

« Tu viens d'abîmer ma paire de chaussures. »

~† Son ton n'avait rien de plaisantin ou d'amical. Elle lui en voulait, vraiment. Le chasseur eut un petit sourire méprisant, haussa les épaules. Comme s'il s'excusait mais elle voyait bien dans ses yeux qu'il n'en avait rien à fiche. Elle allait le saigner, jusqu'à la dernière goutte... Peut-être même qu'elle lui planterait le talon qui lui restait dans le cou, alors il ferait moins le malin. Ses lèvres s'entrouvrirent sur ses canines aiguisées et elle fonça sur lui. L'arme toujours à la main, il tira. Une balle, deux balles, trois balles. Manquée. La quatrième l'effleura au bras et elle poussa un hurlement de rage en lui sautant dessus. La suite est inénarrable mais pour résumer, il y eut du sang. Beaucoup de sang.

Pieds nus. Elle franchit le pas de la lourde porte du manoir les pieds nus, ses chaussures abîmées pendant mollement au bout de sa main droite. Son chemisier blanc était sale. La manche gauche avait été accrochée et éraflée par la balle d'argent du chasseur. Sa petite jupe de tailleur était déchirée sur le côté. Ses cheveux étaient emmêlés. Et la beauté du tableau était confirmée par le rouge qui perlait au coin de ses lèvres, et glissait le long de son cou, jusque dans son décolleté. Une vraie sauvageonne. Charlotte traversa directement le Hall pour s'avancer vers les escaliers. A l'heure actuelle, elle ne rêvait que d'une bonne douche. Lumilda - Charlotte s'était toujours demandée d'où lui venait ce drôle de nom - passa la tête par le salon. Elle s'apprêtait sûrement à demander s'il y avait de nouvelles missions à recevoir, mais en voyant l'état de la quadri-centenaire, elle s'abstint et retourna rapidement auprès des autres recrues. Grimpant les marches avec lenteur, elle entendit les vampires qui chuchotaient sur elle, et un petit sourire satisfait pointa sur son visage.

Poussant une nouvelle porte, elle traversa un petit salon éclairé seulement par la lueur faiblarde de la lune. Une nouvelle porte et elle pénétra dans la chambre. Un regard lui suffit pour le trouver. Il était debout, posté devant la fenêtre. Elle ne savait pas ce qu'il regardait mais cela semblait l'inspirer. Immobile, Apollon de marbre. Elle se félicitait d'avoir toujours su si bien choisir ses amants. Elle avait bon goût, simplement. Lokh... Non. Pas de Lokhyan dans ses pensées ce soir. En l'apercevant, elle sut qu'elle ne voulait plus de la douche dont elle avait tant rêvée. Elle avait trouvé mieux. Sur la pointe de ses pieds toujours nus, elle s'avança jusqu'à lui, se postant dans son dos. Elle tendit sa paire de chaussure au-dessus d'eux, au niveau de ses yeux. †~

« Regarde ce qu'ils m'ont fait. Tu y crois ? Une seule chaussure ! »

~† Elle se fichait des chaussures. Elle avait des centaines de paires. Elle exagérait mais cela l'amusait. Sans plus attendre, elle balança ce qu'il restait de ses talons aiguilles à l'autre bout de la pièce. Elle contourna Cameron pour finalement venir se positionner entre lui et la fenêtre. Un sourire coquin sur ses lèvres, et elle y était. Enfin, elle allait effacer cette journée maudite. Au moins finirait-elle bien, sur des notes plus plaisantes. Ce sourire incendiaire sur les lèvres donc, elle releva un regard non moins flamboyant vers lui. †~

« Pire encore. Regarde comme ils ont fichu en l'air mes vêtements. Ils sont bons pour la poubelle. M'aiderais-tu à les retirer ?
Et regarde, pour me venger, je me suis fichue plein de sang partout. M'aiderais-tu à le nettoyer ? »

~† La balle était dans son camp. Elle avait lancé les propositions, faits des sous-entendus plus que compréhensibles. Elle voulait qu'il lui enlève ses habits, mais pas pour faire un atelier couture après... De même qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il essuie simplement le sang qu'elle avait dans le cou avec du savon et un jet d'eau. Peut-être avait-il faim. Avait-il mangé ? Ce serait l'occasion. Provocante, elle se colla légèrement contre lui, de manière tout à fait lascive et suggestive. C'était à son tour de jouer maintenant. †~

Dehors ça s'agitait. Elle devait être rentrée, je peux entendre les murmures à son passage. L'odeur de sang se faisait de plus en plus fort. C'était enivrant. Je ferme les yeux juste un instant, imaginant où pouvait bien se placer tout ce sang sur son corps. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Charlotte était tellement sexuelle que c'était devenu une habitude pour moi de l'imaginer complètement nue. Et là elle est recouverte de tellement de sang que cela éveillait tout les désirs que j'éprouvais pour elle. Je n'ai pas encore mangé et je savais pertinemment qu'elle allait me proposer de se rassasier sur elle. C'était alléchant comme image et pourtant j'ai du me résoudre à ouvrir à nouveau mes yeux. Mes pupilles carmins brillaient grâce aux lueurs de la lune.

J'entendis alors la porte s'ouvrir, et l'odeur se faisait de plus en plus oppressant. Elle m'appelle comme si de toute façon je n'allais pas résister. C'était sûr, comment résister à un tel goût ? Le goût de Charlotte était tout simplement divin et c'était une jouissance pour moi de la mordre. J'avais l'impression de devenir fort en sa présence, c'était peut-être le cas après tout je m'abreuve d'elle et j'ai le sentiment que ma force s'accroît petit à petit. Ah cette Charlotte. L'apparition soudaine de deux chaussures devant mes yeux me fit sourire, ainsi que le ton de sa voix. Elle pouvait être enfantin parfois et cela m'amusait fortement.

-Pauvre chaussure.

Dis-je d'un simple murmure légèrement moqueur. Je suis comme ça. J'aime taquiner les personnes que j'apprécie et Charlotte était amusante pour taquiner. Elle se mit face à moi, et je vis l'état lamentable où elle se trouvait. Cependant, je n'étais pas dégoûté, non, Charlotte me faisait envie comme toujours à vrai dire. Mes yeux vinrent se poster sur son visage et je vis son sourire arboré ses lèvres tachetées de sang. Ce qui était bien avec Charlotte, c'était que je devinais assez vite les intentions qu'elle avait lorsqu'elle me regardait. C'était toujours la même chose. Je suis là, j'habite dans cette partie du manoir et elle savait très bien qu'en venant ici, elle allait me retrouver et allait avoir des envies. D'ailleurs il n'y avait que ça. Que des envies. Moi aussi j'avais envie d'elle mais ce soir même si ce désir ardent pour elle me consumait à petit feu, j'avais envie de changer un peu nos habitudes.

Elle se colla à moi me proposant pleines d'idées alléchantes que je ne saurais refuser... plus tard. Machinalement je levais mes deux mains et prit ses deux bras pour la plaquer contre la vitre de la fenêtre. Je la regarde, ne cillant pas des yeux, franc et mes mains glissèrent sur son ventre puis sur sa poitrine jusqu'à déchirer avec une douce violence son haut.

-Ta soirée a été mouvementé à ce que je vois.

Je décide de parler comme ça. Histoire d'introduire le dialogue, de savoir si déjà elle allait me répondre ou bien me dire de se la fermer et d'être juste un jouet sexuel. Cependant je n'ai pas envie de céder. On pouvait très bien discuter comme ça sans rien faire et après peut-être passer aux choses physiques comme on avait l'habitude de faire. Non ? Bien sûr que si. Au moins j'essayais et j'avais envie d'essayer. J'avais envie de lui parler. Son haut déchiré, je le lui enlève, le laissant tomber au sol. Je me colle à elle doucement et baissa mon visage au niveau de son cou pour lécher le sang qui était à cet endroit partant du haut de sa poitrine jusqu'à sa mâchoire et recula quelque peu ma tête.

-Est-ce que tu en a eu beaucoup ?

~† Elle aurait pu résister. Charlotte aurait pu résister lorsque Cameron s'avança pour l'adosser contre la fenêtre. Elle aurait pu mais elle n'en avait pas envie. Elle pensait important de laisser parfois les hommes dominer, surtout dans ce genre de contexte. En réalité, elle irait même jusqu'à dire que l'égalité, l'équilibre, était important dans une relation comme celle qu'elle entretenait avec Cam. Surtout dans ce genre de relation d'ailleurs. Leur particularité était qu'ils retiraient chacun quelque chose de l'autre. Et si elle se montrait trop dictatrice, elle savait qu'il finirait par partir. Elle pourrait toujours trouver d'autres vampires pour se réconforter, ce n'était pas le problème. Le problème était qu'elle doutait pouvoir retrouver un vampire qui avait autant besoin d'elle. Elle ne retrouverait pas une relation aussi parfaite dans "l'équilibre" aussi facilement. Alors ce Cameron, elle n'allait pas le lâcher, en tout cas pas tout de suite. Et puis, elle devait l'avouer, il faisait parti du top de la liste des vampires avec lesquels elle avait eu des relations. Autant dire que cette liste, complète, ne tiendrait jamais sur un parchemin, ni même sur un rouleau complet... Malgré tout il était dans les dix premiers, et c'était un bel effort pour les 400 ans de plaisirs que Charlotte avait connus.

Elle divaguait. Ses pensées partaient dans un n'importe quoi incompréhensible de justifications. Elle aimait prendre son pied avec ce vampire et cela s'arrêtait-là. Il n'y avait pas à tergiverser plus. Ni soumise ni rebelle, elle se laissa donc plaquer contre le verre de la fenêtre aussi froid que sa peau, le sourire sur ses lèvres s'agrandissant comme elle sentait à cette pression qu'elle lui avait fait de l'effet. Elle ne protesta pas le moins du monde lorsqu'il acheva son chemisier, après tout c'était ce qu'elle lui avait demandé. Elle garda le silence encore, quand il lui fit remarquer que sa soirée avait été mouvementée. Effectivement, elle l'avait été. Et ce n'était pas terminé, mais ce qui suivrait était autrement plaisant... Toujours pas la moindre réaction, hormis ce sourire provocateur, quand il se pencha pour récolter le sang qui commençait à sécher sur sa peau glacée. Il voulait savoir combien elle en avait eu. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? De toute façon ils étaient tous morts...

Ses pupilles d'un rouge ardent vinrent se planter directement dans celles, semblables, de son amant. Mutine. Elle gardait ses lèvres closes. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n'avait pas envie de lui répondre. Pas envie de parler. Elle voulait juste qu'il l'allonge sur ce lit et que... Oh. Une idée. Elle resta silencieuse encore quelques secondes, profitant de la sensation de leurs deux bustes collés l'un à l'autre, séparés seulement par son sous-vêtement. Joueuse, elle baissa son regard vers son nombril, au niveau duquel elle avait amené l'une de ses mains. Elle fit marcher ses doigts le long du torse galbé du vampire, alternant index puis majeur. Elle stoppa sa course en plantant ses deux doigts sous son menton, après avoir traversé sa gorge, afin de lui faire relever la tête. Son regard incandescent était venu se reposer dans le sien et son visage n'était qu'à quelques millimètres pourtant elle ne l'embrassa pas. Un murmure malicieux s'échappa plutôt de ses lèvres. †~

« Devine. »

~† Elle avait envie de l'embrasser mais elle se retint. Le faire mariner, un peu. Se faire mariner elle-même aussi. Elle avait envie qu'ils passent aux choses sérieuses et qu'ils deviennent plus physiques. Bestiaux. Pourtant elle ne précipita pas les choses. Là encore, ne lui demandez pas pourquoi elle se retenait ainsi, elle n'en avait aucune idée. Ou peut-être, simplement, le goût du jeu. Charlotte avait toujours été une grande joueuse. Elle ne refusait jamais un défi. Mieux même, elle ne perdait jamais un défi. Plus le challenge, l'enjeu était énorme, plus elle ferait tout pour gagner. Elle pouvait se donner corps et âme pour un jeu, pour peur qu'il en valait la chandelle. Elle pouvait même y passer des siècles. Lokhyan avait été sa..... Non. Pas de Lokhyan ce soir, elle se l'était déjà dit. †~

« Goûte. Dis-moi combien de saveurs de sang différents tu trouves. Chaque fois que tu en trouves un, tu gagnes... Tiens. Que veux-tu gagner ? »

C'était un jeu constant entre elle et moi. On le savait très bien pourquoi on était là pour l'un et l'autre. Je savais pertinemment qu'elle se servait de moi pour oublier un peu les pensées qu'elle pouvait avoir pour Lokhyan, l'ancien chef des vampires et son ex petit-ami par la même occasion. J'avais entendu des rumeurs, mais jamais de sa bouche. Elle ne se confiait pas à moi alors que je ressentais cette envie parfois d'avoir une partie de son passé décrit par elle. Sortant de ses lèvres vermeilles. Juste pour moi. Mais j'avais attendu en vain à vrai dire. Enfin je ne m'étais jamais posé la question si un jour ou l'autre elle allait me déballer sa vie juste pour discuter. Je m'étais toujours contenue à cette relation physique, primaire entre elle et moi. Je ne m'étais jamais dit "Oh et si elle me racontait un peu ce qu'elle avait au fond d'elle, ses pensées, ses envies... tout. J'ai envie de la connaître sur son intérieur et non pas que le physique." Non, ça ne m'était pas arrivé à l'esprit qu'un jour ou l'autre cette relation qu'on entretenait ne me suffisait plus puisque pour moi tout était clair, normalement. Elle était juste un pion pour moi et pour elle c'était tout à fait la même chose. Cependant, je suis légèrement "sensible" comme garçon. Je ne suis pas de ceux qui ressentaient le besoin de montrer leur cruauté, leur côté sanguinaire. Non, ce n'était pas moi ça. Je suis beaucoup plus subtile que ces brutes à vrai dire. Je ressens des choses parfois dans le bons sens, d'ailleurs pour moi, tout ce que je faisais étaient bons... Enfin pour moi bien sûr. Tuer des gens, pour les autres qui ne savaient pas du tout ce que nous vivons, nous, vampire, c'était mal. Évidemment, j'étais pareil qu'eux lorsque j'étais humain. Je me disais que ces éternels étaient tous des meurtriers, voilà tout. Mais non, pour moi, cela me permettait de vivre de tuer les gens et puis bon d'accord, ça m'amusait aussi quelque part. Pourtant pour moi, tout ça était purement bénéfique.

Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas comme certains vampires qui ne se préoccupaient nullement de la sensibilité d'une personne. Ce genre de propos était paradoxe n'est-ce pas ? Comment un vampire pouvait-il ressentit de la sensibilité me direz-vous ! Et bien, peut-être qu'on tue des personnes mais on ressent des choses par nos actes. De la joie, des envies, de la peine parfois oui, de la déception, de la colère etc... On ressent pleins de choses que l'humain ne pouvaient pas réussir à comprendre. Et moi je faisais parti des sensibles en faite. Pas cruel comme certains de mes collègues, je sais juste me tempérer dans mes agissements d'animal assoiffé de sang. J'ai bien sûr ce côté là aussi de tout mon personnage, c'est juste que je préfère montrer mon côté... charmant à vrai dire. C'était ce que j'étais en train de lui faire apercevoir à Charlotte à ce moment précis même si mes gestes étaient quelques peu brusques, j'avais toujours cette expression sur le visage du séducteur, chieur aussi et légèrement provocateur. Je n'allais pas changer même pour Charlotte, je faisais déjà assez d'effort pour lui obéir aux doigts et à l'oeil il manquerait plus que maintenant je change ma personnalité pour elle. Il en était hors de question et puis elle m'a remarqué en étant ainsi.

L'effleurement de ses deux doigts montant doucement sur mon buste jusqu'à atteindre mon menton pour le monter vers elle me provoqua un léger frisson. Et oui je vous l'avais dit, je suis un garçon sensible ! Je souris bien sûr à ce qu'elle me proposait. C'était intéressant si je gagnais je pouvais demander mon prix. Hm, bien sûr que j'allais accepter ce défi en espérant évidement remporter le prix. J'approchais mes lèvres encore plus près des siens, laissant vraiment un millimètre de distance entre eux puis prit sa main qui était toujours sur mon menton pour la plaquer contre la fenêtre. Je voulais la dominer mais je sais qu'un moment donné elle allait répliquer. C'était ça qui m'amusait en faite. Mon visage se baissa encore et la peau de mes lèvres effleurèrent celle de son corps tachetée de sang, en commençant par son cou puis l'entre de sa poitrine, descendant encore plus vers son nombril et là ma langue lécha sensuellement une trace de sang qui se trouvait au niveau de son aine droite.

-Je veux...

Murmurais-je doucement. Elle n'allait pas aimer la récompense que j'aimerais acquérir si jamais je venais à gagner son jeu, mais elle m'avait posé la question alors il fallait que j'y réponde.

-Discuter.

~† Comment expliquer le mélange, le tourbillon d'émotions, de sentiments qui la traversèrent ? Ses gestes d'abord. Ses gestes, ses mains, ses lèvres, sa langue... Il la mettait en émoi. Il l'embrasait, elle qui ne rêvait que de cela pour radier de sa journée ces idiots de chasseurs qui avaient ruiné ce qu'elle portait. C'était pour cela qu'elle était venue ici. Pour cela qu'elle n'était pas retournée dans sa petite maison vide. Parce qu'elle savait qu'il serait ici. Elle voulait oublier sa journée. Plus encore, elle voulait chasser de son esprit les questions posées par les chasseurs. Juste avant de casser son talon, l'un d'eux lui avait demandé où était passé son chef. Elle avait dit ne pas avoir de chef. Il avait continué, lui demandant de ne pas le prendre pour un imbécile, il savait qui elle était, de qui elle avait été proche, blablabla... Il voulait savoir où était Dewitt. Elle l'avait haï d'avoir prononcé son nom devant elle. Parce que cela lui rappelait qu'elle non plus, n'avait aucune idée de l'endroit où il pouvait se trouver. Elle ne... Elle ne savait tout simplement pas ce qu'il était devenu. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, il lui avait presque arraché la tête. La dernière fois qu'ils s'étaient vus elle.... Et depuis qu'elle était revenue de son petit exil, rien. Elle ne l'avait même pas aperçu une fois. Dans un sens c'était sûrement mieux, sinon elle n'aurait pas pu redevenir elle-même. De l'autre côté... Elle ne le sentait plus. Elle ne sentait plus sa présence ni son odeur depuis que le Spirit avait disparu. Et elle détestait cela. Elle le détestait de l'avoir encore abandonnée.

Et c'était pour effacer tous ses doutes, toutes ses inquiétudes, toutes ses pensées sur son créateur qu'elle était venue directement ici. Parce que Cameron était parfait pour ça. Il la distrayait et ne demandait jamais rien. Tant qu'elle le laissait jouir de sa réputation, cela ne le dérangeait pas. Et elle, cela l'arrangeait. C'était pour cela qu'elle était venue encore ce soir. Vider son esprit, ses tourments. Parce que la vampire qu'elle avait été, et qu'elle essayait de devenir, ne ressentait rien de tout cela. Les seules émotions qui l'animaient étaient le plaisir, le jeu, la colère, et la joie de voir les autres souffrir. Tout le reste... Rien que des conneries dont elle n'avait pas à s'embarrasser. Et ça marchait. L'antidote Cam faisait effet, toutes ses questions avaient déjà été chassées. Elle se sentait à l'aise ici parce qu'elle n'avait pas à réfléchir. Il la soulageait de ses maux pour l'emmener vers des contrées plus plaisantes et beaucoup plus simples. Rien que par la manière dont il récoltait le sang qui la recouvrait, en parcourant sensuellement son corps, ses courbes. Ses baisers étaient les gardes qui protégeaient sa forteresse intérieure et repoussaient les pensées ennemies pour les chasser vers un ailleurs dont elle ne voulait rien savoir.

Pourtant ce qui avait si bien commencé vira finalement vers quelque chose de beaucoup moins sympathique. Elle lui proposait un petit jeu. Distrayant. Amusant. Rien de compliqué, et après ils pourraient vraiment entrer dans le feu de l'action. Pourtant... Elle n'aurait pas dû lui demander ce qu'il voulait gagner. Mais comment aurait-elle pu se douter de la réponse qu'il allait lui faire ? Il voulait discuter. Discuter. Parler. Échanger. Exposer ses idées, ses pensées. Raconter. Se livrer. En somme, tout ce qu'elle détestait... Mais lui s'en fichait, il voulait discuter. En cet instant, elle le détesta lui aussi d'évoquer cette possibilité-là. Par Merlin, ne trouverait-elle jamais un vampire qui ne voulait que du sexe et rien que du sexe ?! Eh quoi, les vampires masculins avaient-ils tous une révélation en devenant immortel, et ils s'intéressaient bizarrement à ce que pouvaient ressentir les filles ?!! Elle allait finir par se rabattre sur les humains, au moins eux ne pensaient qu'avec ce qui se trouvait dans leur pantalon. Elle devrait forcément multiplier son nombre d'amants parce qu'elle adorait vider de leur sang les humains après les avoir vidés d'ailleurs, mais elle était prête à faire ce sacrifice si elle pouvait enfin avoir la paix !

Elle hésita. Elle hésita mais une chose était certaine, elle était complètement refroidie. Il avait gagné. Sans violence, elle s'écarta. Elle fit quelques pas à travers la chambre, pour rejoindre les placards. Elle ignora totalement le vampire. Elle sortit d'une armoire une robe toute simple, noire, et se dirigea vers la salle de bain. Elle releva ses cheveux, les attachant avec une pince, et revint dans l'encadrement de la porte, sur lequel elle s'appuya. Elle fixa le vampire. Son visage était aussi enjoué que celui d'un gardien de prison, mais son regard ne pouvait pas cacher qu'il l'avait déçue et qu'il l'ennuyait. Elle aurait pu le frapper lorsqu'elle s'était séparé de lui. Elle en avait eu envie. Le gifler, peut-être même lui arracher la langue pour lui passer l'envie de discuter. Mais elle lui laissait le bénéfice du doute et ne l'achevait pas tout de suite. Immobile contre cette porte, elle le toisa quelques secondes sans rien dire, avant que sa voix ne s'élève finalement, étrangement calme et posée. †~

« Bien, tu as gagné. Tu veux discuter, discutons.
De quoi veux-tu parler Cameron ? Du nombre de chasseurs que j'ai tué aujourd'hui ? De la manière dont je les ai fini ? Ou peut-être préférerais-tu savoir quelle est la prochaine étape qu'Isobel et moi avons prévus ?
De quoi veux-tu discuter ? J'espère que tu n'as pas envie d'y passer la nuit parce que si ça ne t'embête pas, j'aimerais prendre une douche après, pour finir de me rincer. »

~† Froide comme la pierre. Dure comme la glace. Aussi glaciale qu'un iceberg. S'il n'avait pas compris qu'elle était totalement ironique et n'avait aucune idée de parler, c'est qu'il était un idiot. S'il lui posait une question, elle y répondrait, et elle espérait bien qu'ils en resteraient là. Peut-être alors parviendrait-il à rattraper cette soirée qu'il venait de gâcher. Peut-être même qu'en revenant de sa douche elle le pardonnerait et qu'ils pourraient, enfin, s'amuser. Mais une chose était sûre... Si par "discuter", il entendait parler d'elle, de lui et de leurs tourments... Elle ne savait même pas ce qu'elle ferait. Peut-être qu'elle lui ôterait la tête. Peut-être qu'elle lui lancerait un sort qui le rendrait silencieux jusqu'à ce qu'elle l'ait décidé. Peut-être qu'elle le priverait de sexe durant une période indéterminée. Ou bien, peut-être qu'elle le chasserait et irait se trouver un nouvel amant. Elle ne savait pas trop. Finalement, tout dépendait de lui... †~

Je savais que ça n'allait pas lui plaire. J'étais sûr qu'au moment où j'allais dire le mot "discuter" elle n'allait pas aimer. Elle allait être déçue ou en colère. J'anticipais bien évidemment, cependant elle venait de réagir autrement que j'avais prévu. Je pensais qu'elle allait s'énerver, qu'elle allait me frapper. Cependant, elle se dégagea juste de mon emprise pour vaquer à ses affaires, ne faisant plus du tout attention à moi. Je me redressai et mis une main sur la vitre, un sourire sur mes lèvres. Je n'aurais peut-être pas du lui demander ce petit caprice qui me manquait dans notre relation. Je savais qu'elle ne voulait pas de cela. Qu'elle cherchait juste à avoir une relation physique avec moi et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher d'ouvrir ma gueule. J'aurai peut-être du réfléchir avant de la contrarier après tout, je n'étais qu'un lot de consolation pour elle. Je savais très bien qu'elle utilisait notre relation pour qu'elle puisse oublier son ancienne relation qui l'avait rendu malheureuse. Je n'ai pas eu tout les échos, mais je savais que l'ancien chef des vampires l'avait abandonné. Encore une fois paraît-il. Leur dernière altercation avait été même très violent et pouf, disparu, on ne savait plus où il était. On ne savait même pas s'il était encore vie ou pas. Oui, il n'avait laissé aucun trace. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela avait eu un impact assez important pour Charlotte, je le devinais en tout cas. Moi-même étant différent des autres vampires sanguinaires qui étaient dans le groupe, j'avais tout de même des émotions et je ne les refusais nullement comme certain le faisait. Si une personne importante pour moi disparaissait ainsi sans donner de nouvelle, c'était sûr que j'aurais tout fait pour l'oublier ou bien j'aurais pété un câble, ou même encore mieux, j'aurais fait les deux. Enfin c'était normal que dorénavant, elle n'avait pas envie de s'investir plus que ça dans les relations qu'elle entretenait avec les hommes. C'était compréhensible et moi bien sûr, je mettais mon grain de sel.

Je me décollai de la fenêtre et me retournai vers elle qui était maintenant vers l'encadrement de la porte. J'écoutais ce qu'elle me disait mais je savais qu'elle n'était pas contente. Qu'elle s'attendait à un tout autre instant que ce moment à vrai dire. Il fallait que je me rattrape même si l'envie de discuter était toujours d'actualité pour ma part. Je m'approchai d'elle et colla mon avant-bras sur l'encadrement, me mettant en face d'elle, sourire aux lèvres, toujours. Mon regard carmin vint se poser franchement contre ses pupilles de la même couleur. J'avais envie de rattraper mon coup ou du moins ne pas la décevoir d'avantage.

-Je suis désolé de te contrarier. Tu m'as demandé ce que je voulais, alors je t'ai simplement répondu.

Mon autre main vint se poser sur son cou, le caressant et je me rapprochai encore plus d'elle sans pour autant me coller à elle. Je la cherchais, ça allait peut-être encore plus l'agacer mais je jouais beaucoup avec mon charme, ma tendresse, ma sensualité avec elle. Il ne fallait pas croire que c'était juste pour avoir une certaine notoriété que j'étais ainsi. Non, de nature séducteur, j'aimais être ainsi avec la gent féminine. C'était un plaisir pour moi de les charmer.

-Cependant, on n'est pas obligé de parler ce soir, tu sais. Je suis assez d'accord pour passer à autre chose de plus excitant.

~† Impassible. Charlotte n'eut aucune réaction. Elle se contenta de rester là, à le fixer, sans détacher ses yeux des siens. Elle n'avait pas bougé d'un millimètre lorsqu'il était venu se positionner devant elle, elle s'était simplement contenté de lever légèrement la tête pour pouvoir le regarder, un peu plus petite que lui. Il souriait et elle avait une envie incompréhensible de le frapper. Elle voulait lui faire mal. Elle voulait le blesser, le faire souffrir comme Lokhyan l'avait détruite. Elle voulait l'anéantir, le plonger dans la douleur et, pendant qu'il essayerait de s'en sortir, peut-être lui demanderait-elle s'il ne voulait pas discuter un peu. Ces sombres pensées l'envahirent un peu avant qu'il ne s'excuse de l'avoir contrariée. Contrariée. Le mot était faible, elle avait envie de l'étriper. Elle détourna son regard, se mettant à fixer un point invisible, un peu plus loin dans la pièce. Il était désolé mais avait été franc puisque c'était ce qu'il voulait. Il était désolé mais cela ne changeait rien, il avait voulu discuter. Et il voudrait recommencer encore. C'était toujours pareil...

Toujours aucune réaction quand il se rapprocha un peu d'elle, amenant son autre main contre son cou. Elle reporta son regard sur lui, et ce fut encore son sourire qui la frappa. Il ne lâchait pas. Il ne lâchait pas et savait comment s'y prendre. Elle n'avait plus envie de le frapper, elle avait envie qu'il chasse une nouvelle fois les maudites pensées, les discussions interdites. Elle voulait qu'il la pousse dans la salle de bains, qu'il la fasse prisonnière et qu'il la possède contre la baignoire. Elle voulait tout ça mais, vu le regard glacé qu'elle lui lançait, il était bien normal qu'il ne soit pas encouragé à agir ainsi. Et, en essayant de se rattraper encore, il trébucha à nouveau. Par Merlin qu'il s'arrête. Plus il s'avançait sur la pente dangereuse qu'était la discussion, plus il glissait vers des profondeurs d'indifférence qu'il ne pourrait jamais remonter. Une seconde plus tôt, elle voulait qu'il la prenne. Maintenant, elle voulait juste qu'il disparaisse. Elle dégagea d'un geste la main qui se trouvait dans son cou et se recula d'un pas tout en le fixant dangereusement. Elle restait calme. Trop calme pour une vampire de son tempérament. Cela ne signifiait rien de bon... †~

« Non. Tu sais ce qui ne va pas ? Le "ce soir".
Je ne veux pas discuter ce soir Cam, et je ne voudrais jamais discuter. Retire-toi ça de la tête, ou tout ce que tu y gagneras c'est que notre petit accord partira en fumée.
Je ne veux pas parler. Pourquoi faut-il toujours que vous vouliez plus que ce qu'on vous donne ? »

~† Et en prononçant cette phrase, elle mit le doigt sur ce qui l'énervait et lui donnait tellement envie de le frapper. Elle poussa un petit soupir agacé et leva les yeux au ciel. Elle venait de comprendre. L'espace d'une seconde, l'image d'Alexey se superposa à celle de Cameron. C'était pareil. Exactement pareil. Bon d'accord, peut-être pas. Alexey avait voulu plus que des nuits. Il aurait voulu qu'elle partage ses sentiments, qu'elle puisse être là pour le soutenir. Elle n'avait pas pu, parce que son coeur appartenait à Lokhyan. Cameron n'en était pas encore à lui demander de telles choses mais c'était déjà plus que ce qu'elle lui offrait. Pourquoi ses amants ne pouvaient-ils pas se contenter de ce qu'elle leur proposait ? Elle ne se trouvait pourtant pas radine. Après tout elle les choyait, au lit. Mais non, il leur fallait toujours plus. Plus, plus, plus... Mais elle ne pouvait pas. Si elle donnait plus, elle se donnait toute entière. Et elle refusait. Catégoriquement. Elle avait essayé. Merlin elle avait essayé si fort... Et quand elle voyait le résultat... Elle en venait parfois à se dire que cela avait été la plus grosse erreur de sa vie, ne pas résister à ses sentiments pour Lokhyan. Les reconnaître. †~

« De quoi voulais-tu discuter. Pourquoi voulais-tu discuter. Ce n'est pas assez, ce que je donne ? »

~† Ses grands yeux carmins fixaient ceux du vampire en quête de réponse. Elle voulait savoir. Elle avait besoin de comprendre. Ce qui clochait. Si c'était elle ou si c'était eux. Pourquoi c'était toujours pareil. Elle voulait savoir et pourtant, une pulsion la fit se détourner violemment. Elle ne voulait pas connaître la réponse. Arrachant d'un geste rapide ce qui restait de sa jupe, retirant rapidement ses sous-vêtements, elle entra dans la douche sans se retourner sur lui. Elle referma la porte et ouvrit le robinet d'eau. Le bruit régulier de l'eau qui coule, recouvrant ses pensées, l'apaisa. Elle baissa les yeux pour regarder le sang qui la tâchait encore s'écouler le long de son corps, ses jambes, pour finalement tourbillonner et disparaître. Elle aurait aimé pouvoir faire comme lui. Disparaître. Cela aurait été trop simple. Ce n'était jamais simple. †~

La réaction de Charlotte me laissait perplexe. Elle ne voudra jamais plus qu'une simple relation de sexe. C'était évident pour moi, bien sûr mais cela me frustrait à force. J'étais comme un pantin pour elle, c'était quand elle le voulait, où elle le voulait et ce n'était pas à discuter. Bien sûr je me suis légèrement "rebellé" ce soir mais en même temps j'étais comme ça. Il me fallait tout de même un minimum de dialogue avec mes amantes même si c'était pour raconter tout et n'importe quoi. Je ne demandais pas non plus la lune à ce que je sache. Je ne demandais pas non plus qu'on puisse dialoguer sur notre relation et tout les sentiments qu'on pouvait avoir l'un envers l'autre ! Non, ça ne m'intéressait pas même si je savais qu'il n'y avait aucun amour entre nous deux. C'était juste physique et cela allait en rester là. Mais bordel, ça je le savais ! J'étais consentant à ce genre de relation, c'était notre petit accord et cela me satisfaisait amplement. Je n'ai jamais prétendu vouloir plus que cela. Je ne lui ai jamais demandé quoi que ce soit auparavant, je ne lui ai jamais demandé d'en avoir plus. Une petite discussion comme ça n'était pas réellement la mer à boire non ? Je ne lui demandais pas si elle ressentait des sentiments forts pour ma personne non plus ! Enfin elle me troublait à me prendre pour sa marionnette et ce trouble je devais l'effacer. Je n'avais pas l'habitude d'être quelqu'un qui ressentait la moindre frustration. Je savais toujours ce que je voulais sans être perturbé par quiconque. Mais Charlotte était l'une de ces personnes qui m'échappait. Je n'arrivais pas à la cerner. Bon bien sûr, ce n'était pas mon but mais parfois j'aimerais bien en connaître d'avantage sur elle. C'était tout. J'avais besoin de certains contact avec les personnes et elle, elle ne me laissait pas le loisir d'avoir ce genre d'altercation. Elle semblait si détachée de moi et cela me frustrait, oui.

Je l'ai suivi du regard lorsqu'elle arracha le reste de ses vêtements, en colère. C'était bien le sentiment qu'elle devait éprouver contre moi. Voilà j'avais tout gagné mais cela me faisait sourire en faite. Ce n'était pas parce que la situation m'amusait, mais c'était sa réaction face à cette demande si anodine pour ma part qui me faisait rire. Elle entra dans la douche sans jamais plus poser un seul regard sur moi. Elle n'avait même pas attendu ma réponse, peut-être qu'elle ne voulait pas l'entendre tout compte fait... Mais j'allais pas rester là comme un poteau sans rien faire. Je n'allais pas partir de la salle de bain juste comme ça parce que madame avait envie peut-être d'être tranquille pendant quelques minutes. Non, j'étais un fonceur et bien dans ce genre de situation je ne lâchais pas prise. Mes mains se posèrent sur la ceinture de mon pantalon et je le défis, me déshabillant complètement. Je marchai vers la porte de la douche et la rejoignis. Elle était de dos à moi et je m'approchai d'elle lentement, collant quelque peu mon torse contre son échine. Je levai un de mes bras, posant la main sur une de ses épaules tandis que mon autre pogne atterrit sur son ventre et mon visage se baissa pour atteindre sa nuque, frôlant sa peau grâce à mes lèvres. J'étais doux dans mes gestes, je l'étais. J'aimais être doux parfois, même si la violence que je pouvais faire preuve quelque fois avec elle m'amusait fortement. Mais j'avais toujours su contraster ma brusquerie à ma tendresse. J'entrouvris alors ma bouche qui se trouvait dorénavant au creux de l'un de ses oreilles et lui susurra doucement,

-Tu es vraiment fâchée, n'est-ce pas ?

Je souris. Je la cherchais vraiment mais ça m'amusait de la provoquer. J'avais ce culot qui pouvait agacer certains, mais j'étais intrépide comme garçon. J'avais conscience qu'elle pouvait m'arracher la tête facilement si jamais j'allais trop loin mais c'était plus fort que moi. En même temps si elle m'avait pris comme amant pour mon tempérament, je ne vois pas pour quelle raison je devrais changer d'attitude avec elle.

~† L'eau s'écoulait et tourbillonnait à la même vitesse que défilaient ses pensées dans son esprit. Elle détestait ça. Ce genre de situations. Quand elle ne contrôlait plus. C'était elle qui dictait les règles de ses relations avec les autres parce qu'elle ne voulait pas, ne voulait plus se laisser submerger. Ce n'était pas des sentiments, des émotions. Ce n'était pas. Elle ne voulait plus de tout cela. Elle était même à nouveau incapable d'en éprouver, elle l'avait décidé. C'était trop compliqué, et cela faisait trop mal. Elle ne voulait plus de ça. Même sans parler d'amour, rien que de l'attachement, c'était trop. Elle ne voulait pas être reliée autrement que par le plaisir et parce qu'elle en avait envie. C'était tellement plus simple, avant que Lokhyan ne lui ouvre les yeux. Tellement plus simple... Complètement aveugle, elle était persuadée qu'aucun sentiment ne pouvait l'atteindre. A présent, même si elle essayait avec force de redevenir celle qu'elle était avant, et même si elle s'approchait du but, il y avait toujours ce doute. Elle avait ouvert les yeux une fois, et même si elle les refermait, cela ne lui ferait pas oublier la vision qu'elle avait eu. Elle connaissait la vérité, et même si elle décidait de l'écarter, elle ne pouvait pas l'effacer, l'oublier. C'était toujours là, quelque part au fond d'elle. Elle savait qu'elle ne parviendrait jamais à être complètement la vampire qu'elle avait pu être autrefois, cela ne l'empêchait pas d'essayer d'enfouir le plus profondément possible l'humanité et la faiblesse dont elle avait pu faire preuve...

Elle en voulait à Cameron. Elle lui en voulait parce qu'il n'était pas capable de se contenter de faire ce qu'elle lui demandait. Il fallait qu'il en veuille plus, il fallait qu'il essaye de pousser plus loin leur relation. Elle lui en voulait mais elle ne pouvait pas le blâmer. Elle savait qu'il était comme ça, à en vouloir toujours plus. Opportuniste, il fallait qu'il voie toujours plus grand, c'était pour cela qu'elle l'avait choisi, parce qu'un autre n'aurait certainement pas accepté le marché qu'ils avaient passé, en tout cas pas dans sa totalité. Mais Merlin, elle le détestait d'essayer quand même avec elle... Sous la douche, mais cela ne l'empêcha pas d'entendre les doigts agiles de son amant qui défaisaient la ceinture de son pantalon, pour finalement le retirer lui aussi. Elle entendit chaque bruit de pas, ses talons qui se posaient sur le sol froid pour le guider jusqu'à elle. Le son particulier de la porte d'une douche qui s'ouvre, semblable à celui d'une ventouse que l'on décolle. Puis à l'inverse, la porte qui se referme. Il était là, à quelques centimètres juste derrière pourtant elle ne bougea pas, ne se retourna pas. Son regard resta perdu dans les tourbillons d'eau qui s'échappaient par le siphon. Elle ne voulait pas qu'il ouvre la bouche si c'était encore pour lui demander de discuter. Elle ne voulait pas non plus qu'il réponde aux questions qu'elle avait posé. Elle ne voulait pas savoir si c'était elle qui n'allait pas droit ou si c'était eux, lui et Alexey. Elle s'en fichait. Cela ne changerait rien. Elle ne voulait pas savoir.

La sensation de son torse contre son dos l'apaisa encore un peu, de même que ses mains et ses lèvres sur elle. Elle n'avait plus envie de le frapper. Il était doux et pourtant cela ne la dérangeait pas. Elle aurait pu l'envoyer promener. Au contraire elle avait maintenant envie qu'il reste. Qu'il la garde dans ses bras pour la protéger des méchants doutes et questionnements qui voulaient s'emparer d'elle. Elle ne voulait pas réfléchir ou discuter. Elle voulait juste rester là, contre lui, et profiter de la fin de sa soirée. En un murmure contre son oreille, il lui demanda si elle était vraiment fâchée. Cela termina de la calmer et un début de sourire se dessina même au coin de ses lèvres, là où personne ne le voyait. Lunatique Charlotte ? Si peu. Sans se détacher de lui, elle pivota pour lui faire face. Venir planter ses grands yeux carmins dans les siens. Il n'y avait plus aucune trace de violence ni de colère sur son visage. Elle paraissait sereine et il était difficile de croire que, quelques secondes plus tôt, elle était prête à lui arracher la tête. Elle le fixa quelques secondes sans rien dire. Elle voulait juste l'amener sous le jet d'eau et profiter de son corps contre le sien. Mais avant cela, elle allait parler. Rien qu'une fois. †~

« Si j'étais vraiment fâchée, tu ne serais plus là pour le faire remarquer Cam.
Je vais te dire une chose. Et je vais te le dire une seule fois alors écoute-moi bien.
Je n'aime pas discuter. Si tu veux parler de la pluie, du beau temps, du nombre de victimes que j'ai faites aujourd'hui, de la manière dont tu as saigné une fille plus tôt, d'un de nos colocataires qui t'agace ou d'un fantasme que tu aimerais réaliser, c'est possible. De temps en temps.
Si en revanche tu veux parler de tes états d'âmes ou connaître les miens, échanger des secrets sur ton passé ou vouloir découvrir le mien, c'est non. Trouve-toi une peluche ou invente-toi un ami imaginaire.

Je t'aime bien et tu me manquerais si un jour tu allais trop loin, alors je te le dis aujourd'hui. Si par discuter tu entends bavarder de choses personnelles, je te le dis tout net : c'est non.
Il va falloir que tu apprennes à te contenter de ce que je t'offre parce que tu n'auras pas plus. Je suis incapable de donner plus et certains pourraient te le confirmer.
Maintenant j'espère que ce petit point est réglé, que la dispute est derrière nous et, par Merlin, j'espère bien que tu ne vas pas attendre plus longtemps pour prendre ce que je te donne... »

~† Et comme elle finissait de parler, une lueur joueuse s'alluma dans son regard rougeâtre, tandis qu'un sourire incendiaire naissait au bord de ses lèvres. Elle recula d'un pas, entraînant le vampire avec elle pour qu'ils soient tous les deux placés sous le jet d'eau. Amusée, elle eut même un petit éclat de rire en se disant qu'elle avait attaché ses cheveux pour rien puisqu'ils étaient maintenant mouillés. Elle se colla tout contre lui, laissant l'une de ses mains aller s'amuser plus bas, l'autre s'accrochant à sa nuque. Elle amena son visage face au sien, ses lèvres à quelques millimètres des siennes mais elle ne l'embrassa pas encore. Elle attrapa la lèvre inférieure de son amant entre ses dents, la mordillant doucement par jeu. Elle mourrait d'envie de l'embrasser, et plus encore, mais elle voulait qu'il agisse le premier. Qu'il vienne se saisir de ce qu'elle lui offrait. Et qu'il profite, parce qu'il n'aurait pas plus... Et elle espérait que le message était bien passé et qu'elle n'aurait pas à le lui répéter. Pour le bien de leur relation et sa pérennité... †~

Je connaissais Charlotte. Je connaissais ses goûts, les plaisirs qu'elle prenait lorsque je la touchais. Oui je savais tout cela. Et rien d'autre que cela. Ah si, je savais aussi qu'elle n'avait pas envie d'en connaître plus sur moi et vice versa. C'était frustrant, mais en même temps je la comprenais. Un amour perdu, malheureux, ce n'était pas facile à évoquer. Elle devait être triste. Extrêmement triste. Elle ne le faisais pas voir mais je pouvais nettement deviner cela car elle se refusait de se confier, à personne. Cette rage passée la consumait petit à petit et elle devait tout renier en bloc. Comment pouvait-on s'infliger pareille souffrance ? Je ne comprenais pas. Je lui tendais une perche et pourtant elle ne le saisissait pas. Elle préférait tout nier. Oublier et ne pas en parler alors qu'elle pourrait soulager, peut-être, sa douleur en se confiant à quelqu'un. Je parie qu'elle n'en parlait même pas à Isobel de ses déboires sentimentaux. Je pourrais m'en foutre, ne pas me soucier de ce qu'elle pensait mais à force d'être avec elle, je devais avouer que je m'attachais quelque peu à Charlotte. Malgré ce côté sadique qu'elle faisait preuve parfois, je pouvais nettement voir la femme blessée qu'elle était. Mais je ne pouvais pas la toucher. Je ne pouvais pas aller plus loin que ce qu'elle m'offrait. Elle me l'interdisait. Elle était d'accord pour parler de tout et de rien mais tout ce qui touchait aux sentiments ou à notre relation, c'était hors de question pour elle. Une forme de barrière qu'elle mettait entre ce qu'elle pouvait ressentir à l'intérieur d'elle et la carapace qu'elle montrait à tout le monde, même à moi. Je l'acceptais malgré moi même si ce n'était pas du tout à mon goût. J'aimais savoir plus. J'avais cette soif constante de vouloir plus de chose. C'était comme ça et elle le savait pertinemment. C'était évident qu'un jour ou l'autre je puisse lui demander ce genre de chose. Elle devait s'y attendre et pourtant elle avait réagi violemment. Ce n'était pas surprenant de sa part.

Je voulais encore la taquiner. Lui faire voir que je n'étais pas un de ses amants qui obéissaient à tout ce qu'elle demandait. D'ailleurs, je pensais justement que j'étais peut-être l'un de ses amants à lui tenir un peu tête. Je n'avais pas peur qu'elle puisse me frapper. Bien sûr, l'appréhension de voir peut-être ma mort apparaître soudainement parce qu'elle se serait énervée contre moi, était toujours présente. J'avais eu peur un moment donné qu'elle puisse m'éliminer juste parce que je parlais trop et que je la cherchais et pourtant j'avais continué dans cette voie là. Parfois je me demandais si mon intrépidité n'était que stupidité. Peut-être et pourtant je m'amusais de ce trait de caractère que je faisais preuve. Je l'avais défié alors que je savais qu'elle pouvait me balayer d'un geste de la main mais je l'avais fait parce que j'étais comme ça. Ma personnalité m'avait toujours aidé avec les personnes, je savais comment les prendre même si parfois je pouvais paraître insolent. Et il était indéniable qu'avec Charlotte, mon charme marchait à merveille comme -presque- avec tout le monde.

Je restais un moment derrière elle, collé contre son échine pâle, sa douce peau couleur crème. J'aimais tout son corps. Charlotte était une femme magnifique, il ne fallait pas se leurrer. Elle avait des courbes bien faites et un sex-appeal à en faire tomber plus d'un. Je n'avais pas eu du mal à succomber sous charme même si cette relation qu'on entretenait était un arrangement entre nous deux. Je ne pouvais pas prétendre que cela me dérangeait, bien au contraire. Elle me touchait. Cela pouvait paraître fleur bleu de penser toutes ces choses mais j'assumais pleinement les émotions que je ressentais pour les autres. Je n'étais pas comme elle ou bien d'autres vampires qui refusaient constamment les sentiments qu'ils pouvaient éprouver pour les personnes. Non, moi je les accueillais à bras ouverts même si quelque fois je pouvais paraître cruel. J'avais tout bonnement accepté mes deux côtés. Celui du vampire sensible qui ne se gênait pas de montrer une quelconque affection aux personnes qui lui importait et celui du vampire cruel qui aimait, comme ses camarades, faire des massacres en tout genre, ce côté malsain de mon être bestial, vampirique. Oui, je les acceptais tout les deux. Et j'aimais bien penser que c'était grâce à cette ouverture d'esprit dont je pouvais faire preuve que j'étais arrivé là où j'en étais dorénavant.

Lorsqu'elle se mit à parler, je l'écoutais avec sérieux tout en ayant tout de même mon sourire en coin qui semblait toujours amusé de cette situation. Elle m'affichait la couleur que je savais déjà mais elle mettait un point d'honneur à me faire bien comprendre qu'une discussion sérieuse sur notre relation ou sur nos vies n'était vraiment pas envisageable. Charlotte avait du voir la déception passée sur l'expression de mon visage à l'entente de ces mots. Oui, cela me contrariait même si au fond je savais très bien que c'était comme ça et ce n'était pas à discuter. Elle m'emmena vers elle, sous les jets d'eaux que mon corps recevait avec aisance puis je vis alors de nouveau cette Charlotte qui semblait vouloir jouer avec moi, comme d'habitude. Une de mes mains se leva pour aller contre le mur froid de la douche tandis que l'autre se posa sur sa taille, glissant quelque peu vers sa cuisse. Mon corps se colla contre le sien lentement et je reculais doucement mon visage du sien, lui faisant perdre le contact de ses lèvres avec les miennes pendant quelques instants.

❝ D'accord. Je me contenterais alors de cela pour l'instant. ❞
Oui, car discuter du beau temps tout les jours ne m'intéressait pas vraiment. Alors pour l'instant je cédais... Pour le bien de notre relation. Je verrais plus tard si j'aurais plus de chance. Je ne perdais pas espoir, je voyais les choses en grand et toujours plus loin. Un mouvement brusque de mon corps survint soudainement vers elle. Je la plaquai contre le mur et me mis à l'embrasser fougueusement. J'adorais cette relation et je n'avais pas envie pour l'instant de la perdre. Cela ne faisait pas longtemps qu'on se connaissait, alors il valait mieux accepter ce qu'elle me donnait pour l'instant.

~† De la déception. Du désappointement. C'était ce qu'elle avait cru percevoir dans son regard alors qu'elle parlait, qu'elle lui expliquait les conditions qui feraient que leur entente continuerait de bien fonctionner. Elle savait qu'il aurait voulu plus, qu'il voudrait plus, mais c'était ainsi. Elle ne pouvait pas lui céder pour ses beaux yeux et renoncer à tout ce qu'elle voulait elle-même, tout ce qu'elle essayait de reconstruire. Discuter impliquerait se raconter. Se raconter impliquerait expliquer. Expliquer impliquerait parler de Lokhyan. De ce qu'ils avaient vécu, ressentis. Cela voudrait dire lui dévoiler toute leur histoire sinon il n'y comprendrait rien. Elle ne voulait pas parler de Lokhyan. Elle ne voulait pas évoquer leur relation parce qu'elle n'était pas certaine d'être totalement guérie. Cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu mais elle doutait que cela soit suffisant pour effacer tout ce qu'ils avaient traversé. Cela avait été trop fort, trop précipité, trop bref... Leur relation ne l'avait pas comblée, parce qu'elle en voulait encore. Elle en voudrait toujours plus elle aussi, avec lui. Et de cela, elle était certaine. Sans compter la manière dont ils s'étaient séparés. Ce n'était pas la bonne manière pour lui permettre de tourner facilement la page. Si encore il l'avait trompée. Non, mais il avait fait pire, il l'avait abandonnée. Elle ne lui pardonnerait jamais pourtant cela ne voulait pas dire qu'il ne l'aimait pas. Sinon il ne se serait pas autant énervé, la tuant presque, lorsqu'elle l'avait traité comme un simple jouet. C'était plus compliqué...

Que se passerait-il s'il débarquait, là, maintenant ? S'il franchissait les portes de ce manoir ? Elle l'imaginait déjà. Parce qu'elle le connaissait par coeur, parce qu'elle était exactement comme lui. Elle le voyait d'ici, sa stature du Dieu Grec, son visage parfait, son charisme indéniable qui faisaient plier n'importe qui. Ce n'était pas pour rien s'il avait si longtemps été leur chef. Il y avait son ancienneté, mais pas seulement. Elle l'imaginait monter les marches de sa démarche assurée. Il viendrait directement dans la salle de bains parce qu'il les sentirait. Et alors que ferait-il, en trouvant les deux amants en plein ébat sous la douche ? Réduirait-il en poussière Cameron pour l'avoir touchée, parce qu'il ne la mériterait pas selon lui ? Et après ? Est-ce qu'il la tuerait elle aussi de l'avoir trahi ? Ou, tout au contraire, la prendrait-il avec fièvre ? Elle ne résisterait pas le moins du monde, même si elle le voudrait de toutes ses forces. Parce qu'elle n'avait jamais su résister à son créateur. Elle s'abandonnerait à lui, oubliant toutes les promesses ridicules qu'elle s'était faite de ne plus éprouver. Peut-être effectivement que les choses se passeraient ainsi. Peut-être pas. De toute façon, ce n'était pas aujourd'hui qu'elle le saurait car il n'était pas là. Elle ne le sentait pas, elle ne le sentait plus. Pourtant tous les jours, quand elle sortait, elle cherchait inconsciemment son odeur qui la rassurait. Mais rien. Il avait disparu. Et elle avait beau jouer les indifférentes, cela l'inquiétait. Elle se moquait qu'ils se haïssent, qu'ils s'aiment ou qu'ils s'entretuent. Mais il fallait qu'il soit là.

Bouse... Elle avait pourtant dit qu'elle ne penserait pas à Lokhyan. C'était raté. Ca, c'était parce que Cam avait tardé à lui prodiguer ses bons soins, à lui injecter sa piqûre de distraction. Tant pis s'il n'était pas content qu'elle ne veuille pas se révéler à lui. Pour toutes ces raisons, et parce qu'elle voulait aussi un peu garder pour elle seule ce qu'elle avait vécu avec Lokhyan, elle ne pouvait pas discuter avec lui. Fin de la discussion. Elle crut qu'elle avait gagné. Parce qu'il se colla plus encore contre elle. Pour mieux lui signaler qu'il avait compris ce qu'elle avait dit et qu'il était d'accord pour s'en contenter. Pour l'instant. Il n'avait rien compris... Il n'y avait pas de "pour l'instant" avec elle. Ce n'était que des "pour toujours". Parce qu'elle était ainsi, sans concession et plus bornée et têtue qu'une mule. Elle n'eut cependant pas le temps de répondre parce qu'il la poussa, la retenant prisonnière entre lui et son corps, alors qu'enfin, il se décidait à l'embrasser. L'ombre de Lokhyan disparut, gommée par la fougue des baisers du jeune vampire. S'agrippant à ses épaules, elle se suréleva pour venir entourer la taille de Cameron de ses jambes, collant son bassin au sien. Elle se sépara néanmoins de ses lèvres, les amenant à l'une de ses oreilles pour venir murmurer avec malice. †~

« Non, pas "pour l'instant". Tu seras lassé de me demander de discuter avant que je le sois de te repousser, Cam.
Maintenant tais-toi, embrasse-moi encore et distraie-moi... Si tu veux, nous pourrons aller chasser après. »

~† A son tour, elle ne lui laissa pas le temps de lui répondre, emprisonnant déjà ses lèvres entre les siennes. Rapprochant plus encore leurs bassins, elle s'accrochait d'une main à son épaule, laissant l'autre glisser et presque griffer le haut de son torse avec sensualité. A cet instant précis, elle n'avait qu'une envie. Qu'il la domine et qu'il la possède toute entière pour lui faire oublier définitivement Lokhyan, au moins pour cette soirée. Quant à sa proposition, certes elle revenait d'une confrontation avec quelques chasseurs, mais ce n'était pas vraiment une chasse. C'était plutôt elle qui avait été traquée. Cela dit, si Cameron lui proposait une meilleure idée, comme la retenir toute la nuit dans leur lit tout en s'amusant, elle n'y verrait certainement pas de problème. Il trouverait bien de quoi la persuader. Tant qu'il n'était pas question de discuter... †~

Je savais qu'elle pouvait être lassée par mon comportement. C'était évident pour elle qu'elle puisse ne pas vouloir comprendre mon point de vue. En même temps, à quoi bon ? Je ne savais pas ce qu'elle ressentait pour ma personne. Si je pouvais compter ne serait-ce qu'un petit peu pour elle. Cependant, j'avais la certitude de n'être qu'un pantin pour elle. Elle ne voulait pas une relation en profondeur. Elle voulait rester dans la surface, seulement en apparence. Elle ne voulait qu'on puisse l'atteindre. Que je ne puisse toucher son coeur. Les sentiments pouvaient gouverner pleins de personnes. Je pouvais nettement deviner que Charlotte était une des celles qui pouvait connaître exactement la nature d'une émotion. En agissant ainsi avec les personnes, c'était évident qu'elle avait du souffrir. Elle ne voulait jamais parler d'elle, elle n'était même pas curieuse de savoir ce que je pouvais penser de notre relation. Ou bien ce que je pouvais ressentir pour elle. Non, elle se contentait juste de me prendre quand bon lui semblait et cela la satisfaisait amplement. La façon dont elle se prenait pour me manipuler comme une marionnette commençait à me peser. Je ne demandais pas autant bien sûr. J'étais tout à fait d'accord lorsqu'on avait fait notre petit arrangement. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer que j'aimerais tout de même parfois avoir une discussion sérieuse avec elle. Relatant de nos aventures passées, de ce qui nous faisait envie, ou bien encore d'aller voir un film au cinéma main dans la main. Oui, cette image paraissait utopique vu le caractère de Charlotte. Mais j'étais ainsi, je portais beaucoup d'affections aux personnes qui me semblaient être importantes dans ma vie. Importante dans le sens où elles pouvaient m'être bien utiles bien sûr. Avec Charlotte, j'avais l'impression de m'être encore plus rapproché d'elle malgré qu'elle ait tissé tout de même toute cette barricade de carapace très dur à percer. Au début, je n'avais pas l'intention de la connaître d'avantage que sur l'oreiller. Je savais ce qu'elle lui faisait envie. Je savais quelle partie du corps elle aimait être touchée. Sa façon de me faire savoir qu'elle avait envie de me posséder. Oui je connaissais tout ça. Juste la surface bien sûr. Cependant, au fur et à mesure qu'on avançait dans ce genre de relation, j'avais juste envie parfois de me poster sur le lit et de parler. Voir autre chose que notre simple arrangement. Oui c'était ce que j'avais envie de lui dire et de lui faire comprendre ce soir même. Mais le message qui était passé ne lui plaisait guère. Elle le faisait encore savoir en me répondant tout simplement que jamais n'arriverait le jour où elle voudra bien discuter. Je haussai les sourcils, toujours le sourire au coin de mes lèvres. Je ne pouvais pas faire mon têtu trop longtemps sinon je risquerais vraiment de l'agacer enfin de compte. Mon intérêt premier étant que notre relation se passe toujours dans de bon terme. J'agissais à la place et je l'embrassais à nouveau fougueusement tout en me laissant guider par l'ardeur de son accroche qui était bien sûr très équivoque. Mes deux mains vinrent se hisser sur ses cuisses et je la soulevai soudainement contre moi, tout en la plaquant contre le mur de la douche. J'entrai alors en elle, la possédant, la dominant. J'aimais ce genre de contact avec elle car Charlotte savait pertinemment comment me prendre. Comment me faire vibrer. Toucher mes points sensibles. Elle savait comment m'appâter et elle le faisait d'une manière qui ne me lassera jamais. Les mouvements de mon bassin se faisaient de plus en plus pertinent. De plus en plus vif. Mon visage s'enleva brusquement de ses lèvres puis j'ouvrai mes crocs et les planta dans la peau de sa nuque, lui faisant savoir qu'elle m'enivrait. Que ce moment d'intensité sous la douche était ponctué de pleins de sensations qui me rendait de plus en plus fou. Oui, elle était une amante exemplaire, je ne pouvais le nier.

~† Fièvre. Cette étrange sensation qu'on ne savait pas définir exactement. On pouvait noter que l'un de ses symptômes était la chaleur. Certes, leurs corps d'éternels étaient glacés, mais ça n'empêchait pas Charlotte d'avoir l'impression de brûler sous sa peau granitique. Elle avait l'impression d'avoir extrêmement chaud. Si elle avait été encore humaine son coeur aurait battu plus vite dans sa poitrine, au point qu'elle l'entende jusque dans ses tempes. Plus que la chaleur, il y avait également ce flottement mystérieux. Comme si elle n'était plus vraiment les pieds sur terre. Un état second s'emparait d'elle et elle ne réfléchissait plus à rien. Comme si son cerveau était entouré d'un coton tout à fait confortable. Elle flottait dans les airs, n'avait plus de problèmes, de soucis, d'inquiétudes ni de questions. Elle se sentait juste bien. Et si elle ne pensait plus à rien, cela ne l'empêchait pas d'être pourtant particulièrement attentive et concentrée. Et son attention était d'autant plus renforcée qu'elle n'était une vampire.

Elle sentait le corps de Cameron qui se pressait un peu plus contre elle. Elle entendait le moindre de ses soupirs. Elle voyait ces petites étincelles passionnées qui dansaient dans son regard. Elle captait la douceur et la fermeté des mains de son amant sur ses cuisses, sa façon virile de les agripper. Elle sentait la fougue, le désir et la frustration qu'il mettait dans chacun de ses baisers. Elle voyait le moindre frisson qui courait sur son épiderme. Elle sentait aussi très nettement, en elle, l'effet qu'elle lui faisait et comme elle ne le laissait pas insensible. Elle entendait le sang qui courait sous la peau veloutée du vampire. Et si elle pouvait saisir toutes ces choses pour Cameron, c'était également vrai pour elle. Elle sentait le moindre de ses muscles se contracter. Elle savait comment se positionner exactement pour laisser mieux entrer le plaisir. Elle pressentait le grondement de jouissance qui naissait au fond de sa gorge mais pour autant elle ne pouvait pas le retenir. Pas plus qu'elle ne pouvait empêcher les petits gémissements qui s'échappaient de ses lèvres. Ni l'emprise de ses doigts s'enfonçant un peu plus dans l'épaule de Cameron lorsqu'il planta ses canines dans sa jugulaire. Elle entendit son sang qui s'écoulait en cascade entre les lèvres du vampire, bientôt remplacé par les battements de la succion. Elle-même entrouvrit ses lèvres en un geste instinctif, dévoilant ses dents aiguisées et parfaites, pourtant elle se retint de le mordre. Elle préféra le laisser faire.

Cependant, elle ne comptait pas rester inactive. Elle voulait le rendre plus fou encore. Si elle ne pouvait accéder à sa requête de discussion, au moins ne pas lui faire regretter de ne pas avoir accepter ce marché. Peut-être l'entendre murmurer son prénom dans une plainte délicieuse. Peut-être même lui donner l'envie de ne jamais aller voir ailleurs parce qu'il ne trouverait jamais autre part ce qu'elle, elle pouvait lui apporter. Parce qu'il n'y avait pas de secret. Pour arriver où elle en était aujourd'hui, il fallait savoir devenir désirable, inoubliable, et irremplaçable. Une fois chose faite, vous pouviez faire faire ce que vous vouliez à cette personne. Et si vous parveniez à conquérir assez de personnes, alors vous seriez à même de conquérir le monde. Cela tombait bien, c'était exactement ce que Charlotte voulait... Et aujourd'hui, à cet instant précis, c'était Cameron qu'elle voulait séduire et gagner. Elle amena l'une de ses mains derrière sa nuque, pour avoir une meilleure prise, tandis que l'autre allait s'accrocher à la barre montante de la douche. Elle joua de ces deux appuis pour aider son amant dans ses va-et-viens et même les accentuer et les amplifier avec délectation.

C'est ce moment que choisit une jeune recrue pour entrer dans la pièce. Il se tenait depuis quelques secondes derrière la porte de la salle de bain, hésitant à les déranger. Elle l'avait senti. Mais la situation commençant à dégénérer et à presser, il s'était finalement décidé à faire irruption, quitte à se faire passer un savon. Lorsqu'ils vit les deux vampires dans cette position fougueuse, le nouveau-né écarquilla les yeux et sa bouche s'entrouvrit. Charlotte eut un large sourire amusé et malicieux tandis qu'elle se mettait à crier de plaisir, en rajoutant exprès. Son regard ne lâchait pourtant pas celui de Mike, l'intrus en question, et celui-ci se ressaisit rapidement. Certes il savait ce qu'étaient en train de faire Charlotte et Cameron, mais le deviner et le voir étaient deux choses différentes. Se ressaisissant donc, il essaya de faire abstraction de la scène qui se jouait sous ses yeux, essayant de caser les mots qu'il avait à dire entre deux hurlements de la diablesse. †~

« Excusez-moi de... vous déranger mais... Jaline et... Crysta se battent... en bas. »

Je n'ai jamais prétendu être un as dans tout ce qui était relation charnelle. Je sais cependant que je pouvais être irremplaçable. Mes conquêtes me le confirmaient, parfois j'avais encore des appels de certaines vampires avec qui j'ai eu plaisir de côtoyer leur couche, me demandant bien évidemment si j'étais libre et si j'avais du temps pour elles. Juste comme ça. Cependant, j'ai aussi une fâcheuse habitude de leur répondre négativement. Juste pour me faire désirer. Et puis de toute façon, pourquoi aller voir ailleurs alors que Charlotte était à moi ? Enfin, l'expression "à moi" restait tout de même futile puisqu'elle ne m'appartenait pas, ça serait plutôt l'inverse. Elle avait cette foutue manie d'embrouiller les esprits de ses amants pour qu'ils ne puissent penser qu'à elle. Ce genre de chose marchait pour moi aussi sauf que je suis du genre à avoir une tête assez dur à corrompre. Je lui montrais bien évidement qu'elle était importante pour moi, que ce qu'elle pouvait penser m'importait vraiment. C'était la vérité. Rien que de voir comment je m'étais tu après notre petit désaccord, c'était assez suffisant pour lui deviner qu'elle me tenait. Mais je pense qu'elle aime bien mon côté "rebelle", chieur de service sympathique et charmeur. J'étais même presque sûr que je ne serais pas intéressant à ses yeux si je n'avais pas ce côté assez libre, qui pousse quand même une petite gueulante quand je n'ai pas ce que je veux. Pourtant avec elle, c'était difficile de parler puisqu'elle n'avait pas envie tout simplement d'approfondir notre relation qui demeurait simple, sans prise de tête. Bien sûr, j'étais tout à fait d'accord avec ce marché. Je n'étais pas du genre à m'investir complètement avec quelqu'un mais je me confortais à l'idée que même si je n'avais pas une réelle relation avec elle, je pouvais au moins parler de tout et de rien. Il semblerait que ce petit espoir s'était envolé en éclat. Enfin, je me donnais à elle sans retenu et pour l'instant c'était ce qui importait. Rien que pour l'instant. Je n'abandonnais pas l'idée qu'un jour cela puisse se produire mais il fallait que je lui laisse du temps, peut-être. Bien sûr, je savais pertinemment que tout son esprit était accaparé par une seule et même personne. L'ancien chef des vampires, son ancien amour. J'étais qu'un de ses passes temps, rien de plus. Et pourtant, j'avais envie tout de même de compter un peu plus que son amant favoris. Je caressais cet espoir qu'un jour elle puisse tout de même se confier un peu à moi. Je ne demandais pas non plus qu'elle puisse succomber totalement à mon charme et qu'elle ne puisse voir que moi, oubliant tout les hommes avec qui elle s'amusait. C'était impossible. Je voulais juste qu'elle puisse m'accorder un petit peu plus d'importance. C'était tout.

Mais à cet instant précis, je ne pensais pas à tout ça. Je ne pensais pas à mon bien être personnel, à tout les privilège que je pouvais avoir en étant son amant favoris. J'avais juste envie de lui procurer du plaisir et de passer un moment intense en unissant nos corps dans la bestialité et la douceur que je pouvais lui apporter. Ses gémissements me laissaient deviner qu'elle prenait son pied et bien sûr je redoublais d'effort en accentuant les mouvements de ma hanche entre ses cuisses. Le baiser mortel que je lui offrais se fit plus intense et le goût que Charlotte avait me transcendait, me faisait presque planer tellement que son sang était pur délice dans ma gorge. Je sentais le plaisir extrême venir peu à peu, surtout qu'elle accompagnait mes gestes. Ma tête se bascula en arrière, enlevant mes crocs de sa peau mais montrant toujours mes dents aiguisées à sa vue. Les yeux fermés, je soupirais de plaisir. Je n'avais pas honte d'ailleurs de montrer que moi aussi je ressentais la jouissance tandis que certains hommes -parce que oui, les humains sont pareils sur ce point là- le cachaient fortement dans leur mutisme. Pourtant mes paupières s'ouvrirent à nouveau à l'entente d'un inconnu qui venait tout juste d'entrer dans la pièce. Mes lèvres s'étirèrent légèrement car je sentais que cet étranger restait béat face à ce qu'il voyait. J'adorais les nouvelles recrues qui ne savaient pas trop où se mettre lorsqu'elles se présentaient dans une telle situation. Cela m'amusait fortement et bien sûr je voyais que Charlotte était de même avis que moi. Même s'il était présent, les mouvements que j'avais entrepris ne s'arrêtaient pas au contraire je les renforçais encore plus, mettant à mal l'étranger qui venait tout juste d'entrer. Les mots qu'il sortait entre les hurlements de Charlotte me vint tout de même aux oreilles. Encore des bagarres. C'était tellement préhistorique de leur part, surtout de ses deux là. Les derniers acoups se firent sentir et mon corps se détendit lentement tandis que je posais Charlotte doucement au sol, me reculant d'elle. Je la regardai tout en sourire alors que mon menton et le contour de ma bouche accueillait les tâches de son sang, je l'embrassai alors fougueusement puis e retourna vers l'inconnu, toujours le sourire aux lèvres l'air de dire "alors, tu t'es bien rincé l'oeil ?". Je sorti de la douche et me dirigea vers mes vêtements.
❝ Quand est-ce qu'elles apprendront à être civilisées ces deux là ! ❞
Je n'étais pas bagarreur. Quand il fallait combattre les chasseurs, bien sûr, j'étais toujours à la première place mais ce n'était pas juste par désaccord. C'était pour la survie. On pourrait me qualifier comme un vampire gentleman, oui on pouvait dire ça comme ça. J'étais plus dans la subtilité et non pas la force. D'ailleurs c'était grâce à ce point de ma personnalité que j'avais réussi à grimper les échelons et que dorénavant j'étais à cette place là.

Je pris mon pantalon et m'habillais doucement tandis que Charlotte sortit à son tour de la douche, prenant de quoi se vêtir. Elle me lança un regard malicieux puis suivit le jeune vampire, sortant complètement de la chambre.

FIN

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