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Notes éparses

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Notes éparses Vide
MessageSujet: Notes éparses Notes éparses EmptyJeu 31 Déc - 15:41

* Première entrée

Date indéterminée, quelques phrases sur parchemin.


Nous venons d'arriver en Angleterre. Le pays serait sans doute intéressant si la corruption de ce maudit Esprit n'était pas partout. Nous n'avons eu aucun mal à débarquer cependant. Sans doute que les navires magiques qui faisaient faire le voyage aux civils étaient encore peu intéressants pour l'Esprit. Eh oui, finalement j'ai cédé à Joseph et nous avons pris un des derniers magiferrys au lieu d'acheter un bateau. Il prétendait que l'Esprit risquait de cibler les gens supposés importants et qu'acheter un navire pour le voyage était la meilleure façon d'attirer l'attention. Je ne saurais dire si Joseph a eu raison mais n'ayant eu aucun ennui je me dis qu'après tout les choses sont mieux ainsi.

Enfin aucun ennui... vite dit. Il y a eu cette énorme femme qui a tenté de me..., Merlin que l'idée semble ridicule. Certains ne sont vraiment pas complexés. Et puis aussi, ce crétin de Nicolas qui a bien trop bu et qui a failli compromettre notre anonymat. Sans compter cette panne de quelques heures et cette fouille à cause d'un individu accusé à tort d'être un envoûté - comme si ils n'étaient pas reconnaissables. Mais en dehors de tout cela, rien de problématique.

Nous ne savons pas encore où nous allons installer nos quartiers. Nous pensons toutefois au fameux quartier français, largement épargné par l'Esprit. Les habitants de Londres sont si désespérés que nous ne doutons pas d'acheter ou de louer des appartements à vil prix. Nous préférerions cependant être propriétaires pour éviter tout lien avec une personne non fiable. De plus une fois que je quitterais l'Angleterre je pourrais faire des profits en vendant ces propriétés ce qui permettrait d'augmenter de façon assez considérable le capital de la fondation de magie science.

Sur les treize hommes et femmes qui m'accompagnent, neuf ont décidés de se regrouper et d'agir en tant que co propriétaires. Un réflexe élémentaire et primitif de survie par le nombre évidemment. Londres n'était guère rassurante. Cependant moi j'ai décidé de m'installer seul. Oh certes nos appartements, résidences seront proches, suffisamment pour que la sécurité soit assurée et qu'on puisse surveiller les allées et venues à proximité, mais je ne veux pas de qui que ce soit dans les pattes. Après tout si nous faisons partie de la même fondation, si notre but actuel est l'évacuation de nos capitaux et de nos recherches en dehors de l'Angleterre puis le combat contre l'Esprit, j'ai, moi, des objectifs supplémentaires....
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Notes éparses Vide
MessageSujet: Re: Notes éparses Notes éparses EmptyMer 6 Jan - 17:43

* Deuxième entrée

Date indéterminée, quelques phrases sur parchemin manifestement ancien.


Mes yeux fixaient le monde sans le voir car ils ne le connaissaient que trop. Quelle est cette vie ? Pourquoi ces gens courent ils dans tous les sens avec le sourire dans ce monde mort. Pourquoi cette activité frénétique ? Que font ils, où vont ils ? Pourquoi ne s’allongent ils pas sur le sol en attendant la mort. Pourquoi ? Quel est leur intérêt à vivre ? Je ne comprends pas. Pas du tout. Comme si la vie réservait une surprise autre que la déception, la tristesse, la perte, la haine, la douleur. Comme si la vie, à eux, leur donnait quelque chose qu’elle m’avait pris. Comme si leur destin n’était pas au final d’être balayés comme des fétus de paille par ce vent impitoyable, d’une puissance terrible, qui vous pusse vers le gouffre d’où je ne suis jamais revenu.

Maintenant mes yeux fixent un abyme sans fond. Je n’y vois que des fantômes et des rires moqueurs, je n’y vois que de cruelles illusions d’un passé à jamais oublié. J’y vois un temps où j’étais heureux. Mais cela ne m’apporte nul espoir car immédiatement après suivent les images du temps où mes rêves se sont brisés en mille morceaux. Les larmes sont mon sang, la douleur m’éveille, mes larmes sont faites de sang, l’éveil est une douleur, le désespoir est mon ciment et mon esprit est dispersé.

Pourquoi cette affliction ? Pourquoi ne puis je croire à ces illusions qui habitent tout à chacun comme quoi la mort n’est pas la finalité d’une vie que je compare à une piqure de moustique. Douloureuse, brève. Pourquoi est ce qu’il me semble que je suis le seul à me rendre compte que la vie n’est qu’une abjection, une chose répugnante ? Ou peut être que les autres sont sincèrement heureux. Mais alors ce doit être moi. Oui ce doit être moi qui mérite ce sort, cette douleur, cette haine que me voue le destin. Cependant je n’arrive pas à me rappeler de péché assez grave pour mériter mon châtiment.

Mais une idée me vient. Et si l’Enfer était vécu par les autres. Si quand la vie se terminait on en vivait une autre, horrible, pour compenser la première, pleine de haine. Dans ce cas je devais être un monstre ignoble dans ma vie précédente, un tueur sans merci, un violeur, un massacreur, un être si ignoble, si infâme, si odieux, si criminel, que sans doute je mérite ce qui désormais me frappe.

Mon seul espoir c’est qu’elle vienne à bout de moi. Elle ou lui selon sa dénomination. Un cancer. Le renoncement. La résignation. Elle me fait du bien car elle m’ôte mes illusions et m’entraîne vers la mort. Par ailleurs la douleur s’atténue puisque cette délicieuse résignation engourdit mes sens. Peut être que bientôt je ne souffrirais plus.

Peut être qu’effectivement dans quelques temps je pourrais m’allonger sur le sol. Fermer les yeux. Voir encore dans mon esprit quelques couleurs. Qui se griseront. Petit à petit. Et qui deviendront noires. Noires. Inexistantes. Puis ce sera le tour des sons. Ils s’estomperont. Je n’entendrais plus cette douleur. Je n’entendrais plus cette haine que la vie me voue. Plus rien. Et puis après je ne sentirais plus le sol froid sous mon corps puisque ce dernier sera à la même température. Puisque la rigidité envahira mes membres. Puisque je serais enfin mort. Alors je ne penserais plus à elle.
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