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Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl

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MessageSujet: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptyDim 4 Jan - 17:27

PROLOGUE.
12-02-2094




    - Pas bouger ! Tu te crois où, hey ? Le client est roi, qu'il disait, l'autre tâche. Quand je pense que j'ai accepté d'acheter ce stupide bouquin parce que je voulais y balancer deux ou trois enchantements sympatoches, et l'offrir à Laurella pour son anniversaire ! Parce que c'est ce que je fais, habituellement (sous-entendu : lorsqu'un abruti de bout de parchemin ne décide pas de sauter dans tous les sens dans la pièce pendant toute l'après-midi en n'en faisant qu'à sa tête). J'achète un objet banal, inanimé, et je l'entoure de sortilèges originaux. Par conséquent, chaque cadeau de Noël, ou d'anniversaire, devient une création unique avec laquelle je suis certaine de faire un minimum plaisir. Et comme je me connais, j'ai réussi -foutripailles!- à tomber sur l'unique charlatan des environs de Pré-au-Lard. 4 gallions, 9 mornilles et 15 noises. 22, 8 livres; 28.3935242839 euros; 3465.71593076 leks; UNE AFFAIRE, qu'il disait ! Inspire, ma fille; expire, pauvre adolescente inconsciente.

    Toute la question est, maintenant : quoi en faire ? Parce que bon, c'est bien beau de convertir des gallions, noises & Cie dans la monnaie de l'Albanie, il n'en reste pas moins que cet amas de feuilles, c'est moi qui l'ai su le dos. Que j'explique, l'évènement est plutôt mémorable; j'ouvre le paquet dans lequel le commercant m'a emballé mon paquet, et je l'ouvre à la toute première page. Laurella a une passion pour l'écriture; j'ai donc pensé -à juste titre- qu'avoir un carnet dans lequel elle pourrait écrire tout ce qui lui passerait par la tête pourrait lui faire plaisir. J'ai commencé par la dédicace : À ma très chère petite-mordeuse adorée, en souvenir de toutes les marques de dents passées, présentes et à veni.. Impossible d'écrire le 'r'. Les feuilles se sont soudain mises à s'agiter. De droite à gauche, de gauche à droite. Un peu comme s'il y avait un courrant d'air dans les deux sens; et puis le carnet a bondi hors de la table. Franchement, je suis incapable de savoir comment il a réussi son coup, ni quel sortilège a pu être assez puissant pour lui donner le libre-arbitre de ses mouvements.

    Toujours est-il qu'il m'a fallu deux bonnes heures, un filet à papillons, Narina et Iz pour le neutraliser. Je pense que j'irais le montrer un de ces quatre à Saljesca, histoire d'avoir confirmation qu'il n'est plus dangereux. En attendant, je le garde; pas question d'offrir ce monstre à une fillette de neuf ans; sa mère ne me le pardonnerait ja -et cradouille, je viens de baver ! Plus question d'en faire quoi que ce soit, si ce n'est le jeter dans les flammes de la cheminée des Gryffons, et de le regarder y brûler. Décidément, c'est pas mon jour.
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MessageSujet: Re: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptyDim 4 Jan - 18:32

CHAPITRE I.
Ayez un animal de compagnie. Doux, affectueux. Craquez.
18-05-2095




    La clochette de l'entrée retentit. Plusieurs odeurs fortes me montent à la gorge, et me piquent les yeux. Je balaie du regard la salle dans laquelle je viens de pénétrer, jusqu'à ce que mon regard se fixe sur une femme aussi fine que mon petit doigt; je m'approche d'elle à grands pas, sans même prendre la peine de caresser les douces plumes bleues d'un Jobarbille qui s'approche en sautillant. Je l'appostrophe sans plus de cérémonie :

    - Mrs Mordavi ? Il y a urgence !

    Je sors prestemment, mais aussi délicatement que je peux le petit paquet de poils entremêlés qui décorait auparavant le fond de ma poche. La vieille femme me regarde avec une pointe d'interrogation dans le regard; sans me soucier de son étonnement, j'enchaine :

    - Je l'ai trouvé dans l'arrière-cour de Gaichiffon. Il était.. il était comme ça. Il faut que vous fassiez quelque chose.. !

    Je fouille dans un geste désordonné au fond d'une autre de mes poches, et j'étalle sur le comptoir un amas de piécettes indistinctes : 16 gallions, 8 mornilles, deux emballages vides de Chocogrenouilles, 12 noises, un mouchoir bland propre mais chiffonné, comme si on l'avait longuement trituré en long en large et en travers, et un stylo-bille moldu à encre noire. Un tremblement s'empare de mes muscles tendus, que je tente de réfréner -en pure perte. Devant le manque de réaction de la propriétaire de l'animalerie, je m'échauffe. Je ne me sens pas bête, juste paniquée; et je suis incapable de me taire.

    - Il.. je crois qu'il respire. Je ne sais pas que qu'on lui a fait, mais.. vous êtes bien capable de réparer, non ?
    - Ma pauvre chérie, reprends donc tes esprits. Cela ne sert à rien de s'exciter comme ça; de toutes manières, il n'a aucunes chances.
    - Il va.. mourir ?, demande-je, angoissée. Inconsciemment, mes poings se resserrent.
    - Cela vaudrait mieux. Aucun sorcier digne de ce nom n'achèterait un bestiau aveugle; et aucune animalerie n'en voudrait. Mieux vaut qu'il termine sa vie paisiblement, plutôt que des gamins turbulents s'amusent à le blesser lorsqu'on l'aura relâché. Il ne vaut rien.
    - Vous êtes folle ! À part ses yeux, il.. il est en bonne santé, non ? Il faut que vous vous occupiez de lui. Prenez autant qu'il faudra pour le remettre sur pattes. La suite est mon affaire.

    Je me sens tout à coup écoeurée par le comportement de la femme (le sang des yeux du chaton laissant de profondes trainées rouge sang sur son museau n'arrangent rien, bien évidemment). Elle reste sceptique quelques secondes; puis, à l'aide d'un sortilège, elle fait léviter le petit corps jusqu'à une salle dans laquelle elle m'interdit -du geste- de pénétrer. Angoissée, je reste figée. J'ai besoin de quitter la pièce, ne serait-ce que pour aller vomir - mais j'ai peur que la gérante ne ressorte, et ne croie que je suis partie.

    Deux heures plus tard, la porte se réouvre enfin. Je retiens ma respiration.

    - Laissez-le récupérer. Si vous pouviez revenir la semaine prochaine, je serais ravie de vous..
    - La semaine prochaine ? Son état est à ce point grave ?, la coupe-je sans m'excuser.
    - Non. Mais il vaudrait mieux que..
    - Dans ce cas, je le prends avec moi dès ce soir. Combien pour les soins ? Et.. pour un peu de nourriture ?
    - Laissez-le récupérer, me répète-t-elle fermement. Il vous suffira de revenir le chercher avant de retourner à Poudlard. Je prends dès maintenant les 16 gallions. Je vous donne un paquet; vous reviendrez me voir la semaine prochaine pour régler le reste.

    Le paquet de nourriture coûtait 6 gallions. L'opération en vallait à elle-seule 30. Et je n'avais payé que 16 gallions ! Merlin, dans quoi venais-je de m'engager ? Rien que les sommes en jeu me faisaient tourner la tête.. Cependant, lorsque je quittais l'animalerie et que la nausée me reprit une fois de plus -au moment même où, n'y tenant plus, je vomis tripes et boyaux près de la devanture de la boutique-, j'eus l'impression de me sentir étrangement soulagée, et confiante en ma décision.


Dernière édition par Elleonor Cadwell le Sam 10 Jan - 15:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptySam 10 Jan - 11:29

CHAPITRE II.
Entourez-vous de gens qui voient le meilleur qui est en vous.
02-02-2094




    Je me promène dans les couloirs de Poudlard. Je flane; tout est nouveau pour moi. Récemment répartie chez les vaillants et courageux Gryffondor, je profite d'une journée grisâtre lors de laquelle brume et pluie s'entremêlent - pour me familiariser avec mon nouveau logis. Après tout, je vais être obligée (obligée ?) d'y rester près de sept ans pour mes études; autant réussir à repérer les principaux lieux le plus rapidement possible. Non ?
    Je continue ma route; au détour d'un couloir, je me stoppe brutalement. J'ai failli rentrer dans une Poufsouffle. Une fraction de seconde de plus, et je me retrouvais les quatre fers au sol au-dessus de l'autre fille. Sous la violence du mouvement, je laisse échapper :
    - Ouaouh, ça tourne.
    Je réussi enfin à me stabiliser. J'en profite pour jeter un coup d'oeil à la rouquine qui me fait face; j'ai entendu que ce genre de collision est souvent propice à un échange poli de paroles pouvant -par exemple- se transformer quelques temps plus tard en amitié. Contre toute attente, l'autre me toise de son regard verdâtre, et me balance avec toute la délicatesse dont elle est capable :
    - T'es sur mon chemin, là.
    - Oh, mille excuses miss. Je n'avais pas vu votre nom inscrit dessus.
    Je lui souris ironiquement, avant de faire un pas en arrière, et d'esquisser une courbette pleine de mesquinerie. Elle me rend un regard glacial; j'en profite pour croiser à nouveau son regard, et de lui demander mielleusement :
    - Votre journée était-elle à ce point déplorable, pour que vous vous sentiez de si méchante humeur avec tous les laquais croisant votre route ?
    - Merde, mais en plus c'est que tu te crois drôle !
    Je hausse les épaules désinvoltement, signe que cela ne me fait ni chaud ni froid.
    - Je tentais juste de faire un petit bout de conversation. Ce dont, apparemment, tu n'es pas capable.
    Je m'attends à encaisser une nouvelle répartie lamentable, lorsqu'un brutal coup de poing vient me couper le souffle. Je me plie en deux, cherchant désespérement (et vainement) ma respiration. Au-dessus de moi la voix de la Poufsouffle me parvient, et le plafond tourne dangereusement.
    - La prochaine fois que tu sors ce genre de trucs, vérifie d'abord à qui tu as affaire, spezzo.
    - Et à qui donc ai-je affaire ?, demande-je innocemment, tentant de surmonter la douleur qui me vrille l'estomac.
    - Non mais je rêve ! Si je ne savais pas que tu l'apprendrais un jour ou l'autre, je.. Calanthe McField. C'est tout ce dont tu as besoin de savoir.
    Un gloussement impardonnable sort de ma gorge. Involontairement suivi d'un deuxième, d'un troisième. Le fou rire nerveux me prend finalement quelques secondes à peine plus tard. Incapable de me maîtriser, mon ventre me lançant atrocement, j'entends l'autre fulminer et taper du pied. Je l'interromps :
    - Quoi, qu'est-ce qui se pa..
    - La calanthe, ça doit se faire mousser au moins deux fois par semaine.
    Elle est étonnée, ça se voit. D'une, qu'on lui réponde -ça se sent qu'elle a l'habitude de se faire respecter; de deux, qu'on lui sorte une stupidité pareille. Elle reste perplexe quelques instants, avant qu'un sourire n'étire les commissures de ses lèvres. Enfin, d'un seul bras, elle me prend fermement sous l'aisselle, et me remet sur mes deux gambettes comme si je ne pesais qu'un gramme. Je hoche la tête en guise de remerciement silencieux -un merci aurait été de trop, étant donné que la douleur ne s'est toujours pas estompée. Je grimace, et elle le remarque.
    - Tu ne sentiras plus rien dans trois quatre jours. Par contre, je te préviens, tu vas avoir un beau bleu pendant deux semaines -au minimum.
    - Ca t'arrive souvent d'agresser les étudiants dans les couloirs ?, grimace-je.
    - Presque pas. Mon père veut que je me réfrène, et la plupart du temps je me contente de balancer un sortilège ou deux pour bien me faire comprendre. Mais c'est vrai que.. (elle remonte la monture de ses lunettes sur son nez, un peu gênée) parfois, je me laisse avoir par mes pulsions. Merde, avoue que tu m'as quand même pas mal cherchée !
    Je hoche la tête sans prononcer le moindre mot; je me concentre sur une seule chose : comment me redresser sans difficulté. Enfin droite, je lui lance un nouveau sourire.
    - J'allais vers le second étage avant d'être victime d'une agression. Ca te dit ?
    - Bien sur ! (elle me gratifie d'un nouveau sourire- ) Au fait, si tu pouvais éviter d'ébruiter l'affaire, histoire que ça n'arrive pas jusqu'aux oreilles de mon père...
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MessageSujet: Re: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptySam 10 Jan - 15:03

CHAPITRE III.
Ne JAMAIS s'occuper de ce que les autres pensent de soi.
01-09-2095




    « Cadwell ? Elle est un peu bizarre, tu ne trouves pas ?
    Disons plutôt qu'elle n'est pas conformiste. Elle est du genre
    à agir par rapport à ses pulsions, plutôt qu'avec sa raison; et
    ça, ça effraie pas mal de gens. Moi, je la trouve courageuse;
    un peu stupide aussi, des fois. En plus, c'est un vraie bombe à
    retardement : si une chose ne lui plait pas, elle est capable de
    sortir sa baguette et d'engager le duel. On se demande même
    comment elle fait pour avoir des amis. Mais elle est super forte
    en Enchantements, Sortilèges, Défense et Métamorphose; ce
    qui fait que parfois, en échange de services, elle m'aide un peu
    à m'entraîner. Ou elle joue mon cobaye. »
    Jesse Hopkins, 4ème année.


    « C'est une blague stupide, c'est ça ? C'est elle qui t'a demandé d'aller prospecter pour recueillir ses impressions; et que tu lui fasses une sorte de compte rendu ? Il est hors de question que je rentre dans son petit jeu ! Tiens, lorsque tu la reverras, t'as qu'à lui dire qu'Elleonor Lauris Cadwell n'est qu'une grosse feignasse. Si elle veut vraiment savoir ce que je pense d'elle, elle n'a qu'à bouger ses fesses et venir me poser la question. Comme une grande. Non mais oh.. »
    Calanthe McField, 3ème année.


    « Je l'aime bien, Ell'. Disons que si je n'avais pas eu cinq petites soeurs,
    je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à la supporter. Mais avoir appris la patience
    m'a permis de voir un peu plus loin que les apparences. Avec Iz, une fois, je
    me suis demandée si elle n'agissait pas différement de ce que l'on attend d'elle
    pour tenter d'attirer l'attention de ses parents ? Vous savez, comme un petit
    enfant qui pique une colère ou qui vole un objet simplement pour que ses parents le
    remarquent, fassent attention à lui. Et, bizarrement, elle ne nous parle jamais
    de sa famille. La seule fois où j'ai tenté de l'amener sur ce sujet, elle a tappé une
    belle crise. Depuis, j'évite de parler de ça quand elle est dans les parages. »
    Narina Denoon, 3ème année.


    « Je ne suis pas sûre de.. disons que je ne la connais pas vraiment, à part
    lorsqu'on joue aux échecs dans la Grande Salle durant les fêtes. Tu vois,
    c'est comme une sorte de tradition.. Au début, elle gagnait à tous les coups;
    mais j'ai réussi à comprendre comment ça marchait, son plateau
    version sorciers, et j'arrive à la battre plus souvent qu'elle -même
    si elle bluff beaucoup. Et ça n'a pas non plus l'air de trop la déranger, de
    perdre. En fait, on se contente de déplacer nos pions l'une après l'autre,
    sans trop parler. Je pense qu'elle apprécie; sinon elle ne viendrait pas me
    redemander de jouer avec elle. Elle est bien trop nature : le jour où ça
    l'ennuira, elle ne se dérangera pas pour me le faire comprendre clairement. »
    Jacinda Laidlaw, 3ème année.


    « La brunette ? Chez nous, on l'appelle "la folle" - on se demande même parfois s'il n'y
    aurait pas des dérangés, dans sa famille. Elle n'a vraiment pas froid aux yeux, celle-là.
    Elle m'étonnera toujours -dans les deux sens du terme : autant je l'accepte pour clamer
    haut et fort ce que les autres pensent tout bas, et pour ne pas s'inquiéter outre-mesure
    du regard que les autres lui portent (ce que nous aimerions tous savoir faire, sans en
    être forcément capables); autant elle me semble pas mal dérangée, lorsqu'elle se permet
    de contredire les enseignants ou -quand elle ne fait pas attention aux paroles qu'elle
    emploie face aux Serpents. Je me suis toujours demandée si c'était un style, ou s'il
    s'agissait de son véritable état d'esprit. En tout cas, il me semble qu'elle devrait faire
    un peu plus attention à son comportement, si elle ne veut pas s'attirer trop d'ennuis.. »
    Quinn Landers, 5ème année.



Dernière édition par Elleonor Cadwell le Mar 13 Jan - 15:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptyMar 13 Jan - 15:48

CHAPITRE IV.
Où l'on apprend pourquoi le carnet ne fut pas jeté aux flammes.
14-02-2094




    - Ce n'est pas une bonne idée. Je suis certaine que ce n'est pas une bonne idée de le garder, et pourtant.. soit je le jette au feu, soit je le déchire, soit je.. je le garde ? Et pourquoi donc garderais-je un objet acheté à un brocanteur, dans lequel je noterais certaines de mes actions, certaines de mes pensées, de manière décousue si bien que je serais la seule à comprendre ce que j'écris ? Non, je ne suis toujours pas convaincue. Quoi que finalement, on parle trop de "journal intime" pour désigner ce qui peut simplement faire office de carnet de bord. Tiens, un carnet de bord, ça me botterait bien -finalement. Bon, ça fait un peu radin de récupérer un cadeau (gâché) d'anniversaire pour le reconvertir en carnet de bord, mais franchement, je ne suis pas (non plus) vraiment emballée pour crâmer une deux centaine de pages achetées la veille (de surplus) à (rappelons-le) 4 gallions, 9 mornilles et 15 noises.

    Je me tate pas mal. Le plus simple, au final, serait de faire un tableau des pours et des contres. Et comme je suis la meilleure en tracés droits, je vais de ce pas chercher une règle, équerre, ou tout autre ustencil me permettant de (ne pas) faire des lignes correctes (pas trop moches).


      POUR
      CONTRE
    - Ordonner mes pensées, raconter des anecdotes;
    - MON monde à MOI et entièrement à MOI, que personne ne peut pénétrer par ses idées;
    - Eviter de revenir sans cesse sur un même problème. Une fois que la solution est écrite, pas besoin d'y réfléchir à nouveau dessus. Suffit juste d'approfondir;
    - Raconter mes peurs, mes troubles, mes envies, mes ressentis, mes frustrations, mes problèmes, mes espoirs;
    - Voir la manière dont j'ai évoluée, avec le temps;
    - Impossible d'être jugée par un simple bout de papier;
    - Je suis capable de le faire sans journal intime. Comme si j'allais me gêner pour donner mon avis;
    - Être lue (quoi que ça, avec un bon petit sortilège sorti de derrière les fagots, pas trop de soucis à se faire);
    - Que je l'abandonne cinq semaines, ou deux ans, -que je ne le ressorte que quand j'en ai envie- il ne m'en voudra jamais;
    - Les feuilles n'apportent pas de réponse

    Il me semble désormais inutile de vous faire un (autre) dessin. Allez hop, je le garde ! Dès demain, je vais passer voir Saljesca pour qu'elle fasse une vérification un peu plus approfondie du carnet (histoire qu'il ne se remette pas à sauter dans tous les sens en essayant de me hâper mes mains au passage); après tout, elle est hypra forte en Sortilèges & Enchantements, elle saura donc certainement m'expliquer comment le commerçant a réussi à les lier aussi longtemps au carnet en question. Et puis -ah oui- lui demander de me conseiller quelques bouquins, avec des sortilèges de.. dissimulation, -mais moins forts que le sortilège du Gardien du Secret, bien entendu. Enfin bon, je vais essayer de me débrouiller, quoi.

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MessageSujet: Re: Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl Ell's Diary {Confessions of a Teenage Girl EmptyMar 13 Jan - 16:08

CHAPITRE V.
Où le caractère de la narratrice se dévoile un peu plus.
19-04-2094




    J'aime les moments où je suis au calme. Ma mère, qui ne me connait pas du tout, dit parfois que je suis associable ; mes amis, qui me connaissent déjà un peu mieux, m'ont déjà fait remarquer que j'étais très solitaire. Que je savais me montrer agréable et joyeuse, malgré ma tête de mule et mon air buté ; mais que je pouvais également tout à trac avoir besoin de me retrouver seule. Dans le cas présent, être deux nous grillerait direct. Parce que j'ai décidé de ma nouvelle excursion à Poudlard (il n'est pas minuit comme la symbolique l'exige, plutôt quatre heures du matin - je n'ai jamais eu besoin d'énormément de sommeil).
    La Forêt Interdite.

    Je sors à petits pas prudents de ma cachette, et dépasse le Hall d'entrée, une excuse toute prête si je me fais repérer (je suis somnambule ; envie de manger ; besoin urgent d'aller aux toilettes - choisissez l'option qui vous convient le mieux). Sans encombres j'arrive jusqu'à la lisière de la Forêt Interdite. Je m'avance, baguette à la main (je ne l'ai pas encore allumée car on peut voir la lumière des fenêtres du premier étage, et ça coûterait bonbon à ma Maison si je me faisais chopper).

    "Lumos", je murmure du bout des lèvres, baguette tendue en avant comme une épée.
    Un craquement sur ma gauche. Je sursaute, déporte mon champ de vision dans cette direction. Prudemment et tout en tentant au mieux de ne pas faire trembler ma glotte (vocale) j'interroge les buissons ténébreux :
    "Il y a quelqu'un ?"
    Un nouveau craquement me tient lieu de réponse. Je commence à m'échauffer (pas par peur, ce qui serait malgré tout compréhensible, mais plutôt par énervement : quelqu'un se trouve à proximité, et il est en train de se payer de ma tête !), sourcils froncés, regard anonciateur d'un violent orage. Je frappe du pied par terre tel un enfant gâté.

    "Au nom de Grindelwald, qu'est-ce que tu fiches là ? Tu attendais ton prince charmant ?"
    Une tête blonde, des yeux azur rieurs sortent de derrière un buisson d'aubépines. James Hurter, un Serdaigle de cinquième année, âgé de cent vingt-neuf ans, à l'allure d'un homme de dix-neuf, avec un charme fou. Il attire toute la gente féminine -y compris moi, je dois bien le concéder. N'eut été un soir où il m'a fait un croche-pied et où l'on s'est coursés dans tout le château pour finir par arriver, essoufflés, devant les Cuisines de Poudlard, je continuerais pour le prendre pour une espèce de demi-Dieu, genre le descendant d'Adonis. Mais même s'il est plutôt attirant, le fait de m'être rendue compte de son esprit gamin a définitivement supprimé en moi toute envie de m'afficher à son bras tel un trophée.

    Laconique, je réponds :
    "Va te faire cuire un oeuf."

    Il éclate d'un rire cristallin que lui envient tous les boutonneux bibliophiles.
    Soudain, dans ses yeux, passe un éclat sérieux. La Lune vient de refaire son apparition, et le rappelle à ses obligations. James est l'un des rares Vampires sur lesquels le traitement Edyard ne fait que partiellement effet. Quelques heures chaque mois, son instinct vampirique refait surface et il se voit contraint de chasser - une sorte de besoin, de fascination sans limites. C'est en tout cas ce que j'ai compris par nos brèves rencontres, car nous ne parlons pas de ça. C'est bien trop personnel.

    Je hoche tranquillement la tête, signe que je ne vais pas tarder à le quitter. Du bout des lèvres, je lâche un :
    "Bonne chasse."

    Je tourne les talons ; et, une fois de plus, je me fonds dans la nuit noire.


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