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Ramdam dans la rame

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Savannah C. Brooks

Savannah C. Brooks


♦ Lettres Envoyées : 153
♦ Crédit : By Angelys
♦ Citation : Life hates you ? Fuck life

A NEW BEGINNING
♦ Age du personnage: 17 ans au 1er avril, eh ouais...
♦ Nouvelle vie:

Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptySam 2 Jan - 19:11

Au-delà de la mince pellicule de verre rayée et embuée, le temps se maintenait à la grisaille. Lentement, tels de minuscules nuages de mousse immaculée, des flocons de neige s'amoncelaient sur la ville, dissimulant sous leur pureté les graines chaotiques qui germaient sous la surface policée des toits...

Voilà qui aurait fait de jolies paroles de chansons, à quelques variations près. Mais, en public, je préférais dire que le temps était pourri, et qu'on allait se les geler sévère. N'est pas uniformément poétique qui veut.

Le nez collé à la fenêtre, où mon souffle créait des plaques de buée sur d'autres plaques de buée, j'admirais avec un mélange de joie enfantine et de frustration la neige s'abattant doucement de l'autre côté de la vitre ; quelques courageux affrontaient le froid et le blizzard pour aller je ne sais où, et je soupirai en songeant que ça allait bientôt être mon tour. Pas que j'aie réellement envie d'aller en cours - mais j'avais comme qui dirait quelques obligations à tenir, dont notamment un certain pourcentage de présence à la fac. Et aujourd'hui était un de ces jours où je m'estimais contrainte et forcée de devoir m'y rendre.

Enfin.

Je saisis la lanière de mon sac et sortis de l'appartement, prenant bien soin de le fermer à clé - je ne me faisais pas grande illusion sur la véritable utilité de ce bout de bois armé de son verrou rouillé, ce n'était pas ça qui arrêterait quiconque voudrait entrer chez moi. Et, de toute façon, il n'y avait rien d'intéressant à voler chez moi. Je fermai quand même consciencieusement, et fourrai la clé tout aussi rouillée dans la poche intérieure de ma veste, où je laissais toujours à portée de main ma carte d'identité et mon attestation d'émancipation - on ne sait jamais.

Ma carte étudiante ? Au fond de mon sac. Ça me ferait pas grand chose si je la perdais, et mon sac avec.

Dehors, il faisait un froid de canard. A peine mis le pied dehors que je me mettais déjà à trembler de partout ; ce n'était pas cette pauvre veste d'aviateur élimée qui allait me tenir chaud, ni même la maigre écharpe marron que j'avais enroulée autour de mon cou. C'est que mon petit boulot me faisait gagner de quoi vivre, oui, mais pas de quoi me vêtir mieux que ça. C'était déjà un miracle que j'arrive à garder l'appart.

Bon, c'était l'heure de la course. Je me hâtai en direction de la bouche de métro, trébuchant à presque tous les pas, soit en glissant sur des plaques de verglas soit en m'empêtrant dans un tas de neige, les pieds déjà complètement gelés et le nez et les oreilles rougis. J'adorais l'hiver - bien au chaud chez moi. J'adorais la neige - avec l'équipement approprié. Frissonnante, je parvins enfin à m'engouffrer dans les sous-terrains de la ville. Il n'y avait pas grand monde là-dessous, comme d'habitude, mais bizarrement encore moins aujourd'hui. Le temps, sans doute. J'aurais bien imité la populace.

Qu'est-ce qui m'avait pris de choisir un jour pareil pour aller en cours ? Et surtout, pourquoi je n'avais pas changé d'avis en voyant l'avalanche de blancheur, à la fenêtre ? J'étais un brin contrariante, n'importe qui vous le dira. Il n'y aurait certainement pas beaucoup plus de monde à la fac qu'ici, c'était peut-être pour ça que je n'avais pas encore fait demi-tour. Qui sait. Il faut dire que je n'aimais pas tellement ces jeunes imbéciles qui hantent les couloirs d'université ; on se croirait revenus au temps de la petite école. L'horreur.

Et avec tout ça, le train n'arrivait pas. C'était bien ma veine. Avec encore un peu de chance, je ne verrai pas un seul wagon dans toute l'heure suivante. C'est que le service métropolitain s'était pas mal dégradé avec le temps - c'était déjà pas de la tarte quand j'étais au collège, mais ça n'avait pas été en s'améliorant avec le temps. Je tapai du pied sur le quai, autant pour me réchauffer les orteils que pour signifier mon agacement - je n'étais pas du genre patiente. J'observais avec le même mélange contradictoire qu'un peu plus tôt le nuage grisé qui s'échappait de mes lèvres à chacune de mes respirations, attendant qu'un métro se pointe - ou peut-être autre chose.

On pouvait pas dire que la vie était plus drôle depuis que j'étais responsable de moi-même.


Dernière édition par Savannah C. Brooks le Ven 19 Fév - 20:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptySam 2 Jan - 22:15

    Je m'avançais d'un pas nonchalant vers l'entrée de la ville. Après avoir passé, la nuit entière à voguer dans les alentours il était peut-être temps pour moi de rentrer. L'air glacé, s'engouffrait dans mes poumons mais avais-je vraiment besoin de le respirer ? Un sourire niais naquit au bout de mes lèvres charnues. Foutaise, quand tu nous tiens !

    Le ciel gris, et sans nuages m’inspirait un sentiment de vide. Bizarrement, la neige et toutes ces choses froides et moites … Ce n’était pas mon truc. Pourtant je suis né ici. J’ai grandit et je suis mort sur ce sol givré. Je ne m’y habitue tout simplement pas.

    Mes souvenirs me rongeaient de l’intérieur, comme des plaies fraichement ouvertes. Le vent sec, caressait suavement mon visage malsain. Je le savais, pour avoir regardé mon reflet dans la vitre d’un magasin de vêtements bon marché. Mes yeux, n’avaient jamais parut aussi rouges. Même le plus sot des humains pouvait percevoir ma différence, alors à quoi me cacher ?

    Je tentais d’arborer une expression suffisante, mais mes traits semblaient figés dans le temps. Tout mon corps était figé dans le temps, de toute façon. Je soupirais, confus. Je ne voulais pas être le seul. Je savais qu’il y a avait tout un régiment de vampires partout dans le pays. Cela, me consolait d’une certaine façon. Bien que je ne fasse pas vraiment partie prenante de leur trip éternel. Je préférais mener ma vie seul, et en sécurité. Néanmoins, si le besoin d’un vaillant combattant se faisait ressentir lors du combat. Je pourrais me présenter tel le grand Messie. Rien ne vaut une bonne marre de sang, afin se désaltérer.

    J’éclatais d’un rire vicieux. Ma voix retentit en un écho désagréable, même pour ma personne, dans la rue déserte. Je me tus, décontenancé. Avec le temps, ma situation psychologique ne s’était pas du tout améliorée. Je devenais, encore plus barge au fil des années. Je crois, que c’est pour cette raison que l’espérance de vie d’un humain devrait être limitée. Plus il vit, plus il merde. C’est logique !

    J’enfouis mes mains dans mes poches, et continuais de marcher. La rue principale, était encore plus douteuse quand elle était vide. Pas un chat, et pas un sang chaud. Mon estomac grogna son mécontentement. Si je rentrais tout de suite, il y avait de grandes chances pour que je fasse une diet. Je grimaçais à cette idée. Impossible !

    « Et si je brisais ma routine ? »

    Je souris, avant de fendre l’air. La seule chose de bien à être un vampire, était _définitivement_ cette rapidité de mouvement et tout ce qu’elle engendrait de liberté et de sentiments extrêmes. Je me dirigeais vers l’underground. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas pris le train!

    Tout le long du trajet, j’avais à peine pu sentir quelques trois humains. Rien d’alléchant ou qui mérite que je fasse une halte. Malgré la faim qui me martyrisait, je tenais à rester pointilleux. Je veillais à correctement choisir ma victime. De nos jours, on n'était plus sûr de ce qu'on pouvais manger ou non!

    Sur les bancs de la station : Un vieillard, un vieillard et … une vieillarde pour changer. Super !

    « Tss … » Soufflais-je.

    Je préférais encore, faire un régime dragonnier plutôt que de mordre l’une de ces peaux toutes fripées. Je m’avançais vers le quai, sans grande conviction. Cette journée s’annonçait bien ennuyeuse. J’haussais les sourcils.

    « Je m’en remettrais. J’ai encore quelques siècles pour me rattraper. » Tentais-je dans un humour noir.

    Je fis volte face, prêt à rebrousser chemin quand je l’aperçu. Une jeune étudiante, tout ce qu’il y a de plus banale. Sa veste, et son jean délavé manquaient de grâce. Ses cheveux bruns descendait en ondulant jusqu'à son dos, mais son visage gardait une expression agressive.Où était donc passé, la coquetterie des femmes d’avant ? Je la regardais de haut, moqueur.

    « Pas mangeable du tout. » Crachais-je.
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Savannah C. Brooks

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MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptySam 2 Jan - 22:50

Ça faisait déjà un moment que j'étais là, à poireauter pour rien dans la station surgelée du métro, quand il entra. Je le remarquai tout de suite, d'une parce que je n'avais rien à faire d'autre que de regarder les gens passer, pour le peu qui passaient, de deux parce qu'il avait quelque chose de différent. Dans l'allure, je dirais. Ennuyée à mourir, je le suivis discrètement du regard. Il observait attentivement autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un. A voir les pauvres vieux affalés sur leurs sièges en plastique, j'aurais parié que la personne en question n'était pas là. Et il me donna raison.

Je détournai brusquement le regard lorsqu'il fit demi-tour ; pas par timidité, juste parce que je n'avais pas spécialement envie d'engager la conversation avec qui que ce soit, pour quelque raison que ce soit. Surtout quand il s'agissait d'inconnus. J'avais eu ma dose de nouvelles rencontres pour toute une vie, en seize années d'existence. Pauvre ado que j'étais. Sans blague.

Son regard se posa sur moi. Je le sus parce que, comment dire ? je le sentis peser sur ma peau comme s'il me touchait. C'était assez étrange comme sensation, mais il me semblait bien le genre de gars à avoir un regard comme ça ; l'impression de bizarrerie qui émanait de lui n'en faisait que se renforcer un peu plus, c'est tout. Il me détaillait, j'en étais certaine. Bon, et après ? Il allait regarder ailleurs, oui ? Je n'avais pas envie de parler mais s'il continuait comme ça, j'allais vite revenir sur ma décision et lui dire deux mots sur sa façon d'agir. On ne fixe pas les filles de cette façon - sauf quand on a envie de les mettre dans son lit.

Je ne m'étais même pas posé la question de savoir si ce type m'intéressait, physiquement parlant. Il n'avait pas l'air mal dans son genre, mais j'avais autre chose à faire, pour aujourd'hui, dommage pour lui. Il me fallait mes heures de présence, sans quoi la fac me mettrait à la porte et là, je pouvais dire adieu à mon indépendance - foutu psychologue à deux balles.

-Pas mangeable du tout, lâcha l'inconnu avec un mépris évident.

Je sursautai presque d'indignation et dardai un regard noir sur lui. Décidément, les manières de cet homme laissaient à désirer. C'est pas parce qu'on a de la gueule qu'on doit se prendre pour le roi. Les filles ne sont pas des objets de déco, nom d'un chien. Les mecs non plus, ma jolie, me glissa la sournoise petite voix de la conscience. Qu'est-ce qu'il fallait pas entendre...

-Je vous demande pardon ? fis-je d'un ton sec.

Il y avait juste un détail que j'avais oublié : cette allure particulière que j'avais notée au premier regard. Vu de près, c'était pire encore ; je mis un moment à comprendre pourquoi mais, quand je compris, les paroles que j'avais en tête s'évanouirent instantanément. Il avait des yeux d'un rouge terrible, fascinant. Si j'en croyais les histoires et les journaux, j'avais face à moi un vampire, un vrai... Allons bon, v'là autre chose. Après ce fichu Spirit, je me coltinais un suceur de sang. J'aurais vraiment tout fait.

Enfin, j'avais survécu à la famille infernale, je pouvais aussi bien faire la même chose avec celui-là. The survivor, ça allait devenir mon surnom, si je me tirais de là sans bobo.

-Pas mangeable, hein ? repris-je, railleuse. Tant mieux pour moi, ça fera une journée de plus à mon compteur. Maintenant si vous permettez...

Le métro venait d'arriver ; enfin ! C'était pas trop tôt. Non seulement j'allais pouvoir finir ma nuit dans une salle de classe chauffée, mais en plus je coupais court à une conversation déplaisante. C'était toujours ça de gagné.

Je n'imaginais pas une seconde que l'individu suspect allait me suivre. Encore moins que je tombais tête la première dans le début des emmerdes - et rien à voir avec l'affaire classée de cette famille fracassante de zombies envoûtés, croyez-moi.
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyDim 3 Jan - 15:10

Je la fixais sans aucune once de gêne. Je pouvais bien me le permettre. J’étais en situation de force après tout. Ma langue claqua contre mon palet, et je ne pu réprimer un éclat de rire moqueur. L’excitation sûrement. Où peut-être mon arrogance légendaire.

Je focalisais toute mon attention sur elle. Mon esprit s’ouvrit, en la contemplant droit dan les yeux. Mon pourvoir de legilimens, était une bénédiction par moment. Je sentais son esprit trouble, tournoyer comme une vrille. Elle avait des pensées bizarres pour son âge. Isolante, insouciante et agressive. Voilà les seuls sentiments qu’elle m’inspirait. Ayant, vécu dans un orphelinat, puis dans plusieurs familles d’accueil … C’était sûrement l’une des raisons de son caractère rebelle.

Je lui souris, dévoilant une rangée de dents blanches et brillantes. Pouvait-elle discerner mes canines aiguisées ? J’ouvris un peu plus la bouche, amusé.

Cette jeune adolescente, semblait plus intéressante que ça finalement. Ses yeux bleus se posèrent sur moi, et contre toute attente elle osa détailler mon visage. Audacieuse, ou complètement stupide. J’hésitais encore à qualifier son attitude puérile. Elle ouvrit ses lèvres charnues, et répondit à ma réflexion d'avant. Ses grands yeux semblèrent me lancer des pieux de bois aiguisé.

« Pas mangeable ? Pourquoi prenait-elle ce ton râleur ? » Pensais-je. Cela la contrariait-il de ne pas me servir d’encas?

Je fis quelques pas vers elle. L’odeur qu’elle dégageait ne me charmait pas plus que ça, mais je pouvais faire un petit effort pour elle. Après tout « Un vampire aussi est capable d’humanité. ». Ma créatrice, me l’avait bien prouvé en me transformant il y a de cela quelques centaines d’années.

« Tu sembles contrariée. Tu n’es pas vraiment à mon goût, mais avec le bon assaisonnement je pourrais peut-être faire quelque chose pour toi. » Proposais-je de bonne foi.

Mon altruisme me sidérais par moment. Je levais les yeux au ciel durant un court laps de temps. Si Dieu existait vraiment, il se devait de noter cette bonne action pour le jour du grand jugement.

Je clignais des yeux, avec des faux airs charmeurs. La jeune étudiante fit volte face, prête à partir. Juste au moment où je commençais à m’amuser! J'arborais une bouille déçue. Bon d’accord, ce n’était pas vraiment intelligent de jouer avec la nourriture mais que pouvais-je faire afin de combattre cet ennui qui s’abattait sur moi ? Je n’avais pas le choix !

Je la suivis, sans aucune discrétion. Elle monta dans un métro, moi à ses talons. Je frôlais son bras, puis me tint face à elle. Elle était vraiment petite par rapport à moi. Je pouvais sentir le parfum de ses cheveux monter jusqu'à mes narines. Apparemment son shampoing était aussi bon marché que ses vêtements. Soit ! J'étais déjà monté dans ce foutu métro, je me devais d'en profiter.

« Je suis curieux, de voire comment tu vas m’échapper. » Riais-je. « Et ne pense même pas aux pieux. Je suis déjà mort une fois, le deuxième ne serait pas de trop. »

La porte se referma automatiquement. Je la suivis jusqu’à son siège et m’assit à ses cotés. Nous étions un peu près seuls dans le wagon. Dommage ! Moi qui avais espoir de trouver meilleur divertissement, il semblerait que je doive faire avec ce que j’avais sous la main.
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyDim 3 Jan - 19:56

Contrariée, moi ? Non, j'étais purement et simplement vexée. De quel droit ce malotru osait-il se moquer de moi comme ça ? D'abord j'étais immangeable, puis je devenais bonne à assaisonner. Si ce mec essayait de me draguer, il était bien mal parti. Mais bon, il ne fallait pas oublier que c'était un vampire et que ce qui pouvait passer pour un plan drague débile aux yeux d'un pauvre humain prenait des allures de vérité dangereuse dans la bouche d'un type comme lui. J'aurais aussi bien apprécié qu'il s'en tienne au fait que je ne lui convenais pas du tout comme casse-croûte - et puis, est-ce que c'était une heure pour manger, franchement ?

Je levai les yeux au ciel et entrai dans la rame de métro. Bien entendu, l'imbécile aux dents longues me suivit et me frôla même, volontairement, son regard toujours braqué sur moi - à se demander si je lui paraissais vraiment si peu mangeable. Je commençais à me dire que j'aurais mieux fait de ne pas lui répondre et de le laisser passer son chemin ; trop tard pour y penser, maintenant. J'allais sûrement devoir supporter sa présence jusqu'à ma fac, autant s'y faire tout de suite. Bah, ça pimenterait peut-être un peu mon trajet. En espérant qu'il ne devienne pas trop lourd trop vite.

Ce qui me semblait déjà pas mal compromis.

L'inconnu s'était placé devant moi, bien en évidence, et surtout tellement près que je pouvais voir les fils de ses vêtements. Manquait pas d'air, le vampire - pas qu'il en ait réellement besoin, d'air, bien sûr... Blague à deux balles, je vous l'accorde.

-Parce que vous croyez que je compte m'enfuir comme une péronnelle effarouchée ? Vous me connaissez mal, grand loup.

Il serait bien entendu faux de dire que je n'avais pas peur. Je craignais les vampires de la même façon que je craignais le Spirit, c'est à dire comme on craint un accident de la route ou un incendie chez soi. J'y pensais, oui, mais je n'en faisais pas une fixation. Il faut savoir vivre un minimum. Le grand dadet aux dents aiguisées ne me faisait donc pas peur ; il ne s'était pas attaqué à moi - pas encore - donc il n'y avait rien à signaler. J'allai donc m'asseoir sur un siège, aussi insouciante que d'ordinaire. Il n'y avait que deux ou trois personnes avec nous dans le wagon, l'air assez tendu, mais je m'en fichais ; de toute façon, ce ne serait pas eux qui arrêteraient un vampire affamé.

Ils n'avaient pas l'air non plus d'éveiller plus que moi son appétit. Est-ce qu'il avait faim, en fait ? Il avait juste dit que j'étais pas sa tasse de thé ; il pouvait fort bien être en plein repérage pour son futur garde-manger, après tout. Je l'avais juste détourné de son but premier.

-Et on peut savoir ce que vous foutez accroché à mes basques ? demandai-je, un peu abruptement peut-être. Que je sache, ma gueule vous revient pas, alors qu'est-ce que vous traînez avec un mauvais sandwich ?

L'image était peut-être mal trouvée, mais c'était ce dont je devais avoir l'air, pour lui. Un sandwich dégueu dans lequel il n'irait même pas planter ses canines. Oui, ça me vexait. Profondément, même. Je savais parfaitement que j'étais une fille plutôt jolie - j'en jouais assez pour le savoir. Ce mec ne parlait pas de mon physique, bien entendu, mais ça me vexait quand même. Ça revenait à me dire que je puais ; or mon parfum n'était peut-être pas un grand cru frappé d'un blason connu, il avait tout de même une bonne odeur.
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyLun 4 Jan - 13:21

Il y avait quelque chose dans ses yeux, qui me tenait en haleine. J’aurais pu partir, ou tout simplement, en finir mais j’étais juste là. Je la couvris d’un regard curieux, et dénudé de sentiment positif. Savait-elle qu’elle venait de tenter le diable que j’étais ? Où essayait-elle juste de paraitre cool ?

Son insolence prenait des airs d’insouciance. Je souris, amusé. Voilà donc un drôle spécimen de moldue. Je n’avais encore jamais rencontré de gamine aussi dévergondée et stupide. Aucune analyse de risque ! Elle semblait foncer tête baissée, dans l’inconnu. Dans le danger aussi.

Bizarrement, je me découvris à respecter cet aspect de son impulsivité. Je fermais mes yeux injectés de sang, puis me concentrais assez pour changer leur teinte effrayante. C’était la seule chose, que je pouvais encore contrôler dans mon corps. Mes pulsions, mes envies, et ma faim étaient quant à elles, régies par une sorte d’instinct vampirique. Ce même instinct qui faisait valser ma conscience, à l’en rendre malade.

« Je ne suis pas un loup. » Minaudais-je, faussement attristé par cette comparaison dévalorisante. « Je suis encore pire. »

J’ouvris tout à coup mes yeux. Ils étaient plus « humains » à présent. Je savais qu’ils ne pouvaient plus retrouver leur éclat bleu de jadis, mais c’était mieux que rien. J’étirais ma bouche symétrique, en un fin rictus.
La jeune gamine, cligna des yeux puis elle regarda autour de nous. Elle vit tout de suite, qu’aucun autre passager ne m’intéressait. Elle se retourna vers moi, le visage blême. Elle ne laissait rien transparaître de sa peur, mais je pouvais entendre son cœur crépiter au fond de sa poitrine. Ses yeux clairs, se posèrent sur moi et elle détailla mes canines aiguisées.

Je voulais, la rassurer en certifiant qu’elle n’était pas assez digne pour mourir par mon venin royal. Mais je me sentais plus joueur que sarcastique, aujourd’hui.

Un sandwich ? Même de mon vivant, je n’étais pas très frillant des sandwichs. Je ris à cœur joie. Cette fille semblait définitivement, contrariée de ne pas être à mon goût. Son égo avait un drôle de façon, de raisonner. Je fis la moue.

« Ce n’est pas que tu n’es pas assez jolie. » Riais-je. « Ton … Ton sang, ne m’attire pas vraiment. Et ton odeur ne soulève pas mes papilles. »

Je m’approchais un peu plus d’elle. Mes yeux débordaient de railleries et de malice. Je détaillais le reste de son corps. Elle avait de jolies formes, et un teint très frais. Je pris une mèche de ses cheveux entre mes fins doigts et la renifla.

« C’est ce que je disais. Ton odeur … »

Je souris, presque aimable.

« C’est comme un humain, qui ne mange pas les oignons. » Fis-je amusé.

Je lâchais sa mèche châtain, puis souffla sur son visage. Etais-je impoli d’agir de la sorte ? Peu importait. J’étais déjà mort après tout. Les codes d’éthiques ne me concernaient plus dans ce cas là.

« Puis, il semblerait que tu ne me trouve pas assez beau aussi. » Déclarais-je, hilare. « La mention pas mal ne m’enchante guère. Disons, que nous sommes quittes. »

Je m’éloignais et repris ma place initial, laissant ainsi quelques cm d’écart entre moi et la jeune brune. Avait-elle compris, mon don de legilimens ? J’espérais suscité plus sa crainte de cette façon.
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Savannah C. Brooks

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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyMar 5 Jan - 21:25

Pire qu'un loup. Eh bien, si l'on en croyait les histoires qui se racontaient sur les vampires, c'était une très forte probabilité. A bien y réfléchir, ils se rapprochaient plutôt des sangsues ou des moustiques - c'était encore trop gentil. Bizarrement, l'idée me fit sourire. J'imaginais le vampire à côté de moi se prendre pour un insecte en quête de quelques milligrammes de sang qu'il picorerait par l'un des très nombreux pores de ma peau... et faillis pouffer de rire. Ce n'était définitivement pas le moment. Son regard était toujours posé sur moi, et à en croire son rictus, je n'en menais pas large.

J'avais au moins l'odeur de mon sang pour moi. Valait mieux entendre ça que d'être sourd. Au moins, il me laissait le loisir de croire qu'il me trouvait jolie ; je m'en contenterais.

Mais tout de même, s'entendre dire que son sang n'est pas appétissant... qu'étais-je censée en penser, honnêtement ?

Il s'approcha de moi ; trop près, de mon point de vue. Je restai stoïque. Ce n'était pas ce semblant d'inquiétude qui allait me faire trembler de peur devant lui. Je ne frémis même pas en croisant son regard - plus bleu que rouge, cette fois, un phénomène surprenant que je ne m'expliquais pas - ni même lorsqu'il prit une de mes mèches rebelles entre ses doigts. A vue de nez, il était un homme ordinaire - savoir qu'il était un vampire ne changeait pas cet état de fait pour mes yeux. Ce sens a cet effet pervers qu'il vous convainc de ne vous fier qu'à lui au lieu de votre instinct.

Il sentit mes cheveux et grimaça ; très peu, mais assez pour que je le remarque. Ça va, j'avais bien compris que mon savon bon marché lui revenait pas ! Pas la peine d'en faire tout un plat non plus.

-Comme un humain qui mange pas les oignons ? répétai-je sans comprendre. Désolée, ça devait être très drôle mais je comprends pas les blagues vampires.

Si c'en était une. Mais c'était tellement hors de propos pour moi que je ne voyais pas d'autre option. Une blague vampire ; qui aurait cru que j'en entendrais une un jour ? Certainement pas moi, je peux vous l'assurer. En tout cas, si c'en était pas une, de blague, eh bien moi j'aimais pas les oignons.

J'eus droit à un souffle sur le visage avant qu'il s'écarte de moi, aussi amusé qu'un enfant qui fait une bonne farce. Charmant. Il ne devait décidément pas connaître le B.A.-ba des bonnes manières, celui-là ; à se demander si son éducation ne s'était pas perdue au fil des siècles de vie - tiens, d'ailleurs, quel âge pouvait-il bien avoir ? Cette seule question parvint à tirer de moi ce que le vampire lui-même n'était pas arrivé à m'arracher : un frisson. Oui, j'avais horreur de ce qui tendait vers l'infini - et des siècles, pour moi, ça en faisait définitivement partie.

Mes réflexions s'arrêtèrent net lorsque je pris conscience de ses dernières paroles. Est-ce que j'avais rêvé ? Quand avais-je dit à haute voix que cet homme était "pas mal" ? Jamais ! Jamais, j'en étais sûre ! Alors, comment diable... Impossible qu'il ait pu lire dans mes pensées - qui le pouvait ? Ou bien... était-ce possible ? Etait-ce un don que possédaient tous les vampires ? Alors pourquoi personne n'en parlait ? Choquée par cette découverte qui remettait en cause l'intégrité et la sérénité de mon esprit, je n'arrivais plus à réfléchir calmement ; mais, même dans ce cas, jamais je n'aurais pu trouver les réponses à mes questions. J'en savais trop peu.

Je rivai sur lui mes yeux écarquillés de stupeur, me demandant confusément ce qu'il avait appris d'autre en espionnant mon âme - mon âme ? Il avait osé fouiller ma conscience et mes pensées ! Quand je disais qu'il manquait de tact, j'étais bien loin du compte ! Blême de rage et de surprise, je voulus me relever - mais mes jambes pourtant bien fermes d'habitudes semblaient avoir choisi ce moment pour me trahir : je frémissais de fureur et d'incompréhension. Un mélange que je n'aurais jamais imaginé subir un jour.
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyDim 14 Fév - 21:19

    Je regardais son visage changer d’expressions, sous l’effet de ses pensées étranges. Moi, en sangsue, puis en moustique … Elle avait un raisonnement très space, que j’hésitais à qualifiais de créatif ou d’imaginatif. Elle sourit et je pus voire ses lèvres charnues s’étirer. Mon cœur se serra légèrement. Une once d’envie, mais pas assez forte pour griller ma couverture devant tout ce joyeux petit monde.

    La Machine avançait à une vitesse constante. Je me détournais d’elle durant une fraction de seconde, puis me surpris à regarder les murs sombres et tagués. Cet art était d’un grotesque, je préférais encore les traits de cette gamine insouciante.

    A priori, j’accaparais encore ses pensées. Tantôt j’étais ordinaire, tantôt pervers. Bizarrement, cela ne me vexait pas le moins du monde. Je m’en foutais à la limite. Après tout c’était une remarque venant d’une humaine, sans odeur ni gout. Oh ! Me voilà de nouveau méchant.

    « Ce n’était pas sensé être une blague de vampire. » Répondis-je. « Tu sais, nous n’avons pas d’humour propre à l’espèce. A vrai dire on préfère chasser que de blaguer entre nous … » Avouais-je.

    J’essayais juste de faire part de mes gouts culinaires, d’une manière plus proche à son état d’humaine. Mais comprendre mes intentions divines, semblait trop demander. J’haussais les épaules, déçu.

    Je l’entendis, jacasser et se plaindre de mon comportement. Si elle savait que je m’étais fait claquer sur les doigts pour apprendre les bonnes manières à 3 ans à peine elle ne ferait pas autant la maligne. L’éducation, était un peu plus stricte à mon époque. Je crois bien, que la décadence que je connais aujourd’hui est surtout due à une adaptation au siècle dans lequel je vis. Je ne pouvais me permettre d’agir en parfait gentleman, dans une aire ou il fallait être mesquin pour survivre.

    Voilà maintenant qu’elle s’intéressait à mon âge.

    « En apparence, j’ai 23 ans. Mais je dois avoir 542 ans en tout. » Lançais-je brusquement.

    J’épiais la moindre de ses réactions à présent. Allait-elle prendre peur, ou se contenter de respecter l’ainé ou plutôt l’ancêtre que j’étais ? Hum … Et si je souriais en attendant ? Mes lèvres fines s’étiraient lentement en un rictus dément.

    Ses réflexions s’étaient tout à coup arrêtées. Elle venait, enfin de tilter que je pouvais lire en elle, comme dans un livre pour enfant grand ouvert. J’éclatais de rire. Là voilà confuse, complètement déboussolée. Elle riva ses grands yeux écarquillés de stupeur sur moi. Mon hilarité n’en fit que plus grande encore. J’en eu presque des crampes d’estomac. Ou étais-ce ma faim qui grandissait, au fil des secondes.

    La jeune étudiante, ne prononça pas un mot. Elle tenta de se lever, mais ses membres pétrifiés, semblaient lui fausser compagnie.

    « Tu n'as pas avoir peur. Je t'ai déjà dis que tu n'étais pas à mon gout.»Tentais-je de la rassurer, dans un ton sarcastique.
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Savannah C. Brooks

Savannah C. Brooks


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A NEW BEGINNING
♦ Age du personnage: 17 ans au 1er avril, eh ouais...
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyMer 17 Fév - 10:25

Ok, les vampires ne pratiquent pas l'humour. Ils ne devaient pas beaucoup s'amuser dans leur looongue "vie", s'ils ne se laissaient pas un peu aller. C'est vrai, quoi ! Qu'est-ce qu'il y avait d'amusant à vivre si longtemps si on se marrait pas un peu ? Là, il se décrivait plutôt comme une espèce d'animal primitif dont le seul souci est la bouffe. Charmant. On avait évolué depuis cette époque, quand même. Est-ce que les vampires étaient une sorte de régression de l'Humanité ? Bah, voilà une idée qui devrait plaire aux écolos : "Vampires, le retour aux origines".

Argh.

-Ok, j'ai compris. Ça veut dire que pour vous je suis comme un gros oignon dégueulasse.

Drôle d'image. Me comparer à un truc que je détestais. Ce type savait-il faire autre chose que me vexer, dites ?

542 ans ? Ok, ça frôlait dangereusement l'infini, pour moi, ça. Trop vieux pour que je puisse me figurer tout ce qu'il avait pu vivre depuis sa naissance, du haut de mes pauvres seize années et quelques poussières - bientôt dix-sept, tout de même. Tous ces pans d'histoire qu'il avait dû voir défiler ! Pas de souci avec les interro surprise d'un prof d'Histoire shooté aux dates, en tout cas. Pas de souci avec les cours non plus, cela dit. Brrr. Effrayant. Mais ça devait être foutrement pratique d'avoir un vampire sous la main pour réviser ses cours...

Ok je me tais. Désolée d'être une pauvre étudiante fauchée à la mémoire fromagère. Rapport à l'emmental, vous suivez ?

En tout cas, il confirmait allègrement que mon esprit n'avait aucun secret pour lui. C'était la plus infâme violation d'intimité que j'avais jamais vue. Et il se permettait d'en rire ! Ok, il était plus vieux que moi, d'accord il était plus fort. Mais il était loin d'être aussi sage que le décompte de ses années pouvait le laisser croire, et j'avais bien l'intention de le lui faire comprendre.

Honnêtement, la vieillesse avait même plutôt l'air de le rendre complètement maboul. Lui qui disait ne pas avoir d'humour... Ma déconfiture le faisait marrer comme un fou tout juste échappé de l'asile. Je haussai un sourcil moqueur, toujours frémissante de colère. Ravie aussi de retrouver un semblant de self-control - je détestais échapper à moi-même.

-Si vous croyez que j'ai peur d'un taré comme vous, vous vous foutez la dent dans l'œil, croyez-moi.

Je m'y connaissais en humour, moi.

-Désolée de vous décevoir, mais j'aurais plutôt envie de vous foutre la torgnole de votre vie - oh pardon, de votre mort. Malheureusement pour moi, il paraît que la peau des vampires est très dure alors je ne vais pas m'y risquer.

Je me levai, enfin assurée sur mes jambes. J'étais toujours aussi furieuse mais, au moins, la surprise ne me clouait plus au sol. J'avais au moins appris une chose : il faut s'attendre à tout de la part de ces bestioles contre-nature.

-Par contre je vais grossièrement vous laisser en plan, ce qui sera toujours plus poli que ce que vous faitez aux gens.

Et je me dirigeai aussitôt vers la rame qui nous précédait, histoire de mettre un peu plus de quelques mètres entre nous.
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Ramdam dans la rame Vide
MessageSujet: Re: Ramdam dans la rame Ramdam dans la rame EmptyJeu 18 Fév - 22:00

    Non ses pensées n’étaient pas floues. Elles étaient vicieuses et ignares. Que pouvait-elle savoir de ma longue vie, ou de mon caractère. Certes, mon humour trash ne faisait rire que moi les ¾ du temps, mais ce n’était pas une raison pour me dénigrer. Je sais bien que les vampires ne sont pas des êtres du cœur. Je ne le sais que trop bien. Mais que puis-je y faire ? Aujourd’hui, je suis l’un de ceux que j’ai le plus exécrés de mon vivant. Je soupirais, avant de la regarder froidement. Je n’avais plus l’envie de converser avec cette petite boule d’insolence.

    Un prof d’histoire loufoque ? Des cours barbants ? Voilà donc sa seule préoccupation ? Le monde ne tourne hélas pas autour de son petit espace restreint. C’était bien la seule chose, que ma pseudo-maturité, m’avait apprise. A vivre trop longtemps, on finit par se détacher de tout ; des gens qu’on aime, des endroits qu’on adore, et des valeurs qu’on vénère.

    Oui, je ne suis pas superhumain. Je ne suis même pas humain, mais me comparer à un automate buveur de sang, était un sacré coup pour ma fierté. C’était la seule chose, que j’avais réussis à garder de ma vie. Un semblant de dignité, trop noble, pour me permettre toutes les bassesses du monde. Hélas, je suis un gentleman.

    « Un oignon dégelasse. Tu es décidément vraiment stupide. Je t’épargne ta vie ennuyeuse, et au lieu de me remercier … » Je ravalais ma salive, et tous ce qui allait avec d’injures.

    Cette gamine, me traitait limite de pervers. Mais visionner ses pensées puériles n’avait rien de malpropre ou d’impoli. Il n’y avait rien d’intéressant à savoir de toute façon. Ce n’était pas de ma faute si mon ouïe, était trop développée. Je n’allais tout de même pas me boucher les oreilles pour le petit plaisir d’une telle racaille. Je l’observais au coin, une seconde fois. En effet, une racaille. Son aspect vestimentaire, me le criait presque.

    « Je ne suis ni taré, ni effrayant. » Soupirais-je d’un calme, presque morbide.

    Je la laissais s’exciter comme bon lui semblait. Après tout, si cela pouvait lui faire plaisir. Ça devait être un truc hormonal en rapport avec sa crise d’adolescence. De quel droit, devais-je m’en mêlais. Cela dit, son sang bouillonnant commençait à sentir. Ma langue fourchue, claqua contre mon palais et je souris désinvolte. Je pouvais détruire toute son assurance en un battement d’aile de papillon si je le désirais. Elle ferait moins la maligne, avec mes crocs dans son œil, comme elle le disait aussi bien. Cette image n’était pas du tout exagérée. Mon tempérament lunatique, pouvait me jouer des tours parfois …

    Voilà, qu’elle s’attaquait à ma peau. Je grognais, amusé malgré tout. Sa tirade sucré, prouvait qu’elle n’avait jamais eu l’occasion d’approcher un vampire. Me prenait-elle pour un crocodile ? Ou pour un bulldozer ? C’était fort probable, d’après sa description de mon enveloppe cutanée. Non je n’étais pas métallique. Ma peau, aussi blanche que de la craie était lisse et luisante. Trop parfaite, pour être ébréchée ou blessée. Trop froide, pour saigner ou s’égratigner.

    « Me laisser en plan ? » Sifflais-je en arquant un sourcil.

    Croyait-elle vraiment qu’on était ensemble ? Je ne faisais que passer mon temps. Je baillais, en la regardant agir. Il y avait quelque chose dans ses gestes, dans sa façon de se tenir, et de marcher qui me rappelaient la révolution industrielle. Peut-être la colère qui émanait d’elle, était-elle similaire à celle de ces milliers de prolétaires enragés.

    Le tram s’arrêta, et elle descendit nonchalamment. Je me levais à mon tour et la regardais s’éloigner comme une folle furieuse. S’en était presque hilarant à voire. L’envie de la suivre me prit à la gorge. Je me voyais déjà la plaquant contre l’un de ces murs crades, et laisser ses doigts filiformes frôler ma peau « dure et rêche ». Je le léchais les babines, en me voyant lui arracher son collier en plaqué or, et mordre suavement sa peau matte au risque de me dévoiler au grand jour.

    « Hmm » Couinais-je.

    Je n’avais pas besoin de réfléchir, pour savoir que tous ce qui nous entouraient sortiraient l’artillerie dans l’espoir de chopper quelques gouttes de mon sang. Cette gamine n’en valait pas la peine.

    « A bientôt, alors. » Souris-je en faisant volte face.
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Ramdam dans la rame

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