◊ Magic is Might ◊ it sounds like a never ending story
♦ Lettres Envoyées : 77 ♦ Crédit : HorseF*ckingBiatch (avatar) ; Tumblr (signature) ; 30STM (signature) ♦ Citation : « L'espérance est le seul bien de ceux qui n'en ont plus. »
A Kensington, les regards déterminés et soustraits des gens pressés s'estompent, au profit de plus attentifs et contemplatifs. Il y avait ici un bar que Damien appréciait particulièrement et pourtant, sans raison particulière. Il s'asseyait souvent à la terrasse, commandant s'il faisait froid un café ou s'il était d'humeur furibonde, quoique ce soit se buvant à la paille afin d'occuper ses lèvres. Il n'y avait rien de particulier à voir à ce bar. Aucun artiste de rue se produisant, ils ne vendaient rien de particulier et il était plutôt cher même. Il donnait en plus sur une rue sujette au flux et reflux de population constante, si bien qu'on ne pouvait que rarement admirer la vue de la rue d'en face où trônait fièrement et distinctement un vendeur de chaussure. Et pourtant, on aurait pu croire que c'était juste une particularité propre à Damien que d'aimer ce genre d'endroit assez incongru, cependant il y avait ses habitués, et ses gens de passage. Mieux encore, il faisait même des chiffres impressionnantes pour un petit bistro. Damien s'y rendait. Il était assez tôt dans l'après-midi, 15h tout au plus. Vêtu de son long manteau noir qu'il ne quittait que rarement, il arpentait les rues de Londres, sacoche à la main. Il avait une journée chargée, bien qu'il fusse en congé. Il devait prendre une dizaine de rendez-vous avec certains particulier voulant faire des dons au musée. C'était une activité qu'il ne rechignait jamais à faire, d'autant plus qu'il pouvait se permettre de l'exécuter à la terrasse de son café préféré. Par chance, la table qu'il avait pour habitude de prendre était libre. Elle accueilli alors toute sa paperasse ainsi que son téléphone, et un peu plus tard le café que le serveur vint lui apporter après qu'il eut passé commande. Il avait fait le compte. Il n'y avait que quatre coups de fil à passer, et il serait libre. Par expérience, il savait déjà que trois d'entre eux seraient vite bouclés. Il y avait deux hommes vieux et riche qu'il connaissait bien pour avoir déjà traité avec eux. Il suffisait qu'il entretienne un peu la conversation, qu'ils parlent de la pluie et du beau temps pour rompre un peu avec la monotonie de leur vie pour qu'en moins de dix minutes ils l'aient cédés. Il commençait à bien maitriser les courbettes et autres flatteries de rigueur lorsque l'on voulait obtenir quelque chose, et il constatait surtout que par vanité, certains accepteraient n'importe quoi, tout en pensant réellement l'avoir voulu. Et étrangement, les gens riches étaient le plus sujets à ce genre de manipulation. Si ça permettait au monde d'accéder légitimement à ce qui constituait le patrimoine universelle, Damien n'avait aucun scrupule à en abuser. Il œuvrait pour le bien commun après tout. Finalement, il finit beaucoup plus rapidement qu'il ne l'aurait espéré. Seul l'inconnu avait réellement rechigné à céder une de ses plus belles pièces, mais la perspective d'une réduction d'impôt plutôt conséquente a été plus forte. Un sourire satisfait s'était alors dessiné sur son visage depuis la fin de ses entretiens téléphoniques, content d'avoir mené à bien la tâche qui lui avait été assignée. Une fois son troisième café terminé, il rassembla ses affaires qu'il rangea soigneusement dans sa mallette. Il avait le temps de faire quelques cours avant que le musée ferme. Il ne pouvait attendre le lendemain pour aller consigner avec fierté qu'il fallait dans les jours qui viennent envoyer des camions chercher les dons providentielles. Il laissa de l'argent sur la table et partit.
La fréquentation avait augmenté en une heure et demie, et il lui était maintenant difficile de marcher à sa cadence habituelle et tout autant ardu d'éviter les contacts. Il se sentait même un peu ballotté et pensait même à esquiver la corvée des courses, quitte à manger des pâtes au dîner. Cependant, quelque chose allait bouleverser ses plans.
Un frôlement se fit plus brutal que les autres, en tout cas, par instinct presque, il se retourna pour se rendre compte de ce qui avait rencontré son chemin. Il n'en revenait pas. Des formes sans contour prirent alors place dans son esprit. Il avait déjà vu cette chevelure ébène quelque part. Son cerveau ne s'en rappelait pas, mais pourtant, son rythme cardiaque s'était bel et bien accélérer. Elle habitait forcement les tréfonds de sa mémoire.
Luciana Swann
♦ Lettres Envoyées : 28 ♦ Crédit : lemon.incest ♦ Citation : L'homme n'est pas un animal social, c'est un esprit errant, dont on ignore heureusement la nature.
Sujet: Re: Réminiscence [PV] Sam 20 Nov - 23:51
Kensington. Autrement dit, le quartier des Français. Son nom même était teinté d'ironie à ses yeux. De belles maisons, des bourgeois, des parcs, des fontaines, une banalité hors norme pour un quartier courtisé. Sa présence même en ses lieux était symbole de blasphème. Son style si tranchant était radicalement différent de celui de ces gens. Une longue cape noire, mettant en avant sa silhouette plus que ravissante, et sa capuche, cachant son visage délicieux aux étrangers. Dans cette rue, ou une même masse d'être humains avançait, elle se trouvait là, en plein milieu. Une certaine aura se dégageait de son être. Pourtant personne ne pouvait ne serait-ce que l'effleurer, et personne n'avait conscience de sa présence. Elle n'était visible que lorsqu'elle le souhaitait, sinon elle n'était qu'une ombre parmi tant d'autres. Tous ces humains, toutes ces victimes potentielles dont le futur devenait fatalité avec le temps. Ses déplacements reflétaient une certaine grâce, bien qu'elle soit une jeune vampire. Sa présence ici était peu compréhensible. Avec l'éternité face à elle, que pouvait-elle bien faire ? Trouver un but dans la vie ? Mais quelle vie ? Quelle ironie.
Sa démarche devint nonchalante tandis qu'elle se mêlait à cette marée humaine. Un chaos visible qu'elle pouvait ressentir au plus profond de son être. Cette situation était fort banale, et pourtant elle reflétait d'une certaine manière son présent. Elle était seule. Toutes ces personnes étaient des étrangers, la réciproque étant tout aussi vraie. Triste réalité. Affronter l'avenir de cette manière était-ce donc possible ? Pas sans lui.
Un accrochage la fit sortir de ses pensées. Sa capuche camoufla sa réaction violente à ce choc. Qui était donc l'humain qui avait osé l'effleurer ? La soif de sang fit palpiter son âme quelques instants avant de s'apaiser. Elle n'était pas le genre de vampires à s'abaisser au rang de simple animal. Elle se tourna néanmoins, quasi instantanément, et sa capuche se souleva un instant laissant apercevoir à cette homme son doux visage. Son regard couleur or le dévisagea un instant et elle reprit sa capuche de ses mains pour voiler son apparence au reste du monde à nouveau. Elle n'était plus capable d'apprécier la chaleur du soleil sur sa peau, ni quoique ce soit d'autre d'ailleurs. Néanmoins elle connaissait cet homme. Vampire aujourd'hui, sa mémoire n'était plus défaillante. Damien Collins. Une connaissance de son lointain passé. Une connaissance proche. La dernière fois qu'ils s'étaient croisés, elle n'était encore qu'une humaine. Une humaine heureuse.
Un léger sourire vint s'esquisser sur ses lèvres. Elle percevait très bien son rythme cardiaque qui ne cessait d'accélérer. L'avait-il reconnu ? Avait-il eût par le passé des sentiments pour elle ? Tant de questions dont au fond elle n'avait que faire. Après tout, il n'était qu'un humain non ? Une proie potentielle, rien de plus.
« Si tu es maître de ton corps, exige de ton cœur qu'il cesse de battre aussi vite par lui même. Enfin, si tu tiens à ta vie, Damien. »
Damien M. Collins
◊ Magic is Might ◊ it sounds like a never ending story
♦ Lettres Envoyées : 77 ♦ Crédit : HorseF*ckingBiatch (avatar) ; Tumblr (signature) ; 30STM (signature) ♦ Citation : « L'espérance est le seul bien de ceux qui n'en ont plus. »
Damien ne connaissait que peu de gens à Londres si on mettait de côté ses relations professionnelles. Mais s'il avait croisé la jeune inconnue qui avait été la cause de son état de stress soudain ici même, il s'en serait souvenu. Sa tempe battait le temps à une cadence infernale. Cela lui faisait presque mal. Mais qui était-elle pour lui causer ce genre de réaction ? C'était une situation qu'il n'avait jamais eue à affronter et cette chevelure ébène obnubilait ses souvenirs. Il revoyait la maison de ses parents, de jeu de cache-cache entre autre activité infantile. Il revoyait son visage, mais aucun nom n'y était associé. Ses yeux s'agrandirent et dans un sursaut d'adrénaline, il emboîta le pas de la jeune fille. Il avait peur qu'elle lui échappe. La foule était dense et bien qu'il tentasse de jouer des coudes, il ne put vraiment accélérer sa marche.
Au fur et à mesure, tout lui revenait. Ses parents, les week-end passés ensemble... Était-ce vraiment elle ? Elle lui avait adressé un regard sans équivoque, plutôt froid, mais il avait la conviction que ce n'était pas ce genre de regard que l'on adressait à des inconnus. Dans le doute, il s'était laissé guider par ses émotions et ne serait-ce que l'infime chance que ce soit elle prévalait sur ses obligations professionnelles à l'instant. Son visage avait pris une étrange expression effarée. Sa bouche était ouverte, ses sourcils foncés et ses yeux presque tremblant par son incapacité actuelle à stabiliser son regard. Son bras était tendu, près à bondir sur la peut-être inconnue s'il arrivait à l'atteindre. Il sentait qu'il se rapprochait, mais il était beaucoup plus imposant qu'elle. Sa cape laissait entrevoir sa silhouette longiligne qui lui était plutôt favorable dans ce genre d'expédition urbaine. De peur qu'elle lui échappe, il se fit plus virulent, répétant à cadence des "pardon" ou encore "excusez-moi", pour finalement atteindre l'épaule de la jeune fille.
Haletant, à la limite de suer, il descellera brutalement. Son souffle était court et sonore, mais il parvint cependant à lui parler.
Damien « Excusez-moi ?! Vous... Vous... »
Il essayait de reprendre ses esprits et de se calmer un peu. Cependant, il se rendit vite compte qu'il ne savait pas quoi lui dire. Jamais il n'avait abordé d'inconnus et s'il s'était trompé, il passerait pour un fou. Ce n'était pas son genre, mais tant pis, si c'était elle, il serait tellement content.
Damien « Luciana ? »
Luciana Swann
♦ Lettres Envoyées : 28 ♦ Crédit : lemon.incest ♦ Citation : L'homme n'est pas un animal social, c'est un esprit errant, dont on ignore heureusement la nature.
Sujet: Re: Réminiscence [PV] Dim 21 Nov - 13:32
Pour elle, cela s'apparentait plus à un jeu, tandis que pour lui, cela semblait être le fruit d'un quête significative. Toujours face à lui, elle esquivait de manière légère et subtile les personnes qui venaient à son encontre, et cela sans même les apercevoir. Face à lui, qui devait se battre à contre sens au sein de cette marée humaine. Il était tel un poisson essayant d'avancer dans le sens inverse du courant. La question était de savoir s'il pouvait la rattraper. Si sa volonté était plus puissante que tout le reste.
Elle percevait de son regard or son souffle coupé, ses gouttelettes de sueur, ainsi que sa détermination afin d'éclairer un point confus de son passé. Était-ce donc si important ? Elle s'arrêta de manière volontaire au milieu de cette foule, bien que personne ne pouvait l'approcher, son aura ayant comme un effet « répulsif ». Il parvint enfin face à elle. Ayant la tête penchée vers le sol, il ne pouvait apercevoir une nouvelle fois son visage. Et pourtant, il osa la toucher de nouveau. Sa main sur son épaule, elle sentait son sang palpitait dans ses veines. La chaleur de sa main contrastée avec sa peau glaciale et sans vie.
« Luciana ». Sa voix résonnait dans son esprit de manière sinistre. Ainsi une personne se souvenait d'elle. Une personne de son passé existait encore. Malheureusement, ce n'était pas la personne qu'elle souhaitait réellement. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle releva la tête, et retira sa capuche, dévoilant une nouvelle fois, et de manière plus spectaculaire, son visage. Sa chevelure ébène scintilla sous les rayons de soleil, tandis que sa beauté illumina soudainement la ruelle. Elle semblait brillait de mille feux contrairement à ces visages inconnus qui à côté d'elle semblaient ternes et sans intérêt. Une beauté prédatrice.
« Oui ? »
Était-ce l'adrénaline qui animait son être en cet instant présent ? Quelle folie, si seulement il savait ce qu'elle était réellement. Fuir était sa seule solution. Dans son regard résidait la lueur du prédateur. Le pouvoir du sang sur son être était puissant, bien qu'elle faisait déjà preuve d'un grand contrôle pour son jeune âge. Pour entretenir son esprit de chasseur, elle passait la plupart de son temps dans les lieux contenant des proies animales à la hauteur. Elle appréciait les forêts pour les gros gibiers, ou encore la savane pour déguster les prédateurs les plus rapides. Cela en devint rapidement un jeu. Après avoir bu une quantité largement suffisante de sang, elle venait dans des endroits comme celui-ci. Avec des proies humaines potentielles autour d'elle. Avec une quantité de sang plus qu'alléchante. Et cela pour s'habituer à vivre ainsi, que de sang animal, et pouvoir maîtriser sa soif de sang humain. Une tâche difficile, certes. Néanmoins sa volonté était grande, elle voulait le pouvoir. Et le pouvoir débutait par le contrôle de son être.
« Tu devrais mettre de côté tes sentiments. Sentiments qui viennent de t'amener à moi. Sentiments qui peuvent te conduire à la mort. »
Un conseil ? C'était assez étrange de sa part en effet, mais peut être était-ce car il appartenait à son passé, et qu'elle lui offrait une chance de l'oublier. Si le départ de Samaël ne l'avait pas tant affecté, elle ne serait pas ce qu'elle était à l'heure actuelle. Ses sentiments furent son billet vers la mort. Et elle ne souhaitait cela à personne d'autre. Il était rare que les vampires vivent mal l'éternité. Et pourtant c'était son cas. Une éternité de souffrance. Une torture sans fin.
Damien M. Collins
◊ Magic is Might ◊ it sounds like a never ending story
♦ Lettres Envoyées : 77 ♦ Crédit : HorseF*ckingBiatch (avatar) ; Tumblr (signature) ; 30STM (signature) ♦ Citation : « L'espérance est le seul bien de ceux qui n'en ont plus. »
Captivé. Voilà dans quel état cette brève réponse l'avait plongé. Il avait du mal à reconnaître les traits de son visage tant ils avaient changé et pourtant, s'était superposée une image vieillie de petite fille sur son visage, chose qui faisait qu'il n'y avait pour lui aucun doute. C'était bel et bien la Luciana qu'il avait connu, sous sa cape qui lui cachait à moitié le visage. Honnêtement, il lui trouvait un genre particulier.. Après tout, il ne la connaissait pas tant que ça. C'est toute leur adolescence qui a filé derrière eux, même si elle paraissait avoir gardé ce petit air juvénile qui la faisait passer pour plus jeune qu'il ne supposait qu'elle ne l'était. Ils ne se sont pas vus évoluer, devenir adultes et se forger leur caractère. Ils n'avaient après tout peut-être plus grand-chose à voir l'un avec l'autre, mais la nostalgie l'avait envahi, et c'était un état qu'il appréciait particulièrement, déformation professionnelle sans doute. Il avait souvent pensé à ce qu'aurait été sa vie s'ils ne s'étaient pas perdus de vue. Peut-être auraient-ils été de très bons amis ? Peut-être plus, qui sait ? Non pas que ça eut été son désir, mais la pensée de ces quantités d'éventualités lui était douce et le faisait facilement et simplement sourire. Il s'était calmé. Son rythme cardiaque avait désormais atteint un tempo moins dangereux pour son système circulatoire et il affichait un sourire béat, à défaut de pouvoir articuler quelque chose correctement. Son regard la scrutait de tous les côtés, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas ou qu'il ne trouverais pas au dos de sa main un « made in china ». Il aurait même voulu la toucher et ainsi voir si elle était simplement tangible, mais il n'osa pas. C'était quand même leur seule rencontre depuis une dizaine d'année presque, aussi son inhibition naturelle lui dicta de l'appréhender comme si elle était une inconnue. Avant même d'avoir décidé quoi dire, les lèvres de Luciana se mirent à bouger et quelque chose siffla à son oreille.
Luciana « Tu devrais mettre de côté tes sentiments. Sentiments qui viennent de t'amener à moi. Sentiments qui peuvent te conduire à la mort. »
Damien se serait attendu à tout sauf à ça. Des paroles énigmatiques qui ne lui inspiraient autre chose que l'énonciation d'une prophétie antique prédisant la fin du monde. Oui, comme si ses dire auguraient la fin de quelque chose. Interloqué, voire abasourdi, il resta un instant bouche-bée, avant de bafouiller rapidement ceci
Damien « Comment-ça la mort ? »
Il aurait nettement préféré débuter une conversation normale, mais lui demander des précisions sur ses dires allait certainement s'avérer plus informatifs que de banales politesses, sincères certes, mais odieusement consensuelles. Il ne savait plus quoi penser tout de suite. Avait-il bien fait d'aller à sa rencontre ? C'était peut-être une blague qu'elle lui faisait, ou avait-elle changé à ce point que - s'il avait bien compris – l'intérêt qu'il venait de lui manifesté pourrait réellement, d'une manière ou d'une autre, lui couter la vie ?
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Réminiscence [PV]
Réminiscence [PV]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum