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" Psyché, c'est moi." PV : Psyché.

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" Psyché, c'est moi." PV : Psyché. Vide
MessageSujet: " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. EmptyDim 21 Fév - 15:20

    La brise matinale, me parvenait de loin. Elle frôlait délicatement mon visage, puis s’engouffraient dans mes narines : L’odeur de la mer. Je souris. Cela faisait si longtemps que je ne l’avais plus sentit. Quand on est un vampire, toutes les belles choses de la vie perdent leur senteur, et par conséquent de leur valeur. J’ai toujours cru que l’essence de l’âme résidait dans son parfum. Je ramenais mes deux mains jusqu’à mon visage, et reniflais à plein poumons.

    Cela faisait du bien d’être à nouveau, … vivant.

    « Ah … » M’exclamais-je, en me dirigeant vers ma cuisine. Cette pièce allait enfin servir ! Je n’avais pas vraiment faim, mais l’envie de mâcher était plus forte que les caprices de mon corps. Je pris un bout de pain, mais le reposais immédiatement. Une réflexion passa mon esprit : J’étais enfin humain et la seule chose à laquelle je pensais c’était manger. Ça ne différait pas vraiment, de mon statut vampirique d’avant. Je fis la moue, puis éclatais de rire. Décidément, le défaut venait de la personne et non de l’espèce.

    Je m’avançais d’un pas titubant, vers ma chambre. La baguette sur la commode, semblait aussi inerte que d’habitude. Je fermais mes yeux, et essayais de formuler un sort d’attraction. Au bout de quelques minutes, mes doigts commençaient à avoir des fourmis mais la baguette n’avait pas bougé.

    Je croyais que redevenir humain me permettrait de redevenir sorcier, mais me voilà en vulgaire cracmol. Mes jambes fléchirent, et mon visage prit une expression triste. Le prix pour vivre était vraiment élevé. Mes yeux s’écarquillèrent de stupeur. Tout cela me dépassait.

    « Qui suis-je à présent ? »

    Je saisi mon violon à la volée, puis m’élançais vers la fenêtre. Tss... Mauvaise idée ! Ce qui n’était qu’un jeu d’enfant hier, était aujourd’hui du suicide. Je fronçais les sourcils. Les escaliers … Ah non, pas les escaliers ! C’est que j’habitais quand même au dernier étage d’un immeuble condamné.

    Les rues, les gens, … Tout paraissait différent. Mon rythme, un poil trop lent, me permettait de mieux distinguer les diverses facettes de la ville. Je n’avais jamais vu à quel point Londres était triste et sombre. Il me semblait qu’on était en plein automne et pourtant le brouillard rendait impossible, la vue des feuilles jaunes. Je souris. Peu importait.

    Mes pas me guidèrent immanquablement, vers les quartiers Sud. Je ne pouvais tout de même pas changer mes habitudes en une nuit. Je me faufilais, dans la foule de sorciers. Mon cœur battait la chamade. Je ne savais plus si c’était l’euphorie d’être parmi les miens, ou la peur d’être pris en flagrant délit. Je clignais des yeux, avant de tourner à gauche. Il ne restait plus que quelques miles. Le bâtiment en briques rouges, paraissait plus splendide que les autres jours. Je m’arrêtais en face de l’entrée.

    C’est là que je la vis. Psyché. Ses mèches rebelles, contournaient son visage à la manière d’un halo de lumière. Je déglutis, dans mon coin. Elle prit son fils à bout de bras, puis lui embrassa le front. Elle devait être de bonne humeur, pour une fois. Cette pensée me réjouit. Je l’avais vu pleurer tellement de fois. J’avais écouté ses souffrances, si souvent aussi. Je me surpris, à sourire encore.

    Je fis quelques pas en avant. Etais-ce de la bêtise, de tenter une approche après des années de mutisme ? Maintenant que je n’étais plus un monstre, je me sentais plus confiant. Je lui fis face, les joues cramoisies. Dieu que c’était embarrassant ! En reprenant vie, mon visage avait aussi repris toutes ses teintes d’antan.

    « Psyché. C’est moi. » Couinais-je maladroitement.

    Je fermais les yeux, puis saisit mon violon sans un mot de plus. Comme un idiot, je me mis à frotter l’archet contre les fines cordes de l’instrument avec des gestes emplies d’agressivité. Chaque bruissement de corde fermentait la mélodie, et la nourrissait de passion et de colère.

    Les yeux toujours clos, je continuais inconsciemment à presser les fils de nylon. Je me retrouvais bien vite, complètement en transe. Prisonnier de son morceau préféré.

    La mélodie était une complainte. L’air était une jérémiade. Voilà, comment elle dégageait toutes ses peines, la nuit avant de dormir. Bien sur il y avait les 3h qu’elle passait à coiffer ses cheveux mais c’était beaucoup moins classe de le citer.

    « Tu as joué ce morceau trois fois de suite, le soir où tu as eu ton premier baiser … Ce n’était sûrement pas aussi bien que ça.»

    Je relevais mes yeux, de nouveau bleu, sur elle. Me reconnaissait-elle ? Je levais la main droite et frôlait son visage du bout des doigts.

    « Parfois, quand je te vois... Le fait que je ne puisse rien faire pour toi, malgré ma proximité, me donne mal à la tête. Mais aujourd’hui je veux être dans ton champ de vision. Regarde-moi, s’il te plait ! » Suppliais-je presque.

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Psyché E. Wingates

Psyché E. Wingates


♦ Lettres Envoyées : 887
♦ Crédit : Inkheart
♦ Citation : Tous à mes pieds, misérables sorciers (a)

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♦ Age du personnage: 21 ans
♦ Nouvelle vie:

" Psyché, c'est moi." PV : Psyché. Vide
MessageSujet: Re: " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. EmptySam 27 Fév - 11:58



    Trois jours. Trois jours entiers s'étaient écoulés depuis qu'elle avait vu son mari, et si elle s'était habituée à le voir partir et revenu chez eux au gré de ses humeurs (et de leurs disputes incessantes), c'était la première fois qu'il réussissait à réellement l'inquiéter. Il avait claqué la porte, tremblant de rage de la tête aux pieds, puis disparu dans la nuit sans un mot ni un regard de plus. Pourtant, il y avait quelque chose de magnifique dans la façon que ses iris aussi claires que des aigue marine pouvaient refléter ses moindres pensées, tout ce qu'il se retenait de dire pour ne pas la blesser, pour ne pas qu'elle s'éloigne un peu plus encore.
    Et c'était la raison pour laquelle elle était dehors ce matin là, son petit chaudement enveloppé dans ses bras, sa baguette à la main. Elle s'apprêtait à le chercher, malgré le brouillard et le froid matinal, comme elle l'avait fait les jours précédents. Si elle restait une seconde de plus dans sa prison rouge sans son geôlier, elle deviendrait folle. La terreur qu'elle éprouvait à l'idée qu'il fut blessé occultait tout autre sentiment : la haine, l'amour, la peine et la douleur, tout s'estompait sous les doigts de l'anxiété, qui serraient sa gorge. Étrangement, cela ne l'avait pas empêchée de reprendre des couleurs, tout comme le bébé, qui à force d'être surprotégé n'avait pas senti la douce chaleur du soleil sur ses joues depuis plusieurs semaines.
    Rahel émit quelques sons, d'adorables gazouillis qui annonçaient souvent son envie de dormir, et elle l'embrassa sur le front avant de le serrer doucement dans ses bras, un léger sourire aux lèvres. C'était bien aussi pour lui qu'elle s'inquiétait. Rahel avait besoin d'un père, son père et personne d'autre que lui. Trois jours sans Gabriel, et elle était déjà perdue. Elle avait l'impression que c'était à lui qu'avait été donné l'instinct maternel...Sa minuscule main potelée se tendit vers son cou, tentant sûrement d'attraper son écharpe de soie rouge, mais elle ne parvenait pas encore à la refermer, et elle l'observa avec tendresse s'acharner à toucher l'étoffe du bout des doigts. Elle couvrait sa peau blessée par les crocs de Sayanel, pas encore tout à fait cicatrisée, et la douleur l'élançait souvent lorsqu'elle tournait la tête, mais elle avait réussi à la dissimuler pour l'instant.

    Elle reposa Rahel dans la poussette, le recouvrant d'une énième housse superflue, et était sur le point de partir lorsqu'elle fut parcourue d'un tremblement. Une sensation étrange l'assaillit, et elle s'arrêta immédiatement. Une silhouette se découpait dans le brouillard, une silhouette familière, et elle sentit les battements de son cœur s'accélérer... Gabriel ? Elle ferma les yeux, presque instinctivement. Ce n'était pas son mari qui revenait.

    « Psyché. C’est moi. »

    Sa voix semblait être un écho, un souvenir qui refaisait lentement surface, comme enterré au fond d'une abysse, et qui remontait allègrement à l'air libre sans qu'elle ne puisse le retenir, et pourtant c'était exactement ce qu'elle devait faire. Ce n'était pas possible qu'elle entende à nouveau cette voix, si longtemps après. Elle mordit sa lèvre inférieure, tandis que le violon se mettait à chanter. La mélodie, familière, la berça, et elle sentit une vague d'émotions puissantes l'envahir. Elle était émue, et terrifiée. Avait-elle négligé à ce point sa santé mentale pour qu'elle en arrive à de pareilles hallucinations ? Était-ce vraiment Louca qui revenait, ou son esprit qui lui prouvait à quel point elle avait besoin de Gabriel pour ne pas sombrer dans la folie ?

    « Tu as joué ce morceau trois fois de suite, le soir où tu as eu ton premier baiser … Ce n’était sûrement pas aussi bien que ça.»

    Les yeux résolument fermés, elle restait silencieuse. C'était vrai, après tout, la première fois que Gabriel l'avait embrassée, ils n'avaient que huit ans, et elle en avait été tellement confuse que seul son violon avait pu l'apaiser et lui ramener le sommeil . Mais si c'était toujours son esprit qui parlait, ce n'en était que plus inquiétant, car elle avait complètement oublié ce détail.
    Elle sentit cette présence imaginaire se rapprocher, sa chaleur rencontrer la sienne, et tendit doucement, prudemment, les mains vers lui. La sensation de ses doigts sur sa propre peau était insolite, interdite, mais lorsque ce fut ses propres mains qui touchèrent son torse, alors elle fut saisie d'un nouveau tremblement. Elle voulait tellement ouvrir les yeux, le voir, le reconnaître, qu'il soit réel...

    « Parfois, quand je te vois... Le fait que je ne puisse rien faire pour toi, malgré ma proximité, me donne mal à la tête. Mais aujourd’hui je veux être dans ton champ de vision. Regarde-moi, s’il te plait ! »

    Elle appuya son front contre son épaule, serrant Louca contre elle. Elle inspira doucement son odeur, si familière qu'il lui semblait qu'il ne l'avait jamais quittée après tout. Son esprit tordu faisait des merveilles, plus élaborées encore que dans son enfance...

    « Si je pose le regard sur toi, tu disparaîtras, Louca. Et ça, je ne pourrai pas le supporter. Si je suis folle, alors autant t'avoir à mes côtés. »

    Elle releva la tête, desserrant son étreinte, et posa doucement sa joue contre la sienne. Elle était chaude, humaine... Elle tourna lentement la tête, ses lèvres l'effleurant doucement, tandis que ses bras enlaçaient son cou dans une étreinte intime, chaleureuse. Puisque son esprit s'était définitivement brisé, autant pouvoir profiter de l'illusion. Elle avait toujours rêvé de se rapprocher de lui physiquement, rendre concret ce lien si fort qui les unissait malgré eux.

    « Tu m'as tellement manqué... »


    HJ : Raaah j'suis désolée, c'est bâclé et rempli de blabla inintéressant ! =s

    EDIT : J'ai un peu modifié la fin, j'avais vraiment trop honte de mon post xD
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" Psyché, c'est moi." PV : Psyché. Vide
MessageSujet: Re: " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. EmptyDim 28 Fév - 18:01

    Cette chose qui me troublait, n’était pas une illusion. C’était belle et bien mon sang, de nouveau chaud, qui nourrissait toutes mes pulsions. Je souris, ému non pas par la proximité de la jeune femme mais par cette nouvelle vie qui m’était offerte. J’étais enfin maître de mon corps, et de ses désirs. Je serrais Psyché contre moi, sans pour autant lâcher mon instrument. Le bois vernis, frôlait sa peau, puis la mienne, m’inspirant bien plus de liberté que mes folles nuits de chasse.

    Je me penchais doucement vers elle. Mes lèvres touchèrent sa joue, puis se dirigèrent vers son oreille droite. Ma voix mielleuse, chuchotait mes mots.

    « Je ne disparaitrais pas. Je suis réel, petite. »

    Le ‘petite ’ m’avait échappé ! Mon corps regorgeait peut-être de jeunesse, mais je refusais de croire à ce leurre. J'avais un peu plus de 500 ans tout de même ...C’était ridicule de l’avouer, mais je me savais vieux-jeu et dépassé par les événements. Je restais là, stoïque, à subir les caresses de Psyché. Chaque parcelle de ma peau réagissait à la seconde près. Elle était affectueuse, et chaleureuse … Mais aussi démente. Il y avait cette once de folie, dans ses gestes que je ne pouvais ignorer. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire franc. Elle était décidément, aussi Psyché que dans mes souvenirs.

    Je posais ma paume sur son dos, puis remontait jusqu’à sa nuque. C’était le premier débordement d’affection dont je faisais preuve depuis des années lumière. Je m’arrêtais tout à coup, et la poussais légèrement loin de moi. Mes yeux, avaient besoin de rencontrer son visage. Il fallait que j’imprime chacun de ses fins traits dans ma mémoire.

    Je la contemplais, silencieusement comme un peintre devant la plus belle toile au monde. Son maquillage discret, accentuait son élégance naturel. Et même avec les yeux clos, ses courbes restaient expressives.

    « Je n’ai plus à te manquer maintenant. » Soufflais-je d’un ton neutre. « Je suis de nouveau humain … »

    Je venais, de lui lancer cette affirmation en pleine face. Était-ce brutal ? Maintenant que c’était sorti, je commençais à avoir un doute. Je baissais les yeux, embarrassé. Avec une vie sociale aussi vide que la mienne, il était sûr que je manquais de tact. Je ne savais vraiment plus exprimer mes sentiments, alors que j’avais attendu ces retrouvailles depuis si longtemps. Qu’à cela ne tienne. Je me devais, d’être clair et net. De cette façon elle serait libre de décider de mon sort.

    « On est tous humains maintenant. » Affirmais-je. « Je ne suis pas ton ombre, Psyché. Je ne l’ai jamais été. Je suis un vampire. »

    Je me décalais doucement d’elle : Instinct de survie ! Si quelque fois elle avait des réactions violentes, je préférais éviter l'humiliation. Après des années d’anesthésie vampirique, je me voyais mal supporter la douleur d’un coup de poing et je tenais à ma virilité. J’émis un rire gêné.

    Mon pouls s’accéléra tout d’un coup. Était-ce la peur ? L’excitation ? A croire que j'ai été mort trop longtemps. Je m'étais habitué au mutisme de mon corps, et voilà que maintenant il clamait ses émotions les plus explicites. Il m’était si difficile de déchiffrer ce langage. Je soupirais. Et si elle me prenait pour un pervers, sans gêne ni pudeur ? Non elle n’était pas comme ça …

    « Je ne suis pas un menteur … Je ne voulais pas que tu t’éloignes de moi. » Avouais-je après quelques minutes de blanc. « Et je promets, que j'ai à peine zyeuté lors de la conception de Mini Psyché … » Blaguais-je.

    Je souris, avant de me reprendre.

    « Je rigolais hein ? C’était une blague … »
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Psyché E. Wingates

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MessageSujet: Re: " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. " Psyché, c'est moi." PV : Psyché. EmptyMer 31 Mar - 20:12



    Il la troublait, à présent. Son souffle, tendre et affectueux, caressait son oreille dans un murmure familier. Elle faillit reculer, mais son étreinte était comme celle qu'elle avait toujours imaginée : une étreinte paternelle, intime, protectrice... Le bois du violon frôla sa peau de porcelaine, une sensation oubliée depuis des années. Elle avait abandonné le sien, le brûlant dans un accès de rage intense, et n'avait jamais eu le courage de le réparer à l'aide d'un sort ou d'en acheter un autre. Elle avait enterré les morceaux carbonisés, et tourné définitivement le dos à cet instrument qu'elle maîtrisait pourtant si bien. Elle se rappelait même de son odeur, du son particulier qu'il émettait lorsqu'elle le laissait se couvrir de poussière... Longtemps, elle s'était accrochée à la musique pour rappeler à sa mère qu'elle était toujours là, que les notes qui s'échappaient de sa chambre, c'était elle qui les produisait, mais rien n'y avait fait. A travers la musique ou pas, elle n'existait pas.

    « Je ne disparaitrais pas. Je suis réel, petite. »

    Petite, ça elle l'était. Devant lui, elle était redevenue l'enfant solitaire, cette bizarrerie qui dérangeait tant, que seul lui comprenait. Elle l'avait attendu, comme tous les soirs de son enfance, et qu'il se tienne là aujourd'hui... Elle n'avait jamais parlé de lui, à personne. C'était un de ses nombreux secrets, mais elle ne pensait que rarement à la possibilité qu'elle ne fut pas saine d'esprit. Après tout, il était réel pour elle, et c'était tout ce qui comptait. Qu'il lui dise le contraire ou qu'il l'approuve ne changeait rien, c'était un produit de son imagination, c'était elle qui décidait de son existence ou pas, et ce qu'il disait n'était que le reflet de ce qu'elle voulait entendre.

    « Bien sûr que tu es réel... Tu fais partie de moi après tout. »

    Elle sentit sa main dans son dos, glisser jusqu'à sa nuque, et les pulsations de son cœur s'accélérer un peu plus. Il s'écarta, et elle sentit son regard la détailler, la scanner, tandis qu'elle gardait les yeux résolument clos. Elle pouvait presque deviner où ses yeux se posaient, quelles parcelles de sa peau il couvait ainsi du regard. Il y avait cette chaleur particulière qu'il dégageait qui la mettait totalement en confiance, cette chaleur humaine que seul un être bien vivant pouvait émettre, mais elle refusait de soulever ce voile. C'était un risque trop important, que de le perdre à nouveau.

    « Je n’ai plus à te manquer maintenant. » Souffla-t-il. « Je suis de nouveau humain … »

    Perdue dans ses pensées, dans la noirceur floutée de ses souvenirs, elle ne réagit pas tout de suite à ses propos. Sa voix semblait être un écho, une réflexion déformée, qui ne l'atteignait que difficilement à présent. L'humidité matinale était fraîche, la berçait doucement... Puis les mots l'atteignirent, enfin. De nouveau humain ? L'avait-il jamais été, pour l'être à nouveau ? Elle souleva doucement, lentement les paupières, comme on soulève le couvercle d'un coffre à trésors enterré depuis longtemps. Il fallait qu'elle comprenne le sens de ses mots, car la panique venait de s'emparer d'elle. Elle se raidit un peu, rencontrant son regard d'un bleu profond. Il était beau... Ses traits dégageaient un charme désinvolte qui l'auraient fait sourire si elle n'avait pas été si tendue. Ses cheveux bruns, d'un chocolat sombre, étaient savamment dérangés, comme elle les aimait. Ses prunelles océan la fixaient résolument, sans aucune gêne malgré la proximité. Il n'était pas beaucoup différent de ce qu'elle avait toujours imaginé, et eux-même n'étaient pas sans se ressembler. Leurs yeux, leurs cheveux, la pâleur de leur peau... Tout était familier, tout était déjà connu, déjà vu. Elle le regardait non pas comme si c'était la première fois que leurs regards se croisaient, mais comme si c'était un vieil ami oublié.

    « On est tous humains maintenant. » Affirma le jeune homme. « Je ne suis pas ton ombre, Psyché. Je ne l’ai jamais été. Je suis un vampire. »

    Vampire. C'était comme si le destin aimait se jouer d'elle, la tourner en ridicule, rendre des situations impossibles malgré leur simplicité. Il se recula, et le sourire qu'elle tentait de réprimer se transforma en véritable rire. Elle riait, oui. Parce qu'il n'y avait rien d'autre qu'elle puisse faire. C'était libérateur, de rire enfin de l'humour spécial de ce qui transformait toujours sa vie en cauchemar. Ses joues se colorèrent d'un rouge soutenu lorsqu'il plaisanta à propos des moments intimes qu'elle pouvait avoir avec son mari, mais son rire prit un ton plus franc, moins amer. Rahel se mit à gigoter des bras, réceptif au son si insolite qu'était le rire de sa mère. Elle s'arrêta, mais un sourire continuait de flotter sur ses lèvres.

    « Tu prétends donc être un vampire ? », dit-elle d'une voix tremblante, retenant un nouvel éclat de rire.

    Elle se pencha pour prendre à nouveau Rahel dans ses bras, le serrant doucement contre sa poitrine. Bien sûr qu'il ne mentait pas : comment pourrait-il lui mentir, puisqu'il était censé être une chimère de son esprit ? Elle ne se mentait jamais à elle-même, ou si peu... Elle s'approcha, et d'un geste calme, elle posa sa main contre sa poitrine. Son cœur battait, pulsait avec énergie. Elle sentait ses vibrations sous ses doigts, sa chaleur. Comment pouvait-elle imaginer avec une telle précision de telles choses ? Et son sourire malicieux, ça aussi elle ne pouvait l'inventer. Un sourire mi-gêné, mi-amusé, qui avait quelque chose d'unique capable de faire fondre n'importe qui...

    « Comment pourrais-je croire une chose pareille ? Et même si tu étais bien un vampire, Louca, ce dont je doute car tu n'es que l' étrange incarnation de ce que j'ai toujours voulu avoir à mes côtés...C'est impossible, les éternels ne peuvent redevenir mortels. », soupira-t-elle. « Tu sais pour Sayanel, évidemment. Ce que je sais, tu le sais aussi, c'est logique. Sayanel, c'était un accident. Je suis certaine qu'il est la seule exception, ne me donne pas de faux espoirs. »

    Elle se parlait plus à elle-même qu'elle ne s'adressait au jeune homme qui lui faisait face, car après tout, pour elle, c'était du pareil au même. Il était une puissante hallucination, causée par le stress, la fatigue et la tension, alors puisqu'il était là, autant l'accepter.

    « Pourquoi revenir, pourquoi maintenant, après toutes ces années ? », murmura-t-elle enfin.

    La question l'avait brûlée, et elle avait enfin l'occasion de connaître la réponse. Elle avait tant eu besoin de lui ! Toutes ces nuits, toute cette noirceur qui s'était jetée sur elle brusquement... Et dans les ténèbres qui l'avaient assaillie, elle avait pensé le retrouver comme autrefois. Il était là, lorsqu'elle n'était pas heureuse, lorsqu'elle souffrait... Pourquoi était-il parti lorsqu'elle avait eu le plus besoin de lui ? Rahel tendit les bras vers lui, mais elle se recula, et le remit dans la poussette avec froideur.

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