. Ce qui faisait tarder Nate ? Peut être le fait que le magasin soit en sous effectif depuis que le Spirit faisait rage dehors et que, du coup, une seule caisse était ouverte et que, devant lui, se trouvait présentement une vieille avec des provisions pour tenir jusqu'en l'an 2150 - enfin, elle tiendrait sûrement pas jusque là, même si elle était pas aidée par le vent de danger qui soufflait il ne lui donnait plus longtemps à cette vieille peau. Outre le fait qu'elle ait vidé à elle seule une bonne partie des stocks du magasin - notamment les boîtes de choucroute et les patées pour chat (poussons le cliché jusqu'au bout !) - ce qui énervait le plus Nate était sa lenteur exaspérante... D'abord pour sortir, une à une, les courses. Ensuite, pour régler - se faisait répéter plusieurs fois le total, et cherchant ses pièces pendant de looongues minutes, car en plus elle devait être atteinte de Parkinson. Et enfin, pour ranger les courses dans son cabat. Là, ça avait été vraiment le bouquet. Il avait dû la regarder empiler les boîtes les unes sur les autres, les ressortir parce qu'elles ne rentraient plus toutes, et il avait eu envie de lui gueuler "Mais putain, t'as jamais vu Tétris ou quoi ??? Si t'essaies de les empiler toutes droites t'y arriveras jamais !!!" et du coup, il lui avait aimablement proposé de l'aider... (Ça partait pas d'une bonne intention mais au pire, c'était le résultat qui comptait non ?) Le truc qu'il avait pas prévu, c'est qu'elle lui demande si elle pouvait abuser de sa gentillesse - u_u - pour qu'il porte ses courses jusqu'à sa voiture - et on laissait le permis à des gens pareils ??? - et, pris au dépourvu, avait été obligé d'accepter. Et merde, foutue conscience. Arizona l'avait vraiment changé, auparavant il se serait marré comme une truie et aurait sorti un truc acerbe. Mais là il avait pas pu. >_> Il se ramollissait, ça allait plus là... Quand il le dirait à Ar', elle rigolerait. S'il avait pu, il se serait foutu de sa propre gueule, alors...

Breeeeef, il avait donc, après toutes ces péripéties, finalement fait les quelques courses qu'il avait prévues - notamment chips, bières et autres alcools, quelques pâtisseries (petit plaisir pour sa chérie) ainsi que les trucs de premières necessités - et avait pu rentrer sans trop de problème jusqu'à l'appart' qu'ils louaient depuis peu de temps. Tout le long du trajet, il avait pensé à Elle. Rares étaient les moments où elle n'occupait pas son esprit, de toute façon. Il s'était rapidement garé devant et était sorti en claquant la porte de son Impala dans un geste d'impatience, pressant le pas jusqu'à la porte. Mais, arrivé au péron, il avait dû se stopper, entendant des bruits suspects à l'intérieur. Ouvrant la porte dans la volet - ainsi que sa bouche par la même occasion - il promena un regard furieux sur la pièce avant que ses yeux ne deviennent plus que deux fentes excédées en voyant sa Muse qui la regardait d'un air amusé, Pc allumé sur ses jambes. Un sourire amusé vint pointer sur ses lèvres alors qu'elle lui renvoyait une moue satisfaite de son oeuvre, se mettant à rire alors qu'il se maudissait de son léger instant de panique. Pas sa faute si instinctivement, à la seule pensée que quelqu'un d'autre que lui la touche, il ne pouvait plus se contrôler...

« T'en as mit du temps. J'ai cru que t'arriverais jamais et que je devrais vraiment me tourner vers... une autre option ! »
« Je rêve ou t'es en train de dire que je te suffis plus ? Pour ta gouverne, pendant que certain font les geeks, d'autres aident des vieilles à porter leurs courses ! Y'a vraiment pas de justice... » Minauda-t-il en levant les yeux au ciel pour cacher que son égo en avait pris un léger coup.

Sa réplique n'avait pas été aussi cinglante que d'habitude, mais il espéra qu'elle ne le verrait pas, pensant à de l'humour foireux. Car elle ne le croirait sûrement pas, pensant à une de ses habituelles plaisanteries, et lui sortirait sûrement son habituel "geeeeeeenre", qui lui éviterait une nouvelle humiliation. Donc, il ne s'en formalisa pas et ne chercha pas à se justifier autrement, faisant suivre le tout d'un haussement d'épaule désinvolte. Laissant échapper un soupir, il la regarda approcher et s'accrocher à son cou pour l'embrasser. Il se laissa faire sans broncher, désireux d'effleurer ses lèvres, de s'imprégner de leur goût qu'il aimait à se dire qu'il était le seul à pouvoir posséder. Toutefois, cela ne dura pas aussi longtemps qu'il l'aurait souhaité, puisqu'un bruit vint les déranger. Et pas n'importe lequel... Celui d'ébats sexuels. On ne peut plus vrai, ceux là. Et, bien sûr, Arizona se sentit obligé d'en rajouter une couche :

« J'te jure, cette fois c'est pas une de mes blagues foireuses... »
« Merci mais, malgré ce que tu as pu t'imaginer tout à l'heure, je sais encore faire la différence entre du porno et un couple qui baise... »

Non seulement, les pornos étaient tellement surjoués que cela n'avait plus rien de naturel, mais en plus, même si le couple en question simulait aussi, c'était en général bien plus soft. Puis les trucs des pornos ne se faisaient en général pas dans la vraie vie, mais bref. Lui lançant un regard blasé, il la regarda se faufiler jusqu'aux sacs qu'il avait ramené, et chopper deux bières, lui en tendant une. Il l'attrapa sans broncher et se laissa tomber sur le canapé alors qu'elle le regardait, comme dans l'attente de quelque chose. Feignant n'avoir rien vu, il retira ses godasses en deux coups de pied nonchalant, et laissa traîner ses yeux au plafond et portant le goulot à ses lèvres. Puis, il tourna de nouveau le regard vers elle, et lui fit signe de venir le rejoindre. Comme il était totalement affalé sur l'unique canapé que le petit salon possédait, ça ne laissait pas 36 solutions à la jolie brune pour s'installer, et laissait clairement deviner ses intentions. Soit elle le chevauchait, soit elle s'asseyait sur le dossier... Il la fixa d'un regard espiègle, sans un mot. Personne n'avait envie de se péter le cul sur le dossier, n'est-ce-pas ...?