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► GREG LASWELL - COMES AND GOES





(c) brain damage

Cette envie de savoir qui nous fais ça. Qui nous inflige cette peur envahissante et dévorante qui nous ronge. Nos yeux exorbités et nos pupilles dilatées. La peur au ventre et la gorge nouée, je sens mes mains se crisper sur les articulations de mes genoux. Le vide se lit dans nos yeux - ses yeux. Nos mains froides et enlacés... Je lâche peu à peu la sienne ; je ne peux plus supporter ce mensonge. Je pars, sans me retourner. Je m'aide à chaque chose ; agrippant la moindre des remparts du couloir de mon âme. Fixant chaque détail de cette longue et interminable pièce dont j'ignore tout. Je m'accroche à la vie comme vous à l'espoir. Je composerai même une musique prosaïque et angoissante dans ma tête tant l'ambiance est tendue. J'ai peur. Qu'est-ce qui m'attend derrière chacune de ces portes ? Que verrais-je qui me fasse trembler ainsi ? Un cadavre, un souvenir, un fantôme... Rien ? La peur est aléatoire, imprévisible. Mais pourtant si palpable à chaque instant, une fatalité. Une pure fatalité.


De Evangelyn C. Peterson.




Spoiler:

acte un : la vie n'est qu'un misérable jeu manipulateur. et nous tombons tous dans le panneau.

- Tu feras attention quand tu traverseras, ma chérie.
- Oui, maman.

Elle m'embrassait sur la joue rapidement mais affectueusement, vérifiant au passage que mon manteau était suffisamment fermé, de peur que je n'attrapais un rhume. Du haut de mes sept ans, je bondissais hors de la maison en sautillant stupidement, comme j'avais pour habitude de le faire chaque matin pour aller à l'école. J'étais une enfant très énergétique, très dynamique et à deux doigts de l'hyperactivité, j'adorais m'amuser et profiter de ma paisible existence. Nous vivions auparavant dans une ravissante maison située dans une banlieue de Londres, très confortable et qui nous offrait de merveilleuses possibilités. Nous n'avions jamais manquer de rien. Pour preuve, papa était un génie de l'architecture, fainéant mais très doué. Maman, elle, était psychologue, et bien que je l'aimais, j'éprouvais une grande aversion pour ses manies de femme trop convenable, un peu religieuse et dégoûtée par les légères excentricités de papa et moi. Mais c'était une mère bien sympathique. Je n'étais pas fille unique, fort heureusement. J'avais un grand-frère, Clyde, de trois ans mon aîné. J'avais toujours entretenu des relations conflictuelles avec celui-ci, conflictuelles dans le sens où nous nous disputions souvent pour des riens. Et de plus, nous n'avions rien en commun, nos personnalités n'étaient pas assez similaires. Malgré le tempérament relativement strict de maman, j'avais toujours eu le droit à beaucoup d'indépendance.

Voilà pourquoi chaque matin, j'allais à l'école seule, sans être accompagner. Je n'en ressentais pas le besoin, ni l'envie. J'étais assez débrouillarde pour mon âge, mature également mais encore enfantine, logiquement, et extrêmement bordélique. Maman et Clyde disaient souvent que le bordel était une de mes spécialités. Merci à eux. Mon frère était très différent de moi. Ce n'était pas un religieux comme maman, ni un déjanté comme pouvait l'être papa. Il était très sérieux, appliqué et ordonné. Il n'avait pas forcément de très bonnes notes à l'école - j'étais meilleure élève que lui - mais était sacrément plus autoritaire. Clyde se prenait parfois pour mon père. Sauf qu'on avait le même géniteur.
Ce jour-ci, comme à mon habitude, je m'arrêtais au bord du trottoir qui se trouvait à l'opposé de mon école. Il fallait traverser. Je levais les yeux vers le feu, qui indiquait une couleur écarlate. Maman m'avait dit qu'il fallait attendre que la couleur vire au vert. Ce qui arriva. Une vieille femme traversait, et je l'avais observé pendant un long moment. Je baissais les yeux vers le sol. Il y avait des bandes blanches sur la zone où nous devions traverser. Je devais sans doute marcher dessus pour pouvoir traverser. Mon pied se posa sur la première bande blanche. Je m'étais mise en tête de ne pas toucher la zone grise du sol, le goudron. Trop tard. Et ce fut stupidement que je sentis une voiture me percuter. Je rebondissais sur le pare-brise de l'engin, mon corps fragile retombant sur le sol. Le sang s'était déversé, j'avais senti les roues de la voiture passer sur moi. Les cris des personnes se trouvant autour de moi avaient redoublé d'intensité. Et moi, je tombais dans les bras des ténèbres, sombrant dans l'inconscience.

acte deux : on aimerait tous oublier ces moments où on ne se souvient que de la douleur.

- Maman, quelqu'un sonne.
- Va donc voir de qui il s'agit.
Je la fixais d'un air incrédule, pour enfin reprendre mes esprits.
- Je ne peux pas.
- Quand on veut, on peut !

Choquée devant cette mère devenue indigne, je m'étais détournée de sa vision, mon regard se posant sur une glace qui se trouvait face à moi. Je pouvais distinctement m'y voir, clouée sur un fauteuil roulant. Fragile, sans défense et dans l'incapacité de marcher. Suite à mon accident qui datait de cela deux ans, je m'étais réveillée d'un long coma, incapable d'avancer d'un pas sans retomber lourdement sur le sol, les jambes meurtries par une douleur intense qui ne s'était toujours pas atténuer et devant une mère devenue méprisante, qui n'avait jamais accepté que j'étais devenue handicapée. Clyde et papa, eux, avaient gardé courage et avaient accepté de s'occuper de moi comme il se le devait. Les médecins n'avaient gardé aucuns espoirs pour ma guérison : c'était le destin qui allait en décider.
La sonnette retentit une nouvelle fois.

- Bon sang, Evan, va donc ouvrir cette porte ! Handicapée, trisomique, névrosée du cerveau ou pas, débarrasse-moi de ça. Je veux dormir et avoir la paix.

Je n'avais pas répondu, me résignant à aller tout de même voir par la fenêtre de qui il s'agissait à l'aide de mon fauteuil. Derrière la vitre, j'avais aperçu trois personnes face au portail. Une femme et deux hommes. Je ne les connaissais pas. Ni de vue, ni par mes parents, ni de quoique ce soit. Je m'étais rapidement rendue compte que mon regard semblait presque hypnotiser par ces trois individus. Je m'empressais donc de me détourner d'eux, terrorisée pour un rien. Ils avaient une drôle d'allure, en fait. Ils ne ressemblaient pas à des... êtres humains normaux. Ils avaient quelque chose en plus. Un quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Leur beauté ? Les traits de leurs visages, familiers et si lointains à la fois ? Je ne parvins pas à trouver une quelconque réponse à ces questions. Je me tournais vers ma génitrice, haussant les épaules.

- Y a une dame et deux messieurs. Je sais pas de qui il s'agit.

J'avais pris l'habitude de fournir toutes les informations nécessaires dans une phrase à chaque fois que j'adressais pas la parole. Je ne désirais plus entretenir de discussions avec cette femme, et de toute évidence, cela faisait depuis belles lurettes qu'elles ne menaient pas à grand chose. Exaspérée, ma mère s'était levée, n'oubliant pas au passage de se cogner à mes jambes sans prendre la peine de s'excuser, bien évidemment. Ce fut sans prendre la peine de regarder au-dehors également qu'elle était sortie pour ouvrir à ces individus. Quand elle était revenue, ces trois personnes étaient derrière elle. Et ils n'avaient pas regardé la pièce, la maison, le canapé, ma mère, ou autre chose, mais moi. Le regard glacial de la femme à la chevelure de feu s'était posé sur mes yeux bleus avec une intensité dont je n'avais jamais été témoin auparavant. Je ne m'étais détournée au moment où ma mère avait pris la parole.

- Evan, voici ta tante, Eden, et tes oncles, Tyler et Isaac. Les frères et la soeur de ton père.

C'était bien tout ce qu'elle avait trouvé à dire, histoire de m'informer d'avance. Pourtant, malgré qu'elle venait de me déclarer que ces trois personnes étaient de ma famille et qu'ils étaient ainsi donc ses beaux-frères et sa belle-soeur, ils ne semblaient pas se connaître et on ne m'en avait jamais parlé non plus. Jamais. J'avais une très grande mémoire et je le savais parfaitement. Papa n'avait jamais mentionné qu'il avait eu une soeur et des frères. D'ailleurs, il n'avait jamais beaucoup parlé de sa famille non plus, de son passé. Juste du présent et du futur.
Mon attention s'était reportée de nouveau sur ces inconnus. Je les détaillais successivement, avec un vif intérêt. Ils ne me ressemblaient pas beaucoup, étant donné que je ressemblais plus à ma mère qu'à mon père, si ce n'était que je n'avais pas la chevelure blonde de ma génitrice mais celle d'ébène de mon géniteur. Eux, étaient très beaux. Ils avaient des visages aristocratiques, presque sans imperfections, une peau aussi pâle que la mienne et ils avaient des manières gracieuses et pleines de distinctions. Ils avaient l'air friqués. Voilà tout.

- Qu'as-tu donc pour être clouée sur ce fauteuil roulant, Evangelyn ?

Je sursautais. Personne ne m'avait appelé Evangelyn depuis un bon moment. Même mes professeurs préféraient raccourcir mon prénom, qui était selon eux, imprononçable. Pourtant, de nombreuses personnes s'accordaient à dire que je portais un prénom absolument magnifique. La femme, ou plutôt ma tante, m'avait interrogé sans hésiter, d'une voix cuivrée mais douce. Et c'était la première fois qu'on semblait s'intéresser à moi depuis mon accident. Oui, vu que ma mère avait décidé de me couper du monde en me privant de contact avec d'autres enfants de mon âge en me faisant prendre des cours à domicile. Avant que j'ai eu le temps de répondre, ce fut ma mère qui s'en était occupée.

- Elle a eu un accident il y a de cela deux ans. Renversée par une voiture.
Ma tante hocha son visage, s'adressant une nouvelle fois à moi.
- Et sais-tu qu'on peut en guérir ?

acte trois : on dit que nous sommes enfermés. un peu trop vite. c'est quand on le ressent vraiment qu'on se rend compte de l'ampleur de la situation.

- Tu es une sorcière, Evangelyn. Je vais répondre à ta question d'avance : ton frère Clyde n'en est pas un, mais toi, oui. S'il en était un, il serait avec toi à l'heure qu'il est. Tu as de grandes capacités magiques, et normalement, tu es censée être scolarisée à Poudlard, une école de sorcellerie d'Angleterre, mais tu n'iras pas. Tes pouvoirs doivent être exploités ici, ce sera bien meilleur ainsi. Et tu iras dans un hôpital pour sorciers, Ste-Mangoute, chaque samedis, pour suivre une rééducation accomplie et spécialisée qui te permettra de remarcher, et je te le promets. Surtout, ne fais pas d'erreurs. Sinon, tu risquerais de le regretter, ma jolie.

Ce n'était pas le discours exact que lui'avait fourni sa tante Eden, mais c'était à peu près cela. Ils étaient venus la chercher, ses oncles et elle, dans le but de l'enlever à ses parents et de la rendre plus spéciale, pour la projeter dans un univers nouveau et un peu trop tôt. Cet univers qui se définissait comme étant une jungle sauvage et inconnue. Le jour où Eden, Tyler et Isaac étaient venus la chercher, ils lui avaient dit que son père souhaitait qu'elle visite une propriété spéciale, située dans un quartier aisé de la capitale anglaise. Ils lui avaient assuré qu'elle reviendrait avant la soirée. Pourtant, ce n'était jamais arrivé. Ils l'avaient coupé de son ancien monde, la gardant auprès d'eux dans leur sombre manoir, la gardant confiner au chaud. Ils la laissaient bien évidemment s'aventurer au-dehors, car de toute évidence, si elle essayait de s'enfuir, ils la retrouveraient. Où qu'elle aille, ils allaient la retrouver comme ils avaient su la trouver chez ses parents, en banlieue. Depuis, elle n'avait plus jamais entendu de ses parents, ni de Clyde. Chaque journée passée dans ce manoir londonien la rendait folle. Elle sombrait, inutilement. Se morfondant et évoluant dans un univers qui ne lui correspondait pas, pour finalement s'y habituer au fil des jours. Son oncle Isaac la faisait passer pour sa fille adoptive aux yeux de tous, inapte à aller à Poudlard pour le moment. Isaac, Tyler et Eden n'étaient respectivement pas mariés, et donc, célibataires. Evan ne pouvait que distinguer leurs conquêtes. Ils n'avaient pas d'enfants non plus, en toute logique. C'était elle qui jouait le rôle de l'enfant, la fille "adoptive" avec qui ils se plaisaient à tester ses capacités magiques.

- Ce n'est pas assez, Evangelyn. Travaille davantage ce sort.
- J'suis fatiguée, Oncle Tyler. J'veux me reposer.
- Du repos ? Tu n'en auras pas, ma petite. Du repos, tu pourras en avoir quand tu sortiras enfin de ce fichu fauteuil roulant. Et si tu ne fais pas d'effort, je demanderais au Docteur Sedwick d'annuler les rendez-vous médicaux qui te permettront de guérir.

Guérir. C'était son rêve. Son fauteuil roulant ne lui permettait pas de profiter de sa vie, ni d'essayer d'agir. Elle était coincée sur ce dossier, restant relativement inutile. Alors, elle travaillait encore davantage sur ses sorts, apprenant sans relâche et s'enfermant dans la bibliothèque de la demeure pour en savoir plus et montrer à ses oncles et sa tante qu'elle arriverait à devenir quelqu'un.

Lokhyan Raphaël Dewitt a écrit:

Tres bon choix d'avatar en passant

Merci pour l'accueil.
Han mais ouais, l'avatar était trop bien mis en valeur et il est beau, comme tout les autres avatars que tu fais. <3 Moi qui me damnerait pour savoir en faire des comme ça. XD

Sinon, ma fiche aura peut-être du retard parce que j'hésite vite fait sur un truc, mais bon. --'

Mais de rien. =)
Eh bien, en fait j'ai mal organisé ma fiche, je crois que je vais devoir écrire tout ça autrement et raccourcir un peu sinon je vais jamais en finir. --'

J'veux bien, même si j'pense terminer plus tôt.

Arf, désolée du retard de ma réponse.
Et oui, il me faut un délai supplémentaire, je compte terminer bientôt mais je sais pas pour quand, je suis mi-occupée mais je pense la terminer. x)

Eh bien, sûrement, ou une semaine et demi, si ce n'est pas trop, j'espère.
Si je n'y parviens pas, je laisserais sûrement ça en stand bye mais je vous en informerais, promis, parce que bon, ça se fait pas quoi. ^^

J'suis vraiment désolée. C'est juste que j'ai deux autres fiches à terminer avec quelques RP à faire, mais ce sera sans plus normalement.

Promesse tenue quand je disais que j'allais prévenir si je ne parvenais pas à finir cette fameuse fiche. Ouais, voilà voilà, j'ai essayé de m'organiser et tout ça, mais rien n'a été arranger et j'ai du faire le tri dans les forums sur lesquels j'étais, même s'ils n'étaient pas nombreux.
Je choisis de quitter The Showing Night, parce que bon, impossible de continuer ma fiche : le temps ne me permet pas de rester, même si j'en avais grandement envie, de pouvoir jouer sur ce sublime forum qui a réussi à durer, qui possède un contexte et des intrigues admirables et qui est absolument pour moi un de ces forums rares à trouver : une vraie perle. <3

Bonne continuation à vous, et surtout plus que ça : longue vie à TSN*. =D