» Divine Lyssandre
_______________________________Gilbert.

JO ; Lys ...
LYS ; J’aaaaaaaaarrive !
Les amies de Divine l’attendaient désespérément à l’étage du dessous, évidemment, celle-ci était loin, très loin d’être prête, la ponctualité n’avait jamais été son fort, avouons le.
JO ; PUTAIN LYS RAMèNE TOI !
LYS ; Calme-toi, j’arrive .. peut-être.
JO ; Raaah, bon on se casse, tu nous rejoindras chez moi !
Lyssandre soupira et accéléra ses préparatifs, c’était toujours pareil, de toute façon, mais en ces temps, elle n’était pas sûre que se balader seule en pleine nuit était une bonne idée … Après tout, ses amies étaient parties, et elle ne comptait pas rester chez elle, la jeune Gilbert n’avait donc pas vraiment le choix ...
Un quart d’heure plus tard, miss Gilbert était prête, enfilant rapidement son manteau, elle dévala les escaliers de son immeuble, puis marcha d’un pas sautillant en direction du domicile de son amie.

LYS ; Poou poou pidoou ..
Chantonnant et dansant, la jeune femme emprunta une ruelle, puis se rappela de ce que son père lui avait : « ne jamais aller dans de sombres ruelles, la nuit, seule. »
LYS ;C’est pas une bonne i ...
Apercevant un homme, Divine mit instinctivement la main sous son manteau, à la recherche de sa baguette ... qu’elle avait oubliée chez elle. Elle sentit la panique s’emparer d’elle, mais s’obligea à se calmer. Elle était sûre à quatre-vingt-dix-neuf pour cent que cet homme était le Spirit, et qu’elle était sa prochaine victime. Intuition féminine, dirons-nous. Trois choix s’offraient à elle : tenter de s’enfuir, courir plus vite qu’elle n’avait jamais couru, cependant, elle se doutait que le Spirit avait les capacités de rattraper une simple sorcière dépourvue de baguette magique. De plus, elle n’avait jamais été bonne en course, que ce soit en sprint ou en endurance. Le deuxième choix était de s’asseoir par terre, de pleurer et de crier en attendant sa fin. Ce qui serait stupide et sans intérêt. Restait donc la deuxième solution : affronter le Spirit. Le regarder droit dans les yeux, le laisser s’emparer de nous sans ciller, et peut-être réussir à prendre le dessus. Peut-être.

Sa décision était prise. Une partie d’elle, partie endormie depuis toujours, arrivait à «aimer» cette décision. Enfin, elle allait être différente, puissante. Elle n’aurait plus besoin de faire comme tout le monde, de se soucier de ce que les gens pensent. Lyssandre secoua sa tête. Mais qu’est-ce qui lui prenait d’avoir de telle pensées ? Divine, était heureuse de vivre, joyeuse, naïve, folle, perfectionniste, gourmande, susceptible, mais elle n’était PAS une sadique. Du moins, elle le pensait jusqu’à cet instant.
Et elle se retourna, avança dans la ruelle, à la rencontre de cet homme maigrichon, effrayant, qui malgré tout dégageait une puissance ..

______

LYS ; Tu ne peux pas m’enfermer éternellement. Tue moi, ce serait plus simple. Pour toi, pour moi. Et le salaud qui est en moi serait énervé. Ca serait gé-nial.
Ryan, le père de Divine posa un regard empli de tristesse. Il ne pouvait pas se résoudre à tuer sa fille, rien que le fait de la séquestrer dans cette cave le répugnait, il était certain que la joie, le pacifisme, l’optimisme de sa chaire prendrait le dessus, tôt ou tard, qu’il y avait une chance que sa fille s’ensorte. Ce que M. Gilbert ne savait pas, c’est les (presque) dernières pensées de Lys, avant qu’elle soit envoûtée, c’est qu’elle en avait en quelque sorte eut envie. Ryan la quitta deux secondes des yeux, pour poser l’assiette au sol, et jamais il ne put les relever.
LYS ; Ca, c’est fait ...


_______

]« J’ai tué mes parents. J’en étais consciente. Ce n’était pas le Spirit. Je les ai juste tués, de sang froid. C’est peut-être mieux pour eux. Une mort rapide, ils ne s’en sont pas rendus compte. Elle aurait certainement été plus douloureuse si le Spirit s’en était chargé. ... . Mais qu’est ce que je raconte ?!? J’arrive à être dégoûtée par mes propres pensées ; comment puis-je me trouver des excuses ? j’ai tué mes parents, je n’éprouve que très peu de remords. Point. Où est donc passée la délurée et naïve Divine ? Balayée, éjectée, morte ?
« Et puis zut à la fin ! J’ai fait ce que j’ai fait, je ne suis plus la même, certes, mais je ne veux pas être une fille torturée. Je ne pourrais plus vivre normalement, quand bien même le Spirit me quitterait, mais je vais vivre. M’allier au Spirit. Après tout, pourquoi pas ? De toute façon, lutter ne servirait pas à grand chose, contre une entité si puissante, peut-être, oui peut-être qu’en l’acceptant, j’aurais droit à des moments de lucidité ?
« Peut-être aussi, que je n’ai pas le choix. Que consentante ou non, je finirai aux oubliettes, totalement contrôlée par le Spirit. Que quoi que je fasse, quoi que je dise, quoi que je pense, « alea jacta es », comme dit Jules César. Peut-être aussi, qu’il faudrait que je pense moins. »