Vous décrire notre lien m’est impossible, il est inqualifiable. Nous ne pouvions nous passer l’un de l’autre. Depuis notre plus tendre enfance nous avons compris à compter l’un sur l’autre, et je dois bien avouer que je comptais bien plus sur lui que l’inverse. Personne ne pouvait s’approcher de moi sans être interrogé dans les dix minutes suivantes, ce qui avait vraiment des inconvénients et débouchait bien souvent sur des coups de gueules « Mêle toi de ta vie bordel ! » et en général les réponses étaient loin d’être différentes, « mais c’est toi ma vie abrutie ! ». Je ne peux pas vous dire à quel point on pouvaient s’adorer mais je ne peux non plus vous exprimer à quel point nous pouvions nous détester par moment. Pourtant ces moments là ne duraient jamais très longtemps.

Un soir, alors que j’étais seule sur la plus proche colline et la plus haute du village j’entendis un cri horrible, strident. Il me semblait à la fois proche et lointain .C’est alors que je le vis, mon frère se trouvait alors face à moi et, tout en me regardant dans les yeux il me pris dans ces bras. Je sens encore bien souvent son étreinte contre la mienne, cette étreinte qui se voulait m’annoncer la pire des nouvelles mais également me réconforter sans grande conviction. « Maman… » Il n’arrivait pas à prononcer de phrases complète pourtant son regard était froid, aucune larmes ne lui venait alors que mes yeux ressemblaient de plus en plus à une rivière, impossible de me contrôler. « Comment ?? » Pourtant je savais la réponse, elle était évidente… « Vampire. »
Ce doit par ailleurs être les derniers mots que j’ai réussit à échanger avec lui. Quelques jours après la mort de notre mère il partit, bien que je me refusais à croire l’évidence mon esprit m’ouvrait les yeux ; il était partit chasser les vampires, mais plus particulièrement le meurtrier de notre mère. Ce fut dans les moments les plus sombres de notre vie, alors que nous aurions du être soudés qu’il disparu sans laisser de trace. Lorsque je l’ai revu, ce qui est en soi un exploit croyez moi, il ne me parla pas. Resta de marbre, indifférent. La seule chose que je désire réellement n’est autre que de lui dire ces quatre vérités. Et lorsque je vais le revoir, les retrouvailles risques d’être explosives.