« Bonjour mademoiselle Phinsys. »
La porte de chêne s’ouvrit, laissant apparaitre un homme d’un certain âge qui avait passé ses journées derrière son bureau à écouter les soucis des autres et qui quand il n’y en avait pas, avait le malin plaisir à faire ressurgir de vielles douleurs du passé. Les cheveux mal peignés grisonnants, le regard un temps soit peu vicieux. Il tendait une main ridée vers moi que j’esquivais avec indifférence et répondait d’un grognement à son invitation.
« Ah je vois de suite votre enthousiasme à venir me voir. » Se retournant avec une excitation mal dissimulée derrière son bureau de luxe après. « Mais installez-vous donc voyons, ne restez donc pas las debout. »
« Je n’ai pas choisis. » venait-je de marmonner en m’installant à contre-cœur sur le divan qui avaient l’audace d’être confortable.
« C’est cela oui. » Mais il n’écoutait déjà plus, trifouillant ses papiers de ses longs doigts squelettiques. « Bon, alors, je vois, oui, et maintenant, parlez moi … un peu de vous. » Articulait-il comme s’il se trouvait face à une enfant et comme il devait le faire avec la plupart de ses patients. « Léorlia. » En relevant la tête de ses dossiers, avec un trop large sourire de victoire à mon goût.
« Je ne parle pas aux inconnus. » Répétais-je sagement comme la gentille petite fille obéissante que je n’étais point. J’aurais encore préféré débiter ma vie au parfait premier inconnu que je croiserais qu’à ce psychologue qui arnaquait ses patients à des prix exorbitants pour un silence de quarante minutes.
« Ah c’est bien d’écouter sa maman, mais tu sais, on est entre nous … » Avec un ton réciproque à la phrase que je venais d’employer à l’instant. « D’ailleurs, parles-moi donc de ta maman. » Ou, comment en une phrase faire remonter d'anciennes blessures que l'on a eu peine à oublier.
Mon père n’étais jamais là, ma mère non plus d’ailleurs mais en ce qui concerne mon géniteur, c’était bien pire. Et pourtant, c’était bel et bien lui qui m’aimait le plus. On connait tous le principe, selon lequel, Œdipe veut que le garçon soit amoureux de sa mère et la fille éprise de son paternel. Ma mère était tyrannique et dépressive, un jour, elle rentra exaspérée, et la toute première personne sur laquelle elle tomba nez-à-nez, en poussant la porte, ce fut moi. Et voilà comment je deviens le bouc émissaire d’un soir, puis d’un autre, et encore un autre. Les années passèrent et les disputes fusaient toujours entre ma mère et moi, puis, j’atteins l’âge de répondre et de me rebeller. Seuls mes frères étaient aptes à me calmer et à m’éviter d’entendre les disputes parentales. Oui, car j’étais le centre des polémiques du couple Phinsys. Arrogante et narcissique, Harmonyes Phinsys était maladivement jalouse de la beauté qu’elle avait involontairement légué à sa fille, en plus du cercle dans lequel elle était rentrée, rejetant systématiquement la faute sur la chair de sa chair. Arriva le jour où mes deux frères qui avaient pris l’habitude de me distraire pendants leurs polémiques dont j’étais encore et toujours à un moment l’objet pour ne pas que je ne les entende se disputer, prendre la route pour l’Hexagone. Je restais ainsi, emprunt aux crises d’une mère paranoïaque. Je me souviens même d’un soir, où j’avais été réveillé par les « cris » de mes paternels. Dérobée dans les marches d’escaliers j’étais devenue le témoin clandestin de mes parents qui débattaient de vives voix sur mon sort, aussi incertain soit-il. Il y avait là une vrai concurrence que ma mère ressentait entre elle et moi, et elle se « battait » littéralement avec mon père à mon propos. Selon elle, je ne méritais pas de suivre des cours de sorcellerie. Toutefois, aussi défenseur et protecteur que l’étais mon père, il réussit après une « lutte » acharnée à me faire suivre le même parcours que mes frères. Quitte à se mettre à dos sa propre femme.

Je n'ai, comme les autres enfants, pas choisis mon prénom à la naissance, ainsi à force qu'on répétait le même son en me regardant, je compris que les gens qui m’entouraient avaient décidés de me nommer afin de m'identifier : Léorlia. Plus tard j'appris même que j'avais un second prénom, comme à l'accoutumé aux Royaume Unis. Je n'avais pas hérité de prénoms ordinaires, comme Abigail, Kathleen, Polly ou encore Wendy. Je tenais mon second prénom de mon arrière-grand-mère maternelle, que je n'ai évidemment pas connu, elle-même s'appelant Alwena Lorelei Monroe. C'était aussi une sorte de tradition de prénommer son enfant en l'honneur d'un membre de sa famille. Et ma mère adorait sa grand-mère, autant que moi la mienne. J'ai toujours eue un important élan d'admiration et un fort sentiment de respect à l'égard de ma grand-mère. Caractéristique qu'à présent je sais, tiens de ma mère en personne. Mais lorsque grand-maman Yvaine m'a avoué l'affection que sa fille avait elle aussi portée à sa grand-mère, peine à y croire j'ai eue. Auparavant, j'avais toujours, et encore maintenant vu ma mère d'un œil différent. Il m'avait toujours semblée être une grande et imposante dame froide et distante qui m'impressionnait et que tout le monde craignait. Cette femme fatale qui était indifférente et insensible à mon propre égard et était plus préoccupée par sa carrière et sa beauté que par l'avenir de sa propre enfant. D'ailleurs je ne suis pas l’héritière de la famille Phinsys, benjamine d'une famille de trois enfants, j'ai deux frères aînés. Le premier répond au prénom d'Adan, et le second a hérité du prénom de Ruben. Je suis la dernière enfant du couple Harmonyes Solomon Phinsys. La famille Phinsys, cette longue lignée de générations, alternant entre humains et sorciers. Et oui, je suis issue de sang mêlée et j'en suis fière. Cependant, le mariage de mes parents et les enfants qui en naquirent, à l'évidence nous. Sommes tous des sorciers, ma mère, mon père, mes frères et moi-même, nous avons tous hérités de pouvoirs. Cependant que notre père nous a très tôt fait comprendre que les dons dont nous avions hérités étaient un cadeau du ciel et un privilège de grande valeur, mais aussi, que ceux qui n'en possédaient pas n'étaient pas pour autant plus faibles que nous, bien au contraire, car ils avaient du faire preuve de beaucoup d'imagination pour inventer des machines à l'instar de leurs baguettes. Mes cousins sont moldus et je me suis toujours très bien entendue avec eux. Nous étions une famille britannique, l'image des stéréotypes moldus : nous habitions une jolie demeure de style victorienne au se d'un quartier résidentiel tranquille. Et conforme au modèle sorciers, Navid notre petite chatte occupait une place primordiale, à côté de Brumes la chouette familiale. Mes parents méritaient la reconnaissance, ils menaient une double vie, à l'inverse de certains sorciers uniquement infiltrés dans leur monde magique, les miens eux faisaient les deux. Vivant dans un environnement dît de "moldu" ils occupaient deux postes, de sorte que leur secret ne fut jamais découvert, enfin ce jusqu’à l'annonce officielle et révélatrice de leur existence à la toute la population. Acte réduisant à néant le travail de toute une vie. C'était en 2055, je n'étais pas encore née bien sûr, mais Gram m'en parla. Ah j'ai oubliée de vous dire, Gram c'st le joli surnom que j'ail trouvé à ma grand-mère alors que je 'n'avais que sept ans, l'âge de raison comme il est conté. Malheureusement, et contraire à toute éthique, je n'ai jamais eu le privilège de fréquenter la célèbre école de magie anglaise Poudlard, étant née en 2074, l'école avait déjà été fermé bien avant. Mais il y a trois, ans, voici que cette dernière venait de ré ouvrir ses portes, une nouvelle fois. Au sein de ma famille, les deux cultures présentes, magique et non-magique étaient parfaitement mélangées. Et les sujets qui traitaient de l'un ou de l'autre des deux mondes étaient partagés par tous lors des réunions de familles. J’aimais tout particulièrement ces réunifications, elles n’étaient pas spécialement rares mais c’était le seul moment où mes frères et moi voyons notre famille, nos oncles, nos tantes, nos cousins et nos cousines. Je n’ai jamais manqué de rien, faisait parti de ce que l’on pourrait appeler une élite, la situation de la famille était très aisée et nous ne manquèrent jamais de rien mes frères et moi, sauf d’amour oui, nous manquèrent et moi encore plus de la part de ma mère. Pour notre bien et celui de notre éducation sorcière, mes parents avaient décidés d’envoyer leurs enfants en France, à l’académie magique de BeauxBâtons, afin de pouvoir leur donner décemment un accès à l’apprentissage de la magie. Bien sûr, cela ne leur avait pas pris de nous envoyé tout d’un coup tous les trois là-bas. Seulement nous y furent conduit chacun à notre tour, l’âge d’entrer approchant. Il conviendra bien entendu que par la suite, je parlai deux langues couramment, l’anglais ainsi que le français, tout comme Adan et Ruben. Mes études magiques terminées, je rentre tout juste la dernière, après mes aînés en Angleterre, où je ne suis pas au courant des changements politiques. Abandonnant pour la seconde fois après ceux anglais, les quelques amis francophones que je m’étais faite et redoutant les retrouvailles familiales.