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« les cieux me ferment les yeux. » pv irina.

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« les cieux me ferment les yeux. » pv irina. Vide
MessageSujet: « les cieux me ferment les yeux. » pv irina. « les cieux me ferment les yeux. » pv irina. EmptyVen 11 Déc - 23:06





    L'obscurité de la nuit dévore chaque recoin de Londres et en ce temps de guerre, aucune chaleur humaine n'alimente ses rues. Un vent glacial qui ravive des souvenirs russes gèle les murs des ruelles étroites et, seul, s'abat contre les enseignes des magasins barricadés. Sur les dalles inégales et fraiches de la ville éternelle retentit incessamment un claquement sec et dur. Une longue cape noir dissimule les hautes chaussures que porte notre protagoniste ainsi que la totalité de son corps. Sous l'étoffe de tissu noire, sa tête est penchée et on la croirait immobile si son périple ne lacérait pas les pavés à une vitesse démesurée. L'écho de ses talons rivalise avec le hurlements du vent quand celui ci se transforme en une rafale terrifiante, faisant serpenter le tissu d'ébène mais demeurant impuissant quant à la silhouette clandestine. Progressivement, la démarche se fait sévère, plus rigoureuse, plus appliquée. Une impasse. Le périple ne s'interrompt pas, il se dirige droit vers le mur. Puis soudainement deux bras surgissent de la cape noire et se tendent à l'horizontale, sur lesquels la silhouette s'appuie pour se plier tel un animal et prendre de l'élan. Voilà l'instigatrice au sommet d'un toit, d'un autre. Les toitures défilent sous son ombre à un rythme trop inhumain. Londres est morte, abandonnée, plus aucune lumière ne l'entretient. Aucun feu ne brule en son coeur et ce n'est pas le drap jeté sur ce corps véloce qui apporte du contraste au paysage. Et tout à coup, l'ombre saute, elle disparait. L'horizon des toits se fait désert et la scène se joue à nouveau sur le sol ferme. Le voyage repart de plus belle et c'est à se demander si le pavage ne souffre pas sous ...

    ... mon pas. Ai-je encore une quelconque once d'autorité sur mon corps ? Si je lui ordonnais de cesser cette marche hystérique, m'obéirait-il ? Depuis combien de temps marchai-je ? Je ne sais pas exactement, j'ai arrêté de compter mes pas. Cela fait si longtemps que je marche. Des heures et des heures que, de mes talons, comme une humaine que je ne suis pas, je trouble la quiétude de deuil dans laquelle est plongée Londres. J'ai tant marché que je devrais être humaine à présent. Une sotte folie me prend et voilà qu'une main blanchâtre surgit de la cape noire et tâte ma joue creuse. Sotte. Mes larmes sont toujours aussi glacées, aucune chaleur, aucune once d'humanité à des kilomètres à la ronde. Je ne sais même plus pourquoi je marche, ni où je vais. Je ne me rappelle même pas quand ai-je commencé cette démente promenade.

    Qui suis-je ? Où vais-je ? Quelle est ma quête ? Pour quelle raison ne puis-je plus sentir un pouls au creux de ma gorge ? Ma gorge me brule et je me sens faible. Depuis combien de temps ne me suis-je point nourrie ? Quelques heures, quelques jours, que sais-je. Je n'ai plus la notion de rien. Le temps n'est qu'un détail négligeable de ma vie. Le temps n'est qu'un baume autour de mon cœur. Je ne sais plus lire sur l'horloge qu'une succession de similitudes, de chimères bafouées et d'hémoglobine tiède. Je ne sais plus ce qu'est le goût ni quel goût a-t-il. Les odeurs ont disparu, me voilà privée d'odorat. Je suis désespérément perdue, éperdument désespérée. Que dois-je faire ? A quel remède m'en tenir ? Je scrute obstinément l'antidote à ma maladie.

    Ma cellule grise n'a jamais autant travaillé, chaque jour je semble me rapprocher du sens de mon existence. Et à chaque fois que j'effleure la réponse à tout mes questions métaphysiques, à chaque fois que je la sens frôler ma peau: elle disparait aussitôt. Pour quel crime ai-je été châtié ? Pourquoi ma présence ici bas est-elle une si grande offense ? Ma punition est mon exil éternel, là est mon savoir. Saurai-je mon délit que je me calquerai sur le mythe d'œdipe, et privée de vue, errerait entre l'au delà et l'ici bas.

    Ca y est. L'immense horloge se profile à mes yeux et je sais l'objet de mon périple. De nouveau ma silhouette se contracte, se tort et se tend. L'amazone que j'incarne, voilée d'ébène, s'accroche aux murs et grimpe le long de Big Ben. Enfin mon pied touche le sol. Le talon claque. Me voici plus haute que n'importe qui, n'importe quoi. Me voici maîtresse de la ville fantôme, enveloppée d'un drap de brume et d'un baume de gel. De nouveau je saute, je me jette. Et je sens que je m'éloigne à une vitesse vertigineuse de tout. De moi, d'Eden. De l'autre fille. Je sens que je me perds profondément. Qu'en fendant l'air, c'est plus que mon corps que je menace. Le temps, cruel ennemi, parait se ralentir. J'ai l'impression de ne presque plus avancer, que fais-je ? Où suis-je ? Je suis en train de me suicider. Quelle sotte ! Mon bras agrippe à la première chose à sa portée. L'aiguille gigantesque, pointée sur le 11. Mon visage effleure le cadran, j'écoute avec délice les battements de la montre. Et tournant l'échine, j'aspire la nuit noire du coin de l'œil. Londres est une beauté funeste. Même sous mes yeux de monstre, elle se dessine avec grâce. Le tissu couleur ténèbres me recouvre encore entièrement quand je lève enfin le menton vers les nuages. Les cieux me ferment les yeux.

    Alexey où es-tu ? Pourquoi m'as-tu abandonné ? Je suis si peu habituée à trouver de la beauté ailleurs qu'en toi. Regarde comme Londres est belle. Et vois un peu, comme tu n'es pas là. Tu ne me manques pas, je peux très bien vivre sans toi. Ma vie d'amazone me convient. Je me fiche de la beauté. Si bien que, chaque soir, depuis deux semaines, c'est ici que je me rends. A cette aiguille que je m'accroche, dans cet air que je plonge. Il n'y qu'ici que je trouve un souvenir de toi. Il n'y a qu'ici où j'entrevois de la beauté. C'est devenu ma nouvelle maison tu sais. La maison abandonné n'est plus qu'un trou où je ne poserai plus jamais les pieds. La laideur m'éloigne de toi à une vitesse fulgurante. Et ici tout est beau. Tout est toi.

    Ma silhouette famélique grimpe au sommet de l'horloge, sur une terrasse recouverte de suie. Je m'approche méticuleusement du bord, et tombe enfin la cape qui dévore Eden. Elle glisse de ma main et s'envole dans la nuit noire. Toutefois il y a quelques cliquetis. Quelque tintement qui viole le silence du soir.
    « Tu entends Alexey ? Ce sont des diamants. Je m'ennuyais hier, alors j'ai arraché tout les minuscules grains brillants qui parsemaient la robe que tu m'as offerte. » chuchotais-je. Grands éclats de rire. Mon rire cristallin se prolonge pendant de longues minutes. Ces cris enfantins se répercutent en d'innombrables échos dans le néant. Ma bouche se contracte en un sourire aux anges, et mes rires se répètent sans fin. Je ne comprends pas. De mes yeux déborde quelque chose de glacé, une eau gelée de l'antarctique bordent mes paupières et, quand elle descend en filets le long de mes joues et arrive à ma bouche, mes hoquets joyeux se rompent. Quelque chose se rompt en moi.

    Ma voix s'élève très fort cette fois, comme une grande actrice de théâtre, en complète contradiction avec les perles de larmes qui inondent mon visage, j'assure d'un ton ordinaire
    . « Tu sais j'ai pensé à quelque chose. Mais il faut que tu m'aides. Parce que je ne suis pas assez intelligente pour le trouver toute seule. Tu veux bien ? » un temps. « Tu ne veux pas. Je comprends. Tu sais, la dernière fois, j'ai pensé à me crever les yeux. J'avais ma broche à cheveux entre les doigts, et j'ai eu une envie ... » ajoutai-je. Puis je me mis à vociférer très fort, pour que tout Londres puisse m'entendre. « Une envie assommante Alexey, tu sais l'une de ses envies que tu ne peux renier, celles qui te carbonise la gorge. Une envie de percer mes deux iris rouges, de l'agrafe de ma broche. » un temps. Ma voix, empreinte d'une douleur incomparable, se fait douce et morose « Mais je ne l'ai pas fait. Tu as dit que tu aimais mes yeux. Alors j'ai fais autre chose. »
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« les cieux me ferment les yeux. » pv irina. Vide
MessageSujet: Re: « les cieux me ferment les yeux. » pv irina. « les cieux me ferment les yeux. » pv irina. EmptySam 26 Déc - 22:12

    Je me dois de l’admettre, le monde est parfois injuste. Certains courent après le temps, d’autres guettent à leurs traits lisses l’apparition d’une première ride et moi, radieux vampire à la jeunesse figée, ne mène aucune course contre la mort. Je l’ai déjà rejointe et j’anime mes longues nuits sans lune d’une errance sans autre dessein que maudire le monde et ses enfants pourris. Pourtant, aujourd’hui est exception et jamais je n’ai choyé mon troisième œil qu’en ce jour funeste. Car, si dans ce quartier malfamé je déambule, menant mes longues jambes au pied d’une mythique horloge, c’est qu’il est un spectacle délectable que je n’aurais pu manquer. Aucun prétexte n’aurait suffit à m’éloigner de la chute d’une candide blonde au paradisiaque prénom. Aucun. Pas même l’affliction d’Alexey au décès de cette sombre idiote. Comment peut-il à ce point chérir cette insignifiante et faible créature ? De quelle force suis-je privé pour n’avoir sur mon mentor pareil pouvoir ? Je l’envie autant que je la hais, la jalouse autant que je l’abhorre. Cette fille mourra ce soir non de s’être jetée inutilement du haut d’un clocher. Non. Elle mourra car au pied de l’édifice, je me tiendrais immobile et invisible, toute prête à enfoncer sournoisement mon talon aiguille dans la peau plus fragile de sa tempe. Elle succombera car je jubilerai d’user mes blancs habits de son sang quand mes mains l’écartèleront. Elle se pliera alors à ma volonté et mes pupilles cramoisies, non contente de refléter les flammes de son bûcher, s’allumeront de cette machiavel étincelle qu’est ma cruauté.

    A l’heure du couvre-feu, Big Ben surplombe Londres et ses allures de ville fantôme. Elle dort et s’éteint et seule quelques têtes brûlées affrontent le vent du nord au risque d’être, sans préparation, le parfait casse-croute pour le plus redoutable des prédateurs, lui-même chassés par quelconques humains pourvu d’un immense courage et d’une cupidité sans pareille. Et si, au crépuscule de ma vendetta, je menais seule ma guerre contre ces hommes et ces sorciers malintentionnés. Ne sont-ils pas eux-aussi capable d’enfermer mes semblables pour quelques poignées de livres ? A n’occuper que mes pupilles fendant l’obscurité en direction de la pendule publique, je ressasse ma colère et mon courroux, cultivant cette animale férocité que me regrette Alexey mais, comment m’adoucir ? Comment oublier ce latent poison violant le sang de mes veines ? A chaque miroir que je croise, mes bras comme mes mains marqués de cicatrice hèle l’évocation de ces Avada Kedavra m’affaiblissant un peu plus chaque jour alors, qu’ose me juger un impudent ou un sage. Je ne donnerais cher de leur peau en pareilles en circonstances. Qu’Alexey blâme cette chétive créature sans substance que j’aperçois enfin au sommet de l’emblème anglais…Qu’il conspue ces bornées pratiques de nouveaux nés…qu’il siffle l’influence de cette inexpérimentée vipère sur sa personne car, qui devient un monstre pour avoir de trop près fréquenter une aguicheuse ingénue ? Peu m’importe. Aujourd’hui, elle périra et enfin, je retrouverai mon guide qui, de sa lumière, allumera la lanterne de mon âme égarée.

    Je suis en alerte et au taquet, prête à bondir pour la rejoindre sur la terre ferme et lui briser les bras en l’attrapant au vol car, si elle est plus forte, je suis plus habile. Je connais mon corps et mes dons… Elle ne sait rien d’autres que la chasse et le regret d’être morte mais, que sait-elle de la faucheuse ? Que sait-elle de la peur d’être privé de vie ? Sur mon lit d’hôpital, je mourrais à petit feu et ma condition de vampire est une bénédiction quand pour elle, elle n’est que malédiction. Bon sang. Comme je hais cette jeune femme peinant à se sacrifier.


    « Faut-il que je te pousse ? » murmurais-je mauvaise à cette idiote qui, comme encouragée par mes discrets propos, pourfend enfin l’air comme un oisillon tombé du nid. Coup de sifflet. C’est pour moi le départ et donc, je jaillis au fondement de la bâtisse et alors que je m’apprête à happer le corps assommé par la vitesse de sa descente, elle s’est arrêtée. Elle est suspendue à l’aiguille des heures quand il m’aurait suffit de quelques minutes pour la tuer. Alors, je grimpe le long de la brique, ma vitesse défiant la gravité et, en équilibre sur l’autre aiguille, je la rejoins d’une aiguille au sommet, pestant contre ma paire incapable de me rendre service et, si j’ai envie de bondir, je n’en fais rien, espionnant comme une enfant à l’oreille collée contre une porte ses supplications à mon mentor, mon Alexey….Petite inconsciente. Elle réveille mon agacement et mon corps tout entier s’agite de désagréable soubresaut. Elle l’appelle et l’acclame. Et si de mon incarcération, j’ai touché la folie du bout des doigts, cette pauvre petite chose est démente… Son rire est une insulte à l’homme qu’est Alexey. Comment a-t-il pu tomber aussi bas. Alors, j’interviens….je me manifeste en menace, attrape à la gorge cette idiote, défait ma tresse et la menace d’une broche peut-être semblable à la sienne. Qui sait ? Ma lèvre supérieure peinte d’un rouge carmin se retrousse sur mes dents immaculées et, la pointe de l’épingle armée contre sa rétine, je claironne de ma voix haineuse et mélodieuse :

    « Peut-être souhaiterais-tu que je les perce moi-même ces yeux qu’il aimerait tant. Qui es-tu pour l’appeler ou le réclamer ? Portes-tu comme moi son nom ? T’a-t-il sauvé toi qui l’entraîne dans les abîmes avec toi ? Alors, dis-moi, E-DEN, que peut-bien apprécier Alexey chez toi ? Tu n’as rien de bon, tu es vide de substance et d’amour. Tu ne sais que te plaindre, pleurer et tuer. Tu es incapable de respecter le cadeau de Charlotte. Elle t’a rendue immortelle mais qu’as-tu fait pour le mériter ? As-tu souffert ? Tu n’es qu’un être belliqueux et sanguinaire. Tu es de ces parias à éliminer pour mettre en danger notre espèce…Et tu es une voleuse...juste une voleuse…. »

    Un geste et je peux la tuer mais, m’en voudrait-il ? Me détesterait-il si je devenais ce qu’il semble tant aimer chez cette femme ?
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