Hear the torture inside__ Vitali (a)

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C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté, cela fut, est, et restera la vérité.
Le cercle des poètes disparus

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(c)leavesden

Cette nuit là était une nuit particulièrement froide pour une nuit d’automne. Mes cheveux n’étaient pas attachés, le vent s’engouffrait dedans sans prévenir. Je ne savais pas que faire, personne n’était vraiment disponible, de toute façon je n’avais aucune envie de voir du monde, du moins je me persuadais que je ne voulais voir personne, pourtant en mon fort intérieur je savais que j’avais un réel besoin de compagnie.
La forêt, un lieu plutôt angoissant, pourtant je m’y sentais protégé, en sécurité en quelque sorte. Elle représentait un havre de paix face à la terreur qui régnait dans tout le pays, comme si plus rien n’avait d’importance. Alors que tout le pays était plongé dans un chao sans précédent cette forêt semblait être un havre de paix façonné par la nature pour protéger ceux qui le souhaitent de la colère des espèces vivantes sur cette terre. Depuis déjà quelques temps, tout paraissait irréel, les différentes espèces s’entretuaient, le monde s’effondrait, plus rien n’avait d’importance, tout l’équilibre qui était établi auparavant avait été anéanti en très peu de temps.

Les arbres, l’herbe, tout y était réconfortant. Cette soirée était sombre, on ne pouvait pas voir plus loin qu’un mètre devant soi, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je mis pas mal de temps à m’habituer à l’obscurité, bien qu’étant une sorcière je ne voulais en aucun cas utiliser la magie. Pourtant l’obscurité était t-elle que pour une fois je n’étais pas tellement rassurée, le froid, le vent et l’obscurité rendaient la forêt particulièrement angoissante. J’étais bien trop entré dans le cœur de la forêt pour pouvoir faire demi tour. Une chouette hulula derrière moi, ce cri signe de mort ou d’angoisse dans les plus mauvais film d’horreur du monde actuel me fit sourire, un sourire qui malgré moi m’en donna un autre. Sentir ce sourire sur mon visage me redonna une force inestimable et une confiance en moi que je pouvais sentir battre de plus en plus force, étrangement je me sentais invincible. Ce qui, soyons clair, n’était absolument pas le cas. J’étais totalement mortel, après tout ce qui existe il ne manquerait plus qu’il existe également des super héros… Ce qui serait d’ailleurs bien plus réconfortant dans un sens, un peu d’équilibre dans le côté du « bien » serait le bienvenu, je crois…

Une ombre commençait à apparaître face à moi, je mis quelque temps à m’apercevoir que quelque chose se tenait juste devant moi. Un animal ? Un humain ? Un vampire ? Autre chose encore ? Je ne savais absolument pas ce que j’allais devoir affronter. Du moins je me doutais bien qu’un humain ne pouvait se trouver dans cette forêt, il faudrait qu’il soit totalement fou pour s’y aventurer la nuit. Bien que cette ombre ne se soit arrêtée à quelques mètres de moi je ne pouvais toujours pas distinguer sa nature. Peut importe ce que ça pouvait être, je savais pertinemment que j‘étais assez puissante pour pouvoir m’en sortir, par forcément en un seul morceau, mais je savais que je réussirais à m’en sortir. Cette scène me fit une sorte de déjà vu, sauf que ce « déjà vu » ne se finissait pas vraiment bien… Quelques années plus tôt j’avais également vu une ombre qui s’était adressé à moi durant une nuit plutôt étrange. Ce flash Back fut très loin d’être agréable, par ailleurs il me procura de nombreux frissons, frissons qui allèrent du bas de ma nuque à mes chevilles. Qu’allait-il se passer cette fois ? Un autre meurtre ? Je ne comptais absolument pas laisser ma peur gagner du terrain sur mon corps ou encore sur mon courage, en toute humilité bien entendu. C’est assez affolant comme on voit que les secondes passent extrêmement lentement lorsqu’un moment plutôt désagréable apparaît devant soi. Cette ombre se rapprochait, ma baguette commençait à me faire mal à la main par force de la serrer…

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Voilà des jours qu'il ne dormait plus. Il accumulait le sommeil, n'arrivant pas à se reposer plus d'une heure par jour. Le Spirit le contrôlait la plupart du temps et ne lui laissait pas de répit, et il était d'autant plus facile pour lui d'utiliser Vitali comme une vulgaire marionnette tant il était fatigué. Cet épuisement n'était pas un bon signe aussi bien pour la survie de sa propre volonté. Il ne se souvenait pas de ce qu'il faisait lorsque son esprit était évincé des commandes nerveuses et de sa conscience. Peut-être était-il l'un des nombreux jouets de l'entité magique pour tuer des innocents, des gens qui le gênaient dans sa progression. Il n'avait jamais retrouvé de sang sur lui mais un simple sortilège suffisait à faire taire à jamais quelqu'un, d'une manière propre, rapide, et efficace. Cette fois-ci encore, il n'eut pas l'occasion de s'assoupir et même d'y songer puisqu'il dut suivre la volonté du Spirit, qui le guida à travers un dédale de rues, sans aucune raison apparente, puis il était parti vers la forêt. Que réservait-il encore comme surprise à Vitali ? Ou du moins, à son enveloppe charnelle, car Vitali était bien loin de tout ça. Il l'emmena dans une clairière silencieuse, puis il décida de faire demi-tour et de retourner au chaud. Sur la route, il perçut la présence de quelqu'un et eut la soudaine envie de s'assumer un peu avec le malheureux qui s'était aventuré. Il marchait à pas de loups, ne prenant même pas la peine de s'armer de la baguette du sorcier qu'il habitait. Il s'approcha, sa respiration était inaudible mais il arrivait à percevoir une angoisse montante chez la personne dont il se rapprochait.

Ses yeux argentés ne devinrent que de simples pupilles bleues à la vue de la jeune fille. Le Spirit s'en était allé, laissant à Vitali un moment de lucidité face à sa meilleure amie. Il ne s'étonnait plus d'atterrir à un endroit incongru, à une heure incongrue, qu'importe le temps qu'il faisait. Il ne savait pas encore combien de temps il arriverait à garder un minimum de contrôle sur lui, et pour cause, il s'en voudrait de blesser quelqu'un d'innocent, surtout quand il s'agissait d'Atlàs. Il ne savait pas pourquoi il refusait de se faire soigner, après tout, il lui était arrivé d'être confrontés à des vampires. Il aurait pu leur voler un peu de leur sang pour dire adieu à ce parasite magique. Mais peut-être était-ce ce dernier qui lui susurrait des mots charmeurs à l'oreille quand il songeait à se débarrasser de lui. Un cercle vicieux qui n'en finissait plus. Il avait d'abord cru qu'il ne serait jamais assez idiot pour être envouté. Son frère était venu en partie pour ça. Il était inquiet. Vitali n'avait su que l'envoyer paître en lui disant qu'il était assez grand pour s'occuper de lui-même sans qu'on ne l'aide. Ils n'arrivaient pas à se comprendre mutuellement et il détestait cet air niais constant qu'il arborait. Ses parents avaient toujours préféré Vassili à Vitali, sans doute parce qu'il était comme eux, un simple humain. Vitali s'était toujours senti en dehors de cette famille qu'il détestait, et avec qui il tentait de n'avoir plus le moindre petit lien. Il ne savait rien de ce que ses parents étaient devenues. Ils avaient été finalement envoutés, eux aussi. Et son frère était sans doute retourner dans leur pays natal; le Danemark, abandonnant l'idée de raisonner son aîné. C'était peine perdue, de toute façon, d'autant plus dans son état actuel. Le Spirit n'était pas franchement des plus sympathiques et il aurait pu faire accomplir à Vitali des gestes irréversibles qui ne lui étaient jamais venus à l'esprit malgré son amertume et sa rancoeur envers les autres Jorgensen. Quoi qu'il en soit, c'était des sentiments bien différents qu'il éprouvait pour Atlàs. Il la connaissait depuis plusieurs années et étaient souvent fourrés ensemble. Il appréciait le fait de pouvoir se confier à quelqu'un sans qu'il ait à se justifier, sans qu'il ne soit jugé. Il n'y avait qu'elle qui savait lui inspirer une confiance sans limite et il ne savait pas ce qu'il deviendrait si un jour elle l'abandonnait, de gré ou de force, quelle que soit la raison et la manière. C'est un repère fondamental et primordial dans sa vie, la preuve en est, le Spirit s'effaçait face à elle alors qu'il ne serait pas parti s'il avait été face aux êtres du même sang que lui. Il fit de nouveau quelques pas vers elle avant de lui adresser un léger sourire, posant son index sur la baguette d'Atlàs et la faisant redescendre près de son corps, lui indiquant ainsi qu'il ne représentait aucune menace. Si un danger se présentait, il pourrait la défendre sans problème maintenant qu'il était là. Il jeta un oeil autour d'eux avant de reposer son regard sur elle, posant une question pertinente.

Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? Et à cette heure-ci ?