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putting holes in happiness ▬ haley

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putting holes in happiness ▬ haley Vide
MessageSujet: putting holes in happiness ▬ haley putting holes in happiness ▬ haley EmptyMar 2 Nov - 19:31

putting holes in happiness ▬ haley 2wn0j2s

Trois mois.

Cela faisait trois mois, jour pour jour, qu’elle s’était éclipsée, pour seul but la recherche des gardiens. J’en avais ressenti une vive jalousie, suivie d’une envie de violence irrépressible. Depuis la disparition du spirit et l’apparition des gardiens, mes émotions étaient dans l’excès. Tantôt calme comme une mer au repos, il n’était pas impossible que je me déchaîne sans véritable raison. Souvent, je m’appliquais à rester de marbre en compagnie d’Haley. Il m’était cependant difficile de me contrôler. Il me semblait que l’espace ou se tenait mon âme, vide depuis plusieurs années déjà, loin de se combler, prenait du terrain sur le reste de mon anatomie. Et au fur et à mesure que le temps passait, j’avais la désagréable impression de me perdre en moi-même. Le flot de mes émotions se liquéfiait, mélangeant entres elles ces dernières.

Cependant, mon cœur était plus léger ce matin. Je savais qu’aujourd’hui, Haley et moi devions nous retrouver et je me sentais déjà plus moi-même., bien qu’anxieux au-delà de l’acceptable. Avait-elle changée durant ces trois mois ? Lui avais-je manqué ? Toutes ces questions, prononcées dans mon esprit, me faisaient un effet étrange. Je n’avais pas l’habitude de m’inquiéter pour quelqu’un, ou même quelque chose. Avais-je perdu l’essence de moi-même ?

Je sortais de mon appartement, la tête ailleurs, et manquais de bousculer nombreuses personnes dans mon trajet jusqu’au café où nous devions nous retrouver. Je m’asseyais machinalement, et commandais deux boissons d’une voix terne. Un malaise me pris soudain, lorsque je reprenais une nouvelle fois conscience de mon impuissance, à l’instant où le serveur posa un regard sur moi. Pas de peur. Pas de frayeur. Juste le regard d’un commerçant sur un client. J’y lisais le désir d’argent.

Avant, les gens rivaient sur moi des yeux au minimum méfiants, et j’en avais toujours tiré une arrogance sans borne. J’aimais avoir le pouvoir. J’aimais dominer. Je n’avais plus rien de tout cela depuis plusieurs mois. En vérité, en l’absence d’Haley, je n’avais plus rien.

Un rayon de soleil vint se poser sur mon visage. Mes yeux me brulaient. Je n’étais pas beaucoup sorti ces derniers jours, et mon teint d’ordinaire pale avait désormais la couleur livide de quelqu’un étant resté enfermé durant plusieurs jours.

J’observais l’agitation dans la rue. Ces derniers temps, la vie des commerces était revenue, et la désolation sinistre avait laissé sa place pour le joyeux dynamisme de la vie active. Les gens souriaient, les enfants riaient. Les enfants. Je n’en avais pas vu pendant des années, et surement que si j’en avais croisé, je les aurais gratifié d’une claque. Leurs gazouillements m’exaspéraient. Je n’avais pas la fibre, comme disaient certains.

Un mouvement dans la foule attira mon regard, un mouvement inscrit dans mon esprit. Une paire de jambe qui semblait plus courir que marcher, et un sourire radieux. Je me levais, et m’avançais vers cette silhouette qui me tira un rictus. Enfin, elle était de retour. « Je croyais que tu ne reviendrais jamais ». Je la serrais contre moi, trop fort peut-être, mais dénudé de ma force d’autrefois. L’odeur de ses cheveux m’enivra, et cependant, je rivais un regard sévère sur elle. « Tu aurais pu m’appeler » soudain, je me souvenais qu’elle n’avait nulle part ou me joindre. Coupé de la société. « Ou au moins me prévenir. Dire au revoir » Soudain, sortant de mes gonds, j’aboyais : « JE ME SUIS FAIS UN SANG D’ENCRE ! »

Je m’étais à peine rendu compte de mon agressivité, et je murmurais une excuse. Je l’attirais sur la terrasse du café, et poussais vers elle le verre que j’avais commandé pour elle, prenant garde à conserver mon calme, que je retrouvais au bout de quelques respirations profondes. Un sourire plissa mes lèvres, et je tachais de lui donner un air naturel.

J’étais heureux de la revoir. Mais mon bonheur était gâché par mes accès d’humeur.
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putting holes in happiness ▬ haley Vide
MessageSujet: Re: putting holes in happiness ▬ haley putting holes in happiness ▬ haley EmptyMar 2 Nov - 20:18

    ▬ Votre attention s'il vous plaît : le vol en provenance de Buenos Aires vient d'atterrir sur le sol britannique. Ses passagers arriveront d'ici quelques minutes. Veuillez nous excuser encore pour ce retard !

C'est fou ce que ces messages vocaux d'aéroport sont impersonnels et froids ! La voix de la femme qui transmet les informations vous fait croire qu'elle vous rassurer, alors que vous ne représentez qu'un centième de son temps de travail parmis les 99 autres. Heureusement, aucun de mes proches n'avaient eu à subir cette hypocrisie, tout bonnement parce que personne ne m'attendait dans ce fichu hall d'aéroport. Que mon vol est eu plus de trois heures de retard, tout le monde s'en contre-fichait. A part Bylel, peut-être. Mais de toutes façons, je ne lui avais communiqué aucun horaire précis concernant mon retour ... Roulant ma lourde valise, je me promis intérieurement d'apprendre les transplanages longues distances pour éviter d'avoir à reprendre l'avion encore une fois et à supporter cette horrible voix nasillarde.

Alors qu'un taxi m'amenait dans le centre de Londres, je me sentis soudain anxieuse, le visage appuyé contre ma main et le coude posé sur le rebord de la fenêtre de la voiture. Les bâtiments défilaient sous mes yeux, mais seule l'image de Bylel s'imposait à moi. J'étais nerveuse. Plus que je ne l'avais jamais été depuis mon départ. Parlons-en d'ailleurs de ce départ. Cela m'avait coûté, certes, de l'abandonner derrière moi, bien que provisoirement. Pour me préserver d'un au revoir qui m'aurait sûrement fait renoncer à mes projets, j'avais donc laissé un mot sur la table de chevet et m'étais enfuie dans la nuit comme une voleuse. Je m'en étaiss voulue énormément par la suite, regrettant de ne pas l'avoir serré dans mes bras et de ne pas lui avoir expliqué les choses. Mais j'étais partie, ce qui était fait était fait, et je ne pouvais pas revenir en arrière. J'avais donc continué mes recherches tête baissée, en tentant de ne pas culpabiliser trop souvent ... Et puis, il y avait eu cet instant fatidique, où je savais que j'étais sur le point de rentrer. Je lui avais fait parvenir un message ... "De retour samedi prochain, retrouve-moi aux Halles. Tu m'as manqué. H" Très bref. Pas de grandes excuses ou de grandes déclarations. A vrai dire, j'avais extrêmement peur qu'il ne me rejette, suite à mon départ. J'avais même fait des cauchemars, plusieurs fois, où il avait tourné la page et m'avait remplacé. J'osais espérer qu'aujourd'hui, il serait au rendez-vous ... seul.

Les pneus crissèrent et je revins à la réalité. Je l'apercevais. Assis seul à cette terrasse, regardant partout et nul par à la fois. J'ouvris brusquement la porte, ne pouvant plus me contenir, et m'élançai vers lui d'un pas trop rapide pour être naturel. Son corps musclé dont j'avais tant rêvé se leva et me rejoignit. Sans contrôler quoi que se soit, je le serrai dans mes bras et m'enfouit contre sa poitrine, comme j'avais l'habitude de le faire. Cette chaleur et cette force qu'il dégageait me faisait toujours autant d'effet ! Je souriais à m'en arracher la bouche.

    ▬ Je croyais que tu ne reviendrais jamais. Tu aurais pu m’appeler. Ou au moins me prévenir. Dire au revoir
    ▬ Je sais, excusez-moi. J'étais pas assez forte pour résister à des au-re... commençait-je mais je fus interrompit par un cri de rage de Bylel.
    ▬ JE ME SUIS FAIS UN SANG D’ENCRE !

Glacée par sa réaction, je m'écartai légèrement de lui, mon corps raidit et froid comme du marbre. Mécaniquement, je le laissai me guider vers une chaise en murmurant quelques excuses et m'assis. C'était ce que je craignais. Il me repprochait mon départ. La fureur qui avait explosé dans sa voix m'avait glacé le sang, car je savais que je méritais ces accusations. Il avait du passer des semaines à ruminer mon départ et aujourd'hui, je devais payer les pots cassés de mon absence. Je lui avais fait du mal et c'était pire que tout à mes yeux. Pire que mes regrets et mes doutes. Doucement et tendrement, je m'approchais de lui et posai ma main sur la sienne, le tout sans le lâcher des yeux. Je décelai dans son regard un certain malaise que je ne pouvais ignorer. Il ne devait pas savoir comment réagir à mon retour, partagé par le ressentiment qu'il avait du éprouvé ces dernières semaines et des retrouvailles attendues. Je ne pouvais lui en vouloir. Je chuchotai alors pour que lui seul puisse entendre dans l'agitation de la rue :

    ▬ Il fallait que je le fasse ... Mais ne crois pas que cela ait été simple pour moi ! Je pensais à toi chaque jour. A chaque instant mon coeur me rappelait combien il souffrait de la distance qui nous séparait !

Je ne bougeais pas d'un centimètre, n'osant pas me rapprocher plus de lui ou m'asseoir sur ses genoux comme j'étais tentée de le faire. Il semblait y avoir un malaise à dissiper, avant de retrouver nos habitudes de couple. J'en étais consciente. Bylel n'aurait pas apprécier de faire comme si de rien n'était alors que ce n'était pas le cas. Mon homme ne fuyait pas la réalité ! Il ly faisait toujours face avec tout le courage et le coeur qui le caractérisait. Reprenant alors un ton de voix normal, j'ajoutai sans quitter son regard :

    ▬ Je t'aime. Tu le sais, ça !?
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putting holes in happiness ▬ haley Vide
MessageSujet: Re: putting holes in happiness ▬ haley putting holes in happiness ▬ haley EmptySam 6 Nov - 17:50

Elle tenta des excuses, et malgré sa bonne volonté, je ne pus empêcher ce cri inhumain de sortir de ma gorge, et de venir se planter dans le cœur d’Haley ; D’ailleurs, je la vis reculer instantanément, son corps raidi par la surprise, mais trop absorbé par ma colère, je ne m’en rendais compte qu’à moitié, et ne m’en préoccupais même pas plus que ça. Je savais que bien plus tard, je m’en voudrais, comme à chaque fois que mes passions me déchiraient et me rendaient incontrôlable. Ce fut à mon tour de prononcer des excuses, mais cependant bien moins clairement qu’elle, puisqu’elles se résumèrent à un marmonnement incompréhensible, de mèche avec le froncement de sourcil qui déformait mon visage.

Je me demandais, tandis que nous avancions jusqu’à notre table, pourquoi. Pourquoi cette vie, pourquoi étais-je ainsi, un monstre souffrant. J’avais l’horrible sensation de subir ma vie. De ne pas la vivre, mais de la voir défiler, comme un mauvais film dont on souhaite la fin avec impatience. Je posais mes yeux sur Haley. Tentais de déchiffrer ses pensées, ce qui n’étais pas si difficile, au final, car je la connaissais mieux que je n’aurais voulu me l’avouer. Une ride soucieuse barrait son front, et son regard cherchait lui aussi la faille dans le mien. Sa main frôla la mienne, et j’y jetais un coup d’œil éparse.

Elle m’expliqua tout. Je lui en fut reconnaissant, mais toujours concentré sur ses yeux, je ne laissais rien paraître, comme à mon habitude. Je me permettais cependant un sourire léger, détendant ainsi mon visage, pas radicalement, certes, mais effaçant les premières traces de colère. Je serrais ses doigts entre les miens, comme un bien précieux que l’on redoute de perdre, réchauffant les miens à son contact. Je lui désignais d’un œil autoritaire le verre qui se tenait devant elle, et auquel elle n’avait toujours pas touché. Après tout, elle rentrait d’un long voyage – qui avait, malheureusement, encore retardé nos retrouvailles.

Une certaine fébrilité s’empara d’elle et j’en devinais instinctivement la source. Tendue vers moi, avec le désir profond de se rapprocher, elle semblait attendre un signe de ma part. Je tentais de résister contre mon propre désir, évitant cette fois ci tout contact visuel, les yeux rivés sur mon soda qui me semblait, tout à coup, bien intéressant. Cependant, une seule de ses paroles me suffit pour craquer. Un « je t’aime », insignifiant en apparence, fit couler mon cerveau et me fit rendre les armes. Je poussais un soupir faussement exaspéré, et ouvrais les bras vers elle en une invitation. Elle s’assit sur mes genoux ; je posais mon front contre son dos, enivré par ce contact qui m’avait tant manqué, en trois longs mois. Je ne pus empêcher mes mains d’enserrer sa taille. Ce désir tenait presque du besoin vital. Soudain, répondant à sa déclaration, j’assenais, un sourire qu’elle ne put voir aux lèvres. « Tu as intérêt »

Un instant de réflexion. « Je suppose que tu vas tout me raconter de ton expédition, d ans les moindres détails. Sinon je risque de me leurrer sur la nature de tes activités. Et tu sais à quel point je peux être violent et possessif » Je rigolais, à demi joueur. Décidant d’effacer – du moins temporairement – ce différent avec ma moitié, il me fallait maintenant découvrir les détails de ses actions, puisque, à défaut de l’avoir accompagnée, je pouvais commenter son expédition. Je ne me sentais pas beaucoup concerné par ces gardiens, trop occupé à ma vie, sans Haley, trop centré sur ma souffrance, mon malaise. Mais puisque désormais, cette quête la touchait, elle me touchait aussi. J’avais secrètement décidé que ce qui était à Haley, était à moi. Que ce soit bonheur, ou malheur. Ne plus me séparer d’elle était mon crédo, désormais.

Observant qu’elle n’avait toujours pas touché – malgré mes nombreuses inflexions – à sa boisson, je lui murmurais à l’oreille, taquin. « Nom d’un chien, tu vas le boire ce verre ? Je pourrais t’y obliger par la force. Ne me tente pas » Je le serrais un peu plus contre moi, mais après cette phrase, le cœur n’y était pas, malgré l’esprit joueur de ma réplique. Je venais moi-même de me rappeler que je n’étais plus synonyme de force. Il fallait que je me fasse une raison, mais j’avais du mal à me résigner, surement par pure fierté ou par idiotie. Je feignais de n’avoir rien remarqué, et entreprenais de chatouiller l’objet de mon désir. Ce geste puéril sembla totalement dissiper la tension qui régnait, encore un peu, entre nous. J’espérais qu’elle ne remarquerait pas le stress qui nouait ma gorge et mes bras, à l’appel des souvenirs.

Je l’aimais. Plus que tout. Et j’essayais de me convaincre que c’était par peur de ne plus pouvoir la protéger que je me détruisais de l’intérieur. Cet argument aurait été légitime, mais malheureusement, je savais que je me voilais moi-même la face. Bien que la protéger faisait parti de mes priorité – et participait au fait que son excursion surprise m’avait déplu – je n’ignorais pas que la cause première de ma souffrance était l’avarice. Cette avarice démangeant que j’avais toujours eue, et qui me destinait au pouvoir. N’avait-je pas été un des rare à cohabiter avec le spirit en totale harmonie ? A ne pas vouloir m’en débarrasser mais à souhaiter le conserver ? Je me faisais l’effet d’un monstre, à me soucier de moi plutôt que ce ceux qui comptaient vraiment. A ne pas tourner la page alors que le futur m’attendait. A penser, en somme, à autre chose qu’à elle, et à vouloir risquer le pire, malgré elle. Toujours elle, qui me gardait à la surface.
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MessageSujet: Re: putting holes in happiness ▬ haley putting holes in happiness ▬ haley EmptyDim 7 Nov - 0:34

Finalement, ma délivrance arriva par l'invitation de Bylel à m'asseoir tout contre lui et je ne me fis pas prier une seconde de plus. Je ne rêvai que de ça. Lui et Moi. Ensemble. Inséparables. Ma curiosité avait beau avoir des ampleurs rarement égalées, elle ne compensait pas le manque de l'homme que j'aimais passionnément. Nous avions vécu tellement d'épreuves que je ne supportais même plus de m'éloigner de lui. Je sais, je sais : c'est moi avais décidé de partir autour du monde. J'aurais seulement aimé qu'on le fasse ensemble ce voyage. Mais puisque cela n'avait pas été une option, j'avais laissé ma tête me guider vers mon objectif, prétextant pour me rassurer que quelques mois, ce serait vite passé ... Enfin bref, j'étais assise sur ses genoux, je sentais sa tête contre mon dos et je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'étais heureuse, pleinement heureuse. Et rien ne pourrait gâcher ce moment de retrouvaille exquis !

    ▬ Je suppose que tu vas tout me raconter de ton expédition, dans les moindres détails. Sinon je risque de me leurrer sur la nature de tes activités. Et tu sais à quel point je peux être violent et possessif
    ▬ Je ne prendrais pas ce genre de risque ! répondis-je d'un sourire amusé en me tournant vers lui pour lui volet un baiser.

Le moment fut éphémère mais extrêmement ressourçant. Un sourire. Un baiser. Voilà tout ce dont j'avais besoin ! Et une fois encore, j'obtenais tout ceci grâce à Bylel, cet homme désormais indispensable à ma vie. Telle une accro, j'avais besoin de ma dose quotidienne, besoin qui ne faisait que d'augmenter au fur et à mesure. C'est le même principe qu'un gâteau apéritif : on en prend un, on le goûte, on l'adore ... et on ne peut pas s'empêcher de vouloir en manger toujours plus ! Pour Bylel, c'était exactement la même chose ! Je n'étais jamais rassasiée ! Mettant mon appétit de côté quelques instants, je décidai tout de même de répondre à sa demande concernant mes découvertes pendant ces trois mois. Rapidement, je recréai la chronologie de ces évènements dans ma tête. Une fois que les choses furent à peu près clair, je m'appuyai dos contre son torse pour lui permettre d'appuyer sa tête sur mon épaule et ainsi que nos joues se rapprochent. Puis, je commençai mon récit ...

    ▬ J'ai commencé par l'Europe de l'Est. Prague, Moscou, ... tout ça. J'avoue que ça a plus été un bide qu'autre chose. Je ne savais pas trop comment m'y prendre pour contacter les gens qui avaient eu des apparitions, ni quoi leur dire. Je n'ai rien appris d'intéressant. En plus, je perdais beaucoup de temps à me préoccuper de mon logement et de ce genre de choses ... Bref, je cafouillai. Je suis donc partie, direction l'Australie. C'est là que les choses ont commencé à devenir intéressante car je savais désormais quelles bêtises je devais éviter. J'ai pu rencontrer Eileen, une jeune adolescente de 15 ans qui est vraiment très marquée par ce qu'elle a vu. Imagine-toi un peu : ça fait trois mois qu'elle a eu cette apparition, trois mois que ça la réveille chaque nuit et trois mois qu'elle consulte un psychologue à cause de ça, tant elle a besoin d'en parler pour se soulager ! Je t'assure, ce p'tit bout de femme m'a touchée. Ca a été une magnifique rencontre ! D'autant plus qu'elle a pu me raconter en détail ce qu'elle avait vu : il avait l'apparence d'un homme tout à fait normal, si ce n'est qu'elle n'arrive pas à lire sur son visage un quelquonque sentiment. C'est d'ailleurs ce qui l'a le plus marqué ! Elle rêve encore de ce regard vide ... je t'assure, elle raconte ça d'une manière si poignante et réelle qu'on a l'impression ensuite de l'avoir vécu en même temps qu'elle !

Je m'interrompis alors brusquement, réalisant que j'écoulais un flot de paroles sans fin depuis quelques minutes. De plus, j'y mettais toute la passion qui me caractérisait, et je ne craignais que Bylel y voit un signe comme quoi je n'étais pas aussi bien ici que là-bas. Ce qui était faux ! Mon enthousiasme concernant ce voyage était bien réel, mais jamais rien ne remplacerait la présence de mon homme à mes côtés. J'esquissai alors une grimace gênée que l'on pouvait apparenter à un sourire et me retournai vers Bylel ...

    ▬ Excuse-moi, je parle peut-être trop ...

Je vis alors les yeux de mon amoureux se détourner vers la petite table devant nous, et plus particulièrement sur mon verre de jus de fruits. Joueur, il tenta de m'obliger à le boire sous peine de me voir réduite à le laisser me faire boire telle une fillette de deux ans. Sur mes lèvres se dessinait cette fois un véritable sourire, franc et sincère, et je tendis le bras pour saisir le verre. Poussant le vice jusqu'au bout, j'avalai d'une seule traite son contenu et affichait un air satisfait, très amusée. Je le fixai alors, haussant les épaules comme pour dire "Tu vois, faut pas me mettre au défi !" Puis, je me laissai bercer contre lui. Je ressentais encore au fond de moi la peur d'avoir paru trop ravie lors du début du récit de mes aventures. Je craignais de n'avoir été maladroite sur ce coup-là. J'espèrais donc de tout coeur qu'il comprenne que, bien que se fut une aventure merveilleuse, elle n'arrivait pas à la cheville de nos moments ensembles ! Enfin ... cette expérience avait tout de même été géniale et je m'en voulais de la dénigrer ainsi pour me rassurer au sujet de Bylel. Où était le juste milieu ? Avais-je le droit de vivre des choses extraordinaires sans lui et de l'assumer ? Pourtant, ces prunelles vertes avaient hanté chacune de ses 92 nuits passées loin de lui ! Par Merlin, pourquoi ne m'avait-il pas suivi au bout du monde ??
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