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| The same Blood runs through our Veins [Pv] | |
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| Sujet: The same Blood runs through our Veins [Pv] Jeu 27 Aoû - 9:12 | |
| & © Spring Again&Oops
Tout ça n'aurait jamais du arriver. C'était impossible. Absurde. Le Spirit. Puis cette guerre, qui semblait ne pas avoir de fin. Son amour disparu. Elle allait devenir folle. Tôt ou tard. Elle le sentait. Et cela ne l'effrayait même pas. Ce n'était rien en comparaison de l'immensité de la douleur qu'elle pouvait éprouver. Ce n'était rien. Il lui semblait déjà qu'elle n'était plus la même. En disparaissant, il avait également emporté une partie d'elle. Celle qu'elle aimait. Qui lui manquerait le plus. Elle n'aurait pas cru devoir revivre ce calvaire un jour. Elle s'était même jurée que cela n'arriverait plus. Un être aimé qui disparaissait dans la nature. Sans explication. Il en était de même pour Ricochet. Nulle trace de lui. Était-il mort ou vivant? Que restait-il de lui? Se souvenait-il encore d'elle? Elle ne cessait de se figurer la victoire du Spirit sur l'être aimé dans sa tête, image si cruelle. Et cette incertitude la tuait à petit feu. Peu à peu, elle perdait tout. Elle se moquait à présent de cette guerre qui semblait pour elle ne plus avoir d'importance, ou du moins être passée au second plan. Elle prenait des risques inconsidérés pour le retrouver, à la limite du suicide, trouver ce qui le ramènerait à elle. Mais peut-être, au fond, était-ce ce qu'elle cherchait. Mettre fin à son calvaire. Car même si elle refusait catégoriquement d'envisager cette possibilité, il n'était pas exclu que ses recherches soient vaines. Qu'il ait déjà disparu, réduit à néant, et qu'elle reste jusqu'à la fin de sa vie dans la solitude. Le monde était vaste. Il aurait pu être n'importe où. Et jusqu'ici, toutes les pistes qu'elle avait suivi pour se procurer ce qu'elle recherchait ne l'avait pas menée à grand chose. Et pourtant elle continuait. Frénétiquement, inlassablement. Jusqu'à ce qu'elle réussisse ou qu'elle en crève.
On lui avait indiqué un nom. Celui d'un sorcier, qui semblait connaître davantage de monde que quiconque. Un chasseur de vampires également, qui lui indiquerait où se procurer ce qu'elle cherchait. Cette dernière caractéristique entraina une certaine hésitation de la part d'Imogen à aller le voir. Voire même une répulsion, elle dont les plus proches amis étaient en majorité des vampires. Et sa sœur, sa jumelle à qu'elle n'avait plus vue depuis longtemps. Certes, elle ne prenait pas vraiment part à la guerre. Mais elle condamnait des pratiques telles que la chasse des êtres de la nuit. Et pourtant, elle décida d'aller le voir malgré tout. Malgré ses réticences, malgré le danger de l'endroit où il se trouvait. Si c'était le sacrifice à faire pour retrouver celui qu'elle aimait par dessus-tout, elle le ferait. Elle cherchait depuis bien trop longtemps pour renoncer maintenant. Elle était prête à tout. Même à se rendre dans un bar où elle avait de fortes chances de se faire tuer. En un sens, elle savait qu'elle n'avait déjà plus toute sa raison. Elle l'avait perdue le jour où elle s'était réveillée du coma. Ne la retrouverait que lorsqu'elle le retrouverait, lui.
Scount Grint Village. Sans doute l'endroit le plus sordide qu'elle ait jamais vu. Elle avait mis plus de deux heures pour y parvenir. Difficile de trouver quelqu'un qui acceptait de la conduire jusqu'en cet endroit terrifiant pour la plupart. Alors elle avait dû marcher quelques kilomètres. Elle avait été étonnée lorsqu'on lui avait indiqué cet endroit. Jusqu'à aujourd'hui, elle l'avait toujours cru totalement désert et abandonné. C'était ce dont il avait l'air, de loin. Lugubre. Une véritable ville fantôme. Elle sentait le danger à plein nez. Et pourtant, il était exclu pour elle de reculer. Pas avant d'avoir obtenu les renseignements qu'elle cherchait. Elle songea qu'avant, elle ne se serait même pas aventurée ici. En tout cas, pas seule. Elle n'avait que pour seule défense, un poignard, qui ne lui servirait pourtant pas à grand chose si elle était attaquée par des sorciers. Ou même par un groupe d'humains sans pouvoir. Elle sortit son paquet de cigarettes et son briquet de la poche et entreprit d'en allumer une. Ça ne l'aiderait pas beaucoup non plus à se défendre, mais ce simple geste la détendait, lui donnait une contenance, et surtout, lui permettait de réfléchir plus calmement à la situation. Elle se souvenait du sourire moqueur de celui qui lui avait indiqué l'endroit. De son regard. Il pensait clairement que ce serait pour elle un coupe-gorge. Un être raisonnable s'y serait fié. Elle ne l'était plus. Elle resta immobile une dizaine de minutes devant les portes du village, à fumer sa cigarette. Elle semblait ailleurs, plongée dans ses pensées. Au moment où elle écrasa son mégot de sa semelle, elle sembla comme reprendre conscience de l'endroit où elle était, et surtout, de ce qu'elle était venue y faire. D'un pas lent, mais néanmoins assurée, elle entra dans le village. Et en un instant, ce fut comme si son atmosphère s'était transformée. Pourtant, les rues étaient toujours aussi désertes. L'agitation qui y régnait semblait provenir de l'intérieur des habitations. Le bar. C'était là qu'elle y trouverait peut-être des réponses. Elle l'espérait. Un nouvel échec entrainerait une torture supplémentaire. Encore une. Ajoutée à toutes les autres. Elle n'eut guère de difficulté à le trouver tant Scout Grint Village était petit. Ce fut à ce moment qu'elle entendit un bruit, juste derrière elle. Comme un bruit de pas. Qui littéralement l'hypnotisa. Au point qu'elle se retourna brusquement, faisant voleter ses cheveux couleur d'ébène. Un frisson la parcourut de part en part.
Dernière édition par Imogen Lancaster le Mar 1 Déc - 15:04, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: The same Blood runs through our Veins [Pv] Dim 30 Aoû - 0:20 | |
| ( tu as un don pour trouver de sublimes musiques, ma parole ♥ )
J'avais besoin d'air. Simplement besoin de respirer à nouveau, d'y être forcée. Que ce ne soit pas seulement une option facultative qui s'affichait dans le check-list de mon esprit lorsque bon me semblait. J'aurais voulu être contrainte de humer l'oxygène impur, empoisonné, empestant la mort et la haine. Chargé de toutes les souillures de ce monde trop abusif et injuste; juste être dans l'obligation d'inhaler afin de sauvegarder mon existence ici bas. J'aurais vraiment voulu. Cela m'aurait changé de ses pitoyables pulsations superficielles que je sentais quelque fois battre au creux de mon pouce, sous ma gorge. Du changement. J'en voulais tant. Cependant il eut été ingrat d'en demander en deçà du contexte actuel. Et puis tout avait tellement changé, dans un sens. Plus personne n'étudiait, bien que j'eus toujours pensé que la scolarité me fut strictement inutile et que la seule discipline qui soit susceptible de captiver le peu d'intérêt qui subsistait encore sous mon teint de craie soit le sport du crime. Je devinais aisément que je me serais révélée être une élève excellente; Charlotte avait pu en juger par elle même après ma transformation. J'étais fabuleusement douée pour tuer, cela était comme un talent tapi au plus profond de la petite Eden. L'humaine. La pauvre créature. La défunte Eden, trop torturée, trop faible. Cette Eden n'était plus, elle était morte sous les crocs d'une vampire le soir où dans le renfoncement d'une forêt je disais adieu à la vie. Ce soir où je saluai la mort, un large sourire tordant ma bouche et découvrant mes canines étincelantes. Ah, comme j'étais forte aujourd'hui ! J'étais destructrice, sanguinaire, ma soif était insatiable et je pouvais me nourrir jusqu'à en perdre le souffle. Ce qui tombait bien, car je n'en avais plus. Alors je devais surement être une créature abominablement compétente dans le domaine du meurtre, de la chasse. Un être façonné par Satan lui même, y rassemblant toute la cruauté et la sauvagerie jamais crée dans ce misérable monde qu'était la Terre. Ils étaient tous petits, tous faibles. Tellement chétifs et frêles qu'on aurait dit qu'ils me tendaient tous leurs gorges pour que je puisse gouter à leur nectar pourpre. Et j'en avais tellement envie. J'en crevais d'envie, chaque jour, un peu plus. Je désirais cette chère hémoglobine davantage que tout air, aussi pur eut-il été. Peut être est-ce ceci qui fait de moi un vampire ? Une nouvelle Eden. Une Eden parfaitement féroce et barbare; animale. Je n'étais plus une humaine, et j'avais de loin dépassé le stade de vampire; j'étais devenue un animal.
Mes mains éventrèrent la terre en même temps que mon odorat se mit en éveil. Je fléchis mes jambes et me retrouvai en un fraction de seconde en position d'attaque. Le lait de mes lèvres s'étira et dévoila pleinement la clarté éblouissante de mes crocs acérés, semblable à des poignards miniatures. Néanmoins plus tranchants, plus pénétrants et plus véloces que n'importe quelle lame sur ce monde. Lorsqu'un grognement s'échappa de mon gosier, mes joues se creusèrent un peu plus que d'origine et j'eus l'air atroce. On aurait certainement parié sur une malade atteinte de la grippe aviaire ou encore de la rage. D'autres, plus malin aurait parié sur un spectre, ou une simple illusion. Mais qui aurait pensé à une morte, mais sachant mouvoir encore ses bras ainsi que sa conscience ? Qui aurait cru que cette magnifique blonde était un vampire ? Certainement tout le monde aujourd'hui, et c'était tellement ennuyant. Abominablement barbant, emmerdant à en mourir, si je puis me permettre l'expression. Tout le jeu, tout l'amusement de cette vie avait été gâché. Mais bon, il restait encore quelques humains assez effrayés par le mythe de notre existence pour satisfaire mon sadisme. Mes ongles se creusèrent un peu plus dans la boue et mes narines s'élargirent. Il y avait quelque chose, je le sentais. Mais qu'était-ce donc ? Mon odorat ne parvenait encore à le capturer mais mon instinct me dit que c'était tout prêt. Et tout à coup, l'effluve pénétra dans mon nez et je l'aspirai avec délice jouissant de chaque millième de seconde pendant qu'elle parcourait mes cavités nasales. Cette fragrance était extraordinairement exquise. Derechef, je la scrutai dans l'air malsain, avide de meurtre. Dans cette position des plus bestiales je suivis l'arôme et le chemin qu'il avait tracé avant d'arriver jusqu'à moi. Mes sens se mirent alors tous en éveil, prêt à déjeuner. J'avais faim, j'avais toujours faim. Même si je m'étais nourri hier matin, j'étais affamée en ce début d'après midi. Le fumet me guida jusqu'à un endroit où je trainai souvent toute la lassitude de mon être; Scount Grint Village. Un vrai petit village fantôme, tout droit sorti des films américains. Cette partie allait m'amuser, j'en avais l'impression. Rien de tel qu'une petite course d'épouvante autour de ma proie, un encerclement, une petite entrée fracassante en bonus et bang bang; je me régalerai. Seulement au fur et à mesure que je me rapprochai, je sentais le parfum se faire de plus en plus concentré, de plus en plus captivant. Aussi, sans que je m'en rende compte, mon allure tripla d'un coup et la seconde qui suivit je me retrouvai en plein coeur du village.
L'odeur était si forte que j'avais l'impression d'avoir le cou de mon gibier sous le nez. C'était du pur, de l'élixir de sang à présent. Jamais je n'avais senti effluve aussi puissante. Et bien que c'était une sensation délicieuse, cela me bouleversa grandement. Allais-je être capable de m'amuser avec ma victime ? Saurais-je tenir jusque là ? Aurais-je assez de contrôler sur moi même pour interrompre ma course fulgurante ? Préférerais-je la distraction à l'appétit, ferais-je preuve de tel incompétence ? Oui. Je préférais de loin la lâcheté. Et maintenant que le profil du repas se dessinait devant mes yeux cramoisis, ma course se fit tellement rapide que mon pas rasait le sol. Comme à mon habitude, silencieuse et futile je me trouvai à quelques centimètres du corps d'où le formidable arôme émanait. Mes canines fendirent mes lèvres minces et, pour apprécier au minimum cette chasse, je permis à mon œil de contempler la nourriture. Et soudainement, ce fut comme si l'on me fouetta le visage. Je sentis ma peau d'albâtre lacérée sous la douleur que je connaissais bien trop rarement. Au rappel de celle-ci, je me rendis compte qu'elle ne m'avait pas manqué. Et ce ne fut pas tout, dans ma chair, toutes les particules atomiques se mirent en ébullition et j'eus l'impression que mon sang bouillonnait dans mes veines. C'était horrible. Je venais de me voir dans un miroir, bien que ce ne fut que de dos, et que ce reflet continuait à marcher devant moi pendant que, sous le choc je m'étais stoppée net. Cette chevelure m'appartenait, elle était à moi. Je jure, que c'était mes cheveux que je voyais ici, mais sous la couleur de l'ébène. Les oreilles décollées de la tête étaient miennes ! Et ces épaules ! Ces épaules légèrement courbées vers l'avant, mais droites ... c'était à moi ! Quant à cette silhouette, amaigrie, chétive et rachitique, c'était du moi, simplement du moi ! J'étais en train de me voir dans une glace, tout bonnement. Seulement, ce reflet là continuait sa route, ignorant ma présence tandis que j'étais là, bouche bée, la faim boycottée. Mais à ce moment là, je ne me rendais pas encore compte. Je ne mesurais pas encore ce que j'étais, et à quel point j'étais différente de ce portrait. Combien je n'étais plus cette Eden là, la Eden vivante. Comme j'étais une vampire, comme j'étais devenue parfaite physiquement. Comme tout ces caractéristiques ne me siégeaient plus.
Dés lors, je compris le pourquoi de tant d'appétit. Ainsi, nous étions finalement amenées à nous revoir. Le destin avait décidé de me châtier une fois de plus, insatisfait du mal dans lequel il m'avait déjà plongé. Il avait fallu que je recroise Imogen, celle qui était jadis ma sœur jumelle. Car aujourd'hui, je devais me l'avouer, nous n'avions plus rien en commun. J'étais belle comme une déesse et elle était banale, ce que je lui enviai tant. Je n'avais plus de famille, car j'étais morte. Elle n'était plus ma sœur, et encore moins ma jumelle. Sans que je n'ai à l'en contraindre, la soif qui me carbonisait la gorge s'éteignit aussitôt. Et je m'interrogeai alors sur l'objet de la visite d'Imogen dans un endroit aussi désert, et par les temps qui court, aussi mal famé. A savoir, de créatures semblable à moi même; ou pire. Tapie dans une ombre fraiche, frôlant à peine le sol je suivis la jeune femme aux cheveux de jais. Cette couleur vint heurter mon esprit en un millier de flashback sur la vie d'Eden, fillette. Mais, effrayée -pour la première fois depuis longtemps, je la rejetai au fin fond des sinuosités de ma tête. Et tout à coup, elle changea de direction et s'approcha d'un bar. Il ne me fallu qu'une fraction de seconde afin d'analyser la situation. Mon ouïe surdéveloppée perçu les battements de plusieurs cœurs dans le pub, mais très vite s'intéressa Au coeur. Celui ci battait irrégulièrement, et sa respiration était saccadé de hoquets. Ce coeur était angoissé à l'attente de quelque chose. Je ne su contrôler ni mon corps, ni ma volonté à ce moment là, quoi qu'il en soit je surgi de l'ombre et, la seconde qui suivit, Imogen était plaquée sur le sol par mes bras trop puissants. J'imagine que cet assaut se révéla inutile, mais dans mon statut de vampire j'avais perdu la notion de limites et d'exagération. Tout ce que je faisais se pliait à mes envies et non pas à des règles, aussi j'accorde que celle que naguère j'appelais ma soeur devait souffrir sous l'effet de mes biceps. Après plus d'une minute de considération, pendant laquelle je fus stupéfaite par le chocolat de ses yeux -qui fut mien, il y a un temps, je relâchai mon étreinte et la laisser enfin respirer. Me relevai et ne prenant pas même la peine d'épousseter la robe noire que je portais; je tournai le dos et lui offrit comme seul interlocuteur; mes épaules. Ma réplique se fit nette, claire et audible.
« Tu dois certainement avoir perdu ta rationalité d'humaine, petite. Rebrousse chemin immédiatement. » |
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| Sujet: Re: The same Blood runs through our Veins [Pv] Jeu 3 Sep - 8:36 | |
| La torture était à son comble. Depuis deux ans seule une unique personne était l'objet de ses pensées. Elle ne prenait plus le temps de faire une pause. De réfléchir, faire un bilan de son existence. La vérité était que cela lui faisait peur. S'apercevoir que sa vie ne correspondait en rien à ce qu'elle avait pu imaginer. Mais, parfois, elle tombait soudainement sur son propre reflet dans le miroir. Et à chaque fois, elle avait l'impression d'y voir une étrangère. Amaigrie, plus pâle que jamais. Sa sombre chevelure contrastait avec la blancheur de sa peau, lui donnant l'apparence d'un fantôme. Ses yeux verts n'en paraissaient que plus grands, et brillant d'une lueur presque folle. Elle ne s'était jamais trouvée belle. Jamais vraiment. C'était quelque chose qui, au fond, ne l'avait pas dérangée. Elle ne pourrait rien y changer. Et pourtant, le fait de paraître si différente aujourd'hui lui laissait un goût amer dans la bouche, et une boule au ventre. Qu'était-elle devenue? Restait-il encore un peu de l'ancienne Imogen en elle? Ou tout cela était-il parti au même titre que celui qu'elle aimait tant? Elle était incapable de le déterminer. Mais elle savait que si elle y réfléchissait, elle ne pourrait dès lors cesser d'y penser. Elle deviendrait folle. Complètement folle. Du moins, si elle ne l'était pas déjà. Elle n'était pas forte. Bien moins que ce qu'elle tentait de montrer. Elle n'était qu'une simple humaine. Rongée par le doute, détruite par la douleur. On lui avait tout pris, tout arraché. La seule chose dont elle était encore capable, était de se raccrocher à ce minuscule et infime espoir, même si elle devait y laisser la vie. Elle ne pourrait trouver la paix. Pas tant qu'elle resterait dans le brouillard. Il lui fallait des réponses. Et peu importait le prix. On la poussait à renoncer. Elle en était incapable. Elle ne savait que trop bien que tout ceci la dépassait complètement. Elle allait trop loin. Elle le voyait ce soir, alors qu'elle entrait dans un lieu qui respirait la mort. Elle avait beau ne pas être un vampire, elle ne serait sans doute pas la bienvenue. Mais elle était prête. L'endroit était sombre, lugubre. Une ville fantôme. Le silence y était presque pesant, uniquement rompu par le bruissement du vent dans les arbres, et les bruits étouffés des conversations que les habitants entretenaient. Parfois un cri, un bris de vaisselle se laissait entendre. Elle devinait sans peine ce qui agitait leurs paroles. Les vampires, encore et toujours.
Elle n'aurait jamais imaginé la retrouver dans un tel endroit. Et pourtant, avant même de l'apercevoir, elle l'avait reconnue. Un nom, un nom s'était échappé de ses lèvres, presque un murmure. Eden... Ce nom qui autrefois était synonyme de famille. Elle était sa sœur, sa jumelle. Elles étaient supposées être liées par quelque chose d'indéfinissable et de fort. Mais aujourd'hui, qu'en restait-il? Elle put enfin l'observer, durant quelques secondes. D'une beauté à en couper le souffle. Ses cheveux couleur d'or illuminaient son visage. C'était bien elle, et pourtant aujourd'hui, elle semblait si différente. Plus rien ne les reliait. Une vivante. Une morte. Plus aucun point commun, mis à part les traits de leurs visages. Elle avait toujours cru que malgré tout, quelque chose les réunissait. Elle se rendait à présent compte du fossé qui s'était creusé entre elles. Eden ne vieillirait jamais. Elle ne connaitrait pas l'avancée à travers les âges, et vers la mort. Elle ignorerait les joies et les souffrances de la vie humaine. Et pour cette unique dernière chose, Imogen l'enviait. Elle avait vingt-et-un ans, et déjà, le fossé se creusait. Elle ne la connaissait plus à présent, cette jeune vampire avec qui, enfant, elle partageait bien plus qu'un visage. Tout avait changé. La rupture semblait avoir été définitive le jour où Eden avait été transformée. Elle ignorait encore comment tout cela avait bien pu se produire. Et le regrettait. Oui, elle regrettait la manière dont avait pourri leur relation. Elle savait qu'elle en était en grande partie responsable. Mais il était trop tard. Et la jeune humaine avait déjà bien lourd à porter sur les épaules. Quelques secondes. Quelques secondes avant qu'elle ne se trouve projetée au sol, sans pouvoir seulement riposter. Ce qui aurait été vain. La force de la jeune vampire n'était plus à prouver. Elle s'étonna même d'un tel usage de ces forces, alors que visiblement la jeune humaine serait bien incapable de se défendre contre elle dans le cas d'une confrontation physique. Elle la relâcha, tout aussi soudainement, et sans l'ombre d'une explication. Imogen ne chercha pas à cacher à quel point ce comportement changeant la déstabilisait. Elle frotta d'un geste machinal les endroits de son corps qui avaient subis les assauts de cette créature aux cheveux d'or, comme pour en faire disparaître la douleur.
- Tu dois certainement avoir perdu ta rationalité d'humaine, petite. Rebrousse chemin immédiatement. Un ton froid, si distant. Rien qui ne puisse laisser à penser qu'elles étaient bien plus que des connaissances l'une pour l'autre. Non, elle agissait comme s'il s'était agi d'une vulgaire étrangère. Et, en un sens, c'était peut-être le cas. Elle ne savait plus. Elle se sentait perdue. Les deux Eden, l'humaine et la vampire, ne cessaient de se mêler sous ses yeux, à tel point qu'elle ne parvenait plus à les dissocier, à déterminer laquelle exactement se trouvait devant elle. Ce fut alors qu'elle se rappela l'endroit où toutes deux se tenaient. Elle se rappela les chasseurs de vampire qui, à ce qu'on lui avait raconté, se réfugiaient en masse ici. Et, quelque part, au plus profond d'elle même, elle considérait encore Eden comme sa sœur. L'aimait. Lui en voulait. Regrettait et désirait son pardon.
- J'ai certaines choses à régler ici. Cet endroit grouille de chasseurs de vampires. Tu dois partir avant qu'ils ne te voient. Elle ne voulait pas la perdre. Mais elle devait rester. Savoir, et trouver ce qui le sauverait. Il n'y avait plus que cela qui comptait à présent. À quoi bon tout le reste? Il était très probable qu'elle ne serait pas davantage épargnée. Cela ne lui importait que peu. Elle ne l'écouterait pas. Ne fuirait pas devant ce qui l'attendait très probablement. Elle se détourna de celle qu'elle avait autrefois appelée sa sœur, afin de pouvoir gagner le bar, atteindre son but.
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| Sujet: Re: The same Blood runs through our Veins [Pv] | |
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