Le jour le plus froid de l'année et un couple se promenait tranquillement dans les allées et autres rues russes, comme deux bien heureux. Cela faisait tellement de bien de s'échapper du manoir et de son ambiance pour le moins vampirique. Il adorait les vampires –surtout sa meilleure amie; mais prendre l'air lui apportait une certaine forme de serennité. La présence d'Elizabeth y était également pour beaucoup dans la mesure où ils s'amusaient comme des fous à jouer les touristes. En tant que sang pur, Ricochet ne se mêlait pas vraiment aux moldus même si desormais, tous étaient au courant de l'existence de la magie. Une sorte de réserve propre à son éducation. Malgré l'ouverture d'esprit de sa mère, son père lui avait inculqué un certaine blasement vis à vis des humains sans pouvoir. Emmitouflés dans d'épais manteau, notre couple –d'amis; marchaient main dans la main pour ne pas se perdre. Une vieille habitude qu'ils avaient conservés quand ils se trouvaient seuls, loin de l'école. Un petit moment tendre et complice qu'ils affectionnaient beaucoup. Du moins, c'était la pensée de Ricochet alias rico, ricoré, ricolas et.. euhm de nous égarrons pas. Les deux sorciers se baladaient donc sur le pont, avec le Kremlin bien en vue. Une véritable visite touristique. Ricochet s'amusait comme à son habitude, à taquiner la demoiselle, jouant les pervers de temps à autre quand elle se plaignait du froid. Rien ne valait la chaleur humaine pour se réchauffer n'est-ce pas? Et puis, elle avait voulu le tirer de sa bibliothèque pour cette aventure, autant qu'elle en paie le prix et supporte son caractère plus que câlin. La journée se passa donc dans la plus grande bonne humeur. Durant toute la matinée, ils visitèrent les divers monuments russes avant de déjeuner pour un repas traditionnel dans un petit restaurant à la fois intimiste et chaleureux. Le plus marrant avait été d'essayer de passer commande. Ni l'un ni l'autre ne parlant le russe, ce qui leur avait valu quelques surprises gastronomiques. Au moins, ils avaient bien rit durant tout le repas. Depuis l'Inde, Ricochet n'avait plus abordé le sujet de leurs sentiments ni même leur rupture. Il se contentait de prendre ce qu'Elizabeth consentait à lui donner et inversement. Un statut quo qui lui convenait à merveille.

Puis dans l'après-midi, ils prirent le temps de visiter le Kremlin avant de déguster un bon gros goûter dans un salon de thé sorcier. Les heures défilaient rapidement pour Ricochet. Il n'avait pas vu le temps passer si bien que lorsqu'il fut l'heure de rentrer, il se trouva décontenancé. Comme il aurait aimé pouvoir rester en compagnie d'Elizabeth et de profiter de cette semi-liberté. "Je crois qu'il est l'heure de rentrer princesse" souffla-t-il dans ses mains alors que le temps se dégradait. Les deux sorciers se regardèrent légèrement inquiet. D'un coup, le ciel était devenu gris, annonciateur d'une tombée de neige. Prenant la décision de transplaner non loin du manoir pour gagner du temps, Eli et Rick se retrouvèrent dans un paysage blanc. Une violente tempête se profilait à l'horizon, renforçant l'inquiétude du topaze. Serrant la main de son amie dans la sienne, ils prirent la décision d'avancer vers l'Est, certain que la demeure n'était pas loin. Or, au bout d'une demi-heure, nulle trace de l'habitation. "J'étais certain que nous étions à côté ! Je reconnais l'arbre tout moche là" fit Rick en pointant l'arbre du doigt qui disparu dans un tourbillon de neige. Là, il le sentait vraiment pas. Le froid les gelait sur place si bien qu'il attira Eli dans ses bras. "Trouvons un refuge ! Sinon, on va crever de froid." Marmonna-t-il à son oreille tout en lui frictionnant les épaules pour la réchauffer. Malheureusement, toutes les portes restèrent fermées face à leurs appels de détresse. La crainte lui rongeait l'âme à mesure que le temps s'écoulait, les laissant frigorifiés. "Tu sais.. Y a bien une façon de se réchauffer princesse" souffla-t-il pour la énième fois sur leurs mains enlacées pour les réchauffer. "Toi, moi, un coin perdu et la chaleur de nos ébats..Et aie" se frotta-t-il l'épaule, en une grimace. "Pourquoi tu me frappes?" s'insurgea-t-il en se marrant tout à la fois. "Je faisais que proposer puce".

Une façon comme une autre de lui faire penser à autre chose. Les deux sorciers optèrent pour l'option de continuer à marcher, histoire de ne pas mourir de froid. Ricochet tentait de la forcer à parler en racontant âneries sur âneries. Il ne fallait surtout pas se laisser gagner par le froid. Il commençait à désespéré quand deux mains se posèrent sur leurs épaules respectives, les faisant se retourner dans un sursaut de crainte. A force d'errer seuls, Ricochet ne s'attendait vraiment pas à trouver une âme vivante dans les parages. Toutefois, à cause de la tempête, il n'arrivait pas à cerner le personnage. Semble-t-il un homme. Aux vues de la carrure et de la hauteur, cela ne pouvait qu'être un homme. Une sensation désagréable naquit chez le sorcier. Quelque chose le dérangeait chez l'inconnu mais ce dernier se contenta dans un anglais approximatif de leur apporter assistance. Rick se tourna vers Elizabeth pour lui demander son avis. Suivaient-ils ce type qu'ils ne connaissaient ni d'Eve ni d'Adam ou alors, poursuivaient-ils leur route, au risque de finir par mourir de froid. "Vous avoir besoin d'aide?" reprit l'inconnu en dardant sur eux, un regard ténébreux et froid. Serrant un peu plus la main d'Elizabeth, Ricochet soupira. "Oui" . Toutefois, dans sa poche, ses doigts se refermèrent sur sa baguette. On est jamais trop prudent.

Voilà une journée comme Ricochet aime tant en passer. Insouciance, sa chère Elizabeth main dans la main avec lui, le sourire aux lèvres, des blagues et attitudes perverses. Bref que du bonheur. Les deux sorciers s’amusèrent de nombreuses heures dans les rues de Moscou avant de visiter le Kremlin. Ricochet était on ne peut plus détendu malgré le froid qui le glaçait jusqu’aux os. On ne peut pas tout avoir dans la vie après tout, alors autant se contenter de ce que l’on voulait bien nous donner. Voilà la philosophie actuelle de notre Topaze qui s’amusait comme un fou à taquiner Eli. Il faut dire que de temps en temps, elle faisait preuve d’une certaine timidité qu’il trouvait adorable. Malheureusement toute bonne chose à une fin et ils durent se rendre à l’évidence. La nuit commençait à tomber et par la même occasion la température aussi –déjà qu’elle était bien basse en ce mois de mars. Nos deux amis prirent donc la décision de rentrer et Rick proposa le transplanage pour gagner du temps. Le hic, c’est qu’arrivés à leur destination, ils ne trouvèrent que de la neige à perte de vue et aucune visibilité ou presque. Ok, ils étaient mal barrés. Pour détendre l’atmosphère, Rick tenta de blaguer mais le cœur n’y était pas vraiment. Lui aussi se posait des questions. Il y avait bel et bien l’arbre tout moche. Malheureusement, ils repassèrent trois fois devant avant de se décréter perdus. Les deux sorciers aperçurent de la lumière au loin. Peut-être le Manoir ou au moins une habitation, histoire de demander son chemin. Ils durent faire face à une nouvelle complication, personne ne désirait leur ouvrir ou leur parler.

Ils reprirent donc leur marche devenue véritablement un moyen de survie. Dans ce froid, il était préférable de ne pas s’éterniser et surtout de ne pas s’endormir. Ricochet serrait à intervalle régulier la main qui se trouvait la sienne. Pour la rassurer, se rassurer en même temps. Puis, d’un coup, une main ferme pesa lourdement sur son épaule et sur celle d’Elizabeth qui lâcha un cri de surprise. Intrigué et méfiant, le Topaze se retourna pour toiser l’étranger. Un russe mais il le discernait que moyennement à cause de la faible luminosité. « Nous sommes perdus. » signala Elizabeth. Ricochet soupira. Cet homme ne lui disait rien qui vaille mais pour l’heure, ils n’avaient point le choix. C’était soi lui, soit une mort des plus lentes et glaciales et entre les deux, il préférait encore l’inconnu car on peut toujours lutter contre lui. « Vous suivre moi ! Abri pour vous chez moi » s’exprima-t-il en retour, toujours avec cet accent russe à couper au couteau. Le sorcier tenta de sourire en hochant lentement la tête avant de se retourner vers son ancienne petite amie pour lui embrasser la joue, profitant de cette promiscuité pour lui glisser à l’oreille : « On a pas le choix puce ! »

En effet, ils se retrouvaient un peu dans une impasse. S’ils restaient dehors, ils risquaient de ne jamais retrouver le Manoir –sans se douter qu’ils étaient à côté enfin bref ; Du coup, cet homme était leur issu de secours en quelque sorte. L’homme les conduisit alors pendant cinq minutes dans la neige et Rick devait avouer qu’il aurait été incapable de retrouver son chemin. Il faisait noir, la neige tourbillonnait autour d’eux, bref, toutes les conditions réunies pour l’empêcher de mémoriser un point de repère. « Entrez » les invita-t-il de sa voix glaciale. Le Topaze s’engouffra dans la maison de l’étranger, soupirant sous la chaleur qui y régnait. Que cela faisait du bien. L’homme leur proposa de se débarrasser de leur manteau et Rick accepta, ôtant le sien avant de s’asseoir sur le canapé indiqué. Tendant la main à Elizabeth, il l’invita à se blottir contre lui –de son autre main, il tient sa baguette, bien cachée au cas où. D’ailleurs, il profita de l’absence du maitre des lieux pour s’adresser à son amie. « Je sais que tu n’es pas ravie d’être là mais on avait pas le choix puce. On serait morts de froid à l’heure qu’il est. Alors, tâchons de reprendre des forces et de savoir si nous sommes loin du Manoir. Je te promets qu’il nous arrivera rien de méchant. Après tout, tu es avec Ricochet Archibald » termina-t-il en bombant le torse pour la faire rire. Au fond, il n’était pas très rassuré lui-même.


HJ ; Désolée c’est naze T_T