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Première rencontre _ PV Satine

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Première rencontre _ PV Satine Vide
MessageSujet: Première rencontre _ PV Satine Première rencontre _ PV Satine EmptyDim 14 Juin - 17:34

    Assise. Assise en tailleurs, les jambes croisées entre elles comme font les enfants. Le dos bien droit comme les enfants de bonne famille que l’ont à forcé à rester assit droit. Sa position était contradictoire. Elle était droite comme un piquet et pourtant croisé ses jambes signe de décontraction. Sunshine n’étudiait pas sa posture, elle se mettait comme elle se sentait à l’aise. Sa position étonné, quand les gens la regardait plus d’une minute, car il y avait sans doute beaucoup plus intéressant qu’une jeune femme assise dans l’herbe à lire. Car oui, Sunshine lisait. Un livre de poche, un ancien livre de poche avec cette couverture faite d’une matière indescriptible où n’était noté que les noms, pas de résumé. Le livre était donc une surprise, une découverte. Les pages étaient jaunis, le temps les avait rongées à certain endroit. Et le livre dégageait une odeur somptueuse : l’odeur de l’ancien. Cette odeur si particulière aux nuances bien nombreuses. Cette odeur née d’années à être resté sans manipulation, sans lecteur donc sans aucune utilité. Sunshine adorait cette odeur et était parfois prête à se mettre le livre sur le nez rien que pour le sentir et ce pendant plusieurs minutes. C’était une de ses odeurs préféré, elle était incapable de dire pourquoi, mais s’était ainsi. Il n’y avait pas que les vieux livres qu’elle sentait il y avait aussi les nouveau ou encore les magazines. Parfois, elle se disait même qu’un bon livre devait avoir une bonne odeur comme si cela était le reflet de sa qualité. Cela pouvait sembler loufoque, étrange, mais c’était Sunshine alors il n’y avait pas à se demander si elle avait un souci psychologique ou pas.

    La jeune femme ne demandait rien à personne et surtout ne dérangeait personne. La place qu’elle occupait été minime, elle avait tout fait pour en prendre le moins possible posant ses affaire sur ses jambes ou bien près d’elles. Elle ne faisait pas de bruit ou presque pas. Et pourtant on vint la déranger. Un jeune homme d’une vingtaine d’années s’était posté devant elle lui cachant le soleil, c’est cette ombre soudaine qui lui fit comprendre la présence de la personne et aussi le fait qu’il se mit parler.

      « Mademoiselle. »


    Sunshine termina sa phrase avant de fermer son livre y laissant un de ses doigts, il est évident qu’elle ne pouvait se permettre de corner la page. Enfin, si elle pouvait le faire puisque ce livre lui appartenait, mais elle ne voulait pas l’abimer. Après avoir prit soin de fermer son livre, elle leva la tête vers le jeune homme et ce dernier lui fit un large sourire. Qu’est-ce qu’il me veut ?!

      « Vous êtes seule ? »

    Belle observation.
      « Oui comme vous pouvez le voir. »
      « Je peux donc m’asseoir ? »
      « Si vous voulez. »


    La jeune femme ne percevait rien d’alarmant dans les paroles de l’inconnu, elle ne voyait pas les sous entendus qu’il voulait faire. Naïve ? Non. Sans doute était-ce son côté réaliste qui était trop fort et c’est ainsi que parfois elle ne voyait pas les nuances ou sous entendus. Bien que de son côte elle pouvait être maitresse de paroles à sous-entendus. C’était surtout quand il s’agissait de sous entendu dragueur comme ce fut le cas.

      « Vous faites quelque chose ce soir ? »

    Eh bien, tu es directe !
      « Je ne suis pas intéressé. »


    Son ton fut plus sec comprenant enfin où voulait en venir le jeune homme, heureusement il avait été plus claire dans ses paroles, car sinon elle n’aurait sans doute pas comprit les avances.

      « Tu ne sais même pas ce que j’allais te proposer. »

      « Quoi que ce soit, je ne suis pas intéressée. »


    Il semblait insistant, tellement que cela allait rapidement énerver la demoiselle. Cette dernière préféra donc se lever et prendre ses affaires. S’en aller était sans doute la meilleure chose à faire, car sinon la situation aurait dérapé et aurait pu très mal finir. Elle marcha quelques secondes, sans vraiment savoir où elle irait et c’est par hasard qu’elle se retrouva à côté de la fontaine. Un petit sourire se dessina sur son visage, cela lui rappelait des souvenirs d’enfance. Quand, avec ses amis, dans la fontaine du village, elles allaient lancer des pierres et parfois même se baigner quitte à se mettre les parents à dos. Remémoration de cours instant puisqu’une personne sembla s’adresser à elle. Une voix féminine. Sunshine tourna alors la tête pour savoir qui s’était, mais surtout par politesse. Pour le moment, la seule chose qu’elle savait, était qu’elle ne connaissait pas cette personne et pourtant cela ne l’empêcha pas de lui sourire.

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Première rencontre _ PV Satine Vide
MessageSujet: Re: Première rencontre _ PV Satine Première rencontre _ PV Satine EmptyLun 15 Juin - 12:55

Le désespoir. C’est tout ce qui prenait l’espace vital de Satine, depuis l’arrivée des jeunes sorciers sur le territoire russe. Eethaniel avait subitement disparu, trop occupé à courir Dieu sait où pour provoquer la colère d’un vampire. Il ne restait plus à la jeune femme qu’espérer qu’aucune des créatures ne répondrait à la provocation. Mais comment espérer qu’un monstre aussi imprévisible résiste à l’envie de mettre en pièces un jeune Sorcier imprudent et, surtout, issu d’une longue lignée de Sang Pur ?
Tandis qu’elle mangeait en silence des céréales ramollies par la quantité de lait qu’elle avait versée dans son bol gris, elle était perdue dans une contemplation rêveuse de la table rugueuse. Du bout de l’ongle, elle grattait une tache qui s’était incrustée entre les fines rayures du bois usé. Elle était assise seule à table, tous les autres élèves étaient déjà partis vaquer à leurs occupations, elle, une fois qu’on lui ôtait son seul but dans la vie, elle était comme amorphe, aucun objectif pour la journée, elle se traînerait du matin au soir, irritable au possible et maugréant après les infortunés qui auraient le malheur de croiser son chemin.
Une fois son maigre petit-déjeuner avalé, elle abandonna la table et quitta la pièce principale pour rejoindre sa chambre. Elle croisa l’un ou l’autre élève Opale ou Topaze mais ne leur prêta aucune attention, les yeux rivés sur le sol sombre. Sa longue cape émeraude frôlait le sol durant toute son ascension et une fois la seule pièce réconfortante atteinte, elle se délesta de l’uniforme aux couleurs de sa maison et le plia soigneusement pour le poser avec une délicatesse typiquement féminine sur le couvre-lit. Elle troqua sa tenue verte pour un manteau épais qu’elle avait acquis lors d’une balade au cœur de la ville. Cette promenade improvisée n’avait eu pour seul but que d’acheter des tenues de circonstances. Elle s’était habituée à la chaleur constante de l’Inde, en arrivant à Moscou, c’est tout juste si elle avait des vêtements pour se protéger du froid glacial qui régnait dans la région. Après un passage en éclaireur, elle avait acheté tout ce dont elle avait besoin et possédait à présent quelques ensembles typiquement russes. De quoi passer inaperçue au milieu de la foule de sorciers.
Une fois vêtue d’une épaisse couche rassurante, elle attrapa sa baguette, son écharpe émeraude – il fallait toujours qu’elle arbore la couleur de la maison, sa fierté – et sortit de la pièce en silence. Elle traversa les couloirs déserts en sens inverse et quitta l’immense demeure. À peine exposé, son visage devint rouge et tout irrité par le froid glacial qui sévissait. Ce n’était pas tant le froid qui était insupportable mais le vent constant qui donnait l’impression qu’une tempête s’apprêtait à envelopper les environs d’un rideau brumeux. Son corps, malgré l’épaisse protection, frissonna et elle croisa les bras sur sa poitrine avant de s’avancer d’un air déterminé.
Satine Blackhart, cadette d’une fameuse lignée de Blackhart, savait pertinemment où elle voulait aller. Où qu’ils aillent, il y avait toujours une fontaine dans les environs. Dans le paysage indien, c’était une source de fraîcheur mais ici ? Que pouvait donc apporter une fontaine à une ville emprisonnée par l’hiver ? Peu lui importait. C’était là qu’elle avait eu pour la dernière fois une réelle conversation avec Eethaniel, lorsqu’ils étaient en Inde, elle se disait qu’en s’y rendant, peut-être qu’un miracle opérerait. Elle ne croyait pas aux miracles, mais en ces temps difficiles, elle avait besoin d’un peu d’espoir, afin de garder la tête froide, afin de ne pas laisser son tempérament bipolaire prendre le dessus, comme cette fois-là. C’était très probablement pour cette raison qu’il s’éloignait d’elle à présent, la laissant seule, désemparée, désespérée.
Parvenue à la fontaine, elle s’installa sur le bord et replia les jambes pour les entourer de ses bras fins, enfouissant son menton entre ses genoux, là où le froid semblait moins paralysant. Elle se balança lentement d’avant en arrière, ignorant les quelques étudiants qui passaient par là et qui devaient se demander quelle folie l’avait prise de venir s’asseoir à un endroit pareil. Elle ferma les yeux pour ignorer leurs regards curieux et se concentra sur autre chose. Mais quoi ? Eethaniel accaparait son esprit, elle était tout simplement incapable de penser à autre chose.

Une voix masculine finit par interrompre le fil de ses pensées et les paupières trop maquillées de la jeune femme s’ouvrirent pour laisser un regard noisette furieux apparaître et toiser le malvenu avec mépris. Il la contempla un instant, réitéra sa question, dans une langue qui était étrangère à Satine et elle attendit qu’il se fatigue. Il resta encore planté là une poignée de minutes puis haussa simplement les épaules avant de s’éloigner. Il devait probablement la prendre pour une dingue, ce qui n’était pas trop loin de la vérité.
Le regard pénétrant de la jeune Sang Pur suivit la silhouette jusqu’à ce qu’elle s’éloigne, probablement pour aller importuner une autre sorcière moins revêche qu’elle. Satine réprima un soupir et desserra son étreinte autour de ses genoux. Elle glissa les mains sous ses cuisses et jeta un regard circulaire. L’ennui s’insinuait déjà dans son esprit. Peut-être qu’elle devrait essayer de croiser Ricochet plus ou moins par hasard, avec lui, elle avait une chance, aussi maigre soit-elle, de ne pas voir le temps passer. Alors, peut-être, l’absence d’Eethaniel se ferait-elle moins ressentir…
Pourquoi cela lui semblait-il si risible d’imaginer une chose pareille ? Même Archibald n’arriverait pas à combler le manque atroce que son frère jumeau créait dans le cœur de la pauvre jeune femme.
Elle renifla, sentant sa faiblesse pour le jeune homme créer un trou dans son cœur froid et solitaire. Elle ne fut sortie de ses pensées que parce qu’une nouvelle personne venait d’entrer dans sa sphère. Le regard sombre de Satine détailla rapidement la jolie blonde qui s’était approchée et elle maugréa entre ses dents :

« Il n’y a donc jamais moyen d’être tranquille dans ce fichu pays ?! »

Elle ne s’adressait à personne en particuliers, c’était plus une réflexion pleine de lassitude qu’un réel reproche. Toutefois, lorsque l’autre lui sourit, elle pensa qu’elle avait soit à nouveau à faire à une personne qui parlait cette langue indéchiffrable pour la jeune Blackhart, soit à quelqu’un qui allait forcément la pousser à bout pour une raison x ou y. Raison pour laquelle elle décocha un regard courroucé à la demoiselle et s’exclama, un peu excédée :

« Il n’y a vraiment pas matière à sourire alors tu ferais mieux de ranger ton sourire Colgate ! Je ne suis vraiment pas d’humeur ! »

Elle serra les mâchoires et croisa ses bras sur son ventre, la mine boudeuse. Satine Blackhart ressemblait à une adolescente capricieuse – ce qui n’était pas tellement éloigné de la vérité – et se contrefichait bien que l’inconnue se fasse une mauvaise image d’elle, les Blackhart étaient réputés pour leur attitude méprisante et peu encline à la politesse.
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Première rencontre _ PV Satine Vide
MessageSujet: Re: Première rencontre _ PV Satine Première rencontre _ PV Satine EmptyMer 17 Juin - 15:59

« C'est drôle, les hommes. Ça vous tape sur les nerfs ou ça veut vous priver de vous énerver. » __ Réjean Ducharme


    La fontaine devant laquelle elle s’était plantée, avait une grande signification pour la jeune femme. Bien qu’il lui fallut un moment avant de se souvenir correctement pourquoi cette fontaine faisait remonter en elle un sentiment de nostalgie fort. Il lui fallut quelques instants, sa réponse ne fut pas exactement celle qu’elle espérait. Sunshine espérait se réchauffer avec un bon souvenir par se froid russe, mais tout ce qu’elle eut c’est un souvenir délaver de son enfance. Pourtant, elle resta persuader d’être rattacher à cette fontaine de manière plus forte.

    Sa réflexion fut coupé par les paroles maugréaient par une demoiselle se trouvant au pied de la fontaine. Sunshine avait adopté un petit sourire, par politesse et uniquement pour cela. Pour elle, sourire était un signe de respect même aux gens qu’elle ne connaissait pas. Sourire était aussi un moyen de ne pas attirer l’attention sur soit, les gens en voyant d’autres personnes sourirent se disent le plus souvent que cette personne va bien. Et c’est exactement cet sensation là que Mademoiselle Oulianov reproduisait et cette technique était tout à fait fantastique.
    Deux possibilités : soit tu lui réponds et tu vas au devant de problème, soit tu l’ignore, mais là aussi cela peut être mal pris. Mais elle n’eut pas le temps de mettre à exécution son choix. Cette jeune femme lui parla sur un ton bien désagréable et quand les paroles vinrent à Sunshine cette dernière ferma les yeux une seconde de plus. Encore deux possibilités : soit tu fonce pour lui rabattre le caquet soit tu t’écrase. Il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour choisir, et évidemment son choix se porta sur la première solution. Bien que sa réponse allait être beaucoup moins virulente qu’elle aurait pu l’être. Mademoiselle Oulianov ne supportait pas que les gens soient aussi agressifs que ce soit envers elle ou autrui sans les connaître, à ses yeux s’étaient une marque de non-respect. De plus, cette jeune femme la tutoya ce qui ne lui sembla pas le meilleur choix. Sunshine avait pour habitude de vouvoyer les gens par politesse et apparemment cette politesse elle ne la partageait pas avec cette femme.

    Sa réponse ne tarda pas à venir et à peine eut-elle prononcé un mot que son accent russe sonna fort. Et elle n’en avait pas honte, elle adorait son pays natal et ne voyait aucunement le besoin de tenter de faire disparaître cet accent. Qui plus ait les gens la comprenait parfaitement.

      « Je ne souris pas pour vous en particulier, je souris par politesse, les gens n’ont pas besoin de voir toute la journée des gens désagréables faisant la tête. Ce n’est pas vous qui êtes visé en particulier par la seconde parti de ma phrase, mais les gens en général. Quant à votre humeur, les gens n’ont pas à s’y plier, vous avez peut-être la possibilité d’avoir se pouvoir à certains endroits, mais ici vous vous trouvez dans un lieu publique. Si vous détestez tant les gens qui vous entoure trouver un autre endroit. A quelques minutes d’ici il y a un petit parc ou vous serez point déranger et il y a même une partie intérieur où il fait chaud. Et surtout, vous trouverez un fabuleux magasin de vêtement en sortant du parc et en prenant sur la gauche, des vêtements chauds, agréable. Sur ce, quand même, bonne journée. »


    À la différence de beaucoup de monde, la jeune femme n’était pas du genre à laisser son visage exprimait ses profonds sentiments. Les sentiments faisant dérogation était la colère, la peur forte et très subite ou encore l’énervement. Et encore, même en ressentant ses sentiments elle parvenait à atténué de manière considérable ces derniers. Seul la colère à outrance pouvait être imprégnait de sa totalité dans ses traits fin. Alors quand Satine lui parla aussi mal, le visage de la jeune Oulianov resta impassible bien que son sourire diminua même disparut pour réapparaître à la fin de son discourt.

    Malgré les paroles de Mademoiselle Blackhart, Sunshine resta où elle était. Cherchant toujours ce que cette fontaine lui rappelait. Car elle avait la conviction profonde de l’avoir déjà vu et même d’y avoir jeté une pièce comme pour lui porter bonheur. Malheureusement cela n’avait pas marché.

    Sunshine persista à chercher le moment où elle avait vu cette fontaine et pour son plus grand énervement elle ne trouva pas. Il lui était inutile de rester là, elle pourrait toujours y réfléchir un peu plus loin et puis elle n’avait pas envi de se faire agresser une fois de plus par cette inconnu. Inconnu, ce mot était sans doute trop fort pour qualifié Satine, car en effet elle l’avait déjà vu. Elles faisaient parti de la même école et s’étaient donc croisées à plusieurs reprises, mais jamais elles ne s’étaient parlés. De toute façon Sunshine ne voyait pas l’utilité d’aller la voir comme la plupart des autres élèves.

    Après être restée postée devant la fontaine, Mademoiselle Oulianov se recula pour ensuite faire un petit tour sur elle-même, balayant de son regard tout le parc. Peut-être y avait-il quelqu’un avec qui elle avait affinité, mais ce ne fut pas le cas. En même temps, ses affinités étaient peut nombreuses ce qui réduisait les chances d’en trouver. C’est donc en solitaire qu’elle marcha quelques instants, cherchant un endroit où s’installer. Ce fut chose plutôt simple puisqu’un banc venait de se libérer. Le couple qui l’avait occupé avait déserté sans doute trop sensible au froid, ils semblaient être des touristes puisque le froid leur avait posé problème. Ils étaient habillés de manière bien faible pour ce froid russe. Mais il n’y avait pas que les touristes qui souffraient du froid, il y avait aussi les élèves. Ces derniers étaient passés du chaud de l’Inde au froid du pays de la neige. Rare étaient ceux qui s’y était habitué. Sunshine n’eut pas vraiment de problème avec cela, ayant vécu en Russie pendant plusieurs années et puis l’endroit où elle avait vécu les températures étaient encore plus basses.

    La demoiselle alla donc s’asseoir sur ce banc, un banc en pierre. Pas très confortable, mais cela était toujours mieux que s’asseoir par terre où la sensation de froid était encore plus intense. Après s’être assise, pas une seconde elle quitta la fontaine des yeux, plissant ses derniers légèrement montrant qu’elle était en pleine réflexion. Elle voulait se souvenir du moment passé près de cette fontaine et elle allait le trouver. De toute façon elle n’était pas du genre à lâcher l’affaire facilement, ce qui pouvait parfois lui poser de gros problème. Mais dans cette situation il y avait que très peu de chances qu’elle s’attire des problèmes si ce n’est peut-être avoir une autre altercation avec Satine. Cette dernière était d’ailleurs sortie de l’esprit de la jeune blonde, aussi vite qu’elle était apparue d’ailleurs. Elle n’allait pas gâcher son temps pour penser à une jeune femme qui ne l’aimait pas.
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Première rencontre _ PV Satine Vide
MessageSujet: Re: Première rencontre _ PV Satine Première rencontre _ PV Satine EmptyDim 21 Juin - 11:48

Deux choses fondamentales caractérisent la cadette des Blackhart : avant tout, et surtout, cachée de tous, il y a cette maladie due à une dégénérescence lente et croissante. La consanguinité qui s’est opérée au sein de la lignée a fait des ravages, plus les générations se succèdent, plus les maladies se font variées et honteuses. Les aînés de Satine sont ainsi les plus touchés ; l’un guidé quotidiennement et en permanence par une paranoïa aiguë qu’il est incapable de contrôler. Il a constamment le sentiment d’être en danger, que les gens lui veulent du mal et qu’ils préparent un plan machiavélique pour l’assassiner. Si les symptômes étaient assez discrets lorsqu’il était adolescent, ils sont devenus intolérables une fois qu’il eut atteint l’âge adulte. Résultat, il vit reclus dans le donjon du manoir familial. Seule sa mère et son père ont accès à cet endroit lugubre où il a élu domicile. Satine ne l’avait plus vu depuis qu’il s’y était réfugié, de nombreuses années plus tôt et, à vrai dire, elle s’en contrefichait pas mal, il n’était qu’un détail dans un large paysage, un brin de paille dans une botte de foin. Quant à l’autre, sa schizophrénie avait forcé ses parents à l’enfermer Dieu sait où dans le Manoir. Il n’apparaissait que pour les dîners familiaux et les Blackhart ne savaient jamais quelle facette ils allaient devoir affronter.
Des dégénérés… tout comme elle. Le sort ne l’avait pas épargnée puisqu’elle subissait un trouble bien handicapant si elle ne parvenait pas à le maîtriser. Sa bipolarité occasionnait bien des désagréments à la jeune femme puisqu’il n’était pas rare qu’elle fasse preuve d’une bonne humeur exagérée pour retomber dans le mutisme et les bouderies, au bout de quelques heures, frisant la dépression. Aux yeux de bien des gens, elle était considérée comme capricieuse et, certes, il y avait beaucoup de cela mais pas entièrement. Si elle se voulait maîtresse d’elle-même, elle devait à tout prix éviter les contrariétés, or, s’il y avait bien quelques choses qu’elle rencontrait quotidiennement, à fréquenter d’autres sorciers, c’était bien cela. Heureusement que son seul remède foulait lui aussi les mêmes couloirs. Un regard suffisait à calmer le tempérament de feu de la demoiselle et, lorsqu’elle se réfugiait dans ses bras, c’était comme si plus rien ne pouvait l’atteindre.
Sauf lui. Il était le seul danger, son poison et son médicament, tous deux en une seule et même personne. Cette même personne qui l’accablait inconsciemment de tout le chagrin du monde, à la fuir de la sorte depuis leur arrivée. Sans son bouclier protecteur, elle se sentait tout simplement fragile et dangereuse mais, surtout, elle se sentait irritable au possible.
Ce qui n’arrangeait rien pour une rencontre imprévue. S’il était clair que Sunshine ne lui avait rien fait, Satine était tellement sur la défensive que son agressivité en était exacerbée, déjà qu’elle n’était pas un cadeau en temps normal.
Une chance pour elle (car, oui, c’était bien une chance qu’elle se retrouve face à quelqu’un qui avait du caractère ; se retrouver face à une mauviette n’aurait fait qu’empirer les choses), Sunshine n’avait pas l’air de se laisser marcher sur les pieds, ce qui la forcerait à se tempérer, pour ne pas s’attirer davantage d’ennuis. Le timbre clair, bien que teinté d’un fort accent russe, s’éleva, ne cherchant même pas à dissimuler la colère ou la vexation engendrée par la remarque de Satine. Et une chose que Satine ne put que remarquer, c’est qu’une fois qu’elle était lancée, elle vidait son sac et ne le faisait pas en mâchant ses mots. Elle se défendit d’une manière que Satine aurait qualifiée de royale tandis qu’elle la contemplait, désabusée, visiblement hébétée par la violence de la réponse.
Si on lui avait dit qu’elle croiserait une personne de cet acabit, il était certain que Satine aurait levé les yeux au ciel ou aurait soupiré, cherchant à afficher une irritation croissante.

« Quant à votre humeur, les gens n’ont pas à s’y plier ! »

Satine fronça les sourcils, interloquée par le vouvoiement imprévu. Jamais il ne lui serait venu à l’esprit de vouvoyer une fille de son âge, d’autant plus si elle était étudiante à Hogwarts. Ce n’était pas là un manque de respect mais juste une logique qui la dépassait. Elle ne vouvoyait que les adultes, parce que c’est comme ça qu’elle avait été élevée, jamais elle ne se serait risquée à vouvoyer quelqu’un qui avait visiblement la même tranche d’âge qu’elle alors, à moins qu’il ne s’agisse d’un professeur à l’allure vraiment très jeune, elle ne comprenait pas cette forme de politesse.
Mais ce n’était pas tout. Voilà que la jolie blonde lui indiquait un endroit tranquille si la compagnie des gens l’ennuyait tant que ça. Et elle lui souhaita une bonne journée.
Tout ce temps, Satine était restée silencieuse, à la dévisager, comme si elle avait un extraterrestre en face d’elle et non une étudiante Emeraude. Toutefois, elle ne put que noter la réapparition du sourire poli et la jeune Blackhart se demanda si l’inconnue ne se fichait pas d’elle.
Elle n’avait jamais été très douée pour décoder le comportement des autres. Contrairement à son jumeau, elle avait un caractère particulièrement associable, si bien que les rares personnes qu’elle avait pu considérer comme « amis », le temps de quelques semaines, s’étaient faites rares puis avaient finalement disparu. Cela n’étonnait guère Satine qui savait pertinemment que c’était elle qui était à l’origine de cette fuite. Elle n’avait aucune envie de changer mais dans un sens, la solitude lui pesait. Particulièrement en ces temps où Eethaniel la tenait volontairement à l’écart pour une raison x ou y. Alors à ce moment-là, elle ne pouvait que subir son destin d’éternelle solitaire.
Sans un mot de plus à son encontre, l’interlocutrice de Satine s’éloigna et alla s’installer sur un banc de pierre, non loin de la fontaine. Elle semblait déjà avoir oublié l’altercation et surtout, la présence de la jeune Blackhart, à l’origine de cet échange houleux. Les yeux chocolat de la demoiselle fixèrent les moindres mouvements de l’inconnue à la chevelure blonde longue et magnifique. Elle admira d’ailleurs un long moment les cheveux dorés, d’un air absent avant de secouer la tête pour revenir sur terre. Elle ne voulait pas se laisser hypnotiser par un physique gracieux et avantageux. Elle était triste et voulait supporter son chagrin dans la solitude totale.
Peut-être que cela inspirerait la pitié à son jumeau… Peut-être qu’il reviendrait, s’il savait dans quel état elle se trouvait, regrettant amèrement ses paroles, en Inde. Quelle chimère d’espérer une telle chose…
Une remise en question s’imposait, ce qui déplaisait fortement à Satine. Pourtant, elle décida de faire un effort, aussi ridicule soit-il. Après tout, c’était déjà bien assez compliqué d’être seule lorsqu’elle était entourée d’élèves d’autres Maisons, elle n’allait pas non plus se mettre à dos les étudiants Emeraudes, si ? Se raclant discrètement la gorge, elle baissa les yeux pour contempler ses bottes puis son regard retourna sur sa première cible pour voir qu’elle semblait plongée dans une profonde réflexion. Reniflant doucement, Satine s’empressa de faire disparaître les vestiges de quelques larmes qui s'étaient malencontreusement échappées et s’exclama, d’une voix encore légèrement tremblante d’avoir faillit pleurer :

« Je suis désolée, okay ? »

Cela devait certainement sonner très faux comme excuse mais la raison était assez simple ; Satine Blackhart ne s’excusait jamais, alors elle était un peu novice en la matière.
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