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| Sujet: Re: Shiver C. Reeves ▬ « Sweet Kiwi » [Finished] Jeu 10 Déc - 2:57 | |
| Elle appuya son index sur le bouton rouge du magnétophone. Clik. La bande se mit à tourner lentement. Elle avait prit sa décision ; elle ferait en sorte d’être la plus précise et complète possible dans son récit. En avant…
« Si j’ai décidé de tenir ce journal audio, c’est pour qu’il reste une preuve de mon existence s’il devait m’arriver quelque chose. Je ne suis pas une Chasseuse, je ne risque donc normalement pas ma vie à chaque instant ; seulement le fait que j’en côtoie un plus que régulièrement joue en ma défaveur. Je me nomme Shiver Casey Reeves, et je suis une humaine. Je travaille comme reporteur freelance, vendant mes articles et mes photos au plus offrant. Ce n’est certes pas ainsi que j’imaginais mon futur, pourtant on s’y fait. Comme est-ce que je pensais être à vingt-trois ans ? (rires) Mariée, déjà, journaliste au New York Times, j’espérais faire des rubriques qui occuperaient toute une page, voire deux, je voulais aussi avoir des chiens. Deux rottweilers pour être exacte : Turner et Enma. C’aurait dû être une vie de rêve, avec une grande maison et un vaste jardin à l’herbe fraîchement coupée. Je sais, c’est stupide. (rires et soupir) Mais cela fait bien des années que j’ai cessé de croire aux contes de fées. »
« Mon existence a commencé il y a de çà vingt-trois ans – en 2070 donc – dans une petite ville des États-Unis, dans le Miwaulkee. Inutile de vous préciser où, vous ne connaîtriez pas de toute manière... Fille unique d'une femme pasteur et d'un garagiste, j'ai reçu une éducation variée et intéressante. D'un côté je sais réparer tout ce qui est mécanique, voire électronique, de l'autre j'en connais plus d'un rayon sur toutes sortes de religions ou de croyances – je tiens d'ailleurs à vous signaler que le chamanisme ou la sorcellerie sont bel et bien considérées comme des croyances, au même titre que le judaïsme ou le culte de Bouddah, tout du moins aux yeux de ma mère. Ce qui ne veut pas dire que je pratique quoi que ce soit, non en fait je suis plutôt athée au grand dam de ma mère. Mais je m'égare. Je ne me souviens pas de tout, néanmoins je peux vous dire que j'étais très malade ; je le suis toujours mais à cette époque j'étais d'une faiblesse accablante. Anémique et sujette à de nombreuses baisses de tensions, je ne quittais mon lit qu'en de rares occasions. Ma scolarité en fut malmenée jusqu'à ce que ma mère décide de s'en occuper elle-même avec mon père, durant leur temps libre. N'allez pas croire que j'étais une enfant sombre et malheureuse, bien au contraire ! Je riais, je jouais comme les autres bambins, si ce n'est plus. J'aimais tout simplement la vie... Mon père m'avait sculpté des figurines d'animaux en bois, je les ai conservés : cheval, aigle, chien, tortue, chat, dauphin... J'en oublie sûrement... (pause) Oui, on peut dire que malgré ma maladie j'ai eu droit à une enfance dorée. J'aurais peut-être aimé avoir un frère ou une sœur pour m'occuper l'esprit et me sentir plus utile, mais ma mère avait décidé que j'allais être son unique rayon de soleil. Je sais désormais qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfants, pour une raison qui m'échappe encore ; n'avais-je été qu'un miracle ? »
« Mon état s'améliora grandement durant mon adolescence. Je fus bientôt en mesure de reprendre mes études dans un lycée, et je m'y attelais sans attendre. C'était pour moi l'occasion de redécouvrir le monde avec des yeux neufs. Je devins rapidement la meilleure de mon établissement et me liait d'amitié avec bon nombre de gens. Je me plais à me dire aujourd'hui encore que c'est parce que j'étais naturellement enjouée, et toujours de bonne humeur malgré quelques jours de faiblesse. C'est ainsi que je rencontrais Michael Williams. Les cheveux bruns en bataille, sexy en diable et pourtant d'un sérieux peu commun, il avait le même âge que moi. Néanmoins, il me paraissait plus âgé auparavant ; était-ce dû à son sérieux ? Quoi qu'il en soit, nous sympathisâmes bien rapidement. Son rire m'enchantait, il était le premier que j'entendais depuis longtemps hormis le mien et celui de mes parents. J'aurais certainement pu tomber follement amoureuse de Mike à cet instant, mais le coup de foudre n'eut pas lieu. J'étais bien trop ignorante de ces choses-là pour les comprendre. Je me sentais bien auprès de lui, autant en sécurité que lorsque j'étais chez moi. Il me donna l'impression d'être enfin normale et je lui en était reconnaissante. Les années passèrent, entre mes études, ma famille et Mike. J'étais heureuse, je n'avais guère besoin de plus. Je visais les études de journalisme, dans un futur pas si lointain. Mais sa venue chamboula tout. Zachary était le grand frère de Michael. Ils s'adoraient, cela se voyait à la façon dont ils se chamaillèrent lorsque nous débarquâmes. Le bal de fin d'année battait son plein, j'allais recevoir mon diplôme, j'étais accompagnée de mon meilleur ami, la vie était d'une beauté sans pareille. Puis, il se tourna vers moi, ses grands yeux d'un vert troublant se fichant dans les miens avec la précision d'une flèche mortelle. Il me sourit avec douceur, et me salua. Je me souviendrais toujours de la première danse que nous avions dansés. Son parfum discret, son costume à la coupe parfaite, sa mâchoire carrée, je... (pause) Nous nous sommes fréquentés durant à peine deux mois avant qu'il ne me demande en mariage. Des roses rouges, des violons, un restaurant français, et sa demande. Je devais être aussi rouge que les fleurs. J'avais bien évidemment accepté. Je l'aimais. D'un amour que je pensais pur et passionnel. Zach me jurait fidélité, amour et félicité tandis que j'imaginais le futur à ses côtés. Ses études de médecine lui promettait un avenir brillant dans la chirurgie. Oui, tout était parfait, et avait un goût d'éternité. J'allais être pleinement heureuse auprès de l'homme de mes rêves. »
« Seulement on ne peut toujours avoir de la chance, je l'ai appris à mes dépends. Zach étudiait de plus en plus tard, il révisait ses innombrables thèses de médecine en vue de passer quelques examens assez importants et son sérieux l'emportait régulièrement lorsque je lui demandais de choisir entre passer une nuit avec moi, et apprendre des leçons insipides. Néanmoins nous nous aimions toujours autant... Ne nous avions-nous pas juré un amour éternel ? Certes, la cérémonie était pour l'été et nous étions encore en plein hiver mais quand même. J'étais aussi très occupée ; à défaut de trouver tout de suite du travail au New York Times comme je l'espérais, je continuais mes études de journalisme par courrier et commençais à vendre quelques articles en bonne reporter freelance. Michael passait souvent nous voir. Il me divertissait lorsque son frère, trop sérieux, s'enfermait dans son bureau pour réviser. J'étais ravie de constater que le fait que je me marie avec son aîné ne le dérange pas. Un soir, il vint frapper à notre porte pour m'inviter à sortir avec des amis. Je n'aimais pas laisser Zachary seul. Durant dix bonnes minutes, les deux Williams tentèrent de me convaincre. Puis, je cédais. Ce fut une excellente soirée, comme toujours. Mike insista pour me raccompagner, car il était bien tard cette nuit-là, mais je refusais en lui montrant une blonde plantureuse qui le couvait d'un regard enflammé. Je me souviens de l'air inquiet qui voila ses prunelles, et de la façon dont il hocha la tête avant de tourner des talons. J'aurais dû accepter. La maison était plongée dans l'obscurité. Mon manteau déposé dans l'entrée, je cherchais mon futur époux dans toutes les pièces. La dernière qui me vint à l'esprit fut curieusement celle où j'avais plus de chance de l'y trouver : le bureau. Ce dernier était allumé, et des papiers éparpillés semblaient y pousser comme du chiendent. Je ne comprenais pas ce qui avait bien pu se passer. Tendant la main pour attraper une des feuilles, j'avisais alors quelque chose qui me glaça le sang. Un éclat vermeil brillait grâce à la lumière. Je me souviens avoir fléchis des genoux, et frôlé du bout des doigts cette tâche sombre sur la moquette. C'était bel et bien du sang. J'avais alors prononcé son prénom, d'une voix forte mais cependant peu assurée. J'avais tout à coup peur, une peur sans nom dont j'ignorais l'origine. Après tout, il s'était peut-être coupé le doigt ou... ? Ce n'est lorsque j'allumai la lumière du salon que je compris. Une importante flaque de sang près des baies vitrées. Le seul vestige de Zachary. Il avait disparu. Et je ne me souviens de rien après ça. »
« Je n'ai pas oublié Zachary, je pense que même si je le voulais – ce qui n'est pas le cas – je ne le pourrais pas. Parfois, un rêve revient me hanter, celui de cette nuit terrible où il disparu. Michael fut le premier au courant, et bien que l'envie le démangeait de partir à la recherche de son frère il s'en était abstenu. Pour moi. Je lui avais demandé de laisser faire les autorités, parce que je ne supportais pas de le savoir lui aussi en danger. Jamais ils ne retrouvèrent l'aîné des Williams. Et bientôt, le mot 'vampires' fut sur toutes les lèvres. Je n'avais guère pensé au Spirit ou aux Vampires durant toute ma vie, je le jure. Dans cette petite bourgade perdue, au fin fond du Miwaulkee, les nouvelles parvenaient lentement mais sûrement. Et nous n'avions jamais eu affaire à l'un ou l'autre durant toutes ces années... Ou peut-être que si, sans le savoir. Mike fit des recherches, abandonnant son boulot de flic qu'il venait tout juste d'obtenir haut-la-main, et me fit part de son désir. Il savait que c'était l'œuvre d'un Éternel, que son frère ne se serait jamais enfui ainsi, et il avait décidé de devenir un Hunter. Un Chasseur de Vampires. Je ne pouvais pas l'en empêcher, il était dans son droit. Néanmoins après avoir passé la moitié de la nuit à l'écouter m'expliquer à quel point il détestait les buveurs de sang, je décidais de l'accompagner. Qui serait là pour veiller sur lui maintenant que son aîné avait disparu ? Et je ne pouvais décemment pas le laisser partir sans rien dire. Aujourd'hui nous sommes le Vendredi 11 Décembre 2093, et je me trouve à Londres en compagnie de Michael. Cela fait pratiquement trois ans qu'il chasse en permanence. Je m'occupe de ramener de l'argent, même si nous n'en manquons pas grâce à la fortune de la famille Williams et aux économies que j'avais faites pour le mariage. Alors, non, je n'ai pas oublié Zach, mais j'ai continué à vivre. Je suis sortie avec d'autres hommes, j'ai visité de nouvelles villes à chaque fois que l'on devait déménager pour rester au cœur de l'action, et je me dis que Zachary aurait aimé me voir ainsi, aussi vive et enjouée que dans le temps. J'ai réappris à rire, grâce à la présence de Michael, grâce à mon entourage sans cesse changeant. Peut-être me ferais-je de nouveaux amis ici, ou bien je ne ferais qu'ajouter des ennemis à la liste déjà longue que tiens mon colocataire. Il est si impétueux ! (rires) J'ai l'impression que tous ces évènements nous ont rapprochés... Comme si malgré tout, nos cœurs continuaient à éprouver des sentiments. Si j'aime Michael ? Voilà une question trop compliquée pour ce soir. Il se fait tard, et j'aimerais dormir. En plus, j'entends ses clefs tinter près de la porte d'entrée. Je me sens bien près de lui, encore plus qu'avant, voilà tout. Je m'appelle Shiver Casey Reeves, et je suis une humaine. Pour le moment. »
La bande s'arrêta brusquement de tourner, en même temps que la porte d'entrée s'ouvrit. Le jeune homme leva des yeux interrogatifs vers elle, ce à quoi elle se contenta de répondre d'un bref haussement d'épaules. Elle attrapa le magnétophone, le glissa dans sa poche, et se redressa pour préparer le dîner. Elle mourrait de faim.
Dernière édition par Shiver C. Reeves le Ven 11 Déc - 15:36, édité 14 fois |
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| Sujet: Re: Shiver C. Reeves ▬ « Sweet Kiwi » [Finished] Jeu 10 Déc - 16:23 | |
| ... Han, malheur à toi, ST Tu oses ne pas me reconnaître ... ?
Dire que Lolote me reconnaît pratiquement partout elle... Enfin, me reconnaissait. xD
Mais merci quand même, au fait |
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Charlotte Leonhart BLOODY GIRL † Would you Die for me ?
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A NEW BEGINNING ♦ Age du personnage: 432 ans - 18 d'apparence ♦ Nouvelle vie:
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