Just a little drop | Eethaniel

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Olympes se plaqua doucement contre le mur frais. De la vapeur l’enveloppait délicatement, tandis qu’une délicieuse odeur de savon se répandait dans l’air, l’aidant à reprendre ses esprits. Ses doigts blancs caressèrent doucement la faïence blanche du mur. La demoiselle ne savait que trop bien où elle était, mais la question n’était pas là. Comment était-elle arrivée là ..? Elle posa son regard sur tout ce qui l’entourait, n’y découvrant personne, il n’y avait guère qu’une pile de vêtements posées près d’une cabine de douche. De l’eau coulait, depuis combien de temps ? Elle n’en savait rien, et s’en contrefichait un peu pour être honnête. Elle avança de son petit pas léger vers la pile de vêtements, ne comprenant pas l’émotion qui prenait doucement possession de son être. Une sensation qu’elle n’avait pas connue depuis bien longtemps s’insinua doucement en elle, tel le serpent dans le jardin d’Eden. Comment se pouvait-il qu’elle ait soif ? Certes, elle devait aller reprendre son traitement rapidement, mais tout de même... Mais il y avait cette odeur. A chaque pas celle-ci se faisait plus forte.
Ses genoux se fléchirent doucement, sa chevelure brune glissant doucement pour dissimuler son visage de porcelaine. D’un geste lent, elle caressa les bout de tissus, qui malgré leur nature, semblaient si délicieux. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres fines et pâles. Juste un tout petit peu, cette personne ne ressentirait rien, elle serait douce, si douce...
Elle resta ainsi quelques instants, respirant avidement chaque inspiration qu’elle pouvait capturer. Comment se faisait-il qu’elle n’ait pas remarqué cette odeur auparavant ? Sa main se posa doucement sur la porte de la cabine de douche, puis l’autre vînt la rejoindre. Se redressant doucement, ses paumes restèrent ainsi, comme si cela la rapprochait du nectar qui la faisait languir. Olympes posa sa joue contre la porte et ferma les yeux. Ayant l’impression de n’avoir jamais été aussi en paix avec elle-même depuis des décennies. Elle ne pouvait pas tourner les talons et partir, non, elle ne serait jamais en paix avant d’avoir de l’avoir gouté. Et elle ferait tout, si cette personne, un homme de toute évidence, la laisser la gouter. Tout, absolument tout. Et s’il refusait, elle le lui prendrait de force. Mais aurait-elle la patience de jouer avec lui ? Elle n’avait pas seulement soif, il y avait autre chose. Le liquide épais qui courait dans ces veines jeunes et fortes l’appelait. Et elle ne pouvait résister à cet appel. Elle n’aurait pas été surprise en apprenant qu’il souhaiterait se faire mordre. C’était comme tout l’être qu’était ce jeune homme irradiait de ce désir, appelant le prédateur qu’elle était a lui. Et elle n’allait pas se dérober.
D’un léger geste du pied, elle expédia les vêtements de l’occupant de la douche dans un coin de la pièce. Il serait dommage de marcher dessus. Sa main glissa doucement vers la poignée, caressant la paroi comme elle aurait caressée sa proie. Ses doigts s’enroulant rapidement autour du mécanisme qui ouvrirait cette satanée porte, elle appuya. Tirant ensuite rapidement la porte. Elle ne prêta guère attention a sa nudité, ni même au jet d’eau qui la tremperait, non, elle voulait pénétrer sa chaire. Certes, ses capacités vampiriques étaient limitées, et cela l’agaça prodigieusement à cet instant, mais l’effet de surprise aidant, elle le plaqua rapidement contre le mur. Ses deux bras enroulés autour de la cage thoracique de ce merveilleux repas, elle pressa ses lèvres contre la carotide de l’inconnu, qu’elle avait du croiser une ou deux fois dans le couloir. L’élève émeraude ne lui échapperait pas. L’eau ruisselait doucement sur ses cheveux bruns et ses vêtements, mais elle n’en avait cure. Et alors qu’elle allait enfoncer ses dents dans le cou tendre et juteux, elle s’arrêta net.
Etait-ce le fait d’avoir cessé de respirer ? Sans doute, mais cela eu au moins l’effet de lui faire reprendre ses esprits. Elle relâcha le jeune homme, se rendant compte qu’il était tout nu et tentait de la frapper de toute évidence, ou peut être pas, elle n’y faisait pas vraiment attention. Elle se rua hors de la cabine de douche, claquant la porte de toutes ses forces, comme pour se dissuader d’y retourner et de terminer le travail. D’un pas rapide, elle se dirigea vers un lavabo et se mit de l’eau fraiche sur le visage.
Agrippant le rebord en faïence, elle se regarda dans le miroir alors que la porte de la cabine s’ouvrait. Les jointures de ses doigts blanchirent a force de serrer. Elle se souvenait, oh oui, et que trop bien même. Elle se souvenait de l’avoir vu penché au dessus de vieux grimoires dans la bibliothèque, sa chevelure dissimulant son visage tendu sous l’effet de la concentration sans doute. Puis elle se rappela de l’avoir suivit alors qu’il sortait, et ce fut une chance que les couloirs furent bondés lorsqu’ils se retrouvèrent tout deux dans les méandres de l’école. Elle l’avait suivit jusqu’ici. Elle ferma les yeux un instant. Il fallait vraiment qu’elle aille prendre le traitement, et ce, rapidement, si elle ne voulait pas finir par tuer quelqu’un. Mais elle s’était sentie si bien, comme si elle redevenait elle-même. Elle chassa son esprit en secouant très légèrement la tête. Non, la véritable Olympes était celle qu’elle était redevenue sous l’effet du traitement, celle qui souriait de nouveau.
Ouvrant les yeux, elle fixa son ancienne proie, grâce au reflet de ce dernier dans la glace.
Sa voix la trahirait-elle ? Sans doute oui. Celle-ci était mal assurée, plus faible qu’a l’anormal.

« Désolée... »

Ce fut tout ce qu’elle réussit a prononcer, après tout, elle aviserait en fonction de sa réaction.

L'eau était brûlante, la vapeur qui se formait dans l'habitacle et qui s'en échappait était donc conséquente. Les yeux fermés, il était immobile sous le jet d'eau. Il s'accordait là quelques minutes sans la moindre pensée, se détendant complètement. Ces moments étaient devenus d'autant plus rares à Poudlard. Reprenant soudainement vie, il cligna des yeux, évitant soigneusement de recevoir de l'eau dans ceux-ci. Il se mit à observer ses bras où quelques cicatrices étaient encore visibles. Celles sur son torse et dans son dos étaient plus nombreuses et encore profondes. Certaines étaient encore récentes car elles dataient des derniers affrontements avec son père avant le mois de Septembre, rentrée dans l'école qui rouvrait ses portes après avoir été si longtemps fermée. Chacune des plaies désormais indolores correspondaient à un souvenir, aussi bien gravé dans sa peau blanche que dans son esprit. Chacun de ceux-ci s'accumulaient, tous enfouis dans un coin de sa tête et pesant son poids d'amertume et de rancoeur, sans doute même de haine, sur son coeur. Il se souvenait particulièrement de cette soirée, où une fois de plus, Eethaniel avait eu le malheur de rester trop longtemps dans le champ de vision de son géniteur, cette vue lui étant insupportable tant son fils lui faisait honte, tant il ne souhaitait le compter comme son fils ou comme un Blackhart, le digne patronyme qu'il avait eu l'honneu de transmettre à trois fils et son adorable fille. L'un de ses aînés était dans le salon, lui aussi, assistant à la scène sans broncher, approuvant totalement ce qui se tramait quotidiennement, tout comme les autres habitants du manoir. Seule sa jumelle se démarquait, s'indignant mais impuissante, ne prenant pas le risque d'attiser un peu plus la colère de leur père. Il était donc de coutume de voir des sorts jaillir et éclairer la pièce. Eeth avait toujours encaissé, se défendant parfois, comme ce jour où il avait réussi à entailler l'avant-bras de son bourreau d'un simple levé de baguette. Il secoua légèrement la tête, chassant ces tristes souvenirs de sa mémoire, se décidant à quitter la chaleur enveloppante et rassurante.

Tout alla très vite. Il s'apprêtait à s'entourer d'une serviette, l'ayant déjà en main, puis avant qu'il n'ai le temps de dire ouf, il se retrouva plaquer contre le mur carrelé, croisa des yeux avides et assoiffés, une bouche aux crocs acérés s'approchant bien trop vite de son cou. Il tenta vainement d'attraper sa baguette magique, sans pour autant se débattre avec force, voyant bien que la force du vampire était supérieure à la sienne dans un tel état, digne du transe. S'il n'attendait que ça, être mordu, il n'avait pas prévu que ça serait dans de telles conditions, et surtout pas cet être éternel, en ayant ciblant un autre pour réaliser son but. Faisant preuve d'un sang froid inhabituel pour une telle situation, il sentit les lèvres froides se plaquer sur sa peau humide, les dents glissèrent, il le sentit et un frisson parcouru malgré tout son corps entier. Mais alors que le moment fatidique était venu, qu'il allait sentir la douleur de la morsure, son agresseur s'arrêta, puis revint sur sa décision de nen faire qu'une bouchée, quittant précipitamment la cabine. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas.. Son esprit était de nouveau en ébullition totale. Nouant sa serviette autour de sa taille, cachant sa pudeur bafouée pendant l'agression, il prit le second tissu et s'empara de sa seule arme de défense, celle qui faisait de lui un sorcier. Il fit quelques pas et prit la porte à son tour, dégoulinant et laissant des gouttes s'écraser sur le sol en silence. Il se massa machinalement la zone qui allait être attaqué, pour être sur qu'il n'avait pas été mordu sans sentir la moindre douleur, après tout, il ne savait pas véritablement comme ça se passait. Il passa sa seconde serviette sur sa tignasse aplatie par l'eau, puis sur son visage. Sa baguette le long du corps, sans le montrer, il était sur la défensive, prêt à lancer un sort si l'envie de sang reprenait. La vapeur s'échappait derrière lui, troublant les fenêtres & miroirs de la pièce. Il s'approcha, sans dire un mot, prenant en compte ce qu'il devait être des excuses. Les idées fusaient, un fin sourire se dessina sur son visage, l'une d'elles retenant un peu plus son attention. Il s'arrêta une fois qu'il était à côté d'elle, la surplombant. La différence de taille avait beau être visible, un vampire était dangereux, qu'importe la situation. Il lui tendit la serviette qu'il venait d'utiliser pour sécher maigrement sa chevelure.

Sèches-toi, tu es trempée.

La regardant sans ciller, il finit par détacher ses iris pour retrouver son tas de vêtements. Celui avait disparu. Devinant alors qu'elle en était la cause, il soupira, presque lassé, et loin du trouble et de la peur habituels que quelqu'un ressentirait après une agression qui aurait pu lui valoir la vie.

Où sont mes vêtements ?

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Elle se tourna doucement vers son interlocuteur, et fuit on ne peut plus surprise. D’une il ne semblait pas franchement effrayé, puisqu’il s’approchait d’elle, et de deux, il souriait !! Il souriait !! Elle n’arrivait franchement pas à y croire. Comment quelqu’un qui vient de frôler la mort peut bien sourire ?! Cela va à l’encontre de toute logique ! Sauf si ce qu’elle avait sentit sur lui il y a de cela quelques minutes était vrai. Voulait-il vraiment en finir avec cette vie ? Voulait-il vraiment devenir froid pour l’éternité, ne grandissant, ne vieillissant plus ? Cela semblait absurde au vampire qui avaient vu tous ses précieux rêves s’envoler. Elle n’arrivait pas à comprendre comment une telle chose était possible. Il restait là, près d’elle, et finit même par lui tendre une serviette imprégnée de son odeur. Décidément, il était bel et bien suicidaire.

Sèches-toi, tu es trempée.

Olympes saisit la serviette du bout des doigts et commença a se sécher les cheveux en les pressant doucement dans le linge déjà humide. Il était fou, vraiment. A présent, elle pourrait le pister n’importe où...Ou alors, il ne connaissait vraiment rien aux vampires, et cette simple idée la fit soupirer. Normalement, les humains craignent ce qu’ils ne connaissent pas, surtout ce qui semble pouvoir les détrôner du haut de la chaine alimentaire. Mais non, ce sorcier semblait tout bonnement dénué de tout instinct de survie. La vampire entreprit par la suite de se sécher les bras. Et ayant retrouvé son assurance, ajouta d’une voix bien plus claire que la première fois que cette dernière ce fit entendre.

« Puis-je savoir ce qui peut te faire rire alors que tu as faillit mourir d’une façon peu enviable... ? »

Et par cela elle entendait, nu, sous la douche, surpris dans un instant intime par un prédateur qui en aura fait son repas. Mais le jeune homme détourna son regard d’elle, encore une erreur qui aurait pu lui couter la vie, pour partir a la recherche de ses pitoyables vêtements.

Où sont mes vêtements ?

Olympes leva doucement les yeux au ciel, en plus, elle avait du agresser un aveugle. Décidément, elle aurait peut être mieux fait d’en faire son repas. Après tout, elle aurait pu choisir bien pire, il n’était pas le plus beau de l’école, mais était assez plaisant a regarder, même avec la serviette.

« A ta gauche, dans le coin de la pièce... »

Ajouta-t-elle simplement avant de terminer de se sécher, et de laisser la serviette sur le rebord du lavabo. Elle s’était séchée là où elle avait pu, après tout, elle n’allait tout de même pas se dévêtir devant ce jeune homme qui, de toute évidence ne tenait pas assez a la vie pour fuir, prenant ses jambes a son cou.

Le rictus qui avait pris possession de ses lèvres ne s'en alla pas. Pensait-elle vraiment lui avoir fait peur ? Eethaniel n'avait que 18 ans mais tout ce qu'il avait vécu valait bien plus que la somme d'élèves de son âge. Il s'était déjà confronté à la mort ou aux pires souffrances, quand son père allait trop loin. Un soir, il était allé jusqu'à prononcer le sortilège impardonnable fatal, mais sa mère était intervenue, à sa plus grande surprise. Elle ne prenait pas la défense de son fils par son geste, elle voulait juste que son mari ne fasse pas quelque chose qui pourrait couter cher à sa liberté. Alors, bien évidemment, il n'avait pas le dessus sur les créatures éternelles, du moins, pas encore, ou plutôt, il ne pouvait pas encore se considérer au même niveau. C'était un sorcier, tout de même plus qu'un vulgaire moldu, incapable de se défendre ne serait-ce qu'une seconde. Mais qu'allait-elle faire, de toutes façons ? Même si elle lui donnait la mort, elle finirait bien par payer, son meurtre se sachant et sa condition de vampire aurait été tout autre. Elle aurait pu tout simplement calmer son envie folle, planter ses crocs, peut-être boire un peu de sang mais n'aurait pas été plus loin. Elle aurait exaucé là son souhait, même si son plan était différent. Il se contenta de hausser les épaules.

Ce qui me fait rire ? Je ne sais pas si c'est ta mine désespérée ou si c'est un tour de l'adrénaline...

Il aperçut alors ses vêtements, alors que la vapeur qui stagnait dans la pièce commençait enfin à se désépaissir. Une fenêtre était entre ouverte et laissait donc la brume étouffante s'évacuer. L'air en dehors était chaud, voilà pourquoi il détestait l'Inde : sa météo. Beaucoup trop de soleil et des températures digne d'un désert. Lui qui aimait tous les pluies écossaises, il se sentait constamment mal à l'aise, ayant l'impression de cuir à petit feu. Il aurait pu se délester de vêtements superflus mais il ne pouvait pas montrer les marques voyantes de son martyr qui ornaient sa peau pâle. Il aurait volontiers troqué sa chemise contre une à manches courtes mais il couvrait entièrement ses bras. Il attrapa alors le tas informe et se dirigea vers une cabine, au sec. Il aurait très bien pu s'habiller devant elle. Olympes l'avait agressé alors qu'il était nu, blessant sa pudeur comme personne ne l'avait fait. Mais ça aurait été beaucoup trop gênant, et surtout, très inutile. Enfilant alors toute la panoplie, il abandonna la serviette dans le panier à moitié plein et sortit du petit endroit clos, boutonnant le haut de sa chemise puis ses poignets. Il jeta un oeil au vampire qui le fixait toujours.

En tout cas, il va falloir retourner te faire piquer si tu ne veux pas avoir de problèmes.

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