« Et c’est ainsi que les gobelins prirent le pouvoir en l’an.. » monologua le professeur alors que ses élèves dormaient tous pour la plupart. A quoi bon étudier l’histoire alors que cela appartenait justement au passé. Certaines personnes vous diraient afin de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’autrefois. Ricochet vous répondrait très certainement : « si tu es aussi idiot pour refaire la même erreur, ce n’est pas le passé que tu devrais étudier mais t’acheter un cerveau » . Dans toute sa splendeur. Le cours devenait de plus en plus soporifique à tel point, que notre très cher étudiant, se prit à rêvasser. Il songeait à tous les récents événements comme leur arrivée en Inde après la fermeture de Poudlard. Ce changement l’avait chamboulé plus qu’il ne laissait paraitre. Être aussi loin de sa famille –aussi tarée soit-elle ; l’attristait beaucoup. Il n’était pas vraiment proche de son frère aîné mais sa mère lui manquait. Elle et ses idées tordues. La meilleure qu’elle ait eue : l’appeler Ricochet. Qui aimerait être ainsi nommé ? Certainement pas lui. D’ailleurs, il suffisait de voir le nombre de sort qu’il infligeait aux suicidaires ayant l’audace de l’appeler par son véritable prénom et non par son surnom. Rick lui convenait beaucoup mieux. C’était court, sobre et non ridicule. Ah sa mère, tout un poème à elle toute seule.



« Ricochet ! Arrête un peu tes enfantillages, laisse moi mettre ton pull » le rabroua-t-elle gentiment. Son fils s’indigna en tirant sur le pull aux couleurs plus que douteuses : violette et orange. « Mais m’man ! C’est une horreur ce pull, tu veux que je meurs dans d’atroces souffrances ou quoi ? » Râla avec énergie, Rick. « Et puis cesse de m’appeler ainsi, rien que pour ça, je devrais t’envoyer en prison. C’est un crime, les prénoms pareils » termina-t-il. Sa mère soupira. Son petit ne changerait jamais. Toujours à se montrer mécontent de tout et de n’importe quoi. Il tenait bien de son père. Ah Philippe, il n’y avait pas plus coincé que lui. Comment diable avait-elle pu tomber amoureuse de lui à une époque ? Certes, elle adorait son mari mais de temps en temps, elle lui enlèverait bien son balai. Ricochet observait sa mère perdue dans ses pensées. Il n’était pas rare de la voir partir très loin, aussi en profita-t-il pour s’échapper de son attention. Il avait une mission : déchiqueter ce fichu bout de laine qui le grattait atrocement. Pourquoi par Merlin, s’acharnait-elle à leur faire porter des choses aussi affreuses ?



« Bien pour la prochaine fois, vous me ferez trois rouleaux de parchemin sur leur révolte et les conséquences qu’elle a eut sur le quotidien des gobelins » leur annonça le professeur. Génial, pensa illico Ricochet en rangeant ses affaires. Qu’est-ce qu’il s’en balançait de savoir comment tout ça, s’était terminé. La seule chose qu’il souhaitait, c’était d’aller faire une petite promenade à quatre pattes dans le coin. Depuis sa troisième année, il s’était pris d’intérêt pour les animagi, son propre père en étant un. Durant une longue année, il se prépara, cherchant quel animal pourrait lui correspondre. Il ne s’attendait pas vraiment à une panthère noire mais avec le recul, il trouvait que cela lui allait bien. Un tel animal ne pouvait que lui convenir. « Rick ! On va faire un tour au marché, tu veux venir ? » Lui demanda son meilleur ami. Après un temps de réflexion, il déclina l’offre. Autant en finir tout de suite de son devoir d’histoire de la magie. Ricochet était ainsi : il ne remettait jamais au lendemain ce qu’il pouvait faire à l’instant et plus vite, il terminait ses devoirs et plus vite, il pouvait en être libéré. « Dès fois, il faudrait que tu apprennes à te détendre mon vieux, lâche du lest. » reprit son meilleur ami avant de s’enfuir en courant. Qu’il se détente, mais il savait très bien le faire. C’est vrai qu’il passait le plus clair de son temps, le nez dans son bouquin ou à s’amuser sous sa forme animagus. Ok, ce n’était certainement pas les hobbies classiques mais en même temps, séduire les filles de l’école, ça devient fatiguant ! « Surtout les éviter » murmura-t-il en se planquant dans un renforcement du mur pour se dissimuler au regard de son ex-petite amie. Attendez, non, il y en avait eu une avant celle là, ou peut-être deux. Décidément, il ne tenait plus son carnet à jour.

Refermant son livre, il soupira. Le Spirit occupait bien de ses pensées mais il ne devait pas céder à la psychose pour autant. Les spectres de l’attaque de Poudlard continuaient de le terrifier au plus haut point, même s’il le cachait, même à son meilleur ami. Ricochet se mit à ranger ses affaires. Allez, il allait dans son dortoir et après, il partait en exploration à moins qu’il ne décide d’aller faire autre chose. Avec lui, on ne savait jamais sur quel pied danser, tant, il changeait d’avis comme de chemises.