Lorsque le Spirit frappe ... {Libre

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19h57. Vendredi soir. Le ciel devenait lentement plus sombre, changeant de couleur pour atteindre cette couleur bleue nuit. Le soleil laissait place à la lune. Cet instant où tout allait beaucoup plus vite mais parallèlement plus lentement. C’était sûrement le moment préféré de la journée de Soleha. La tombée de la nuit. Là où tout changeait. Où tout devenait plus sombre, plus mystérieux, plus étrange, là où les secrets n’avaient plus besoin de restés cachés car la douce volupté de la nuit enveloppait les moindres détails de chacun laissant juste l’esquisse des silhouettes. Poudlard lui semblait plus étrange et en même temps plus dangereux que les années précédentes, était-ce le fait que c’était les nouveaux arrivants qui habitaient le château qui en avaient changé l’atmosphère ou était-ce la jeune femme qui avait évolué depuis ?! Soleha ne se sentait plus à l’aise dans la personne qu’elle était devenue, parfois elle ne se reconnaissait même plus et les facteurs de ce changement restaient étrangement oubliés dans les méandres de sa mémoire. Dormir représentait à ses yeux, désormais, un véritable calvaire, l’idée seule de rejoindre les douces chaleurs de ses couvertures lui donnaient des frissons glacés et la chair de poule, fermer les yeux un instant ne serait-ce la terrifiait. Les songes… les rêves que son esprit rétracté envoyait à son conscient l’effrayaient à un tel point qu’elle en venait à ne plus dormir de la nuit, ni de la journée, somnolant par inadvertance pendant les cours les plus ennuyeux. Il y avait également ses pertes de mémoires subites, dont elle n’en avait aucun souvenir d’une partie de sa journée ou d’une soirée, sûrement lié à ce manque de sommeil depuis plusieurs mois pensait-elle, mais cela devait prendre fin, c’était invivable non seulement pour elle, mais pour ses amis dont elle avait prit la mauvaise habitude de fuir, qui comprendrait franchement ? Personne …
Elle devenait aussi dingue que sa mère : quelle ironie du sort, elle qui a tant fuit sa génitrice de honte et de colère ne faisait mieux que de se comporter comme elle …

Ses cheveux relâchés dans son dos, étaient régulièrement balayés à gauche vers la droite par la brise printanière qui soufflait sur Poudlard depuis le mois de Mars, courant sur l’herbe verte, faisant frissonner les couples tendrement enlacés, ses genoux repliés sous son buste, la jeune femme laissait son regard courir sur les eaux calmes du lac. Elle ne souhaitait point rejoindre la foule pour le dîner, les faux sourires, la fausse amabilité avec laquelle elle serait forcée d’user la mettait mal à l’aise vis-à-vis de ses camardes de maison. C’est alors que elle commença à doucement perdre le fil de sa conscience et descendre doucement mais sûrement vers les limbes de son esprits qui l’appelaient à grands cris, relâchant sa musculature, son regard devint vague et pendant une fraction de seconde on aurait pu croire que son âme avait abandonné son corps, mais la transition fut si rapide qu’on aurait pu mettre en doute ce mince espace de temps de changement. La jeune femme se leva comme une automate et s’approcha doucement du lac, ses doigts caressèrent la surface de l’eau encore glacée par la fin de l’hiver, le reflet renvoyé par le lac était terrifiant, ses traits auparavant doux et fatigués étaient désormais tirés et ses yeux, qui avaient une magnifique couleur azuréenne avaient prit … une teinte argentée ! Non cela n’était pas possible, cela devait être un effet d’optique causé par la lune … Effet d’optique ou non, la rouge et or commença à retirer ses chaussures et ses chaussettes, les abandonnant sur place et commença à s’approcher des rives du lac et y entrer doucement. Il fallait être complètement barj’ pour y entrer à une époque pareille, cependant, personne ne pouvait prévoir que l’être qui se cachait dans ses entrailles recherchait une quelconque sensation intense… C’est ainsi que commença la périlleuse noyade de Soleha Mcburry …

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Allongé sur son lit, les bras en croix, Elliot observait le plafond d’un regard vitreux. Ses yeux avaient des reflets argentés remarquables remplaçant ses douces prunelles d’autrefois. Cela faisait des semaines qu’il était à Poudlard, et les autres élèves avaient peur de lui. Il était un Opale à la fois redoutable et redouté. Les autres longeaient les murs quand il était dans les parages, et pour cause : il était reconnu comme étant agressif, d’une violence sans pareille, jouant des muscles au moindre désagrément. La soirée du début d’année en était un exemple. Et Soleha avait bien failli être sa troisième victime. Troisième parce… Un éclat bleu fit surface entre les tons argentés de ses yeux. Il avait parfois des instants de lucidité comme ceux-là, quand il ressentait des émotions fortes la plupart du temps. Il serra les poings. Il fallait qu’il sorte. Il fallait qu’il retrouve l’air frais, la brise courant dans ses cheveux, les soulevant à son grès.
Il se leva. Son torse était à découvert, nu et assez musclé. Il enfila un sweater gris perle par-dessus sa tête et observa un court instant son reflet dans le miroir de la chambre. Ses cheveux châtains/blonds étaient en désordre après des heures passées sur son lit. Il quitta alors le dortoir à petits pas feutrés et fila dans les couloirs, les yeux plissés pour mieux discerner les recoins de chaque allée. Les lumières étaient plutôt faibles en ce début de soirée et il n’était pas sûr de pouvoir encore sortir. Malgré tout, c’est avec facilité qu’il finit par se hisser jusqu’au rez-de-chaussée et sortit du Château, l’air légèrement victorieux. Il se mit à marcher, sans raison ni but particulier. Il aimait juste observer la lune, apaisante, observer les branches des arbres avoisinant la forêt interdite, au loin, se mouvoir à chaque poussée du vent. Il aimait aussi se retrouver face au lac, se réfugier face à l’eau trouble, y contempler son reflet avec un air figé, consterné de ces yeux argentés qui ne lui appartenaient pas. Ses jambes le guidait sans qu’il n’en ait vraiment conscience. Au loin, et alors qu’il pensait qu’il était la seule âme vivante errant en dehors du Château, il repéra une fine silhouette et des cheveux volant sous l’effet du vent.
Il s’arrêta net. Pourquoi continuer ? Il n’allait peut-être pas pouvoir contrôler ses pulsions violentes.
Le dilemme se jouait. Et finalement, sur un coup de tête, il se remit à marcher.
Plus le lac se rapprochait, plus il était sûr que cette silhouette était féminine. Sous le faible éclat lunaire, les formes se découpaient, rappelant à Elliot qu’il n’était peut-être pas bon de poursuivre sa route. Et alors, il vit la jeune fille se lever, et se rapprochait un peu plus du lac. C’est avec surprise qu’il le vit se hisser dans l’eau du lac, sans se soucier de la température. Il fronça le nez. Quel genre de fille se pouvait être ? Une fille comme lui ?

Il arriva enfin à la hauteur du lac, et reconnu immédiatement la jeune fille. Soleha. Bien sûr. Il croisa son regard, tapi dans l’ombre. Ses yeux possédaient une inquiétante lueur argentée. Il déglutit, les siens semblaient si similaires. Mais alors qu’elle l’observait à son tour, elle commença à agiter des bras. Comme si elle ne savait pas nager. Comme si elle réclamait de l’aide
Et alors, il fut partagé.
Entre sa haine spirituelle. Entre sa compassion humaine.
Il resta un moment immobile, voyant le corps de la jeune fille s’enfoncer péniblement dans les profondeurs du lac. Et dire que des centaines de créatures magiques y avaient élu domicile. Il souleva un sourcil, intrigué.
Finalement, il haussa les sourcils, se débarrassa du sweater et plongea dans le lac, une moue de dégoût sur le visage. Il chercha à tâtons la taille de la jeune fille, et la prenant à deux mains, refit surface. Il haletait légèrement, les sourcils froncés.

« Quand on décide d’improviser un bain nocturne, il faut réfléchir avant ! Savoir nager constitue la base, pauvre idiote ! »

Il observa ses yeux argentés d’un air menaçant, ressentant une haine qui lui était étrangère. Il fixait ces prunelles dangereuses quand il se rendit compte que ses mains étaient toujours posées sur la taille de Soleha. Étrangement, il n’avait pas envie de les détacher, et le paradoxe était là. Il la détestait et ne la lâchait pas, l’avait sauvée, même.

Il poussa un grognement, ses yeux toujours plongés dans les prunelles argentées. Si peu commodes.

Je déplace le sujet, si vous voulez le récuperer, dites le moi

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