Assis sur un lit, une mère et son garçon regardaient attentivement un bébé. Alors que l'une semblait complètement subjuguée par la beauté de sa fille, l'autre s'ennuyait fermement. A vrai dire, on ne comprenait pas grand chose à deux ans. Mickey était désormais grand frère. Heureusement pour lui, j'étais encore sage à cette époque. Il aurait dû en profiter. Doucement, l'enfant se tourna vers sa mère. Il était inquiet. La ravissante Kahren esquissa un sourire. Que se passait-il, dans sa petite tête ? Les enfants avaient tendance à craindre beaucoup de choses. Elle caressa ses petites joues rondes. Dans ses bras, je bougeai sans me réveiller. Elle me berça légèrement, reportant son attention sur son fils. Sa douce voix s'éleva dans les airs. Elle parlait anglais parfaitement ; tout comme mon père. Tous deux essayaient d'enseigner les bases à Mickey. Toute fois, c'est en hindou qu'elle s'exprima. Bien sûr, les dialogues seront d'abord rapportés en anglais dans le texte. Pour une meilleure compréhension, nous ajouterons également la traduction française.

Citation :

KARHEN - Isn't she pretty ?
MICKEY - But, can I play with her ?
KARHEN - She's too young, for the moment. Yes sweetie, you're just a baby , uh ?
MICKEY - Ah ... She's useless !

Maman décida d'en rire. Ce n'était qu'un petit garçon, après tout. Avec tendresse, elle expliqua à Mickey qu'il devait être patient. J'allais finir par grandir ; il ne fallait pas s'inquiéter. D'ici quelques mois, tout s'arrangerait. Ce n'était pas long, en fin de compte. L'enfant promit d'être sage. && les mois passèrent plus vite qu'il ne l'aurait pensé. Rapidement, je soufflai ma première bougie. Puis la seconde. Je ne peux pas le jurer, mais Mike m'a dit que j'étais une enfant adorable. Je pleurais rarement et je l'aimais de tout mon coeur. Mon frère ; mon grand frère. Malheureusement, la troisième année arriva à grand pas. Elle ne fut pas la meilleure de mon existence, il faut le dire. J'allais perdre des êtres chers. Je n'ai de cette nuit précise, que quelques souvenirs flous. Toute fois, j'ai entendu l'histoire de si nombreuses fois, que je pourrais revivre parfaitement la scène. J'ai été dernièrement, terrible avec Mike. Je l'ai obligé à se replonger dans ce passé douloureux, pour chercher des réponses. Mais, je n'ai rien trouvé.

Citation :

AGATHE - D'ya want to play with me ; Dev ?
MICKEY - Of course, my princess !
AGATHE - Thanks !

Tout avait si bien commencé. J'apprenais l'anglais à mon tour, comme mes parents l'avaient enseigné à mon frère. C'était une coutûme, dans la famille. C'était toujours bien vu, de s'exprimer ainsi. Et j'étais plutôt douée. Mickey s'était posé avec douceur, à mes côtés. Il m'avait aidé à faire des formes, à l'aide de cubes. Les enfants aimaient toujours ce genre de jeux ; moi y comprit. Ma mère préférait coudre, assise sur une chaise. Quant à mon père, il lisait. Il fumait également. Je crois d'ailleurs me rappeler de cette odeur particulière ; celle du tabac. C'était tellement lui. Notre bonne venait de terminer son travail. Nous habitions une luxueuse maison. Mon père était PDG. Il avait peu de temps pour nous, mais nous aimait de tout son coeur. Il semblait sévère ; mais ce n'était qu'une façade. Au fond, il était doux. Je terminai mon jeu avec succès, gagnant un franc sourire de mon paternel. C'était si rare. Enfin, l'on sonna à la porte. C'était pourtant tard. Toute fois, j'avais trois ans à l'époque. Que pouvais-je bien dire ? Le hurlement de la bonne me fit sursauter. Mes parents se levèrent d'un bond, allarmés. Que se passait-il ? Je lâchai mes cubes. Karhen posa ses yeux appeurés sur Mickey. Rien de bon. Il se passait sans doute quelque chose. Mais quoi ? Je sentais l'atmosphère nous peser. Cela ne prit que quelques secondes. Ma mère me souleva d'une main. Je me souviens de la violence avec laquelle j'ai atterri, dans les bras fins de mon frère. Ensuite, elle s'est adressée à lui, rapidement.

Citation :

KARHEN - Dev ! Dev ! Run ! Run away with Saya ! Run and never come back !
MICKEY - But ...
KARHEN - GO !

Et c'est ce qu'il tenta de faire. Mon frère, mort de peur, s'est dirigé vers la cuisine. J'avais beau être petite, je pesais mon poids. Toute fois, il fit preuve d'une extrême bravoure. Je me souviens de mots prononcés en hindou, violents. Mes parents hurlèrent. Avaient-ils peur ? J'étais si calme, pour une petite fille. J'entendis quelques coups de feu. Je sentis le corps de mon frère trembler. Il cacha mon visage, m'empêchant de regarder. Que venait-il de se passer ? Il caressa mes cheveux. Je l'ignorais à l'époque, mais mon père venait de mourir. Sous nos yeux.

Citation :

INCONNU - Where are these fuckin' children ?
INCONNU 1 - Don't know ... They mustn't be far away ...
INCONNU - If they're still alive tonight, you're dead

Courir, ou mourir. Telles étaient les deux uniques solutions. Mon frère décida de nous sortir de là. Il posa son regard sur ma mère, une dernière fois. Silencieusement, elle lui murmura de partir loin. Loin d'ici, de cette misère. Elle mourut quelques secondes après. Mickey ravala ses larmes. Que faire ? Ils étaient orphelins désormais. Privés de leurs parents. Heureusement, je n'avais pas pleuré. J'étais silencieuse. Si j'avais su. J'étais sans doute effrayée ; trop apeurée pour parler. Je ne comprenais pas, non plus. A trois ans, c'était trop difficile.

Citation :

MICKEY - I'll take care of you. I promise

Je posai ma main sur sa joue, en le regardant dans les yeux. Je ne doutais pas de ses propos. Oh non. Mike se montra bien plus courageux qu'un simple frère, au cours des années qui suivirent. Il m'aida à survivre. Je lui devais tout.

Spoiler:

Accoudée à la terrasse de notre appartement, je lisais la Gazette. Actuellement, nous vivions en France. Depuis trois semaines, environ. Mickey adorait voyager et je le suivais. Il connaissais beaucoup de monde et un ami à lui, nous avait accueilli. J'aimais également connaître de nouveaux horizons mais j'étais plutôt mal à l'aise, à Paris. Je trouvais la ville trop active à mon goût. Les habitants étaient trop pressés et parfois, désagréables. Mais comme partout, avais-je envie d'ajouter. Poussant un soupir, un article attira mon attention. « Les vampires » ; un sujet que j'aimais particulièrement. Je parcourai les lignes, à la recherche d'informations. Soudain, un cri de joie s'échappa de mes lèvres. Puissant, strident, j'entendis Mickey courir jusqu'à la terrasse. Il me regarda, inquiet.

Citation :

MICKEY - Que se passe-t-il ?
AGATHE - Oh my God ! Vampires are accepted ! It's too fantastic !
MICKEY - Ne pourrais-tu pas faire un effort, s'il te plaît ? Nous sommes en France
AGATHE - I don't care ! I wanna go in Hogwarts !
MICKEY - Pourquoi donc ?

Je me tournai vers lui, avec lenteur. Mickey avait parfois du mal à comprendre. Je levai les yeux au ciel ; il me jeta un regard noir. Je lui tendis le journal, qu'il prit de mes mains. Je me postai à ses côtés, pour lire en même temps que lui. Je lui montrai l'article. Une photographie bougeait, silencieusement. Deux hommes souriaient. Mon frère s'éclaircit la gorge. Il comprenait, maintenant. Il se tourna vers moi, posant la Gazette sur une table basse. Joignant les mains, il posa un regard sombre sur moi. Sa voix s'éleva ; tranchante.

Citation :

MICKEY - They are too dangerous, we can't go in England
AGATHE - What ? They are everywhere Mike ! Please ...
MICKEY - No, Saya. I don't want ; that's all
AGATHE - God, fuck it ! My name is Agathe, uh ? D'ya understand ?
MICKEY - Anyway ; I'm your brother and I've promised to --

Voilà qui m'insupportait. Je savais pertinemment ce qu'il avait promis, cette nuit-là. Il devait prendre soin de moi, quoi qu'il arrive. Il était mon frère aîné, mon mentor. Il avait toujours fait des sacrifices pour nous. Il avait gardé le sourire, même dans les pires moments. Mais là, il était injuste. Je passai devant lui, ne le regardant pas. J'avais déjà les larmes aux yeux. Bon sang, je voulais être libre. J'avais besoin d'aller m'installer quelque part. Je voulais arrêter de bouger. J'aurais aimé pouvoir dire que Poudlard était ma maison. J'avais besoin d'amis, également. J'étais trop seule. Comment s'attacher, dans ces conditions ? Je redoutais chaque instant. J'avais peur que Mickey ne prenne la décision de nous ramener là où nous avions grandi. C'était hors de question. Revoir cette maison où mes parents avaient été assassinés. C'était idiot. Je ne méritais pas cela. Lui non plus, évidemment. Voulait-il souffrir ? Il avait vu les corps s'effrondrer sur le sol. Il avait pleuré, à peine âgé de cinq ans. Il m'avait sauvé la vie. Je soupirai, fermant violemment la porte de ma nouvelle chambre. Hum ; je n'étais même pas chez moi. Cet endroit n'était en rien, à moi. Je voulais partir, quitter Paris. La Tour Eiffel, les beaux musées. Il fallait cesser ce jeu stupide. Je pris soin de tourner le verrou. Je voulais être seule. Je m'effondrai sur le lit. Les larmes coulaient le long de mes joues. J'étais bien incapable de m'arrêter. & pourtant, c'était une dispute parmi tant d'autres. Seulement, j'étais blessée. Après une heure, je m'endormis. J'étais exténuée. Je m'éveillai enfin, trois heures après. Il faisait sombre. La nuit était rapidement tombée. Je déglutis, relevant la tête. Je m'aperçus que la porte de ma chambre était grande ouverte. Mickey avait-il réussi à rentrer ? Je me tournai. Je sursautai en découvrant mon frère allongé à mes côtés, fixant le plafond. Je fronçai les sourcils. Il me montra sa baguette magique du bout des doigts. Cela expliquait tout. J'aurais dû y penser avant. Je m'allongeai à nouveau, n'osant pas élever la voix. Mike rompit finalement le silence.

Citation :

MICKEY - I'm so sorry ; Agathe
AGATHE - Hum ... It's not your fault. It's mine, you know
MICKEY - I didn't want to be so ... Categorical
AGATHE - Listen. I love vampires. But they are not the reason why I want to go to England
MICKEY - Really ?

Je le regardai fixement. Il semblait désemparé. Mon pauvre frère, j'étais parfois énervante. Je le conçois. J'avais des idées bien en tête. Je soupirai, relevant légèrement le corps. Je ne voulais pas le voit souffrir. Il avait mal et cela se voyait. Il ne pouvait rien me cacher. Pas à moi. Aux autre peut être, mais je le connaissais par coeur. J'étais assez grande, maintenant. Je n'étais plus une petite fille. Il avait peur pour moi mais il n'y avait pas de quoi. J'avais la chance de l'avoir. Je m'assis sur le lit ; Mickey fit de même. Je décidai de faire un effort. Je devais parler français. J'avais toujours du mal à m'habituer. Je pinçai les lèvres.

Citation :

AGATHE - Je veux une maison ; une maison bien à nous. Poudlard peut nous offrir un toit, des amis et un avenir. Tu comprends ?
MICKEY - Je sais, mais j'ai parfois peur qu'il t'arrive quelque chose
AGATHE - Rien ne m'arrivera. Tu seras là. J'ai besoin de toi, tu le sais. Je ne ferai rien qui puisse te faire souffrir, Mike. Je suis tellement désolée ...

Il caressa mes cheveux d'un geste tendre, tandis que je posai ma tête sur son épaule. Après avoir poussé un soupir, il murmura doucement ces quelques mots.

Citation :

MICKEY - Nous irons

Ce fut son derniet mot. Je su qu'il allait tenir parole. Comme toujours. Je me laissai aller dans ses bras ; ma peine et mon chagrins s'envolaient définitivement. J'allais avoir une maison. Avec mon frère. Nous allions être libres.

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