Edward se plaqua le long du mur et retint son souffle. Là, trois mètres devant lui, une boule de lumière éblouissante voletait au dessus d’une plante rouge sang dont les racines s’élevaient en sifflant pour tenter de saisir la mystérieuse lueur. Le jeune adepte de Serpentard fronça les sourcils. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Un fantôme ? A cette idée, son sang se glaça. Les enseignants parlaient souvent de ces créatures dangereuses, qui s’arrangeaient pour s’emparer de l’esprit d’autrui et le manipuler à leur guise. Etait-il en présence de l’une de ses bestioles ? Un être maléfique qui l’attirait dans un piège ? Edward jura et ferma les poings. Il n’aurait jamais dû suivre la lumière. Foutue erreur de sa part ! Elle allait l’entraîner dans un guet-apens et le vider lentement de sa force vitale pour le laisser aussi vide qu’une coquille et sans âme, comme disaient les rumeurs. Edward passa sa langue sur ses lèvres minces et tenta de juguler le stresse qui gravissait les échelons dans sa poitrine. Il ne fallait pas qu’il cède à la panique. C’était stupide de tirer des conclusions aussi hâtives devant cette chose, non ? Peut-être que ce n’était… qu’au mauvais sort… ou autre chose… un signe du destin… une invitation que lui envoyait Serpentard… peut-être avait-il été choisi pour être l’ambassadeur de sa maison ? Il s’était si souvent montré dévoué corps et âme au grand sorcier, il était normal qu’il veuille le récompenser ! A cette idée, un sourire naquit sur ses lèvres. Ouais, ça devait être ça. Elle voulait le remercier pour ses efforts, lui montrer à quel point il était le plus fidèle à ses valeurs.
Quelque peu rassuré, Edward fit un pas en avant. Il tendit la main alors que la lueur s’éloignait doucement. Le jeune homme de 104 ans fronça les sourcils. Désormais, un son parvenait à ses oreilles. Un murmure… quelqu’un qui chantonnait… il se redressa et se concentra. N’était-ce pas la lueur qui chantait ? Un son pur, à la limite de l’audible, si envoûtant… si enjôlant… Edward s’avança, les étincelles bleues de sa magie crépitant dans sa baguette, et se figea brusquement en entendant un bruit sourd retentir derrière lui. Rain Millis.

Edward fit volte-face au son de la voix de Rain. Dans son regard dansait une lueur dangereuse, un mélange de peur et de haine. Il jeta un bref coup d’œil à sa camarade qui le dévisageait, surpris de son comportement, avant de s’assurer qu’un fantôme n’était pas apparu dans son dos. Rien, la lumière avait disparu, elle s’était évanouie aussi brusquement qu’elle était apparue, et le murmure qui lui avait chatouillé les oreilles n’était plus là non plus. Edward poussa un profond soupir. De soulagement ou de colère ? Il n’en savait trop rien. Il avait cru que la mystérieuse lueur était un fantôme, et s’il s’était trompé, et que c’était bien un signe envoyé par Serpentard ? Dans ce cas-là, Rain avait tout gâché. Comme d’habitude. Cet être insipide gâchait toujours tout dans sa vie ! Edward prit conscience qu’il avait toujours la baguette figées vers le toit de la serre, de petites étincelles bleues claquant avec vigueur dans l’air. D’un geste, il ferma ses doigts et les appuya contre sa poche. Sa magie disparut, comme si elle disparaissait dans sa chair tandis que son corps s’en imprégnait. Edward se rendit compte qu’il ne connaissait quasiment rien de la vie de Rain. Il n’avait fait que lui mener la vie dure jusqu’à son entrée à Poudlard. Là, ils avaient comme cessé de se voir, et ne se croisaient presque plus, sauf dans ces exceptions, où ils se retrouvaient nez à nez – en ce moment. Ils passaient leur temps à se haïr et à s’éviter. Car son arôme si parfumé chatouillait la gorge d'Edward, son sang chantait pour lui, donc pour préserver la vie de Rain il se montrait détestable et l'éviter à tout prix. You will learn to hate me

- Ce n'est que moi Rain

Il le disait d'une voix glacial, ferme. Son visage n'exprimait aucune émotion, il la toisait du regard.