« Un pas en avant, deux pas en arrière ... » pv

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privé entre rain mills et edward staylen

« Un pas en avant, deux pas en arrière ... »

RAIN, en tapant de la main sur la table, d'un air agacé : Peter, je t'ai déjà dit que non. Je n'ai pas envie d'y aller. Les réceptions de Tante Ilda sont d'un ennui mortel. Je n'irai pas, un point, c'est tout. Je dirai à maman que je me sens pas bien et le problème sera réglé.

La jeune femme se leva de sa chaise, pour signifier que la conversation était close. Elle tourna ensuite dos à son frère, prête ainsi à partir. Mais ce dernier ne l'entendait pas de cette manière car il retient sa sœur par le bras.

PETER : Voyons, Rain, ne fais pas l'enfant. Tu es assez grande pour passer au-dessus de ce genre de bêtises, non ?

Sans un mot de réponse, la blonde articula brutalement son bras pour que son aîné lâche prise et elle partit d'un pas précis et rapide de la Grande Salle, la tête haute et les yeux furibonds. Non, Rain Mills n'ira pas à la réception organisée pour les prochaines vacances par sa tante Ilda. Elle détestait les réceptions et encore plus sa tante Ilda. Elle ne pouvait pas se résoudre à gâcher une soirée de sa vie avec ce genre de sottises. Elle préférait encore rester à Poudlard que de devoir subir ce genre de mondanités dont se pliaient volontiers Peter et Isabella. Pour une fois, Edmond était rangé de son côté et tous deux tenaient tête à leur aîné, qui essayait vainement et par tous les moyens de convaincre ses cadets. Mais Rain et Ed étaient butés ; ils ne changeraient pas leur position. Et vivant avec des vampires autour de soi, cela fait réfléchir. Et Rain a vite comprit que sa vie n'était rien, et ridiculement courte. Elle ne pouvait donc pas la gâcher à faire des choses qu'elle n'aimait pas.

La demoiselle partit alors vers l'extérieur, histoire de s'aérer l'esprit. Cela la frustrait de se disputer avec son frère, surtout pour une raison aussi futile qu'une réception. Mais elle était prête à tout pour faire entendre sa voix et son engagement contre la volonté de sa famille. Même se disputer avec Peter. Et puis, elle savait très bien que, dans quelques heures, ils mangeront ensemble, l'air de rien. Inutile de panique, donc. La blondinette s'arrêta au milieu de parc avant de glisser la main dans ses cheveux et levant la tête au ciel, les yeux fermés. Des gens devaient la regarder étrangement. Elle agissait bizarrement et n'était habillée que très légèrement pour la saison. Il fallait avouer que Rain avait froid. Quand elle regarda alors les environs, ce furent les serres où étaient donnés les cours de Botanique qui étaient les plus proches. La blonde prit donc la direction de la place vitrée, et vide. A l'instant même où elle posa le pied dans l'endroit, elle se sentit comme couper du reste et une vague chaleur l'émerger de bien-être. Refermant la porte derrière elle, Rain s'appuya dessus quelque instant, les yeux fermés et respirant cet atmosphère chaude qui lui dégourdissait chacun de ses membres. Puis, elle entendit un bruit, une sorte de craquement, qui l'alerta. Ouvrant les paupières, son regard bleu scruta les environs alors qu'elle sortait doucement sa baguette de sa poche.

RAIN : Il y a quelqu'un ?

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Edward se plaqua le long du mur et retint son souffle. Là, trois mètres devant lui, une boule de lumière éblouissante voletait au dessus d’une plante rouge sang dont les racines s’élevaient en sifflant pour tenter de saisir la mystérieuse lueur. Le jeune adepte de Serpentard fronça les sourcils. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Un fantôme ? A cette idée, son sang se glaça. Les enseignants parlaient souvent de ces créatures dangereuses, qui s’arrangeaient pour s’emparer de l’esprit d’autrui et le manipuler à leur guise. Etait-il en présence de l’une de ses bestioles ? Un être maléfique qui l’attirait dans un piège ? Edward jura et ferma les poings. Il n’aurait jamais dû suivre la lumière. Foutue erreur de sa part ! Elle allait l’entraîner dans un guet-apens et le vider lentement de sa force vitale pour le laisser aussi vide qu’une coquille et sans âme, comme disaient les rumeurs. Edward passa sa langue sur ses lèvres minces et tenta de juguler le stresse qui gravissait les échelons dans sa poitrine. Il ne fallait pas qu’il cède à la panique. C’était stupide de tirer des conclusions aussi hâtives devant cette chose, non ? Peut-être que ce n’était… qu’au mauvais sort… ou autre chose… un signe du destin… une invitation que lui envoyait Serpentard… peut-être avait-il été choisi pour être l’ambassadeur de sa maison ? Il s’était si souvent montré dévoué corps et âme au grand sorcier, il était normal qu’il veuille le récompenser ! A cette idée, un sourire naquit sur ses lèvres. Ouais, ça devait être ça. Elle voulait le remercier pour ses efforts, lui montrer à quel point il était le plus fidèle à ses valeurs.
Quelque peu rassuré, Edward fit un pas en avant. Il tendit la main alors que la lueur s’éloignait doucement. Le jeune homme de 104 ans fronça les sourcils. Désormais, un son parvenait à ses oreilles. Un murmure… quelqu’un qui chantonnait… il se redressa et se concentra. N’était-ce pas la lueur qui chantait ? Un son pur, à la limite de l’audible, si envoûtant… si enjôlant… Edward s’avança, les étincelles bleues de sa magie crépitant dans sa baguette, et se figea brusquement en entendant un bruit sourd retentir derrière lui. Rain Millis.

Edward fit volte-face au son de la voix de Rain. Dans son regard dansait une lueur dangereuse, un mélange de peur et de haine. Il jeta un bref coup d’œil à sa camarade qui le dévisageait, surpris de son comportement, avant de s’assurer qu’un fantôme n’était pas apparu dans son dos. Rien, la lumière avait disparu, elle s’était évanouie aussi brusquement qu’elle était apparue, et le murmure qui lui avait chatouillé les oreilles n’était plus là non plus. Edward poussa un profond soupir. De soulagement ou de colère ? Il n’en savait trop rien. Il avait cru que la mystérieuse lueur était un fantôme, et s’il s’était trompé, et que c’était bien un signe envoyé par Serpentard ? Dans ce cas-là, Rain avait tout gâché. Comme d’habitude. Cet être insipide gâchait toujours tout dans sa vie ! Edward prit conscience qu’il avait toujours la baguette figées vers le toit de la serre, de petites étincelles bleues claquant avec vigueur dans l’air. D’un geste, il ferma ses doigts et les appuya contre sa poche. Sa magie disparut, comme si elle disparaissait dans sa chair tandis que son corps s’en imprégnait. Edward se rendit compte qu’il ne connaissait quasiment rien de la vie de Rain. Il n’avait fait que lui mener la vie dure jusqu’à son entrée à Poudlard. Là, ils avaient comme cessé de se voir, et ne se croisaient presque plus, sauf dans ces exceptions, où ils se retrouvaient nez à nez – en ce moment. Ils passaient leur temps à se haïr et à s’éviter. Car son arôme si parfumé chatouillait la gorge d'Edward, son sang chantait pour lui, donc pour préserver la vie de Rain il se montrait détestable et l'éviter à tout prix. You will learn to hate me

- Ce n'est que moi Rain

Il le disait d'une voix glacial, ferme. Son visage n'exprimait aucune émotion, il la toisait du regard.

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Rain avait parcouru la pièce d'un regard lent avant de voir le dos qui se présentait à elle. L'inquiétude fit place à la surprise quand la personne tourna la tête. Edward Staylen, le bras en l'air, tenant sa baguette du bout de la main, cette dernière laissant échapper une lumière bleue claire. La blonde n'appréciait guère celui qui se présentait face à elle. C'était donc avec un soupir las qu'elle abaissa sa baguette. Regardant ailleurs, Rain se demandait cependant ce qu'il faisait ici et surtout ce qu'il regardait. Après tout, on ne vient pas dans les serres par hasard - enfin, Rain, un peu. Mais Edward semblait passablement ennuyer de l'arrivée de la jeune femme dans la pièce. Comme si elle dérangeait. Oui, ça devait être ça. Elle devait déranger. Elle avait certainement interrompu quelque chose. Il était étonnant tout ce que Rain peut déduire avec si peu de choses. Mais soit. Il était donc clair que la jeune blonde avait dérangé le jeune homme.

EDWARD : Ce n'est que moi, Rain.

Le ton employé était sec, ferme et froid. Comme à son habitude. La concernée entreprit de fuir le regard du Serpentard. Elle savait pleinement que le regard était l'arme ultime des Eternels pour le charme et elle savait aussi que celui d'Edward, même dur en son écart, n'avait que plus d'impact sur son pauvre petite cœur de mortelle. Elle roule alors des yeux.

RAIN : Je m'en étais rendue compte.

La jeune Gryffondor rangea sa baguette dans sa poche avant de passer la main dans ses cheveux. Un tic de nervosité, d'appréhension ou juste un simple réflexe ? Rain elle-même ne saurait répondre - se serait bien la première fois. Quoiqu'il en soit, elle fit quelques pas et croisa les bras. Se mordillant la lèvre et regardant par dessus l'épaule d'Edward, elle ouvrit de nouveau la bouche.

RAIN : Qu'est-ce que tu fais ici ? Oh, mais suis-je bête...Comme si tu allais me répondre.

Il était vrai que les rapports entre les deux jeunes gens n'étaient pas ce qu'on pourrait qualifier de très amicaux. Mais Rain, au delà du fait qu'ils soient dans deux maisons considérés comme ennemis, ne comprenait pas pourquoi Edward lui parlait, ne serait-ce que pour la remettre à sa place - pour ensuite la repousser. Il devait y avoir quelque chose qui dérangeait, quelque chose qui dépassait les querelles de maisons. Mais Rain n'arrive pas à mettre la main sur cela. Mais sa présence avait un effet à la fois crispant et rassurant. Les Éternels dégageaient quelque chose qui mettait à l'aise mais qui, à la fois, vous perturbait. Et, en ce moment même, la jeune Mills n'était pas spécialement dans ses baskets. De plus, elle n'avait pas complètement fini son dîner, interrompu par son départ précipité. Mais maintenant, les soucis de son ventre étaient le cadet de ses soucis propres.

Elle inspira profondément avant de prendre son courage à deux mains - digne d'une Gryffondor - et de planter son regard bleu dans celui du Serpentard. Sa manière à elle de lui dire qu'elle attendait tout de même une réponse plausible à sa question - même si elle ne s'attendait pas à autre chose que des piques et des remarques ironiques.

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