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meeting with an old acquaintance ☾ Alexey

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Auteur Message
Misery A. Petrovka

Misery A. Petrovka


♦ Lettres Envoyées : 25
♦ Crédit : © wunderkind
♦ Citation : Revenge can rule a person's behaviour.

A NEW BEGINNING
♦ Age du personnage: 22 y.o
♦ Nouvelle vie:

meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey Vide
MessageSujet: meeting with an old acquaintance ☾ Alexey meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey EmptyMer 17 Nov - 22:11

meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey 497788henryicone_1 Ω meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey 2ex0f85
(c) Lellia & Sae






Essoufflée, je courrai dans la rue du plus vite que je pouvais. Je savais qu'il me chassait et dans ces moments là, il fallait fuir. J'étais quelqu'un de téméraire, mais je savais quand il valait mieux sauver sa peau. A quoi bon me faire tuer maintenant ? Je ne pouvais pas le permettre. Pas encore. Après, nous verrons. Mais à cet instant là, je voulais vivre, et continuer ce que j'avais commencé.

J'étais à Londres depuis un an maintenant. Cette ville ne me plaisait pas. Je n'aimais pas l'aura qui s'en dégageait, sans pouvoir expliquer pourquoi. Je n'avais pas beaucoup d'amis. Il faut dire que je ne recherchais pas spécialement de la compagnie. Depuis ce que j'appellerai "l'accident", j'avais beaucoup changé. J'étais plus solitaire, plus hostile envers les gens. Pas tous, bien sûr, mais j'avais acquis une méfiance défiant toute concurrence. A vrai dire, je pense aujourd'hui que ma part animale commençait à prendre légèrement le dessus. Je ne me transformai que lorsque la situation l'exigeait, mais je me rendais bien compte que j'agissais de plus en plus bizarrement. Non, je n'aimais pas cette ville. J'étais souvent sur les nerfs, et je tournais comme un lion en cage dans mon petit appartement de Knightsbridge. Je pensais qu'être partie de Russie m'aurait remis les idées en place. Que je me rendrais compte que ce que je comptais faire était vital pour moi. Mais d'un autre côté, tout cela me semblait ridicule. Je n'étais pas une veuve vengeresse. Mais le fait de repenser à tout ce qu'il s'était passé me mettait dans une rage folle, je n'arrivais pas à passer au dessus. Oui. J'avais besoin de les retrouver, de leur montrer de quoi j'étais capable. Tant pis si d'autres pensaient que tout cela était ridicule, tant pis si je risquais ma vie en vain. C'était le terme approprié, "en vain". Qu'est ce que je croyais, exactement ? Que j'allais les retrouver ? Toutes ces pensées envahissaient inlassablement mon cerveau, et j'en avais assez. Il fallait agir. Petit à petit, je commençais à sortir de chez moi. J'explorai d'abord les environs, puis toute la ville. J'avais beau la détester, je savais au fond de moi que, pour une raison qui dépassait mon entendement, ma place était ici. J'avais commencé mes expéditions. Il fallait absolument que je sois active, sinon je crois que je serais devenue folle. J'allais chercher des renseignements là où je pensais en trouver - et ne trouvais rien la plupart du temps, d'ailleurs - j'explorais chaque quartier.

C'était ce à quoi j'étais occupée ce soir ci, d'ailleurs. L'exploration. Je me sentais un peu aventurière dans l'âme, il faut dire. Cette nuit là, j'avais décidé de ne me rendre que dans le quartier de Soho. Je savais qu'il était malfamé, mais je n'avais pas peur. Enfin si, un peu, mais j'essayais de me persuader du contraire. Je n'avais pas été très maligne, d'ailleurs. A force de me balader seule dans des ruelles sombres, il arriva ce qu'il devait arriver. Je fis une mauvaise rencontre. Il était arrivé par derrière, le fourbe. Les vampires étaient tous les mêmes. C'était des bêtes sanguinaires et cruelles. Je ne sais comment, mais j'ai réussi à me libérer de l'emprise qu'il avait sur mon cou. Ah non, je ne comptais pas me faire croquer au beau milieu d'une ruelle qui sentait l'urine ! D'un geste rapide, j'avais attrapé ma baguette, avait hurlé un " Stupéfix " et, ne me demandant même pas s'il avait été efficace ou non, je m'étais mise à courir à toutes jambes. Encore une erreur. Je croyais vraiment que courir allait m'aider ? Je savais pourtant qu'il était plus rapide que moi, ils étaient les plus rapides. J'entendais des bruits indistincts autour de moi. J'étais foutue, complètement foutue. J'étais trop lente. Il me fallait de la vitesse. Je détestais faire cela en pleine rue mais tant pis, c'était ma vie qui était en jeu pour le coup. Sans m'arrêter de courir, je me transformai. Je préférais faire cela à l'arrêt, la sensation de tomber tout à coup sur quatre pattes n'était pas ce que l'on pouvait appeler agréable. Mais au moins, j'allais plus vite. Et j'y voyais mieux, aussi. Je sentais tous mes sens affutés, et cela me donnait un pâle sentiment de sécurité. Mais à force de courir n'importe où, j'atterris dans une ruelle. Close. Typique. Je sentis mes poils se hérisser. Bon, cette fois j'étais vraiment dans une sale situation. Je tentai de sauter par dessus la palissade qui bloquait la rue : impossible, trop haut. Je poussai un grognement, et me retournai. Je vis alors une ombre, à quelques mètres de moi. J'avais peur. Je tournai en rond, feulant et essayant de franchir cette foutue palissade, consciente que ça ne m'aiderait pas beaucoup, mais une fois de plus, cela m'apportait un petit sentiment de sécurité. J'étais trop imprudente, trop impulsive. Je me jurai intérieurement que, si je sortais de là, je ferais plus attention. Ou au moins arrêterai d'aller dans ce genre de quartier la nuit.
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Alexey P. Andropov
Russian Vampire ۞ there is a fine line between love and hate

Alexey P. Andropov


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♦ Age du personnage: 541 ans.
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meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey Vide
MessageSujet: Re: meeting with an old acquaintance ☾ Alexey meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey EmptyJeu 18 Nov - 0:12

    J’étais né en Russie. J’y avais vécu toute ma vie d’humain, et plus tard, une fois devenu immortel, j’avais quitté ma patrie pour de nouveaux horizons. Je pensais, à l’époque, qu’il était dans ma nature de provoquer la mort partout où je passais. Cela ne dura pas longtemps. J’étais un vampire bien trop humain, un être dévoré par le passé et les remords. Contrairement à tous ceux que j’avais fréquentés autrefois, je n’étais pas satisfait de ma nouvelle vie. Certes, pouvoir exister pendant des centaines d’années me séduisait, mais j’étais encore attaché à tout ce qui faisait de l’homme une créature fragile par nature. J’avais survécu à mes camarades de classe, et à leurs enfants. Aujourd’hui, si l’envie me prenait, je pouvais dresser leur arbre généalogique et me vanter de les avoir tous plus ou moins connus. Ou vus. Nombre de jeunes éternels se laissent charmer par leur nouvelle toute-puissance. Ils sentent couler en eux une magie différente de celle employée par les sorciers, se grisent de vitesse et se retrouvent accro au sang humain avant même d’avoir pu envisager l’autre possibilité. Cette Autre Possibilité, j’y ai été confronté : à force de refuser les gorges tendues, je me sentais dépérir lentement. C’est ainsi que je m’étais rabattu sur ce pauvre chien errant, qui fit les frais de ma soif. Je n’étais pas particulièrement ravi. Comprenez bien, lorsque l’on a goûté au sang d’un Homme, il est dur de passer à autre chose. Je pourrais comparer ça à l’héroïne, la cocaïne, ou toute autre drogue similaire dont se servent les êtres humains pour « planer ». La sensation est pourtant encore plus forte que cela, plus puissante et profonde. Je serais incapable de décrire ce qu’un vampire ressent en se nourrissant d’humains, si ce n’est un intense plaisir dont on ne parvient pas à se lasser, qu’importe la quantité de sang ingurgitée. Et puis il y a aussi le fait qu’on ne se sent complètement rassasié qu’avec ce type de breuvage. Personnellement, après tout le temps que j’ai passé à boire l’hémoglobine des animaux, j’arrive à m’en contenter. Certains nourrissent plus que d’autres. J’ai remarqué que le daim, ou encore le grizzli – inutile de vous donner d’autres exemples – garantissent un laps de temps plus long entre chaque repas. Mais rien ne vaut, et ne vaudra jamais, le sang humain.
    Aussi avais-je du mal à me réhabituer à ce régime que l’on qualifie de végétarien chez les immortels. Je devais me faire violence pour ne pas plonger mes crocs immaculés dans la chair tendre des passants, et encore plus lorsqu’ils sentaient plus bon que la moyenne. Mais j’y parvenais. Peu à peu, le carmin de mes iris avait laissé place à une note d’un orange vif, puis ocre, avant d’opter pour un doré sombre, auquel de mêle des filaments sanguins. Je songeais, avec une pointe d’amusement, que je devais être le seul de ma race à arborer une paire d’yeux semblable. Les autres se cantonnaient à : rouge sombre, rouge vif, ou doré profond. Les deux premiers sont en réalité issu du même type de repas, seul diffère l’humeur du vampire et sa faim.

      « Alexey ? »


    Interrompu dans mes pensées, je jetai un coup d’œil furtif vers la personne qui venait de m’interpeller. C’était un vampire d’un demi-siècle nommé Graham. Il m’était resté fidèle jusqu’au bout. Mais à quel prix…

      « Qu’y a-t-il, Graham ? »
      « Cela fait plusieurs heures que tu n’as pas mangé. Tu feras mieux d’aller chasser… Sinon, tu pourrais bien te jeter sur le premier humain venu. »


    L’unique œil qui lui restait me dévisageait stoïquement. Il l’avait perdu lors de circonstances qu’il se refusait à me confier.

      « Tu as raison. »
      « Évidemment. »


    Ce n’était pas de l’humour, il en était incapable. Plutôt une sorte d’évidence formulée à voix haute, tout simplement parce qu’il savait – tout autant que moi – qu’il venait de pointer du doigt une de mes trop récurrente faiblesse. Me redressant, j’hochais simplement la tête avec un sourire aimable. Nous parlions peu en dehors des heures où nous échangions nos avis sur le nouveau mouvement qu’étaient en train de former nos congénères : les vampires au pouvoir ? Ben voyons. Autant mettre un lion pour tous nous diriger. Nous n’étions que des animaux sauvages, incapables de nous contrôler lorsque nous avions soif … Alors diriger le monde ? Ce n’était à mes yeux qu’une vaste plaisanterie que je m’efforcerais, le moment venu, d’éventer avec des arguments raisonnables que tous seraient tenus de respecter. Raisonnables. Tenus de respecter. Pourquoi le feraient-ils, au fait ? Une part de moi, infime, me glissait que maintenant que Lokhyan avait disparu il n’y avait personne d’autre pour les guider et qu’ils se rangeraient à l’avis du plus expérimenté. Et une autre part me murmurait sournoisement qu’ils avaient encore un leader. Une femme au tempérament aussi enflammé que l’était celui de son créateur. Charlotte Leonhart n’était pas morte, elle, et s’il y avait bien quelqu’un d’autre capable de rallier à sa cause les éternels, c’était bien elle.
    Je sautais de toits en toits, inspirant les effluves de la ville. Jusqu’à ce que je sente l’odeur de la chasse. La fragrance de la peur perçait à travers le parfum d’une femme qui courait à en perdre haleine. Sur ses talons, un tout jeune vampire aux yeux rubis. Je n’aurais pas dû m’en mêler. Je n’étais pas à Moscou, où je veillais sur les habitants, tel un berger sur ses brebis. C’était Londres, ici. La capitale anglaise, le lieu où s’étaient tapis les plus sanguinaires d’entre nous pendant la guerre contre le Spirit. Cette ville transpirait la magie, et la mort. Je n’étais pas chez moi. J’aurais dû continuer ma route en me forçant à ne pas tendre l’oreille pour distinguer le cri d’agonie que pousserait la femme lorsqu’elle se ferait rattraper par le prédateur. Mais je m’immobilisai, m’accroupissant sur le rebord mouillé par l’humidité et dardait sur la silhouette fuyante mon intense regard mordoré. Soudain, l’humaine devint panthère. Je ne pus empêcher la brève exclamation de surprise franchir mes lèvres : je savais que parmi les sorciers, il y en avait qui étaient capables de changer de forme. Ce n’était ni un sortilège, ni l’effet d’une potion. Ils s’entraînaient pendant des années pour parvenir à un tel résultat. Mais c’était la première fois que j’assistai à un tel phénomène. Le nouveau-né devait être aussi surprit que moi, puisqu’il ralentit sa course. Néanmoins l’appel de son sang était plus fort que la peur, aussi le vis-je avoir un sourire carnassier avant de fondre sur elle. Ce qu’il aurait dû faire.

      « Qui t’a donné la vie ? »


    Le maintenant à la gorge, je l’empêchai ainsi de poursuivre l’animal qui s’enfuyait ventre-à-terre. Il gronda et essaya de se libérer de mon étreinte. C’était inutile, j’étais beaucoup plus âgé que lui.

      « Lâche-moi ! Lâche-moi, je meurs de faim ! Ma proie s’échappe ! »
      « Qui t’a donné la vie ? »


    J’avais presque de l’admiration pour cet être abject qui parvenait à me regarder de haut malgré sa position pour le moins compromettante. La commissure de ses lèvres frémit tandis qu’il se rendait compte de la couleur de mes yeux.

      « T’es un végétarien !? »
      « Réponds-moi, et je te laisserais la vie sauve. »


    Je mentais. Effrontément. Je n’allais pas laisser un danger comme lui parcourir les rues de Londres. Ses habitants avaient déjà du mal à se remettre du Spirit sans que l’on y ajoute de nouveaux vampires fraîchement transformés aux appétits insatiables.

      « Va en Enfers ! »
      « J’y suis déjà. » murmurai-je sans une touche d’ironie.


    Sa tête roula sur le goudron. Je laissais son corps là, aux yeux de tous, certain que son créateur ne devait pas être très loin. On ne laisse pas sa progéniture sans surveillance, qu’importe son âge. J’inspirai, recherchant dans les odeurs de la capitale celle de la jeune femme animagus. Je parvins facilement à la pister, d’autant plus que mon altercation avec le nouveau-né n’avait duré qu’une minute ou deux. La panthère feulait, tournant sur elle-même et jetant des coups d’œil désespérés à la palissade de bois qui l’empêchait de fuir. M’avançant dans la faible lumière du réverbère, je mis mes mains devant moi, paumes en avant et croisai son regard. D’un bleu troublant. Le souvenir d’une femme et de sa fille me revint en mémoire. Sans le savoir, je venais de retrouver la trace d’une personne sur laquelle j’avais longtemps veillé.

      « Nie boitess. N’ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal, je vous le jure. »


    A la lisière de la tâche jaunâtre, j’attendais qu’elle veuille bien reprendre forme humaine. Désirant la rassurer, je rajoutai :

      « Il est mort. Il ne vous fera plus aucun mal. »
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Misery A. Petrovka

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meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey Vide
MessageSujet: Re: meeting with an old acquaintance ☾ Alexey meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey EmptyVen 19 Nov - 17:43

Je détestais me sentir prisonnière. Et là, j'étais faite comme un rat. J'avais beau tourner sur moi même, cela n'allait pas m'aider. Je jetai un coup d'oeil à l'homme qui se tenait dans la lumière du réverbère. Il ne me fallut pas longtemps pour me rendre compte que ce n'était pas celui qui m'avait attaquée. Encore mieux, maintenant ils étaient deux sur ma trace. Il n'y avait pas marqué "repas gratuit" sur mon front, pourtant. Mais c'était des vampires ! Bien sûr qu'il y avait marqué repas gratuit sur mon front. Cette silhouette me disait vaguement quelque chose. Comme un vieux souvenir ancré dans ma mémoire. C'était une sensation étrange. J'avais toujours aussi peur, mais je me sentait en même temps rassuré. J'avais de sacrés problèmes, voilà que je me mettais à délirer comme tous ces amoureux des vampires. Ou alors, peut être qu'il utilisait un de ses pouvoirs sur moi ? Oui, oui ce devait être cela. Je gardais une posture d'attaque, immobile, les oreilles baissées, la queue fouettant le sol. Je ne voulais pas qu'il croit qu'il aurait ma confiance aussi facilement. D'ailleurs, ce ne serait surement pas le cas. Personne n'acquiert ma confiance facilement. Je crois que je devenais réellement de plus en plus sauvage. J'avais même des réactions animales sous forme humaine. Peut être que ma part animale commençait à prendre le pas sur ma forme humaine... Peut être que je recherchais cela, aussi. Je ne me battais plus que très rarement contre mes pulsions et mes instincts.

Soudain, il se mit à parler. Et en russe, qui plus est. Surprise, je relevais un sourcil. Entendre des mots de mon pays me réchauffa le coeur, mais je ressentais toujours un énorme poids dans mon estomac. Je ne savais pas ce que je devais faire. Me retransformer en humaine ? Mais cela lui faciliterait la tâche, s'il comptait m'attaquer. Et je ne pouvais pas rester en animal trop longtemps, je sentais déjà l'envie de rester ainsi pour toujours.

    « Je ne vous veux aucun mal, je vous le jure. »


Je laissai un grognement sortir de ma gueule. Avant, j'aurais cru sa promesse sans hésitation. Mais maintenant, je ressentais comme un frein, quelque chose qui me soufflait qu'il mentait. Et en même temps... J'avais toujours ce vague pressentiment. J'étais complètement partagée entre le fait de le croire, et celui de rester persuadée qu'il n'était qu'un vampire comme les autres, et qu'il allait m'attaquer dès que j'aurais repris forme humaine. Après tout, peut être qu'il préférait, les vampires n'aimaient pas beaucoup les animaux, de ce que je savais. A cette époque là, je ne pouvais pas me douter que je me trompais effrontément.

    « Il est mort. Il ne vous fera plus aucun mal. »


Il fallait que je prenne une décision. Je n'étais pas du genre à douter comme cela, ce n'était pas moi ! Quel drôle d'effet ce vampire provoquait en moi. J'émis un grognement plus pour la forme que pour autre chose, et reculai dans l'ombre. Je ne voulais pas me changer devant lui. Je détestais faire cela, je ne comprends toujours pas pourquoi. J'avais déjà rencontré des Animagi, et ils n'avaient jamais eu le moindre problème par rapport à cela. Pourquoi avais je un tel blocage ? Quelque chose ne devait pas tourner chez moi. On ne voyait plus que mes yeux dans la pénombre. Je les fermai pour me concentrer - j'en avais encore besoin - et reprenait ma forme humaine. J'étais angoissée. Je venais de me lancer dans une affaire dont je ne connaissais absolument pas l'issue. Je ressortis quelques secondes plus tard, baguette en main. J'avais fait l'effort de le croire, mais je n'étais pas non plus inconsciente. Je dardai sur lui mon regard perçant, avant de me mettre à parler, en russe.

    « Pourquoi vous croirais je ? »


J'avais beau avoir repris forme humaine, je gardais légèrement mon agressivité animale. J'avançai d'un pas, prudemment. C'est alors que je le vis réellement. Je croisai même son regard, sur lequel je m'attardai quelques secondes. Il n'étais pas comme les autres il avait l'air plus... Plus humain. Si c'était possible. Je fus légèrement décontenancée, je n'avais jamais vu quelqu'un avec tel regard. Je sentais mes barrières tomber, il fallait vite les relever. Mais plus je le regardais, plus j'avais l'impression de le connaître. C'en était perturbant. Frustrant, même. Je fronçai les sourcils et continuai, dans un souffle.

    « Qui êtes vous ? »
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Alexey P. Andropov
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meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey Vide
MessageSujet: Re: meeting with an old acquaintance ☾ Alexey meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey EmptyDim 21 Nov - 23:12

    Je lisais dans le bleu intense des yeux du fauve une réticence évidente. Elle se refusait à me faire confiance et je ne pouvais guère l’en blâmer. Ne venait-elle pas d’échapper de justesse aux crocs d’un de mes congénères affamés ? Immobile et prudent, je guettais le moindre geste qu’elle ferait. Je n’étais pas sot au point de lui faire totalement confiance, surtout après ce qui venait de lui arriver. Si son parfum n’était pas entièrement recouvert par l’odeur alléchante de la peur, j’étais néanmoins presque sûr qu’elle était encore très craintive. J’entendais les battements irréguliers de son cœur battre à une vitesse folle. Elle tourna sur elle-même, feulant et grondant sans pour autant se montrer agressive. Sa queue coupait l’air avec force, m’indiquant qu’elle était en pleine réflexion et qu’elle se sentait acculée. C’était le cas, en un sens. Elle n’avait nulle part où aller et je me dressais devant elle en lui disant de me faire confiance, moi, un vampire, un tueur au régime bien particulier. J’expirais profondément, cachant mon inquiétude derrière un masque d’impassibilité, et fit un large pas en arrière. A la lisière de l’ombre, mes iris dorés se teintaient d’une multitude de reflets plus sombres. J’espérais lui montrer par cet acte que je ne lui voulais vraiment aucun mal, mais je doutais que cela suffise.
    Son regard empreint d’intelligence passa sur moi, puis elle disparut dans l’ombre. L’instant d’après, une jeune femme au visage harmonieux me parla en russe. Si j’en fus surpris, je ne le montrais pourtant pas. Mes sentiments étaient quelque chose d’infiniment rare et précieux, ils faisaient de moi un être à part, un vampire à part. Je n’allais donc pas les livrer aisément. Mes lèvres se pincèrent toutefois, seul signe trahissant l’étrange sentiment qui s’emparait de moi. Je connaissais cette humaine. Son regard perçant avait le don de faire ressurgir des souvenirs anciens que je gardais jusqu’ici enfouis au plus profond de ma mémoire. Des souvenirs dont j’avais pratiquement tout oublié – c’était du moins ce que je pensais. Et rien qu’en la voyant s’avancer dans la lumière, le menton relevé, la vie refluait en ces réminiscences effacées. Puis vint le moment où je me retrouvais à m’interroger. Devais-je lui dévoiler mon identité ? Malgré le pressentiment que j’avais à son égard, pouvais-je lui faire confiance au point de lui dire qui j’étais ?

      « Peu de gens savent différencier un vampire végétarien d’un autre. Mais je pensais que vous en seriez capable… Comprenez juste que si je vous ai tirée de ce mauvais pas, ce n’était pas pour ensuite vous tuer. De toute façon, si tel avait été le cas, ce serait déjà fait : le fait que vous soyez sous forme animale ne m’aurait guère dérangé. »


    Jouant avec la chevalière que je portais au majeur droit, j’observais les réactions qui se succédaient sur son joli minois. Maintenant que j’avais parlé, je me sentais plus détendu et donc moins perturbé par ce qu’elle éveillait en moi. Je pouvais désormais dire avec certitude qu’elle n’était pas l’une de mes anciennes connaissances. Elle ressemblait énormément à quelqu’un, mais… Un flash-souvenir passa devant mes yeux. Une femme et sa fille. La Russie. Un cadeau bien étrange. Et le sourire de l’enfant, si lumineux.

      « Pardonnez-moi, mais nous sommes-nous déjà rencontrés ? Il y a quelques années… »


    Je m’approchais d’elle presque sans m’en rendre compte, absorbé par l’éclat bleuté de ses yeux. J’étais à quelques mètres d’elle lorsque la mémoire me revint.

      « Misery Petrovka. N’ai-je pas raison ? Vous vous appelez Misery Petrovka. »


    Je secouais la tête, maugréant intérieurement devant mes mauvaises manières.

      « Je suis désolé, je vous demande votre nom alors que je ne me suis toujours pas présenté. Je m’appelle Alexey Andropov. Et je peux vous affirmer que je vous ai déjà vue… Mais vous étiez alors plus jeune et plus petite. »


    Je n’en revenais pas. Que faisait-elle ici ? La dernière fois que je l’avais croisée remontait à des années… Qu’étaient devenus ses parents après mon départ de Russie ? J’avais, à l’époque, toujours fait en sorte de garder un œil sur eux, mais avec l’arrivée du Spirit tout s’était mélangé et je n’avais pu continuer à veiller sur eux. On peut trouver étrange qu’un Immortel s’intéresse autant à des humains – même quelqu’un d’aussi sociable que moi – pourtant il suffisait de savoir qu’ils étaient tous deux des amis très proches qui partageaient ma façon de voir le monde. Ils pensaient qu’une cohabitation était possible, que nous n’étions pas tous des monstres et…

      « Pourquoi êtes-vous à Londres, Misery ? » demandais-je d’une voix à peine plus haute qu’un murmure « S’est-il passé quelque chose à Moscou, devochka ? »


    Ce surnom m’était venu à l’esprit avec une facilité déconcertante. Après tout, n’était-ce pas ainsi que je l’avais appelée il y a plus de dix ans ? Et comparé à moi, elle n’était qu’une enfant. Une petite fille. Un éclat doré au niveau de son cou attira mon regard. Je jure qu’à cet instant, je ne pensais pas à son sang. Je ne ressentais plus la faim, trop occupé à essayer de savoir ce qui avait bien pu attirer une russe dans cette ville noire. Pourtant, dès lors que mes yeux se posèrent sur la chaîne étincelante, je vis aussi avec une précision troublante la carotide pulser sous la chair fine. Sa fragrance me parvint, m’enveloppant tout entier, m’affaiblissant, m’envoutant. La seule idée qui me vint fut de couper ma respiration ; cela ne me dérangeait pas, j’étais bel et bien mort et je n’avais plus besoin d’oxygène après tout. Mais maintenant que mon instinct de chasseur avait repéré cette délicieuse source de nourriture, si proche de moi, si démunie, je n’étais plus sûr de rien. Je savais juste que je ne lui sauterais pas dessus pour la vider de son sang comme un animal et qu’elle n’était pour le moment pas en danger. Mais c’était tout. Et cela m’angoissait.
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Misery A. Petrovka

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MessageSujet: Re: meeting with an old acquaintance ☾ Alexey meeting with an old acquaintance  ☾  Alexey EmptyLun 22 Nov - 17:54

Il ne m'était pas familier de ressentir tant de sentiments contradictoires en même temps. J'étais généralement plutôt sûre de ce que j'éprouvais, et en était très contente. Mais là... Peur, angoisse, soulagement, tout cela était bien trop pour moi. Je détestais me montrer émotive, combien même j'avais une sensibilité exacerbée, je la dissimulais toujours, même à moi même. J'avais toujours ma baguette en main, mais elle ne me semblait être qu'un vulgaire bout de bois inutile. Elle m'avait pourtant déjà sortie de bien nombreux mauvais pas, mais je sentais que ce soir là, elle serait inutile, qu'importe ce qu'il arriverait. Je me sentais démunie, faible. J'avais souvent cette impression devant les vampires, puisque je n'étais qu'un puceron facilement qu'ils pouvaient facilement écraser. Mais face à lui, c'était encore pire. Peut être était il plus âgé que tous ceux que j'avais déjà connus ? Je n'en savais rien. Toujours était il que c'était très bizarre, et je voulais savoir le fin de l'histoire.
Il se remit ensuite à parler, et une lueur perplexe passa dans mon regard. Comme si je n'étais déjà pas assez perturbée comme cela, il me donnait en plus une bonne raison de le croire ! Je grommelai intérieurement, ces vampires, vraiment. Mais sous la surprise, je m'étais mise à penser tout haut, dans un souffle.

    « Végétarien... »


Je n'en dis pas plus, me rendant compte que j'en avais déjà dévoilé trop sur ma surprise. J'avais toujours eu cette retenue quant à mes émotions, même si elle s'était développée ces derniers moi. Je n'avais jamais réellement cru que les vampires végétariens existaient. Je savais que le goût du sang animal leur donnait la nausée Willam... Il m'en avait déjà parlé. Et ce qu'il m'en avait dit m'avait confortée dans l'idée que soit ils n'existaient pas, soit ils étaient très rares. Cet homme était en train d'ébranler l'une des certitudes qui me confirmaient que les vampires étaient des bêtes. Et comme si je n'était pas assez perturbée, cela en rajouta une couche. J'avais baissé les yeux vers le sol, pour réfléchir à toute la complexité de la chose. Et puis, je dois avouer que j'étais intimidée, aussi. Il se remit à parler. Sa voix m'était familière, comme celle d'un ami qu'on n'a plus vu depuis très longtemps. Pourtant, j'étais certaine qu'il n'était pas mon ami. Alors, où avais je déjà entendu cette voix ? Elle me réchauffait et m'enveloppait. Surprise en l'entendant, je relevais les yeux. Je n'étais plus aussi sûre de moi qu'il y a quelques minutes.

    « Non je... Je ne pense pas. »


Pourtant, on sentait clairement dans ma voix que moi aussi je commençais à sérieusement me poser la question. Mon regard croisa le sien, mais je ne le baissais pas cette fois. Je ne voulais pas paraître pour une humaine terrorisée, ce que je n'étais plus vraiment, d'ailleurs. Il avança vers moi, et je voulus reculer. Cependant mon corps ne suivit pas mon instinct. J'eus un bref mouvement de recul, mais mes pieds restaient ancrés dans le sol. Comme si mon être entier refusait de reculer. Je me surpris même à penser que je voulais qu'il se rapproche plus. Cette pensée m'effraya, je ne devais pas retomber dans le piège. Je ne devais plus. Je l'entendis prononcer mon nom, et ma surprise grandit encore. Cette rencontre était de plus en plus bizarre.

    « Co... »


Je n'eus pas le temps de lui demander comment il me connaissait qu'il continuait à parler. Alexey Andropov. Ce nom ne me disait absolument rien. A moins que... Je repensai à une discussion de mes parents que j'avais entendue - ou plutôt espionnée - il y a longtemps. Elle parlait d'entente et de cohabitation, tous les sujets utopiques que mes parents se plaisaient à argumenter sans cesse, et il me sembla que ce nom était arrivé dans la conversation. A quel sujet ? Je ne me rappelai plus. Mais en tout cas, il était familier à mes oreilles. Mes souvenirs d'enfance se reconstruisaient peu à peu dans ma mémoire. J'avais des flashs qui se précisaient à chaque seconde.

    « Vous... Vous connaissiez mes parents. »


J'avais dit cela plus pour moi que pour lui, en réalité. J'essayais de me persuader que c'était vrai. J'avais une conviction qui se renforçait un peu plus à chaque seconde qui passait. Et si c'était lui... Non, c'était impossible. Oui, oui. Je l'aurais su au premier regard, non ? Mais j'avais ce pressentiment depuis qu'il était apparu devant moi.
J'étais tellement perturbée que je répondis à ses questions sans m'en poser. J'étais plutôt du genre à répondre à une question par une autre, mais je réfléchissais en même temps, et je répondis presque par automatisme, habituée à ce qu'on me posât la question.

    « J'ai du quitter la Russie, j'ai des gens à retrouver. »


Je n'en dis pas plus, il n'avait pas besoin de savoir tout le fin mot de l'histoire. Du moins, pas pour le moment. Soudain, je sortis des mes réflexions. Devochka. On m'avait appelée ainsi de nombreuses fois lorsque j'étais enfant, mais jamais de cette façon là. Je ne pense pas qu'il y ait différentes façons de dire un mot, pourtant. Mais là... Ma main remonta instinctivement jusqu'à mon cou, là où je savais que se trouvait mon médaillon. Depuis que je l'avais vu, je reniais l'évidence, et j'en étais consciente. Mais il arrivait un moment où il fallait arrêter de se voiler la face. C'était lui. Lui, le vampire que j'avais idolâtré depuis l'enfance, celui que je mettais sur un piédestal sans vraiment savoir pourquoi. Lui, le premier vampire que j'avais vu de toute ma vie, celui qui m'avait donné envie de les aimer. Je n'aurais jamais cru le revoir un jour, et pourtant je dois avouer que j'en avais souvent rêvé. Il m'arrivait même parfois d'avoir l'impression qu'il n'était pas loin. Mais cela remontait à longtemps, et j'avais enfoui ces rêves d'enfant et d'adolescente bien au fond dans mon esprit. Mais maintenant qu'il était devant moi, tout se mélangeait dans ma tête.


    « C'était vous, n'est ce pas ? » Je sortis le médaillon qui était dissimulé sous mon pull, et le lui montrai.
    « C'est vous qui m'avez donné ceci. »


Je n'y croyais pas. Cette soirée était décidément très étrange. J'avais failli mourir, et voilà que celui qui m'avait sauvée était celui que j'avais toujours espéré revoir. C'était trop d'émotions d'un coup pour moi, je sentais mon coeur battre à tout rompre et le sang me monter au cerveau. Cette soirée était très étrange.
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