BLOOD DRAWS BLOOD╰☆╮I'm a cannibal just like an animal with more charm.
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Sujet: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Lun 15 Nov - 23:56
Des crachas de sang s'enlevèrent de ma bouche. Un corps tomba à terre, mort. Mon regard de braise vint fixer les hommes et une femme qui m'entourèrent. Je les voyais hargneux. Prêt à me sauter dessus, ne reculant devant rien même si leur vie était en jeu, même s'ils savaient que ce soir peut-être était leur dernière nuit. Ses cinq hommes et cette femme étaient des Hunters. Ils n'allaient jamais s'arrêter tant qu'ils ne m'auront pas tranché la tête, je le savais pertinemment. Et pourtant moi je restais debout, je ne voulais pas mourir et ce n'était pas ce soir que j'allais leur faire plaisir. Non. Mon sourire se dessinais sur mes lèvres, rieur. Oui je me moquais d'eux. Je savais très bien qu'ils n'avaient aucune chance contre moi. Je ne suis peut-être pas le plus vieux des vampires mais je savais tout de même tenir la longueur par rapport aux combats contres les chasseurs. Et mon assurance pouvait les intimider, je les voyais dans leur yeux. C'était jouissif de savoir qu'ils n'allaient pas durer même s'il fallait s'avouer qu'ils étaient tout de même tenaces pour des humains munis seulement d'armes. Dire que c'était juste une soirée tranquille. J'allais rejoindre Vitali, soirée entre mec, d'ailleurs c'était le seul vampire que je pouvais apprécier. Mais vraiment ! Sans aucune arrière pensée, ni rien. Je ne pensais pas à l'utiliser comme certains. C'était un ami, un vrai. Et pourtant je ne pensais pas qu'un jour j'allais avoir quelqu'un à qui je puisse accorder une certaine confiance, même si ce n'était pas une confiance aveugle, au moins un minimum. Bref, je devais juste le rejoindre, passer une soirée entre mecs et au lieu de cela je m'étais fait embusqué par cette bande de chasseurs dans le quartier Knightsbridge. De toute façon c'était comme ça en ce moment. Ils avaient décidé de faire une traque plus vivante pour réduire à néant les vampires qui couraient dans les rues de Londres.
Mais je ne les laisserais pas faire. Je ne les laisserais pas m'avoir moi. Pas maintenant alors que tout se mettait en place autours de moi. J'avais acquis une certaine notoriété chez les vampires et c'était hors de question que je puisse disparaître ainsi, juste avec six hunters en face de moi. Je décidai de me déplacer rapidement pour me retrouver derrière la femme, lui caressant le cou doucement, puis prenant sa gorge entre une de mes mains. Mon regard carmin vint alors chercher ceux des autres hommes qui affichaient une expression d'effroi sur leur visage voyant la jeune femme éprouver de la peur mais aussi devinant nettement que c'était fini pour elle. Un message d'adieu passa sur ses yeux, un scintillement d'une de mes canines apparut, luisant, contrastant avec la lueur de la lune qui avait projeté ses rayons sur moi comme dans une scène tragique. Le moment où un personnage devait montrer la mort aux spectateurs, en direct live. Du sang gicla du jugulaire de l'inconnue, tâchant mon moitié du visage et j'arrachai une partie de sa peau. Le deuxième corps que j'avais eu tomba à nouveau à terre. Il n'en restait plus que cinq. Cependant, ces cinq là n'étaient pas les plus faibles. Ils étaient agiles, entraînés plus que les deux autres. D'ailleurs lorsque sa collègue vint succomber sous ses crocs, j'entendis une balle partir et mon épaule se déboîta, me faisant reculer de quelques millimètres.
Mon visage se tourna alors vers cette épaule qu'il venait juste de blesser puis à peine j'avais eu le temps de me tourner vers eux qu'un autre fonça sur moi, le katana mis en avant et me transperça alors au ventre me faisant reculer encore plus jusqu'à rencontrer le mur froid de la ruelle. Une expression de douleur passa alors sur mon visage. Oui ça faisait mal, même un mal de chien. Je pouvais sentir la lame du katana tourner dans mes organes mortes, les toucher, les titiller. Il se jouait de moi, d'ailleurs ce dernier riait de me voir dans cet état là. Cependant je le fixais à nouveau faisant abstraction à la douleur et à mon tour je me joignais à son rire. Ce qui le perturba pendant quelques instants. Un de mes bras vint le prendre par les épaules, serrer le point sensible pour qu'il puisse s'agenouiller devant moi, c'était ce qu'il fit. Avec la pression, il relâcha même la manche de son arme et là sa tête passa alors entre mes deux mains et un craquement sourd se fit entendre. Le coup du lapin était une de mes manières de tuer et j'adorais entendre ce bruit qui pouvait alors faire frissonner de terreurs certains.
Les sourcils froncés, je pris la manche du katana et le retira alors doucement de mon ventre. Un râle de douleur sortit de ma bouche mais j'avais gagné une arme qui ne plaisait pas du tout aux yeux des quatre chasseurs restants. Haletant, je repris quelque force et m'avançai doucement vers eux lorsque soudain je sentis une odeur familière qui intrigua mon odorat. Une odeur qui m'avait obsédé et qui m'obsédait toujours. Mon visage se tourna un instant, comme au ralenti et je l'aperçu. Elle. Cette femme que j'avais rencontré il y avait de cela des jours. Cette humaine qui m'appartenait. Son sac de courses était tombé à terre devant tout ce bain de sang qu'on lui offrait et un instant, je sentais le sol se dérober devant moi...
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 1:03
Tout ce que je voulais, la seule intention que j'avais, c'était remplir mon frigo et mes placards. Ils n'attendaient plus que moi et les courses que je venais de faire à la supérette du quartier, à deux rues de mon petit appartement de Knightsbridge. Le confort n'y était pas optimal, la vue n'y était pas fulgurante, mais il me suffisait. J'y habitais seule depuis mes 17 ans. A la mort de mes parents, me retrouvant orpheline et sans famille proche, car je n'avais ni tante ni oncle encore en vie à ce moment-là -mon oncle Barney, le frère aîné de mon père, était décédé d'un cancer quand je n'avais que 5 ans, preuve que dans un monde rempli de magie et de mystère, les maladies les plus courantes pouvaient encore emporter des êtres chers- j'avais été placée en foyer. M'estimant suffisamment mûre pour vivre seule, la conseillère qui s'occupait alors de moi m'avait aidée à trouver un logement, puis m'avait rendu de nombreuses visites au commencement de ma vie d'adulte, pour s'assurer que tout se passait bien. Les visites s'étaient peu à peu espacées, puis avaient cessé. Seuls quelques e-mails maintenaient encore le contact entre nous, plus par politesse qu'autre chose, maintenant que j'étais majeure depuis presque deux ans.
La soirée était déjà bien entamée. Il était presque 21h30, et je remerciai ce petit super-marché de proximité d'avoir des horaires si flexibles. Il faisait nuit noire depuis plusieurs heures. L'hiver était froid et sec. Vêtue d'un jean ni trop serré ni trop ample, d'un simple pull noir, j'avais enfilé rapidement un blouson en cuir brut avant de quitter mon appartement, ainsi qu'un foulard pour cacher la marque sur ma gorge. Longtemps, j'avais observé la trace nette que les crocs du vampire m'avait laissés. Dans ma salle de bain, les mains appuyées contre le bord du lavabo, le regard accroché à mon propre reflet, j'avais des vertiges rien qu'en re-visualisant la scène. C'était longtemps resté douloureux, sensible, et un hématome bleuâtre avait entouré le croissant de lune que formait la cicatrice. Il avait ensuite disparu, ne laissant derrière lui que la marque blanche, précise, dernière trace de la rencontre que j'avais crue fatale. Depuis cette nuit, je vivais dans l'attente de quelque chose qui ne venait pas. J'avais la conviction que nos routes se recroiseraient, par hasard ou parce qu'il l'avait décidé, mais je ne savais pas quand. Après un mois ? Un an ? Une décennie ?
Le choc fut complet. Mes mains se desserrèrent des sacs en plastique pleins de courses que je tenais par automatisme. Un bain de sang. Un ballet de chasse, superbe et sanguin, violent et rapide. J'étais raide comme un piquet, les muscles tendus et crispés, en opposition parfaite avec la scène qui se déroulait devant moi. Je le reconnus instantanément. L'image que j'avais eu de lui cette nuit-là, le souvenir que j'en avais gardé étaient restés intacts. J'avais un moment cru l'embellir, le sublimer, mais je me rendais compte à présent que ce n'était pas le cas. Sa plastique était parfaite, ses mouvements adroits, sa peau de marbre, son sourire tranchant et ses yeux étaient rendus incandescents par la violente intensité du combat qu'il livrait. Et à nouveau, en sa présence, mon corps ne répondait plus de lui.
J'étais terrorisée par ce à quoi j'assistai. L'assaut était d'une violence rare, et chacun s'acharnait contre lui. Je réalisai avec effroi qu'il s'agissait d'humains se battant face à lui et sa toute-puissance d'être éternel. Il les éliminait un à un, avec lenteur et brutalité. Et mes yeux voyaient des vies humaines s'éteindre de la main et des crocs d'un vampire à nouveau. Je ne me rendais pas compte que je tremblais. J'étais clouée sur place, incapable de prendre la fuite. je l'aurais voulu, car la scène me dégoûtait, me ramenait à des souvenirs douloureux et immondes. Le sang giclait cruellement du corps en lambeaux de ses victimes, puis du sien lorsqu'une lame lui traversa le ventre. J'eus un haut le coeur, et, paniquée, saisit mon ventre d'une main et mon visage de l'autre. Je souffrais. Ces images, ces bruits étaient trop horribles et insupportables.
Ce soir, contrairement à six ans auparavant, je n'étais même pas sûre du côté duquel je me situais. Je ne souhaitai la mort de personne. Je voulais simplement que le combat s'arrête. J'aurais dû, j'aurais pu soutenir la cause des Hunters qui se faisaient décimer un à un. Mais cela aurait signifié désirer la fin du vampire. Et cela me paraissait inadmissible. Intimement, j'avais le sentiment que sa fin, c'était la mienne aussi, un peu. Il ne m'avait pas hypnotisée à proprement parler... Et pourtant j'étais sous son emprise, tout le temps. Le voir dans une telle situation me déchirait l'être. J'aurais voulu leur hurler de cesser, mais mon âme souffrante avait déserté pour se réfugier ailleurs. Mes yeux ne quittaient plus le corps du vampire.
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 3:35
Mon regard était toujours ancré vers elle. Elle qui se trouvait à un moment de massacre. Elle qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Je croisais ses yeux noisettes et je devinais alors la terreur dans l'expression de son visage, de son regard. Mon corps n'agissait plus, je restais immobile. Je ne savais pas ce qu'il fallait faire, elle venait de me faire une surprise à laquelle je ne m'y attendais pas. Bien sûr je savais qu'un jour ou l'autre j'allais la revoir mais pas dans ces circonstances là. Non pas comme ça... Pas dans le sang. Pas dans cet aspect là. Je ne voulais pas qu'elle puisse voire ce vampire sanguinaire dont je pouvais faire preuve parfois même si je restais tout de même un vampire subtile dans les actes qui restaient violents mais toujours poétiques tout de même. Non, ce n'était pas ainsi que je voyais notre prochaine rencontre et pourtant c'était ce qui se passait et je ne pouvais rien faire. Elle n'était pas arrivée au bon moment. Que fallait-il que je fasse dorénavant ? Comment fallait-il que j'agisse en sachant pertinemment que les quatre hunters qui restaient n'allaient pas me donner de la pitié même en sa présence ? Et bien sûr, je répondrais de la même façon qu'eux. Dans la brutalité, rien d'autre. Pour me tuer, il fallait me décapiter la tête ou me faire brûler, cependant ils n'avaient pas de lance-flamme avec eux -heureusement pour moi-. Ils n'avaient que des armes blanches et des armes à feux. Ceux-là me blessaient, rien qu'à voir ma balafre à l'épaule dû à une balle tirée plus tôt et mon trou sur le ventre qui n'était pas visible mais dont on pouvait deviner la profondeur tant mon sang coulait à flot sur ma chemise. Oui elle pouvait voir tout ça et je n'avais pas envie qu'elle puisse en voir plus... Cependant, elle n'avait pas le choix. Au lieu de s'enfuir à toute hâte ou bien même se cacher pour ne pas voir le combat elle restait là telle une statue à me fixer, ne cillant pas du regard. J'entrouvris les lèvres pour parler, lui dire quelque chose, lui dire d'aller voir ailleurs, tourner le dos ou n'importe quoi mais quelque chose qui puisse la préserver de ça. Au lieu du son de ma voix, deux balles fut tirées.
Un impact sur ma cuisse qui me fit tomber un genoux à terre et l'autre sur ma poitrine, au niveau du coeur. Je fronçais les sourcils et passa ma main libre sur mon torse au niveau de la blessure. Et elle, elle venait de voir ça... Ils venaient de lui montrer que je pouvais être aussi vulnérable, que je pouvais être blessé encore plus que je ne l'étais déjà. Ils venaient de lui montrer qu'ils voulaient vraiment avoir ma peau et que même si elle était là en pleine milieu, ils n'allaient pas arrêter le massacre. Oui j'étais en colère. Furieux. Haineux. J'avais envie de les faire disparaître maintenant pour qu'elle ne puisse plus voir d'avantage. Je n'avais pas envie qu'elle assiste encore plus à la confrontation violente qui n'avait rien à voir avec elle. Elle était autre, elle ne devrait même pas être là. Je relevais le visage, voyant qu'un des chasseurs vint à toute hâte vers moi, la pointe de son épée vers la direction de ma gorge. Oui, il était prêt à me la couper. Il était vraiment disposé à me décapiter devant elle, qu'importe tant qu'il me tue, tout autours n'avait rien d'important pour lui. Il voulait juste avoir ma peau et c'était tout. Je sentis la lame frôlée mon cou, d'ailleurs il réussit même à toucher ma peau, le faisant saigner légèrement. J'ai réussi tout de même à l'esquiver à temps et un de mes bras vint se saisir du sien qui tenait l'arme. Mon regard le scruta. Je n'avais plus ce charme naturel sur mon expression. Je n'avais plus ce séduisant attitude sur mon comportement. Non, je n'étais pas content. Je ne prenais plus de plaisir à les massacrer. Elle était là et elle avait tout vu. Et eux, ils n'avaient même pas cherché à la protéger contre moi. Et ça s'appelait défenseur du monde contre nous ?!? Que des conneries.
Lorsque je tins son bras, je lui déboîtai l'épaule d'un coup sec en tournant d'un geste brusque sa bielle comme une tige. L'homme hurla de douleur et mon autre main qui tenait encore le katana que j'avais acquis par son collègue auparavant fut enfoncée en plein dans son coeur. Il tomba raide. Cependant j'ai décidé de ne plus m'attarder. Elle était là. Elle regardait. Elle ME regardait faire. Avec le peu de force que j'avais encore, je me déplaçai vivement cependant mes blessures étaient assez graves et elles me retardaient quelque peu dans ma course. Les hunters restants en profitèrent pour tirer des balles à répétition. Je fus touché encore une fois au niveau de la poitrail qui me fit reculer un instant, cependant je n'étais pas décidé à m'arrêter. Je continuais. Je passais très vite derrière l'un des trois et lui craqua le cou. Au suivant. Je tournai mon visage vers les deux qui n'arrêtaient pas de tirer un peu n'importe comment. Ils perdaient leur moyen voyant la soudaine transformation dont j'ai fait preuve. Ils n'auraient pas du continuer. Ils n'auraient pas du ne pas lui prêter plus d'attention que cela. Ils auraient du réfléchir au lieu de n'avoir eu en tête que de m'éliminer.
Très vite, et à l'aide d'un dernier effort de ma part malgré que mes blessures me fassent extrêmement souffrir. Je fonçai sur les deux hunters qui étaient en train de recharger leurs armes. J'en pris un par l'épaule et me servis comme bouclier tandis que l'autre enclencha vivement son arme pour tirer à la vite, craignant pour sa vie. Il tua son collègue à cause de cette erreur et il était enfin à ma merci. Je lui balançai le corps de son ami vers lui qui le rattrapa et ma lame s'enfonça dans le dos du cadavre qui le traversa et qui toucha alors le dernier chasseur restant. Il eut un râle de douleur et je les laissai tomber à terre. Ma respiration était saccadée et je pouvais sentir son regard encore sur moi malgré que je sois de dos. Soudain je sentis mes forces me quitter quelque peu et je tombai à genoux, une de mes mains se rattrapant au mur juste en face de moi.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 14:02
Je le fixais, et nos regards se croisèrent bientôt. Bien sûr, il avait remarqué ma présence. Comment ne pas me voir, alors que je faisais tellement tâche dans ce tableau ? Je ne bougeais toujours pas, comme une empotée, paralysée par la peur et par le dégoût d'autant de sang versé. Mes yeux se rivèrent aux siens, et je crus y lire un moment quelque chose comme du trouble, voire de la panique. Cela m'affola et me terrorisa d'autant plus. Comment l'Adonis indomptable, celui qui m'avait dominée totalement, celui qui avait hanté tout mon être depuis, pouvait-il se retrouver dans une telle situation ? Comment pouvait-il ne pas être en contrôle, calme et efficace, précis et sauvage ? Je sentais que j'attendais un signe de sa part. N'importe quoi qui puisse me montrer qu'il maîtrisait en réalité la situation, que le sang qui se répandait sur sa chemise n'était rien, qu'il ne ressentait pas la douleur de blessures si graves. Je vis sa bouche s'entre-ouvrir. Un ordre de sa part aurait été la seule chose capable de me remettre les pieds sur terre pour me faire déguerpir, car j'étais tétanisée. Il aurait pu, lui seul, être mon électrochoc. Le son qui résonna dans la nuit fut pourtant différent. Deux coups de feu, et je tressaillais une nouvelle fois. Un bruit étouffé, mélange de terreur et de désespoir, m'échappa. Le sang giclait. La main qui était toujours crispée sur mon ventre, le serrait encore plus. La scène me faisait mal, tant de violence me faisait mal. Ma main gauche couvrait la moitié de mon visage, et se glissa bientôt dans mes cheveux pour s'y emmêler nerveusement. Je voulais profondément que tout cela s'arrête. Que tout le monde s'apaise, que ce conflit n'ait même jamais eu lieu. J'étais impuissante et sous le choc.
- Arrêtez... Arrêtez... Ce n'était qu'un murmure indistinct et trop faible dans le chaos environnant.
Je n'étais pas de son côté, mais je n'étais pas non plus de celui des chasseurs. Mon être était déchiré en deux. Je ne voulais pas qu'il tue ces êtres humains, de la même façon que je n'avais pas voulu qu'il tue celui qui m'avait abordée la nuit de notre rencontre. Je ne souhaitais la mort de personne. Chaque vie a de la valeur, chaque vie est importante, comme je lui avais dit ce soir là. Nul n'avait le droit de les supprimer avec autant de facilité. C'était cruel et injuste. Mais ces chasseurs ne s'arrêteraient pas là, je pouvais le voir. S'il n'agissait pas, c'était lui qui mourrait. Mon impuissance, mon incapacité à agir me terrassaient. J'étais au milieu d'un conflit auquel je ne pouvais rien, et qui me mettait mal à l'aise. Si mon âme avait toujours été indécise quant à mon rapport avec les vampires, elle ne l'avait jamais été plus que depuis sa rencontre. Il y a quelques temps encore, j'aurais pu affirmer, même si ma fascination pour eux m'aurait fait éprouver une certaine peine par rapport à ce jugement, être du côté des chasseurs. Rien n'était moins sûr aujourd'hui. J'étais liée au vampire, nous étions connectés, c'était indéniable. Je ne voulais pas sa mort. Pire, je voulais qu'il vive... Cela équivalait à désirer qu'il sorte victorieux de ce combat... Qu'il prenne chacune des vies des chasseurs qui se battaient contre lui, mes semblables. Je ne pouvais réconcilier les deux parts de mon être, en totale contradiction l'une avec l'autre. Je haïssais le vampire pour ce qu'il me forçait à éprouver en cet instant, pour l'emprise qu'il avait sur moi, toujours plus puissante. Le voir dans une telle situation me faisait pourtant le découvrir sous un nouveau jour. Je l'avais connu déterminé mais sensuel, inflexible mais charnel, envoûtant et irrésistible. Je le voyais déstabilisé, colérique, violent. Ces gestes étaient brutaux. Il enchaîna d'un coup le massacre. Il se déplaçait si vite que mes yeux n'arrivaient pas à le suivre. J'étais emplie par le désespoir. Les vies humaines s'évanouissaient une à une, sans que rien ne les retienne.
- Arrêtez...
Mais je ne voulais pas qu'il arrête. Il devait continuer et survivre. Il devait tuer des êtres humains. Je devais être capable de supporter ces images sans broncher, si c'était véritablement ce que je désirais. Mais ce n'était pas pleinement le cas. Les deux parts de moi-même se menaient un combat sans pitié, elles aussi. Cette nouvelle vision que j'avais de lui aurait pu, aurait même du me terrifier. Elle le faisait, en un sens. Mais pas au point de ne ressentir plus que de l'effroi et du dégoût pour lui. Ma perception de son être n'en était que complétée, mes ressentis pour lui que plus forts. Il était donc capable de tout. Il était capable, tout en annihilant mes membres de peur, de me fasciner encore plus, de se rendre totalement obsédant, indispensable.
Des giclées de sang se répandaient dans l'obscurité de la nuit. La scène que j'avais vécu six ans avant n'était plus rien comparée à celle-ci, elle était dépassée en violence et en sordide splendeur. Plusieurs fois, je crus que mon affolement, mon dégoût, transformeraient mes hauts le coeur en véritable nausée, mais ce ne fut pas le cas. J'étais trop absorbée par ce que je voyais. Les craquements d'os, le déchirement de la chair, le sang qui coulait. Mes yeux n'avaient jamais quitté le vampire.
Il tomba à terre, dans un silence de mort après un si grand déchaînement. J'étais essoufflée par l'effroi. Mes bras retombèrent, pendant le long de mon corps. J'étais terrassée. Ils étaient morts. Des humains étaient morts, à mes pieds, leur sang souillant l'asphalte brut et irrégulier. J'avançai en titubant, ne sachant pas où mon corps me menait. tantôt un pas dans la direction d'un corps ensanglanté, tantôt dans la direction de l'autre. Je les fixai un par un, le coeur au bord des lèvres, les larmes au bord des yeux.
- Morts. Ils sont morts... Vous les avez tués... Ils sont...
Je me figeai, arrêtant de divaguer. Lentement, mon visage se dirigeai dans la direction du vampire à terre. Mes poings étaient serrés, tremblants de rage et de perdition. Oui, je le méprisai pour avoir autant d'impact sur moi. Il pouvait me manipuler comme il le souhaitait. Ce soir, j'avais plus été de son côté que de celui des chasseurs, du mien, en somme.
Je m'approchai de lui, incertaine et troublée. J'étais aussi inquiète. Il n'était pas dans un bel état. Il avait l'air faible, et ce n'était pas rassurant, pas naturel. Mon repère avait des failles, et c'était inacceptable. Je me mis juste sur son côté, car le mur sur lequel il s'appuyait m'empêchait de me mettre face à lui. Je n'avais pas peur qu'il me saute soudainement à la gorge. Pas parce qu'il n'était visiblement pas en état de le faire. Parce que je savais qu'il ne le ferait pas... Et surtout, parce que je savais qu'il savait que ce n'était pas nécessaire pour m'atteindre. Je m'étais déjà offerte à lui.
Je desserrai les poings, mais mes mains tremblaient toujours. J'étais tendue à l'extrême. Je me mordis nerveusement les lèvres. La rage, le désespoir, le soulagement, la peur, la fascination... Tout cela se mêlait en moi et jouait avec mes nerfs. Je tendis les mains vers son visage, les posai sur ses joues froides. Je tournai sa tête dans ma direction, avec une lenteur pleine de précaution que je ne me soupçonnai pas, et plongeai mes yeux dans les siens. C'était notre rituel, notre meilleure façon de communiquer. Une de mes mains glissa sur son épaule, celle qui n'était pas blessée. J'approchai mon corps de lui, collant mon flanc contre le sien, de façon à l'aider à se maintenir sans l'appui du mur.
- Relevez-vous. Ma voix était sans appel, dure et ferme, dictée par la rage que j'éprouvai. Visiblement, elle avait pris le dessus, et ma soudaine assurance me surprit moi-même. J'essayai de l'aider à se relever, mais ma tentative fut vaine. Relevez-vous bordel ! Mon désespoir se mêlait à ma colère. Je sentais mes lèvres trembler, et soupçonnai les larmes de bientôt s'écouler de mes yeux. Ce à quoi j'avais assisté avait été trop éprouvant.
Cette fois-ci, je parvins à l'aider à se mettre debout.
- Je vous emmène chez moi >< Et voilà que, contre toute attente, ma soumission face à lui revenait. Ma timidité, celle de la jeune fille qui ne savait pas comment agir face à un homme séduisant, reprenait le dessus. Celle-là même qui lui avait murmuré de me mordre, cette fameuse nuit où tout avait changé.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 16:30
Mes forces mes quittaient. Je sentais peu à peu mon corps s'affaiblir. Je relâchais toute la pression que j'avais eu soudainement. Cette adrénaline violent que je venais d'offrir en spectacle. Tout ça, étaient partis. C'était comme si je retenais ma respiration, totalement apnée, pendant que je combattais et d'un coup je refaisais surface, hors de l'eau pour prendre à nouveau de l'air. Bien sûr, je n'avais pas de souffle mais c'était la même sensation. Je me détendais et ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire puisque dorénavant la souffrance que mes blessures me causaient me faisait violence à nouveau. Je sentais tout mon sang s'écouler hors de mon corps et ça me faisait vraiment un mal de chien. Cela faisait longtemps que je n'ai combattu ainsi. Dans l'attente peut-être de se faire tuer un moment ou un autre. Je m'étais amusé au début. C'était l'éclate totale à vrai dire. J'adorais faire poireauter la mort. Attendant patiemment derrière chaque hunters et s'impatientant. J'adorais la narguer mais lorsqu'elle était apparue soudainement, sans que je comprenne comment et sans vraiment savoir quand, c'était la mort qui riait de moi. J'avais éprouvé de la peur. Oui, c'était étrange mais j'étais déstabilisé par sa présence entre nous. La peur qu'elle puisse se prendre une balle par erreur m'avait complètement affolée ou bien qu'elle puisse me voir mourir devant ses yeux. C'était pareil. J'avais eu la frousse pour elle. Pourtant je ne la connaissais pas, mais elle était à moi. C'était mon humaine. On était lié et je n'avais pas envie qu'elle puisse voir un tel massacre. Ce n'était pas ce que j'avais prévu pour elle. Elle méritait de la douceur mélangée à de la sensualité, d'une pure violence comblée d'intensité. C'était ça ce qu'elle devait avoir de ma part, rien d'autre. Elle ne devait pas voir cet autre moi. Ce combat constant entre les humains et vampires. Je voulais préserver de tout ça. Et je n'ai pas pu. Fais chier. La rage qui m'avait consumé plus tôt contre ces hunters qui n'en avaient rien à foutre qu'elle soit au milieu, était toujours présente en moi. Je les haïssais encore plus de ne pas être partis, de faire un temps mort pour cette fois parce que justement une humaine, innocente, assistait à la scène. C'était ça pour eux la paix ? Laissez-moi rire. Moi qui suis vampire, l'être menaçant, pensait encore plus à elle que ses semblables. Je n'avais pas le choix de me battre. C'était eux ou moi et c'était très clair. Pourtant j'ai espéré tout de même qu'ils puissent s'arrêter, au fond de moi, je l'avais souhaité. Mais ce n'était pas ça la réalité. J'étais un rêveur. Sensible et attentif. Et eux, pour moi, c'était eux les monstres.
Les lèvres entrouvertes j'essayais tant bien que mal de faire abstraction à la douleur que mon corps m'offrait. J'essayais même de me relever mais je ne pouvais pas. Les nombreux impacts que les balles avaient fait me retenaient à terre et le trou béant que j'avais sur mon ventre ne me facilitait pas la tâche. Mes yeux fixaient le sol, j'essayais vraiment de me concentrer et de ne pas ressentir la souffrance mais c'était peine perdu. Ils m'avaient vraiment affligé tant de blessure que pour l'instant c'était impossible pour moi de me remettre sur pied. Maintenant que je sais qu'ils étaient tous morts, j'avais laissé tomber ma carapace de dure à cuire et m'étais laissé aller à ce que je pouvais ressentir par rapport à mes blessures. C'était une erreur de ma part puisqu'elle était toujours là. Je sentais son corps effrayé, être horriblement choqué par tout ce qu'elle voyait. Par tout ses corps que j'avais laissé devant elle. Mais je n'avais pas le choix. Bordel qu'est-ce que ça m'énervait !!! Je me mordais la lèvre inférieur et une de mes canines vint même transpercer légèrement la peau vermeil de cette lippe. Oui je me forçais à rester éveillé malgré tout. Je ne voulais pas encore tomber. Lui montrer qu'en fait j'étais quand même faible lorsqu'on me blessait. Que je ne pouvais ne pas ressentir la souffrance. Que je pouvais aussi tomber comme tout être normal. Je l'entendais derrière moi. Sa voix était tremblante. Cette scène n'était pas faite pour elle. Ce n'était pas son histoire. Ce n'était pas ses affaires et pourtant elle était obligée de voir tout. Oui, ça m'énervait.
Je serrais quelque peu mon poing qui était sur le mur ainsi que l'autre qui avait trouvé refuge sur le tissu de mon pantalon noir. Elle allait me voir dans cet état. Amoché. Blessé. Faible. Tout à fait le contraire du vampire qu'elle avait vu la première fois. Je sentis ses mains se poser sur ma joue tachée de sang et me tourna alors le visage vers elle. À ce moment là, j'avais arrêté d'avoir cette expression de douleur sur mon visage. Mon regard franc s'imposa sur le sien. Elle devait me regarder pour être rassurée et je devais lui rendre cet effet là. Donc j'ai fis mine que je ne souffrais pas et je lui sorti même un sourire en coin. Après cette échange, elle se colla à moi et m'ordonna de me relever. Elle n'avait pas changé. Elle avait toujours du caractère malgré que parfois elle pouvait être une parfaite petite fille intimidée par le grand méchant loup. Mais c'était ce qui me plaisait en elle. Ce contraste de personnalité qu'elle faisait preuve me touchait. Elle essaya de me relever et franchement je voulais l'aider mais ma cuisse qui avait reçu une des balles des chasseurs ne voulait pas bouger. La première tentative fut vaine. Cependant elle fit preuve de beaucoup plus d'autorité. Je sentais tout de même que ses nerfs la lâchaient. Je pouvais entendre tout son corps en émoi. Et je me fis violence une nouvelle fois. Rien à foutre que j'ai mal je ne voulais pas encore qu'elle voit à quelle point je pouvais être faible lorsque j'étais amoché.
Je me relevai avec beaucoup de mal mais j'étais debout. C'était pathétique quand même comme situation. Une humaine qui aidait un vampire. C'était drôle. Je rirais si je voyais un autre à ma place. Je me moquerais de lui et je dirais qu'il était vraiment pathétique. Et pourtant j'étais là. Ce vampire même. Alors bien sûr ça ne me plaisait cette image là de moi. Et pourtant je n'avais pas le choix. Soit c'était ça, soit je me vidais de tout mon sang et bien sûr, je mourrais. Alors à quoi bon, je me laissais faire. Elle m'embarqua avec elle. Elle allait m'emmener chez elle. Je titubais et mon sang laissait des traces sur le sol. J'étais vraiment mal mais j'étais encore vie, quel paradoxe. Cependant on n'avait pas mis beaucoup de minutes à se retrouver devant un immeuble, de sa bâtisse. Elle habitait vraiment près de la scène de massacre. C'était indéniable pour elle en faite d'assister à ça même si la coïncidence qu'elle puisse apparaître le soir même où je me battais, était vraiment un pur concours de circonstances. Elle ouvrit la porte et on s'engouffra alors dans l'établissement et on prit l'ascenseur, heureusement d'ailleurs qu'il y en avait une sinon, je pense qu'on allait passer bien une petite heure à monter les escaliers et en plus de ça si elle habitait au derniers étages je ne pense pas que j'aurais survécu. Bref, arrivés donc à son étage, on tourna dans un couloir et se retrouva devant la porte de son appartement. Elle ouvrit celle-ci et elle m'aida encore à marcher quelque peu. Je n'avais pas eu le temps de fouiner du regard dans son logement. Je prendrais le temps lorsque j'irais mieux et que je ne serais pas à moitié en train de succomber à mes blessures.
J'entrouvris mes lèvres quelque peu et décidai enfin de parler. Même si ma voix était faible, je m'efforçai tout de même à la faire entendre.
-Vaut mieux... qu'on aille dans ta salle de bain... Un léger sourire en coin apparut à nouveau sur mes lèvres. Je montrais mon optimisme malgré la situation délicate où je me retrouvais. Je n'aimerais... pas.. tâcher ton bel appartement, tu comprends ?
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 20:41
Je ne me remettrai pas de ce que j'avais vu. Les images resteront gravées en moi, au même titre que celles du meurtre sauvage et sanglant de ma famille. Six vies s'étaient envolées sous mes yeux ce soir. L'existence du vampire était également en danger ; je n'étais pas naïve au point de croire que les quantités monstrueuses de sang qu'il perdait et les plaies béantes à travers son corps ne pouvaient pas lui être fatales. Il était immortel, certes, mais il n'était pas Dieu. Il pouvait disparaître de la surface de la Terre. Si j'étais maligne, si j'avais vraiment envie de mener une vie paisible, sans ennuis, je devais le laisser dans la rue, l'abandonner là, et j'avais peut-être une chance qu'il ne s'en sorte pas. J'avais une chance qu'il s'évanouisse dans les ténèbres à tout jamais, qu'il ne puisse plus jamais me retrouver. Mais le voir disparaître de mon existence n'était pas ce que je souhaitais. C'était paradoxal, car je savais qu'en l'acceptant dans ma vie, et pire, en voulant qu'il en fasse partie, je courais un grave danger. A tout instant, il pouvait se lasser du jeu que je représentais pour lui et décider de m'achever, peut-être même sans me prévenir, sans me laisser le temps de plonger mes yeux dans les siens une dernière fois. Mais je voulais courir le risque. Intérieurement, j'eus la conviction que ma mère en aurait fait de même à ma place. J'avais hérité des cheveux ébène de mon père, mais des yeux noisette et déterminés de ma mère. J'avais hérité de sa fascination, celle qui l'avait menée à sa perte. Oui, je voulais courir le risque. Et si cela se terminait mal -j'avais plutôt l'impression de devoir dire "quand" que "si", car cela finirait forcément par arriver un jour ou l'autre- j'aurais au moins eu la satisfaction de me dire que j'avais vécu pleinement l'expérience.
Mais ce soir, je mesurais la réelle ampleur des conséquences de ma relation avec lui, un vampire. Son mode de vie entier tournait autour du massacre de mon espèce. Je savais que ce soir avait été particulier, qu'il avait s'agit de légitime défense, en quelque sorte. S'il avait cessé de se battre, cela aurait été sa mort que j'aurais déploré en ce moment... Et j'avais l'impression désagréable, la certitude même, que cela m'aurait encore plus troublée que d'avoir en mémoire la mort des six chasseurs. Cela m'énervait, me mettait mal à l'aise. J'avais l'impression d'être injuste et cruelle, d'avoir un mauvais jugement. Je ne me réjouissais pas de la mort des chasseurs, loin de là, mais je n'aurais jamais du éprouver tant de soulagement quant à la survie du vampire. C'était la preuve irréfutable que mon obsession avait pris le pas sur mon instinct de survie.
Je l'emmenai difficilement jusque chez moi. Le trajet me parut interminable, alors que nous n'étions qu'à deux rues de mon appartement. Son corps était lourd contre le mien, qui avait toujours été trop mince, petit et faible. Il perdait beaucoup de sang, et quiconque passait par là aurait pu nous suivre à la trace, littéralement. Sa chemise blanche était à présent souillée d'un pourpre à l'odeur de rouille. Ce constat me déstabilisa un moment : son sang avait les mêmes caractéristiques que le sang humain. Je ne sais pas ce que je m'étais imaginée, je crois d'ailleurs que je n'avais jamais rien imaginé à ce sujet, mais on croit toujours à des miracles quand il s'agit du fantastique. J'avais peur qu'après tout ça, il meure à la suite de ses blessures. Mes craintes m'empêchaient de réfléchir correctement, tout comme le fait de sentir son corps de statue grecque une nouvelle fois appuyé contre le mien. C'était différent de notre première rencontre, bien entendu. Alors que j'étais en train de me démener pour l'aider, je me sentais complètement inutile, inefficace. J'avais l'impression d'agir au ralenti, d'être molle, empotée par le choc et la frayeur. Tout cela m'agaçait encore plus. Mon attrait pour lui, mon inquiétude quant à son sort, me paraissaient à la fois naturels et déplacés.
On entra à l'intérieur de l'appartement. Un petit vestibule servait d'entrée et donnait sur le salon, en face, sur lequel s'ouvrait une cuisine américaine. L'accès de ma chambre se trouvait dans le salon, sur la droite. La salle de bain donnait quant à elle sur le couloir, à gauche. J'avais d'abord pensé à le guider jusque mon lit pour l'y allonger... Et me mordis les lèvres, pleine de nervosité, en l'entendant. Je sentais que je perdais mes moyens après tant d'émotion, et me faisais violence pour ne pas craquer maintenant. Cela aurait été le comble de mon agacement.
- Oui, d'accord... Viens. Dans la foulée, je ne me rendis même pas compte que nous nous tutoyons soudainement. Je l'amenai dans ma salle de bain, allumant la lumière avec le coude en l'aidant toujours à se maintenir. Ma salle de bain n'était pas immense, mais elle était confortable, et il y avait une baignoire. Je l'amenai jusqu'au bord de celle-ci pour qu'il s'y assoit, et le lâchai. Je me débarrassai nerveusement de mon blouson et de mon foulard, laissant apparaître la marque de ses propres crocs sur ma peau.
Je plongeai un moment mes yeux dans les siens, un peu perdue. Je réalisai avec horreur, en laissant glisser lentement mon regard le long de son corps, qu'il allait falloir en extraire les balles qu'il avait reçues. je me mordis les lèvres et passa nerveusement ma main dans mes cheveux, en profitant pour les ramener en arrière car ils me gênaient. Je me tournai d'un coup vers la petite infirmerie qui se trouvait accrochée au dessus du lavabo, et dont les porte servaient de miroir. Je l'ouvris et fouilla à l'intérieur. Je m'adressai à lui en n'osant pas vraiment le regarder. Je mis ça sur le compte de la concentration.
- Tu me dois un plein de courses. Je tournai à peine la tête vers lui, laissant un demi-sourire fendre mes lèvres avec une sorte de complicité qui aurait pu paraître écoeurante : une humaine complice d'un vampire, on aura tout vu.
Je trouvai enfin ce que je cherchai : une pince à épiler et du désinfectant. Je laissais le flacon là. Je disparus dans l'entrée sans plus lui adresser un mot. Dans la petite armoire de l'entrée, je trouvai du fil solide et quelques aiguilles. J'allai en trombe, frénétique et le regard sérieux, dans la cuisine. Je jetai un peu n'importe comment ce que j'avais récupéré dans une petite bassine, et fis bouillir de l'eau. Il fallait désinfecter le tout avant de m'en servir. Quitte à devoir "opérer" moi-même, autant mettre toutes les chances de mon côté pour bien m'y prendre. Je m'efforçai de ne pas penser à l'extraction lente et douloureuse des balles de sa chair.
- L'alcool ne te fait aucun effet, n'est-ce pas ? Criai-je à travers l'appartement. Avant de recevoir une réponse, je me marmonnai que non, certainement pas...
Une fois l'eau bouillante versée dans la bassine, je revins dans la salle de bain avec celle-ci dans une main... Et une bouteille de vodka dans l'autre. Je posai la bassine, et tout en le regardant, ouvrai la bouteille et en bu quelques gorgées pures, me brûlant la gorge au passage.
- Moi si. J'en avais besoin pour ne pas lui vomir dessus dans la seconde où la pince à épiler s'insinuerait lentement dans sa chair pour y trifouiller jusqu'à avoir trouvé une balle. Je posai la bouteille, et m'approchai de lui pour me mettre à califourchon sur le bord de la baignoire, du côté où son épaule était blessée. J'attrapai une serviette d'une main et voulu la presser contre son ventre pour ralentir l'écoulement de sang... Mais réalisai que sa chemise me gênai.
- Déshabille-toi. Mon regard croisa le sien. Carmin, puissant, superbe. Mon coeur s'accéléra, et je rougis car je savais qu'il l'entendait. S'il te plaît, dis-je sans détourner les yeux.
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 16 Nov - 23:00
Quelle bonne image je renvoyais à travers tout ce sang. Elle devait être surprise de constater qu'on pouvait aussi saigner comme un être normal. Même si on avait la peau dure, bien sûr qu'on pouvait être vulnérable. Une lame tranchante et des pistolets, et ça y est on pouvait quand même s'inquiéter quelque peu pour notre peau. La guerre entre les humains et les vampires avait toujours existé. Même lorsque j'étais humain je cherchais à nuire l'espèce à laquelle j'appartenais à présent. Réduisant leur force avec le traitement Edyard, comme ça ils devaient être égaux par rapport à nous, pauvre mortel qu'on était. On avait longtemps cherché à se cacher contre la menace vampirique, ne sachant pas comment prendre cette race cannibale. Puis on avait décidé de nous rebeller, de nous protéger contre eux pour garder une certaine harmonie dans le monde. On avait raison de le faire. Pour nous préserver, pour que notre race puisse espérer vivre encore longtemps il fallait faire ce traitement. Et cela avait marché. Cependant lorsque j'étais dans l'envers du décors. Lorsque j'ai passé dans le camp de l'ennemi, j'ai bien sûr pris conscience que ce traitement était affreux pour la race des vampires. On ne pouvait user de notre force naturelle. On ne pouvait rien faire. On était prisonnier d'un corps qui n'était plus apte à faire quoi que ce soit que de se soumettre à ce médicament qui nous coupait les ailes. Cependant la guerre n'avait pas cesser même en ayant ce projet mis en place pour réduire la violence entre les humains et les éternels. Les chasseurs étaient toujours nombreux à nous pourchasser, à vouloir notre mort et c'était comme ça. Ça ne sera jamais plus que ça. Les combats n'allaient jamais cessé et ça avait été toujours ainsi. Elle venait d'assister à l'un de nos nombreuses querelles et elle savait peut-être que c'était dangereux pour elle. Maintenant elle prenait peut-être conscience de ce qu'elle encourait en restant avec moi. Cependant elle était restée à mes côtés. Je savais en son for intérieur qu'elle me soutenait du regard, qu'elle était pour moi et qu'elle n'avait pas envie de me voir succomber contre ses chasseurs qui n'avaient qu'une idée en tête, me décapiter et rien d'autres.
Enfin bref, elle devait bien savoir qu'être au côté d'un vampire n'était pas du tout repos de toute façon. Je ne pense pas qu'elle soit naïve à ce point. Peut-être juste qu'elle n'en avait pas eu conscience auparavant mais maintenant, elle était bien vite entrer dans le bain -c'était le cas de le dire-. Elle me posa sur le rebord de sa baignoire et je m'efforçais à rester assis sans tomber. Je la voyais s'affairer, tout son corps était en ébullition, trop d'émotion pour elle. Elle ne devait pas être habituée à tout ça, ou peut-être si ? Je ne savais encore rien sur elle. Je ne savais même pas son prénom. Cependant, j'avais tout de même remarquer la lueur d'effroi qu'elle avait dans ses yeux lorsqu'elle avait jeté un regard sur les cadavres. Enfin ça, je poserais les questions intimes plus tard, ma priorité pour le moment c'était de me soigner et je savais qu'elle avait envie aussi que je puisse retrouver cette forme que j'avais d'habitude. Cette force que je lui avais montré la première qu'elle m'avait vu. Elle devait être perdue à me voir dans un état aussi lamentable. Je ne devais pas lui faciliter la tâche en lui dévoilant tout ce sang qui s'écoulait de mon corps. Pourtant elle était tellement impliquée dans ses recherches. Lorsqu'elle avait le dos tourné vers la petite infirmerie je n'ai pas pu m'empêcher d'attarder mon regard sur la vue qu'elle m'offrait. J'étais vraiment fier de l'avoir trouvé. Elle était magnifique même en mode stressé. D'ailleurs cela me faisait sourire légèrement qu'elle puisse se préoccuper de mon sort ainsi. Cela montrait exactement l'affection qu'elle avait pour moi. Ou du moins, l'importance que j'avais pour elle. J'avais réussi à l'envoûter, à la fasciner, à être à moi. C'était mon but de toute façon, enfin ce n'était pas voulu, je n'avais pas cherché à lui faire cet effet là. C'était passé et on était connecté et c'était tout. C'était incompréhensible et en même temps tellement limpide pour moi. Elle était juste à moi et c'était comme ça.
Sa phrase assez marrante détendait quelque peu l'atmosphère. Je lui sortis un "bien sûr, sans problème" et la regardai encore tandis que je souffrais en silence. Elle sortit de la salle de bain et là je pouvais enfin laisser exprimer ma douleur sur l'expression de mon visage. Elle me demanda si l'alcool avait de l'effet sur moi, et je lui ai répondu un non qu'elle n'avait pas entendu mais qu'elle devait peut-être deviner. Je la vis revenir dans la salle de bain et boire une gorgée cul sec de la bouteille de vodka. Je levai mes sourcils, elle me faisait sourire vraiment. Elle était surprenant même dans des moment d'urgences. Cependant je n'ai pas pu retenir longtemps un visage détendu puisque mes blessures ne me laissaient pas le temps de souffler. Elle se mit à côté de moi et me demanda de me déshabiller. Mes pupilles pourpres la fixa. Je sentais son coeur battre la chamade et si j'en avais un, peut-être le mien aussi aurait peut-être la même réaction que le sien. Je serrai ma mâchoire puis leva mes bras, déboutonnant alors ma chemise, toujours le regard vers elle. Le dernier bouton enlevé, j'essayais alors de retirer mon haut en faisant des grimaces de douleur car bouger mes membres me faisaient endurer un vive élancement. Ma chemise qui était blanche à l'original ne m'avait servi que d'éponge. Torse nu, je baissai mon visage vers mon buste. Ce n'était pas très beau à voir tout ça...
-Je... sens que ça ne va pas être de la tarte...
Je l'avais sorti avec une pointe ironique et pourtant fallait bien avouer que retirer toutes ses balles qui étaient sur mon torse, mon épaule et ma cuisse n'allait pas être facile pour elle. Mais j'allais l'aider, je n'allais pas la laisser affronter ça toute seule.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mer 17 Nov - 22:31
J'essayai de rester concentrée, de ne pas penser à ce qui allait suivre. J'avais toujours eu du mal avec le sang d'une manière générale, et je n'aurais certainement pas pu devenir médecin. Mais voilà que j'allais devoir lui retirer les balles moi-même. Je ne pouvais décemment pas m'arrêter maintenant. Heureusement, l'alcool que j'avais ingurgité, le ventre vide, commençai à me monter à la tête. Le pire dans tout ça... Etait que cela n'allait certainement pas être sans douleur pour lui. J'allais devoir continuer malgré tout, car il mourrait sinon. Je redoutais déjà l'instant, et me soupçonnai de le fixer avec tant d'insistance pour faire perdurer l'attente...
Mais je devais me reprendre. Il perdait du sang, des quantités phénoménales de sang. Il avait enlevé sa chemise. Mon coeur battait toujours autant, comme celui d'une jeune fille en fleur intimidée face à l'homme de ses rêves. Mon émotion m'énervait. J'aurais du rester impassible, mais ce n'était pas possible... Le fait qu'il soit un vampire et qu'il puisse constater mieux que quiconque l'état dans lequel j'étais, dans lequel il me mettait, ne faisait que contribuer à mon trouble. J'aurais voulu, l'espace d'un instant, être l'une de ses femmes fatales imperturbables en toute occasion, qui faisait tomber les hommes comme de vulgaires mouches plutôt que de se laisser prendre si facilement dans leurs pièges charmeurs. Puis je me rappelai que la situation ne se prêtait vraiment pas à ce genre de pensées. J'étais ridicule, et m'en giflais intérieurement. Je n'aurais peut-être pas du boire, en fin de compte.
Mes yeux parcouraient son torse parfait d'Adonis aux yeux brûlants, toutefois ravagé par la sang. Je sentais qu'il me regardait, et voulus à nouveau plonger mes yeux dans les siens, mais me ravisai pour plutôt me concentrer sur ce dont j'avais besoin pour commencer. Je pris le flacon de désinfectant et l'ouvris à la va vite pour en imbiber la serviette que je tenais dans la main gauche. Je reposais le flacon, et, me tournant à nouveau vers lui, j'approchai lentement ma main de son torse blessé. Je m'occupais d'essuyer le sang qui coulait en masse de son ventre, et déglutis malgré moi. Ah, quelle blague ! J'aurais pu trouver un autre moment pour être si émoustillée. Mais il m'intimidait, je n'y pouvais rien. Même dans de telles circonstances, j'arrivai à percevoir à nouveau la tension qui s'était installée entre nous le soir où je lui avais offert mon sang. Cela avait quelque chose d'intense, de mortel et d'érotique.
J'appuyai la serviette un peu plus fort contre la plaie pour arrêter l'hémorragie. Mais j'avais besoin de mes deux mains pour la suite. Je le regardai, embarrassée.
- Il faudrait que tu maintiennes ça pendant que je... Que j'enlève les balles. Ma voix était minuscule. Il devait sentir que j'étais terrifiée à cette idée. Ça risque de faire mal ><
Je me penchai vers la bassine où se trouvaient mes ustensiles, et saisi la pince à épiler. je me redressai et soufflai longuement pour me donner du courage. c'était ridicule, car celui qui allait souffrir entre nous deux, c'était lui. Je me mordis nerveusement les lèvres, priant pour ne pas lui faire plus de mal que nécessaire. Une idée me traversa l'esprit, et je l'énonçai aussitôt sans réfléchir.
- Tu veux peut-être quelque chose à mordre ?
Je rougis instantanément, le regardant dans les yeux, confuse à l'extrême. Toute la scène de l'autre soir, mes gémissements ambigus compris, me revinrent en mémoire dans les moindres petits détails.
- Je veux dire pour... Enfin...Je le regardai dans les yeux... Puis lui collais une serviette dans la bouche d'un coup pour qu'il ne fasse surtout aucun commentaire sur ma grande maladresse. J'avais besoin de tout sauf de ça.
Je baissai les yeux sur sa cuisse ensanglantée, et compris qu'il allait devoir se mettre en caleçon. Je toussotai de gêne, et me redressai pou regarder son épaule blessée.
- Je commence par-là, hein ><
J'approchai ma main gauche pour la poser à côté de la plaie, doucement, avec précaution. Ma main droite tenait la pince à épiler. Inconsciemment, mon corps se pencha vers le sien. J'étais concentrée. La pince pénétra la chair, je retenais ma respiration. Je n'osais même pas le regarder. Je me mordis les lèvres... Et sentis finalement quelque chose au bout de la pince. J'essayai de la retirer lentement, mais pas trop... Mais elle m'échappa à mi-chemin. Je grimaçai de désespoir, et laissai s'échapper un gémissement. je lui jetai un coup d'oeil pour trouver du courage. Je devais le faire, pour lui. Je me le devais.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mer 17 Nov - 23:39
Ce qui était pratique avec ma condition vampirique, c'était le fait de pouvoir tenir assez longtemps en vie même si les blessures que mon corps subissait étaient assez profondes. Bien sûr, je connaissais les tourments les plus affreux qu'une personne pouvait ressentir, mais je tenais bon. Je ne voulais pas succomber à mes blessures même si c'était tout de même assez dure de faire abstraction de toute souffrance. J'avais connu pire que cela. La souffrance d'être enfermé dans un corps de vampire pendant un demi siècle sans pouvoir user de toute cette force que j'avais acquis en tant que tel fut bien un plus grand mal que ses cinq balafres que j'endurais à cet instant. Cependant mon visage devint de plus en pâle au fur et à mesure que les minutes passaient. Des sueurs froides commençaient à apparaître sur mon front et mes bras tremblotaient légèrement. J'essayais de tenir bon, franchement, j'essayais de toute mes force pour ne pas tomber, mais plus ça durait plus j'avais l'impression que mes blessures commençaient à gagner du terrain et n'allaient pas tarder à m'emporter sans retenue. Mourir une deuxième fois. C'était ironique, vraiment. J'avais envie de rire à cette pensée là mais l'inquiétude qui me gagnait ne me laissait nullement l'occasion d'être optimiste encore une fois.
La jeune femme -car oui je ne connaissais pas encore son prénom- me demanda de tenir la serviette pour arrêter l'hémorragie sur mon ventre. Je levai une de mes mains et appuyai comme elle me le demandait, dessus, tandis que l'autre main agrippait la bordure de sa baignoire. Elle était terrifiée et d'ailleurs cela ne me rassurait nullement de la voir dans cet état mais c'était compréhensible. Elle n'était qu'une humaine après tout, elle ne devait avoir l'habitude de ce genre d'instant. Peut-être qu'elle aurait voulu passer une soirée tranquille devant sa télévision sur son canapé et ne pensant qu'à zapper sur toutes les chaînes, enfouie dans sa couverture. Je voyais nettement cette image d'elle qui m'attendrissait évidemment, mais bien sûr je ne pouvais qu'imaginer. Au fond je ne savais rien d'elle, je ne savait pas son histoire. Tout ce que je pouvais deviner c'était les ressentis que je pouvais éprouver lorsqu'elle était près de moi et cela pouvait me souffrir contrairement à d'autres personnes. Je n'avais pas besoin de savoir plus sur elle tant que cette intensité que je ressentais pour cette dernière restait intacte. Cependant j'avais cette soif de la connaître encore plus et lorsque j'avais un désir qui m'animait avec tant de conviction, il fallait bien sûr que je puisse le combler un moment ou un autre.
Mes pupilles vermeilles la fixèrent à nouveau lorsqu'elle me posa cette question qui me renvoyait effectivement à notre première rencontre. Si je voulais que je morde quelque chose ? Bien sûr, je n'attendais qu'une chose c'était de renouveler cette expérience avec elle une nouvelle fois. Rien que de sentir son coeur battre et le sang qui coulait en abondance sur ce corps magnifique me mettait en émoi. Ce sang si doux et voluptueux qui m'avait obsédé depuis cette rencontre. Oui, elle me fascinait car même si j'exerçais une quelconque hypnose sur elle, celle-ci me renvoyait aussi le même effet. Ce n'était pas tout les jours qu'une humaine soit importante pour moi. Elle pouvait voir que mon regard redoublait d'intensité lorsqu'elle m'avait posé cette question et je savais grâce aux mots qu'elle balbutia à la suite qu'elle semblait enfin comprendre que ce qu'elle venait de me dire pouvait paraître à confusion. Je voulais lui répondre, j'entrouvis mes lèvres, prêt à faire une remarque qui pourrait encore la gêner d'avantage mais bien sûr elle en profita pour me mettre une serviette dans la bouche. Un geste assez comique je devais me l'avouer vu le contexte du moment. Cependant je n'ai même pas eu le temps de le recracher qu'elle commença à récupérer la balle que j'avais dans mon épaule et c'était bien pratique d'avoir ce tissus entre mes dents tout compte fait.
Cependant, elle vint perdre la chose métallique qui brûlait l'intérieur de mon épaule, ma chair et ma main qui cramponnait la bordure de la baignoire se serrait fortement face à cette tentative raté. D'un gros souffle je rejetais alors la serviette de ma bouche et baissa légèrement mon visage vers elle qui se trouvait vraiment à quelques millimètres du mien.
-Vas y, ne t'arrêtes pas.
Plus je la regardais proche de moi, plus mes yeux déviaient parfois vers sa jugulaire qui semblait me demander de l'approcher encore plus. Je décidai d'abandonner le rebord de la baignoire pour se poser sur son bras qui tenait la pince et la dirigea de nouveau vers la plaie de mon épaule, la soutenant dans son avancée. Si j'étais seul, j'aurais pu le faire à main nue bien sûr mais cette cohésion qu'on avait entre nous était bien plus prenante. Et puis cela me permettait d'avoir tout de même un soutien. Je dirigeais sa main dans ma plaie, donc, la guidant quelque peu. J'étais peut-être brusque mais je n'avais plus envie de traîner. J'avais envie de passer à autre chose que ce moment légèrement horrible à vrai dire. Quelques instants encore -je la laissais chercher tout de même- et je retirais sa main, avec la balle puis passa ma main qui la tenait sur sa joue.
-N'hésites surtout pas à y aller en force. Ça va aller.
Même si je parlai toujours en saccadé, j'étais direct. Oui, j'avais envie d'en finir vite fait.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Ven 19 Nov - 21:35
Je m'en voulais de faire durer l'instant si longtemps. Je ne l'aidais pas, et il souffrait. Il fallait que je me reprenne. L'impression que j'avais d'être insignifiante par rapport à sa puissance, d'être impuissante et inutile face à la situation, se renforçait avec mon échec au moment de lui extraire la balle de son épaule. Mais je n'arrivais pas à ne pas trembler, à ne pas avoir peur. Mon incompétence me désolait.
Et d'un coup, je sentis sa main se saisir de la mienne. Sa poigne était ferme, bien que chargée de douleur à cause des blessures qui lui déchiraient le corps. Même l'humaine que j'étais pouvait ressentir que la souffrance à laquelle il devait faire face était insupportable. A sa place, je me serais sans doute déjà évanouie depuis longtemps. Peut-être même serais-je déjà morte. J'appréhendais ce qu'il allait faire, mais me laissait guider lorsqu'il enfonça à nouveau la pince dans sa propre épaule. Il avait le courage dont je manquais, et me le transmettait de la façon dont j'avais besoin. Mon regard s'illumina de sa lueur déterminée. Ensemble, nous sortîmes la balle de son épaule. Je le regardai et hochai la tête, signe que je me reprenais, alors que sa main tenait mon visage. Il avait su me donner l'impulsion dont j'avais besoin pour faire abstraction du sang qui coulait et se répandait dans ma salle de bain.
Je me penchai pour attraper l'aiguille et le fil, car il fallait recoudre. Je ne me rendis même pas compte que mon pull, à l'instar de sa chemise, s'était transformé en véritable éponge teintée de rouge sang au moment où j'avais rapproché mon corps du sien. Je passai le fil dans l'aiguille, lui jetai un coup d'oeil rapide, et me mit à la tâche. J'essayai d'être rapide et précise. La plaie dans sa chair, si elle était profonde, restait plutôt étroite, heureusement. Ce fut vite fini, et je me rapprochai encore de lui, mon visage tout contre les muscles saillants de son épaule, pour couper le fil avec mes dents.
Très concentrée, je jetai un coup d'oeil à sa cuisse en posant l'aiguille et le fil dans la bassine. Alors que mon visage était tourné vers le bas, je relevai les yeux pour les plonger dans les siens et sonder son état, ce qui fit que je le regardais par en dessous.
- Ça va ? Un mordillement de lèvres plus tard, je repris. Bon, je continue. Ce sera bientôt fini.
Je me levai, et le pris par les épaules pour l'aider à se relever lui aussi. j'étais face à lui, et faisais de mon mieux pour le maintenir bien en place : j'avais besoin qu'il soit debout pour pouvoir lui retirer son pantalon. Inutile de préciser que mon coeur était toujours si agité... Mais je ne perdais pas en concentration. Il fallait en finir avec sa douleur, c'était le principal. Je guidai ses mains sur mes épaules, pour qu'il se tienne à moi, tout en le regardant inconsciemment dans les yeux. Son regard avait ce pouvoir sur moi, qui faisait que je n'étais pas capable de m'en défaire. Il me possédait toute entière. Mes mains quittèrent les siennes et se dirigèrent vers la braguette de son jean. Lentement, je la baissai et laissai mes mains glisser sur ses hanches pour lui retirer son jean. Je l'aidai ensuite, surement rouge comme une tomate, à se rasseoir sur le bord de la baignoire. Je fis tout pour ne pas regarder son corps presque nu trop en détail. La plaie, l'impact de la balle dans sa cuisse, voilà sur quoi je devais me focaliser. Je pris la pince à épiler, et une fois rassise à califourchon sur le bord de la baignoire, je la plongeai dans sa cuisse pour y trouver la balle. Cette fois, ce fut comme si je savais où j'allais, certainement parce que je savais à quoi m'attendre. Je la retirai du premier coup, et répétai la même opération avec le fil et l'aiguille. Au moment de couper celui-ci avec mes dents, je lui jetai un coup d'oeil.
- Et voilà, c'est ter... Je ne finirai jamais cette phrase : le pied qui était posé sur le carrelage de ma salle de bain glissa en fait dans la marre de sang que c'était, et je perdis l'équilibre. Par réflexe, j'essayai de me rattraper à lui. le résultat fut que l'on se retrouva je ne sais comment dans la baignoire. Lui sur moi, une de mes mains agrippée à son épaule saine, l'autre à sa nuque. Mon corps était prisonnier du sien. J'avais l'air ahurie.
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Sam 20 Nov - 0:26
L'intensité de ma douleur se faisait de plus en plus pressant. Je regardais la jeune inconnue -oui car elle était toujours étrangère pour moi puisque je ne connaissais pas encore son identité- dans les yeux et je voyais nettement toute sa faiblesse par rapport à cette situation. Oui, elle était faible, elle me montrait sa frustration de ne pas pouvoir en faire plus. Je le voyais pertinemment. En même temps si j'étais à sa place je ressentirais aussi cette impuissance de ne pas pouvoir faire grand chose alors que la seule envie qui venait était d'aider la personne qui comptait quelque peu pour moi. Je comprenais, j'étais attentif à cette perturbation qui semblait la gagner peu à peu. Cependant j'ai vu aussi dans son regard que ma façon d'agir avec elle, de la guider ainsi dans cette voie qui semblait douloureux pour les yeux mais aussi mentalement, la rassurait quelque peu. J'avais envie de la rassurer. De lui dire qu'il ne fallait pas qu'elle s'en fasse pour si peu que j'allais guérir vite car je n'étais pas un homme normale. Qu'il fallait plus que des balles ou un trou béant dans mon ventre pour me faire succomber. Que je n'étais pas un lâche. Que je n'abandonnais pas l'affaire. Que j'étais un combattant malgré que je puisse ressentir de la souffrance. Que ce n'était rien tout ça. Que ce qu'il ne me tuait pas me rendrait plus fort tout compte fait. Je lui faisais passer ce message là dans mon regard. D'ailleurs notre mode de communication restait tout de même ancré dans nos rétines et c'était comme si un simple coup d'oeil pouvait nous connecter, qu'on pouvait lire en nous comme dans un livre ouvert. J'avais cette impression là sur elle parfois même si au fond je n'arrivais tout de même pas à la cerner. D'ailleurs c'était peut-être pour cela qu'elle m'intéressait autant. Si elle était si facile que ça à cerner, je n'aurais pas voulu continuer avec elle. Je n'en savais rien.
Elle prit son courage à deux mains et commença alors à recoudre ma plaie à l'épaule. Je ne montrais pas du tout la douleur de l'aiguille qui entrait dans ma peau et les fils qui caressaient ma chair, ce n'était absolument rien comparé à tout ces impacts que j'avais reçu sur mon corps. Elle s'était approchée de moi et malgré que l'odeur de mon sang me titillait l'odorat, celui de cette jeune femme se mélangeait parfaitement bien avec le liquide de vie qui commençait à sécher sur la serviette qui était entourée autour de ma taille au niveau de ma blessure sur le ventre ainsi que tout ce sang sur mon corps et ma chemise qui était au sol. Pendant qu'elle se mettait à l'oeuvre à refermer ma plaie mon visage restait indéniablement baissé vers elle, mes pupilles carmins ne cessant de la fixer. Tout allait plus vite et c'était ce que je voulais. Elle m'aida à me relever, me tenant à elle et baissa mon pantalon. J'entendis son coeur battre la chamade, ce doux son qui me mettait en éveil me rassurait. Je lui faisais de l'effet même dans un tel état et cela me faisait sortir mon sourire en coin. Elle s'occupa alors de ma cuisse, le même schéma qu'elle avait entreprit avec mes autres blessures, sur l'épaule et mon torse. Je la regardais faire, tant d'effort me plaisait et me touchait. Elle aurait pu me laisser crever dans la rue, un vampire en plus un inconnu, et pourtant elle s'occupait de moi comme si j'étais une personne importante pour elle. Qui ne pouvait pas être touché par un tel geste ? On pouvait croire que nous, les vampires, ne ressentaient rien du tout. Que tout ça pouvait être égale pour nous. Cependant, c'était faux. On était pleins de sentiments. Chaque partiel de notre corps avait des sensation. Même notre coeur, qui était pourtant mort depuis bien longtemps pour la plupart, ressentait des émotions. C'était paradoxale certes, mais c'était la stricte vérité.
Elle finit alors de me recoudre la plaie de ma cuisse, la dernière avant de peut-être s'attaquer à mieux bander ma blessure au ventre lorsque soudain elle glissa. Par réflexe, une de mes mains l'agrippa sur la taille mais c'était elle qui s'était accrochée à moi, m'entraînant dans sa chute. Je n'avais pas cherché à aller à l'encontre de son geste, je m'étais tout simplement laissé faire par sa soudaine dégringolade. On atterrit donc dans la baignoire, moi au-dessus d'elle, une de ses mains sur ma nuque et l'autre sur mon épaule intacte. Je sentis une douleur vive qui passa sur mes blessures qui me fit faire une légère grimace pendant un instant et je rouvris les yeux à nouveau, voyant alors notre position : une de mes jambes entres les siennes une de mes mains sur la bordure de la baignoire tandis que l'autre tenait parfaitement l'arrière de sa tête. Mon torse s'était quelque peu collé contre elle. Je voyais son visage ahuri, c'était une belle boulette ce qu'elle venait de faire mais ça ne m'atteignait pas, je n'allais pas lui en tenir rigueur.
Je déglutis quelque peu puis la regardai alors dans les yeux, franc. J'entrouvris mes lèvres et je répliquai doucement, presque chuchotant.
-Je dois boire du sang pour me rétablir complètement.
Ce n'était pas un ordre, c'était juste une suggestion, une remarque, une proposition. J'attendais son accord. Je n'avais pas envie de me jeter direct sur son cou comme une brute, ce n'était pas ma façon de faire.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Sam 20 Nov - 19:17
J'étais sonnée, un peu perdue aussi. Mon dos me lançait, il n'avait visiblement pas apprécié nos petites cabrioles. Le corps du vampire écrasait le mien d'une façon que je n'avais jamais soupçonné de pouvoir exister. Son poids reposait sur moi, à l'évidence, mais je n'étouffai pas. Je ne ressentais pas non plus l'imminent besoin de me dérober pour partir à toutes jambes. J'étais mal à l'aise, car notre posture était trop suggestive, bien trop lascive, et que je ne savais plus où donner de la tête. Mais ce malaise avait quelque chose de fascinant en lui-même. Ce n'était pas comme se retrouver à la merci d'un être qui vous repousse, ce n'était pas comme être embarrassée d'une situation de laquelle il est à la fois nécessaire mais trop dur de se dépêtrer. C'était plutôt que j'étais gênée d'avoir provoqué tout ça involontairement, gênée qu'il constate toute l'ampleur de ma maladresse et que cela nous mène dans de tels recoins. J'étais gênée parce que je sentais que notre rapport était de plus en plus ambigu et flou. Il y avait entre le vampire et moi un rapport de force évident. J'étais sa nourriture. Mais dès le commencement de notre relation, quelque chose de particulier s'était ajouté à la donne. Je n'étais pas certaine qu'il puisse le ressentir de la même manière que je le ressentais, et j'étais même quasiment sûre que je ne produisais pas chez lui le dixième de ce qu'il avait éveillé en moi. Mais quand bien même, il y avait eu entre nous quelque chose de plus que le lien insipide, bien que dangereux, qui lie le prédateur à sa victime. Et lorsqu'il avait goûté à mon sang, c'était mon être tout entier qu'il avait atteint et contaminé avec le venin de son voluptueux charme. Son murmure chaud à mon oreille, le carmin de ses yeux, l'empreinte de ses crocs dans ma chair... Ce n'étaient pas seulement des souvenirs que je garderai à jamais de lui, c'étaient des parts de moi-même, qui m'avaient fait évolué à une vitesse fulgurante ces derniers jours. Je ne savais plus de quel côté j'étais, je ne savais plus ce que je devais penser, je n'étais plus capable, non plus, de discerner le bien du mal. Mon corps entier aspirait à retrouver le sien, à lui appartenir à nouveau. Je n'étais plus aux commandes. Il lui avait suffi de me déclarer sienne, et ainsi fut fait. C'était déstabilisant, et éreintant.
Je ne dormais pas bien en temps normal, mais les dernières nuits avaient été pour moi un véritable calvaire. Mon cauchemar m'avait poursuivie dans mes moindres retranchements, et le souvenir de l'offrande que je lui avais faite cette nuit-là s'était mêlé à celui, plus sordide, de la mort de mes parents. Mon inconscient avait voulu m'avertir que j'étais dans un grave danger, qu'il valait mieux fuir. Mais, quand je me réveillai, je me retrouvai hantée pour des heures encore par l'impression tiède de ses bras enveloppant mon corps tandis que mon sang coulai par gorgées entre ses lèvres contre mon cou. J'avais eu beau me faire violence pour me mettre en tête que ces impressions devaient plutôt me terroriser que m'attirer, cela n'avait servi à rien. Je lui en voulais pour ça, pour tout ce qu'il avait produit en moi. Je m'en voulais de ne pas avoir su lui résister, d'être si faible par rapport à lui. Je ne savais rien de lui, pas même son prénom, mais il m'obnubilait. Et plus il m'obnubilait, plus je m'énervais contre moi-même, essayant en vain de me rebeller contre l'emprise qu'il avait sur moi pour retrouver le contrôle de mon corps et des mes pensées. Le point fort de son oeuvre de maître ? C'était que j'aimais qu'il me contrôle à ma place. J'aimais l'emprise qu'il avait sur moi. En avoir conscience était le pire.
Il était presque nu contre moi. Mes vêtements, et mon pull en particulier, étaient couverts de son sang tiède. La seule raison pour laquelle il n'était pas froid était de toute évidence la chaleur qui émanait de mon propre corps, au bord de l'explosion. Je ne le lâchai pas, et mes yeux restaient rivés aux siens. Je prenais de plus en plus conscience de la posture dans laquelle nous nous trouvions, car la douleur dans mon dos s'évapora bientôt et me permit de me concentrer uniquement sur le contact rapproché entre nous deux. La tension qui s'était établie entre le vampire et moi, naturelle et intense, dangereuse et provocatrice, se rapprochait de plus en plus de quelque chose de plus charnel et bestial. L'être humain n'est vraiment pas fait pour supporter autant de choses sans ciller. Je mourrai de chaud. Et il ne fallait pas croire que j'oubliais ce qu'il était. Au contraire, me retrouver dans pareille situation avec un être humain ne m'aurait pas transcendée de la sorte. C'était précisément parce qu'il était un vampire, parce que l'ambiguïté entre nous atteignait son comble, que je le trouvais si fascinant. - Pourquoi tu dis ça comme si tu me demandais l'autorisation ? Je croyais que je t'appartenais. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais besoin de le provoquer. C'était une forme de rébellion contre tout ce qu'il représentait, contre le statut de chose insignifiante que j'avais à ses côtés. Si je refusais, tu me forcerais ? Je n'attendis pas sa réponse. Sûrement.
Je me mordis les lèvres et, pour la première fois depuis que nous nous étions ainsi retrouvés dans la baignoire, je baissai les yeux de son visage pour regarder son corps collé au mien. Je le rivai à nouveau mon regard au sien, frustrée. Ma voix se fit plus hésitante, teintée de frustration elle aussi.
- Pourquoi tu fais comme si j'avais le moindre impact sur toi ?
Ma main s'était un peu resserrée sur sa nuque, mes doigts mêlés à ses cheveux, pareils à des filaments d'or et d'ambre.
Je me donnerai à lui de toute façon, je sentais qu'il le savait. Mais j'avais eu besoin de résister, ne serait-ce qu'un peu. J'avais eu besoin d'exprimer ne serait-ce que le début de mon trouble. J'attendais sa réaction, les yeux brillants.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Sam 20 Nov - 23:21
Le sang était la vie. Ce doux liquide chaud, vivant, coulant à son aise dans le moindre partiel du corps d'un être humain permettait à celui-ci de survivre. Plus de sang signifiait la mort. Cependant j'étais toujours là. J'avais toujours du sang qui coulait dans mes veines. Mes cellules étaient juste mortes, mais j'étais encore en vie. Lorsque j'étais humain je me demandais souvent comment un vampire puisse avoir du sang en lui puisque normalement, il n'était pas en vie. Son coeur ne battait plus. Alors tout ce sang servait à quoi ? Le sang était la vie. C'était après que j'avais compris, peut-être, que même cette race animale, vampirique, avait besoin du sang pour survivre, lui aussi tout comme un être humain. Que ce sang qui coulait dans leur être mort, sans vie, leur permettait tout de même de leur faire comprendre qu'au fond ils n'étaient peut-être pas si différents que les autres, normaux. Que tout le sang d'un être en vie leur permettait de survivre. J'avais juste penser qu'ils s'abreuvaient du sang que par pur plaisir d'être des cruelles créatures et que la monstruosité de leur être sombre et tout bonnement malsain n'avait que pour but de faire gicler le sang. Pour moi, lorsque j'étais encore vivant, les vampires étaient des barbares qui n'aimaient que les massacres. Mais c'était bien plus complexe que cela tout compte fait. Le sang était la vie. Sans lui, rien n'était plus. C'était tout simplement ça. On ne pouvait pas pousser notre nature à refuser tout bonnement de ne pas se nourrir du sang d'un être humain. Même les vampires qui se disaient "végétariens" se contenant juste du sang des animaux, ne pouvaient pas s'empêcher de penser à planter leurs crocs contre la peau d'un humain. Cette torture pesante qu'ils s'offraient était totalement idiote, cela dit en passant. Il nous fallait de la vie.
J'avais besoin d'elle. Je ressentais ce besoin, d'avoir besoin d'elle. La sensation de son corps contre le mien m'émouvait. Les regards qu'elle me jetait me transportaient. Les caresses des paumes de ses douces mains me faisaient vibrer. Je pouvais bien qualifier tout ces symptômes comme étant amoureux, mais ce n'était absolument pas ça. Je ne l'aimais pas. Je ne la connaissais pas. Je ne m'étais pas attaché à elle. Elle était juste importante pour moi parce que j'avais besoin de son sang. J'avais l'impression que je ne pouvais être satisfait qu'avec sa liqueur de vie. Seulement le sien. En ce moment je n'arrêtais pas de penser à elle. Lorsque je chassais mes proies, j'avais voulu qu'elle soit là. Qu'elle apparaisse d'un coup en face de moi, me déviant complètement de la cible que j'avais visé et que je la suive elle, rien qu'elle. J'avais voulu oui qu'un soir lorsque je me nourrissais, qu'elle apparaisse soudainement à la place de ce quelconque humain. Que je la prenne contre mes bras et que je m'abreuve d'elle tout en ayant ses caresses contre ma peau de marbre, froide, presque glaciale. Cette humaine m'obsédait complètement. Elle avait fait de moi un accro de son sang, comme un drogué qui avait toujours eu une habitude à une seule dope et que jamais plus il n'allait changé puisque c'était la seule qui le faisait planer. C'était exactement pareil avec elle. Bien sûr je m'étais nourris comme mes semblables -sinon on meurt- mais je n'appréciais nullement le sang des autres. J'avais goûté a un sang spécial pour moi. Le sien. C'était exactement ça. Spécial. Rare. Un mélange de saveur qui me transcendait complètement à parfois perdre pied.
J'ai aimé me nourrir d'elle. J'ai aimé ce moment intime qu'on avait eu la première fois. Ce moment qui me faisait sentir que j'étais en vie tout compte fait. C'était étrange et extraordinaire à la fois. Il n'y avait eu qu'elle qui m'avait fait un tel effet. Les autres n'étaient plus rien pour moi. Je n'ai pas cherché à repousser ce qu'il y avait entre nous au contraire, j'ai poussé encore plus loin le lien qui nous unissait car j'avais envie de savoir jusqu'à où cela allait nous mener. La curiosité était un vilain défaut, je le savais pertinemment mais je ne pouvais me résoudre à abandonner la partie avec elle. C'était inconcevable pour moi de la laisser là et de ne plus jamais la revoir. Elle était... elle était importante. Très importante pour moi.
Je ne cessais de la fixer, je sentais mon corps à moitié nu se coller encore plus contre elle ayant un peu de mal à tenir sur mes deux bras puisque pour l'instant j'étais encore très faible. Elle me provoqua encore. On dirait qu'elle aimait bien se mettre au défi. Elle pensait peut-être qu'un moment donné je succombe à ses attaques et que je fasse enfin une erreur ? Je ne savais pas trop. Ou peut-être que tout simplement elle ressentait de la colère envers moi ? Qu'elle sentait qu'elle était juste une humaine insignifiante pour moi et que moi, justement, faisais parti d'une race singulière et que je ne méritais peut-être pas de m'intéresser à quelqu'un d'ordinaire ? Je ne savais pas trop. J'avais l'impression de lire tout ça en elle sans jamais réellement mettre le doigt sur l'authentique raison de son comportement. Elle ne me laissait même pas répondre. Elle faisait déjà des jugements trop hâtifs.
Cependant silencieux encore un moment. Je la laissais continuer dans ses interrogations même lorsqu'elle baissa ses yeux pendant un instant. Un geste surprenant puisque c'était la première fois qu'elle détourne son regard du mien. Quelques instants où elle me montrait complètement la frustration qu'elle éprouvait envers ma personne. Cela n'avait duré que quelques secondes avant qu'elle ne se remette à ancrer ses pupilles noisettes au plus profond des miens, couleur de feu. Peu à peu ma main qui tenait fermement la bordure de la baignoire se défit de cette étreinte pour se glisser doucement vers l'intérieur de cette grande cuve blanche. Se posant doucement sur sa taille puis descendit quelque peu vers sa cuisse. L'avancée de ma main était rythmée par celle de mon visage qui se rapprochait de son visage. Tout près. Je sentais son souffle contre mes lèvres. Cette chaleur enivrante qui pouvait mettre n'importe quel vampire en éveil. Puis je déviais légèrement cette progression faciale vers son cou et je commençais à frôler sa peau contre celles de mes lèvres, l'entrouvrant légèrement.
-Crois-tu que tu n'as nul impact sur moi ?
Je restais énigmatique dans mes phrases. Je voulais aussi la provoquer d'une toute autre manière. Ma bouche commença à toucher son cou, l'embrassant doucement. Je me retenais réellement à sortir mes crocs et à les planter contre son épiderme. Je cherchais encore peut-être à la faire languir. Ou j'étais dans l'attente qu'elle me fasse un geste comme quoi elle avait aussi très envie de ça même si je savais au fond qu'elle allait se donner à moi.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Dim 21 Nov - 0:21
Je fulminai contre lui et contre moi-même. Je ne regrettai pas d'avoir osé lui tenir tête, d'avoir osé l'ouvrir face à un vampire. J'avais l'impression qu'il ne me tuerait pas pour ça... C'était surement idiot de miser sa vie sur un simple ressenti, mais je le sentais, au plus profond de moi. Il lui en faudrait plus pour s'emporter et en finir avec moi. Ce que j'avais fait ne faisait que le titiller. Je n'étais rien pour lui. J'étais un moucheron, minuscule, faible et sans intérêt. La seule chose que je pouvais lui apporter était du sang... Et comble du luxe pour lui -du pathétique pour moi- je le lui offrais sans qu'il ait besoin de me traquer. Tout comme j'avais senti deux forces s'opposer en moi un peu plus tôt, l'une qui désirait la vie des chasseurs, l'autre la sienne ; j'avais le sentiment d'être à nouveau déchirée en deux. Ce qu'il me faisait, la façon dont il me touchait et me regardait, et même la perspective de ce qu'il pourrait bientôt me faire -se nourrir de mon sang- avait quelque chose de fascinant et d'excitant, sans que cela n'ait rien a voir avec du masochisme. J'avais eu mal la dernière fois, et la douleur était restée pendant plusieurs jours après sa morsure. C'était désagréable. Mais cela avait été estompé par l'intensité de la scène, par l'érotisme fulgurant du lien qui nous avait uni alors. Il n'y avait rien eu de sexuel entre nous, mais tout s'était fait dans une telle sensualité, dans une telle volupté, qu'il était impossible de ne pas en rester troublée. Nombreuses étaient les légendes, les rumeurs et autres bruits de rue à propos du charme irrésistible des vampires. Certains humains, apparemment, se plaisaient même à s'offrir à eux, quitte à en souffrir, juste pour avoir la chance d'être touchés par ces êtres extraordinaires. Etais-je devenue l'une d'eux, alors que je les avais toujours trouvés en décalage avec la réalité ? Etais-je une sorte de junkie des vampires, moi aussi ? Je serrai les dents de rage rien que d'y penser. Je me sentais pourtant différente. Cette différence tenait principalement à l'existence d'une deuxième partie en moi, en radicale opposition avec la première, qui était révulsée de sentir mon corps se laisser aller sous le sien. Ma différence tenait aussi au fait, je crois, que contrairement à certaines filles un peu naïves, j'avais conscience que je n'étais qu'un amusement, qu'une passade... Que bientôt, je ne l'amuserais plus, et qu'à ce moment-là, selon son humeur, il déciderait de mon sort. Appartenir à un vampire n'était pas quelque chose de léger, de plaisant, de délicat. C'était intensément violent, sauvage, et périlleux. S'il le voulait, il n'avait qu'un geste à faire et je n'étais plus, c'était aussi simple que ça. Il ne fallait pas croire que je pourrais lui manquer. Il ne fallait pas croire qu'il pouvait avoir besoin de moi. Je n'étais qu'une poche de sang, et j'étais limitée. Il pourrait facilement me remplacée, une fois vide. Je n'avais pas d'importance pour lui... Dans l'éternité de son existence, il croiserait des centaines, des milliers d'autres regards. Il goûterait des centaines d'autres sang. Je n'avais pas d'importance. N'oublie pas ça Ebony, ne te laisse pas berner...
Alors pourquoi faisait-il comme si mes actes importaient ? Pourquoi me demandait-il presque la permission avant de me mordre ? Pourquoi n'y allait-il pas tout bêtement, brutalement, comme si j'étais un objet dont il pouvait disposer à sa guise ? C'était triste, c'était outrageant, cela m'énervait... mais c'était le cas ! Un geste de sa part, un regard, et je savais que j'étais toute à lui. Je savais que je lui tendrais moi-même mon cou. Alors pourquoi s'évertuait-il à me laisser le choix ? Je ne l'avais pas, ce n'était qu'une illusion ! Cela faisait-il partie de son jeu ? Voulait-il me torturer, voulait-il que j'aie conscience de n'être rien face à lui, que je m'abandonne pleinement et volontairement à son bon vouloir, pour le plaisir de mieux me manipuler ensuite ? Il m'agaçait ! Ce que je pouvais le mépriser !
- On ne t'a jamais dit que c'était énervant quelqu'un d'aussi séduisant ? Je me mordis les lèvres en fulminant, levai les yeux puis les rabaissai pour le fusiller du regard.
Mais je fus surprise de la constater si proche de moi d'un coup. Tout son corps s'était rapproché du mien. Ma respiration s'affolait. Son visage se rapprochait, encore et encore. Je sentis sa main glisser lentement le long de ma cuisse. Je frissonnai, me mordis les lèvres. mes yeux papillonnaient, et je n'arrivai plus à aligner deux pensées cohérentes. J'étais toujours énervée, je crois... Mais j'étais aussi déstabilisée par ce qu'il me faisait. C'était encore différent de la dernière fois. C'était encore plus sensuel. je n'aurais jamais cru ça possible, mais il m'en prouvait le contraire. Je déglutis sans la moindre discrétion lorsqu'il laissa glisser ses lèvres contre mon cou. Inconsciemment, je penchai un peu la tête en arrière, lui offrant une vue imprenable sur ma gorge. Il me provoquait, il me troublait. J'allai imploser, ou je ne sais pas trop.
- Oui, c'est ce que je crois. Je déglutis encore une fois, puis me mordis les lèvres. Ne pas pouvoir le regarder dans les yeux, puisque son visage était enfoui dans mon cou, était tout aussi frustrant. Je ne suis qu'un jeu pour toi. Et je crois que ce qui t'amuses encore plus, c'est de voir que tu as le contrôle et que je suis soumise face à toi, mais de me faire croire à la possibilité du contraire. Je resserrai mes doigts dans ses cheveux, fermai les yeux, les rouvris, nerveuse. C'est cruel... Mais ça ne prend pas, tu vois.
Mes doigts sur son épaule glissèrent le long de sa colonne vertébrale. Je ne sais pas ce qui me prenais. J'étais en train de lui dire que je n'étais pas naïve, que j'avais conscience de n'être qu'une fontaine ambulante pour lui, et que je savais qu'il finirait par se lasser de moi... Mais je caressais son dos. C'était totalement paradoxal. Sa main sur ma cuisse me donna un nouveau frisson, et je fermai les yeux. Mon dos se cambra un peu, je le sentis surtout parce que mon corps s'en trouva d'autant plus écrasé contre le marbre du sien. J'abaissai d'un coup la main que j'avais dans son dos sur la sienne, celle sur ma cuisse, pour m'en saisir et l'arrêter dans sa course folle et tentatrice. J'avais toujours les yeux fermés, mais le geste que je venais de faire m'avait demandé beaucoup d'efforts, vu que je ne me contrôlais plus du tout, visiblement. Ma voix ne fut qu'un murmure.
- Pas comme ça...
Ce fut à la fois une manière de protester, de lui signifier que s'il pouvait avoir mon sang, mon corps ne lui était pas encore offert, et de lui dire qu'il pouvait me mordre s'il le désirait, que j'étais prête. Mais je tenais à maintenir notre lien dans l'état dans lequel il avait été. Je ne voulais pas que l'ambiguïté se poursuive, qu'il y ait quelque de plus entre nous. Pas comme ça. Je ne le connaissais pas, il ne faisait que se nourrir sur moi, et je... Pas comme ça... C'était la dernière once de raison que mon esprit avait pour lui, la dernière trace de ma dignité, et je devais m'y rattacher.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Dim 21 Nov - 14:01
« On ne t'a jamais dit que c'était énervant quelqu'un d'aussi séduisant ? » Je souris à cette question qu'elle vint me poser lorsque j'avais encore son regard ancré dans le mien. C'était clair que je n'étais pas à plaindre. La nature m'avait bien fait. Même au temps de mon vivant, j'étais aussi charmeur avec les dames. J'avais conscience d'user de cette beauté naturelle. Je ne pouvais pas faire autrement d'utiliser mon meilleure arme pour arriver à ce que je voulais. Lorsque j'étais devenu un vampire, cette séduction qui était tout bonnement machinale pour moi à mon temps vivant, s'était retrouvée décupler. Je n'étais pas le seul, tant de vampires étaient comme moi. Sauf que bien sûr, eux, ils étaient presque tous brutaux. Ne faisant pas du tout attention à ce qu'ils entouraient, ayant accepté que la sombre zone qui était tapi dans l'ombre au plus profond d'eux lorsqu'ils étaient encore humains. Je me considérais comme différent d'eux. Bien sûr, je pouvais être brusque moi aussi mais en temps normal je restais toujours passif dans mes gestes, me contentant de jouer de mon charme auprès des personnes afin peut-être de mieux les manipuler. Certes, c'était le mot. Manipuler. Peut-être que j'étais juste un manipulateur tout compte fait. Je ne nie pas que j'ai cette partie en moi. Tout le monde pouvait se jouer des autres, je n'étais pas le seul à ne penser qu'à mon bien être personnelle. Il ne fallait pas se leurrer. Sauf que moi j'assumais au grand jour ce côté là. Je n'étais pas hypocrite. Tout les vampires qui étaient autour de moi savaient qui j'étais. Ils savaient la nature de ma relation avec Charlotte, que c'était juste ce qui me permettait d'avoir une notoriété auprès d'eux. Ils avaient accepté bien sûr, ils n'avaient pas le choix de toute façon. Il y avait bien sûr, des regards assassins par-ci et par-là lorsque je passais près d'eux mais ils ne pouvaient faire que ça contre moi. Oui, je n'étais peut-être pas apprécié pour quelques uns mais ça ne m'atteignait pas. Je me plaisais dans ma solitude, j'avais l'habitude d'être ainsi de toute façon. Pas d'attache était égale à pas de contrainte, ni de souffrance. C'était ma devise. Donc je ne m'attachais aux personnes. Enfin, presque pas. Je répondis à sa question, toujours d'une voix sensuelle, douce -malgré tout de même un étouffement de respiration dû à la douleur de mes blessures- un ❝ Si, j'ai entendu ce genre de question depuis plus d'un demi-siècle. ❞ Puis me tus à nouveau.
Elle m'avait renvoyé un regard plus que coléreux par rapport à sa question. Je pouvais décemment comprendre qu'elle me méprisait. Je comprenais son dépit. Oui, elle ne pouvait rien faire d'autre que de subir tout ce que j'étais en train de lui faire sans pour autant se rebeller contre moi puisqu'elle avait aussi envie de ça, peut-être. Cela la troublait et elle était en colère contre moi ainsi que contre elle-même de ne pas pouvoir me détester complètement. De ne pas pouvoir se dire qu'elle ne devait pas accomplir toutes ces choses. Qu'elle ne devait pas me laisser faire. Qu'elle devait peut-être appeler à l'aide, que quelqu'un puisse la sortir du pétrin où elle s'engouffrait avec plaisir. Mais elle ne le faisait pas parce qu'elle n'avait peut-être pas envie d'être secourue. Elle se complaisait dans ce cercle vicieux que je lui offrait. Je lui donnais de l'importance. Mais elle ne le croyait pas. En même temps, c'était compréhensible. Elle pensait que je jouais d'elle et que je ne lui accordais aucune importance. Qu'elle me pensait cruel à tel point de la troubler en lui prouvant le contraire. Tout les vampires n'étaient pas des êtres dotés d'atrocités dans leur personnalité. Il fallait qu'elle le comprenne d'elle-même. Je ne répondis même pas à sa deuxième phrase. De toute façon, je pense que quoi je lui dise, elle n'allait jamais me croire. Ce serait le comble d'ailleurs qu'elle puisse croire un vampire puisqu'elle émanait tant d'animosité pour ma personne. J'ai préféré continuer les caresses que j'étais en train de lui faire avec mes lèvres et ma main sur sa cuisse, la laissant encore dans le doute sur ma réelle intention de rester avec elle. Elle aimait cela. Tout son corps se mettait en éveil grâce à mes toucher. J'adorais l'effet que je lui provoquais. Tant d'intensité me comblait parfaitement. Bien sûr, cela me mettait moi aussi en émoi. J'avais envie de continuer, de la faire languir encore jusqu'à ce qu'elle puisse exploser de l'intérieur. Je sentais sa respiration s'affoler au fur et à mesure et son coeur battre la chamade. C'était une douce mélodie pour moi et ça m'émoustillait. Son corps se cambra légèrement, se collant contre le mien et mes embrassades se faisaient de plus en plus sensuelles. J'avais l'impression qu'on était encore connecté d'une toute autre manière et cela me plaisait grandement. Cependant elle prit ma main qui caressait sa cuisse, parfois allant vers l'intérieur de celle-ci, la stoppant dans son avancée. J'ouvris les yeux et regarda alors la peau de son cou. Elle n'était pas prête à s'offrir toute entière ou plutôt elle ne voulait pas que je puisse croire qu'elle était prête à me donner son corps. Je comprenais. Elle ne voulait pas s'avouer totalement vaincue par moi. Oui, je le comprenais. Cependant, même si cela me décevait quelque peu, je respectais cette décision. J'ai au moins essayé.
Je pris sa main qui était contre la mienne et l'emmena vers mon cou, pour qu'elle puisse avoir un point d'accroche. J'aimais son étreinte lorsque j'avais planté mes dents aiguisées dans son cou la première fois. Je voulais juste qu'elle puisse à nouveau me prendre dans ses bras pendant cet acte là. Une fois guidée, je relâchais de nouveau sa main pour se faufiler sous son dos cambré et la tenir contre moi. Mon autre main qui était sur sa tête vint se glisser contre la paroi de la baignoire, remontant vers la bordure de celle-ci. Je devais me tenir. Même si cette position nous permettait d'être très proche, c'était tout de même étroit et peu pratique comme endroit. Pourtant, pour l'instant, je ne pouvais pas encore bouger correctement j'ai même perdu ma grande facilité à me déplacer plus vite que la lumière. J'avais besoin de me nourrir. J'ouvris ma bouche et pencha légèrement mon visage, mes crocs sortis, je commençai à appuyer la pointe de chaque dent sur sa peau, contre son cou, doucement. Puis me décidai à forcer jusqu'à les enfoncer dans sa chair, faisant sortir son sang qui commençait à couler dans ma gorge. Je fermai les yeux et serrai la bordure de la baignoire ainsi qu'un bout de son haut avec ma main qui se trouvait sur ses reins, lentement.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Jeu 25 Nov - 20:58
Je crois que j'avais besoin de cette dernière distance entre nous pour avoir le sentiment de garder le contrôle, ne serait-ce qu'un peu. Je me leurrai toute seule, comme une grande. A l'évidence, je ne contrôlai plus rien. Mon corps réagissait tout seul sous ses caresses. Il allait vers lui, en confiance. Mon corps était en confiance sous les mains d'un vampire, c'était tout de même un comble. Je n'étais pourtant pas très tactile, comme fille. Les quelques hommes que j'avais connu -et ils se comptaient sur les doigts de la main- avaient du s'armer de patience pour qu'enfin je les laisse explorer mon corps comme ils l'entendaient. Je n'aimais pas me laisser posséder facilement, je ne donnais pas ma confiance au premier venu. Il fallait du temps à mon corps pour s'habituer, pour se détendre tout à fait et se laisser pleinement aller. Là, c'était différent. C'était frustrant, d'ailleurs. Je ne connaissais même pas son prénom, ni son histoire, ni rien de sa personne. Je ne savais qu'une chose, il était un vampire et il m'avait déclarée sienne. Ses mains qui sillonnaient mon corps, ses lèvres pleines sur ma peau, ses dents prêtes à pénétrer ma chair tendre. Tout cela produisait en moi quelque chose qui faisait que je ne voulais pas lui résister. Mon corps faisait comme s'il n'y avait aucun danger à être prisonnière de son étreinte, et même comme si sa terrible morsure ne serait pas quelque chose d'insupportable. Mais, je ne sais comment, j'avais trouvé la force de protester.
D'un coup, l'idée me traversa l'esprit que c'était peut-être que je ne voulais pas qu'il me possède tout de suite. Que je voulais que cela dure plus longtemps, qu'il ne se lasse pas trop rapidement. Je ne voulais pas perdre le lien qui nous unissait ce soir. Car aussitôt que je lui aurais tout cédé, il partirait, m'achevant au passage ou pas, selon ses envies. L'idée me paralysa de peur et de dégoût : étais-je à ce point superficielle ? Etais-je tombée si bas, ou n'avais-je tout bêtement jamais été plus haut ? Etais-je réellement devenue comme ces filles qui se donnaient volontairement à n'importe qui, pourvu qu'il soit un vampire, au final ? J'espérais sincèrement que non. Non, ce n'était pas possible, ce n'était pas ce que je voulais au départ ! Tout avait commencé... Parce que j'avais voulu épargner la vie d'un innocent avec une famille. C'était par la suite que les choses s'étaient compliquées. Ma fascination pour le monde auquel il appartenait, pour tout ce qu'il représentait, en dépit du fait qu'un tas d'images négatives et sanglantes me revenaient en tête en présence de vampires, avait tout chamboulé. Ce qui ne devait être qu'une morsure, qu'un sacrifice, était devenu beaucoup plus. Et, quelque part, je sais qu'une part de moi avais voulu qu'il prenne plaisir à boire mon sang. C'était plus que déroutant. Mais la colère que j'éprouvais envers lui et envers moi-même avait quelque chose de rassurant : c'était la preuve que je n'étais pas qu'une écervelée qui se jetait dans les bras d'un être qui n'avait que faire d'elle. J'avais encore ma conscience pour moi.
Et c'était ma conscience qui m'avait permis de le freiner. Non, je me donnerais pas à un inconnu sous prétexte que c'est un vampire. Mon corps avait beau aimer ses caresses -car à l'évidence, il s'y prenait bien- je resterais en contrôle coûte que coûte. Je ne tomberais pas dans ce genre de piège. Je ne sais pas ce qu'il pensait de moi, quelle idée il se faisait de ma personne. C'était gênant... car, après tout, s'il avait osé me toucher de cette manière, c'était qu'il avait du penser qu'il était possible que nous fassions l'amour. Qu'il était possible que je sois si soumise à son charme qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait de moi. Mais non. Il ne me connaissait pas, et je ne voulais pas de cela avec lui. Pas comme ça, pas maintenant, surtout pas maintenant. Le côté malsain de la chose - lui donner mon sang et mon corps à la fois- me révulsait. D'un coup, le fait qu'il ait tenté sa chance m'énerva encore plus. Je resserrai mes doigts dans ses cheveux avec colère, comme si j'avais pu lui faire mal, mais je savais que non.
Mais je sentis le moment approcher où il me mordrait : il bougeait, retirait sa main de ma cuisse et m'offrit la même prise que j'avais eu sur lui la dernière fois. L'appréhension me saisit d'un coup, car je savais que la douleur serait réelle. Je ne retins pas mon léger cri quand ses crocs pénétrèrent ma chair. Je me mordis les lèvres ensuite, sous le coup de la douleur, en poussant un long râle étouffé, qui ne me soulagea en rien. La même brûlure que la première fois. Je resserrai mon emprise sur lui, presque violemment.
J'avais la tête tournée vers le reste de la salle de bain. D'ici, je ne voyais pas grand chose. Pourtant, je vis très clairement l'illusion de mes parents, se tenant là, me regardant. Je vis très bien le regard inquiet et peiné de mon père. Il me dévisageait d'un air réprobateur, comme s'il me trouvait folle de faire une telle chose. Après ce qu'il leur était arrivé, j'aurais du haïr et fuir les vampires comme la peste... L'image de mon père s'évanouit, j'eus un pincement au coeur. L'image de ma mère, elle, persista. Je voyais autre chose dans son regard. De la compréhension, de la compassion. Elle me disait d'être courageuse. Elle me disait qu'elle se retrouvait en moi, avec ses fascinations, sa douce folie. Je trouvais aussi de la détermination dans son regard, cette petite étincelle que j'avais si bien connu autrefois, et dont j'avais hérité. Son image s'évanouit à son tour, et je fermai les yeux, comme apaisée.
J'avais toujours mal, mais mes soupirs étaient moins agités. Mes quelques grimaces de douleur au moment où il enfonçait un peu plus ses crocs dans mon cou s'espaçaient. Je décidai d'accepter la douleur. Mon étreinte autour de lui était toujours si resserrée, mais ce n'était plus un étau de colère et de rancune. C'était de nouveau l'étreinte intense, presque intime, de la première fois... mais d'une puissance décuplée. Je me rappelai la détermination dans le regard de ma mère, l'inquiétude dans les yeux de mon père. Il avait raison d'être inquiet, car le raisonnement qui se faisait en moi était dangereux. Pourtant, à l'instar de ma mère, je ne revenais pas sur mes décisions lorsqu'elles étaient prises. - Je ne veux plus que tu tues qui que ce soit pour te nourrir, arrivai-je à chuchoter entre deux gémissements de douleur. Je veux que tu viennes me trouver chaque fois que tu en auras le besoin.
C'était la seule erreur qu'avait commis ma mère. L'idée restait la même : éviter les carnages produits par la chasse des vampires. Mais elle avait voulu s'y prendre d'une manière détournée, en aidant un vampire à ne se nourrir que d'animaux. C'était contre-nature pour eux. Dès qu'ils se trouvaient confrontés à du sang humain, ils perdaient pied... Mes parents en avaient fait la triste expérience. Mais si je donnais au vampire le sang dont il avait besoin, il n'y avait plus de problème. Bien sûr, ce n'était qu'une minuscule contribution dans la montagne que cela représentait. Mais j'avais enfin le sentiment d'être utile, d'avoir trouvé ma voie. D'avoir au moins un peu comblé le vide que j'avais en moi depuis 6 ans.
- Je te suffirais ?
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Dim 28 Nov - 3:09
Ce liquide chaud qui coulait dans ma gorge commençait à m'apaiser. Je prenais plaisir à boire son sang. Le sien. Bien sûr, j'avais toujours senti ce bien être lorsque je me nourrissais de sang humain. C'était normal pour moi de jouir de ce met délicat. Pourtant, cette inconnue surpassait tout le monde. Cela faisait bien plus d'un demi siècle que j'existais dans ce monde et jamais personne n'avait su m'atteindre à ce point là. Je me sentais extrêmement proche d'elle, en connexion avec elle comme si nos deux corps ne faisaient qu'un. C'était quand même assez dingue de pouvoir ressentir ça après autant de temps d'existence. Même Charlotte ne me faisait pas cet effet là. Cela me troublait. Je ne comprenais pas ma soudaine obsession pour cette étrangère et pourtant je m'enfonçais encore plus dans le mystère de cette union. Avec une humaine. C'était une humaine. Elle était comme tout les autres et pourtant pour moi, elle me semblait si différente. Spéciale. Elle me donnait sa vie, et je sentais affluer dans mes veines son sang qui me faisait sentir vivant à mon tour. Le Saint Graal. Je pouvais interpréter son sang ainsi. Elle me donnait de la force au fur et à mesure que je buvais sa liqueur de vie. Je me sentais de plus en plus invincible alors que quand je me nourrissais tout simplement d'un humain, c'était juste pour nourrir. C'était tout. Avec elle, tout était différent. C'était une source de nourriture certes, mais elle était bien plus que cela en vérité. À mes yeux, elle n'était pas qu'une fontaine ambulante. Je savais que je n'allais pas me lasser de son sang, je ne voulais pas me lasser d'ailleurs. Si je lui avais laissé la vie sauve ce n'était pas pour l'achever plus tard. Elle était une drogue et dès que j'ai goûté à sa vie, je savais que je n'allais plus pouvoir m'en passer. Tout à l'heure, une seule idée était implantée dans ma tête. De la goûter à nouveau. Malgré tout ce qui s'était passé, les combats, mes blessures qui me faisaient souffrir le martyr, je n'avais qu'une obsession : son sang. Les autres n'étaient rien comparés à elle. Absolument rien.
Je ne connaissais pas sa vie. Je ne lui avais même pas demandé son prénom que je lui avais déjà annoncé la couleur. Elle était mienne et personne ne pourra l'arracher à moi. Cette humaine était à moi. Cette idée paraissait vraiment fou mais en même temps je ne pouvais la nier. C'était une évidence et je ne pouvais pas me détacher de cette emprise qu'elle avait sur moi. Pourtant je voyais très bien qu'elle ne se laissait pas faire, qu'elle pouvait protester malgré tout. Je l'ai bien vu tout à l'heure. Cependant, elle se laissait tout de même abandonner à moi. Elle me confiait sa vie. Elle me faisait confiance. Ce sentiment de sécurité qu'elle m'offrait, me donnait, aveuglément me touchait. Je n'avais pas la prétention de dire que j'étais quelqu'un de fiable. De nature solitaire, j'avais toujours pensé qu'à ma peau. Agissant toujours pour mon bien être. Je pouvais très bien m'engager sur une voie et retourner ma veste car un autre chemin me plaisait mieux. Oui, j'étais ainsi et pourtant avec elle, je sentais que c'était différent. Que je ne pouvais pas faire autrement. Que je n'avais que cette voie là avec elle et que rien ne pourra m'en détacher. La fascination qu'elle exerçait sur moi -car oui, c'était de la pure fascination- était forte, indécrottable. Personne ne pouvait rien faire à cette obsession que j'avais pour elle. Personne ne pouvait m'en décrocher. La sensation qu'elle m'offrait était unique et j'étais égoïste. Je ne voulais la partager avec quiconque. C'était complètement dingue. Mes mains se serraient de plus en plus, lui faisant deviner la plaisir que je prenais à m'abreuver d'elle. Elle savait très bien à quoi il fallait s'attendre. Moi aussi d'ailleurs, mais ce deuxième fois semblait encore plus intense que la première. Je me demandais même parfois comment j'avais fait pour continuer à exister sans sa présence car dorénavant je savais que je ne pouvais plus me passer de sa présence. C'était indéniable.
Je sentis mes force à nouveau me gagner, mes blessures devenant moins douloureux. D'ailleurs les fils qui étaient supposés fermer mes plaies commençaient doucement à se détacher de ma peau puisque celle-ci était en train de se remettre peu à peu, se tissant à nouveau une peau neuve lentement. Oui, les êtres humains étaient tout bonnement indispensable pour nous. Je l'écoutais chuchoter entre deux soupirs de douleur qui s'étouffait avec les minutes. J'avais compris sa question et son ordre. Soudain, je me mis à bouger assez vite à vrai dire. Ma vitesse commençait à revenir et je m'assis alors sur la baignoire, en entraînant le corps de la jeune inconnue dans mon mouvement, la faisant s'asseoir à califourchon sur moi. Mes lèvres se détachèrent de sa nuque, enlevant mes crocs de son cou et une de mes mains vint se poser sur le derrière de sa tête et pencha alors celle-ci vers l'autre direction. Mes yeux fixant l'autre côté de sa nuque, celui qui n'avait pas encore de marque. L'étreinte que j'exerçais sur elle était toujours présent, d'ailleurs je la collais encore plus contre moi lorsque je posais de nouveau mes lèvres sur cette surface encore vierge.
❝ Je n'ai envie que de toi. ❞
Je sortis cette réponse d'un murmure. Oui, elle me suffira. J'étais sûr qu'à elle seule, elle pouvait me combler. Cette certitude était une évidence pour moi. J'ouvris à nouveau ma bouche, montrant les crocs puis les plantai alors sur cette peau encore inexplorée tandis que j'approchais ma main qui soutenait le derrière de sa tête vers les marques de mes dents sur l'autre côté de son cou, appuyant doucement dessus pour arrêter le léger saignement. J'y étais allé plus rapidement cette fois-ci, je n'arrivais pas à me rassasier, j'avais envie de son sang encore plus. Je soupirais de plaisir par ce simple contact et plus je m'enfonçais dans sa jugulaire, plus je l'enlaçais contre moi. Non, je n'avais pas envie d'arrêter. J'avais envie de garder cette connexion avec elle encore un peu plus longtemps...
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 15:07
Je n'étais qu'un minuscule insecte, trop facile à écraser, dans un monde sombre et changeant. Mon geste ne ramènerait aucune de ses victimes à la vie, ni aucune de celles de ses semblables. Cela ne ramènerait pas mes parents de me sacrifier ainsi. Mais cela pourrait peut-être sauver quelques dizaines de personnes encore vivantes actuellement. Cela pourrait peut-être empêcher une adolescente innocente de plus de se retrouver du jour au lendemain sans parents, sans repères. Un mari aimant de se retrouver sans épouse, une mère dévouée de se retrouver sans enfants. Je garderai toujours en moi la mémoire de ceux qui sont partis, assassinés par un vampire, comme un trésor précieux. Je ne laisserai jamais s'évanouir les souvenirs que j'ai d'eux, car il est du rôle de ceux qui restent de garder soigneusement leur mémoire. Mais leur souvenir devait constituer ma force pour avancer, et non pas un fardeau que je devais supporter à vie, m'empêchant d'aller de l'avant. Je devais me concentrer sur le présent et le futur, je devais agir en conséquence. Je n'étais qu'un minuscule insecte trop facile à écraser, mais je me battrai, je percerai les mystères de ce monde sombre et changeant. Je saurai apporter ma pierre à l'édifice, je saurai donner de moi à des fins bonnes et justifiées.
Je sentais mon corps se vider lentement. Mon sang s'écoulait dans la gorge du vampire. Je m'habituais peu à peu à la morsure, douloureuse et brûlante, de ses crocs dans ma chair. Mes mains, agrippées à sa nuque et ses épaules, allaient et venaient dans ses cheveux au rythme de ma respiration saccadée. Me cambrant un moment de souffrance, j'ouvris les yeux une nouvelle fois. Ma vue était trouble. Je sentais que mon coeur s'affolait de battre de plus en plus dans le vide. Mes forces me quittaient comme elles m'avaient quitté lors de notre première rencontre. Je lui donnais mon énergie, ma force vitale. Plus je m'affaiblissais, plus son emprise sur moi regagnait en puissance. Plus je perdais de cette liqueur pourpre, plus il semblait revivre. Sa prise sur mon corps était ferme, presque acharnée. Il était à nouveau capable de ces déplacements que mes yeux n'arrivaient pas à suivre. Il m'entraîna avec lui, je ne compris pas bien comment au départ. Mon corps reposait contre son torse de marbre. Ma tête me tournait, et je perdais de mes facultés. Il m'était difficile de rester tout à fait en éveil, de ne pas me laisser aller au sommeil qui me tendait les bras. Je sentis ses crocs quitter ma gorge, et je crus que tout était terminé. Je croisais à peine son regard, ses mains sur mon visage alors qu'il tournait ma tête de l'autre côté. Je n'arrivais plus à serrer correctement ses cheveux, à maintenir mon emprise sur lui. Mais il me serrait si fort, nous étions si collés l'un à l'autre qu'il ne devait même pas le remarquer. Il embrassa à nouveau mon cou, ses crocs aiguisés plantés dans ma chair. Un râle de douleur et de surprise mêlées s'échappa de mes lèvres ouvertes. Je ne parvenais pas à voir correctement, tout était flou. Il me semblait que notre étreinte durait plus longtemps que la dernière fois. Il avait besoin de plus de sang. Etais-je capable de le lui offrir sans succomber ? J'avais froid, et frissonnai. Mes mains, simplement posées sur son torse à présent, tremblaient. Mais j'avais entendu son murmure. L'impression de lui devoir quelque chose s'était alors imposé en moi. S'il avait besoin de mon sang, je devais le lui accorder sans rechigner. Il savait certainement ce qu'il faisait. Il savait certainement quand s'arrêter. Je ne concevais pas la possibilité qu'il puisse perdre contrôle. Je savais pourtant la puissance de leur faim, la prise qu'elle avait sur eux. Mes mains ne tinrent bientôt plus du tout sur son corps. Elles glissèrent, vides de toute force, jusqu'à pendre au bout de mes bras faibles dans la baignoire. Mes yeux s'embuèrent bientôt de larmes, car la douleur augmentait au lieu de s'évanouir. Mon coeur souffrait du manque de sang dans mon corps. J'étais gelée. Les gouttes salées coulèrent le long de mes joues dénuées de toute couleur. Elles dégringolèrent le long de ma mâchoire, glissèrent sur mon cou. Une larme toucha bientôt les lèvres du vampire, puis deux, puis trois. Elles vinrent se mêler au sang qu'il buvait toujours. Je restais parfaitement muette, retenant ma respiration. Mon corps, devenu presque aussi froid que le sien, tremblait dans ses bras.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 17:32
J'avais besoin de son sang. De sa vie. Je devais m'abreuver d'elle coûte que coûte. Il me fallait ma force, je devais me renforcer à nouveau pour qu'elle puisse une nouvelle fois revoir ce vampire puissant, presque invincible se tenant debout, fier et qu'on ne pouvait pas atteindre. Oui, je voulais qu'elle le voit de nouveau. Qu'elle efface de sa mémoire ce moment passé avec ces chasseurs. Ce moment où j'étais tombé au sol, lui montrant alors une faille dans mon personnage. Je n'avais pas aimé cet instant là où j'avais sentis le sol se dérober sous moi et que je lui faisais nettement voir ma faiblesse. Que je pouvais être aussi vulnérable comme elle. Non, je n'avais pas envie qu'elle garde cette image ancrée dans ses souvenirs, ineffaçable. Je voulais à nouveau qu'elle se sente peut-être en sécurité avec moi. Dans mes bras robustes, contre mon buste de marbre. Je voulais qu'elle puisse se dire que rien ne pouvait me tuer et que j'étais vraiment éternel. Parce que ce moment là, lui faisait alors deviner que je pouvais tout de même disparaître et ne plus jamais revivre. Quel paradoxe. Mais c'était la réalité. Je pouvais très bien trépasser en tournant dans un coin de rue, me prenant des flèches en plein coeur, sur tout mon corps, me paralysant quelque peu et sentant alors une lame trancher ma tête. Ou bien encore, combattant des chasseurs et n'ayant pas vu le lance-flamme arriver derrière moi tenu par un adolescent qui avait soif de tuer son premier vampire. Non, je n'étais pas à l'abris de tout ça. Et je lui avais montrer cet aspect là de mon monde. Un endroit où les vampires n'étaient pas acceptés. Un endroit où les éternels étaient haïes. Un endroit de mort, de souffrance et de sang. Bien sûr, c'était mon quotidien ce genre de chose. Je n'ai jamais nier ne pas aimer massacrer des chasseurs ou bien me nourrir goulûment d'un être humain. J'aimais ma vie ! Cependant, je ne voulais pas qu'elle puisse entrer dedans. Ce n'était pas ce que j'avais prévu pour elle. J'avais envie qu'elle puisse être tenue en dehors de tout ça. C'était complètement dingue de penser ça alors qu'elle devait se douter de ce qui se tramait en dehors de sa petite vie d'humaine bien rangée, je suppose. Oui, je voulais qu'elle puisse rester à l'écart de toute cette violence que les êtres pouvaient faire preuve dans ce monde. On était tous des brutes enfin de compte et elle, elle me permettait de voir cette douceur, cette intensité autre qui me faisait tout de même percevoir que dans notre monde, il y avait autre chose que toute cette violence, tout ce massacre. J'avais envie de la préserver mais je n'y étais pas arrivé. Alors oui, j'avais envie de nouveau qu'elle puisse se sentir en sécurité que rien ne pouvait noircir ce tableau de notre première rencontre.
Je la tenais fermement. Je la lâchais pas. Je continuais à boire sa vie peu à peu et j'entendais son coeur battre à tout rompre. Je l'entendais tonner contre mon torse dénudé. À même la peau. C'était tellement beau un coeur qui bat. Et je voulais encore l'entendre ainsi. Alors je continuais à m'abreuver d'elle. Tout vampire pouvait perdre le contrôle. La faim étant toujours plus forte que tout. J'avais connu cela bien trop souvent. Je savais qu'un moment donné je pouvais perdre pied. Je pouvais tuer sans vraiment le vouloir. Bien sûr, quand je me nourrissais, je ne laissais jamais l'occasion à l'humain qui m'avait servi de proie de vivre. Pas de trace car tout le sang d'un individu pouvait me fortifier. Alors oui, je perdais contrôle tout en acceptant cette solution là pour mes victimes. Je n'avais jamais senti de remords. C'était la vie, c'était comme ça. C'était le cycle qu'il fallait prendre. Le chemin à emprunter pour nous. Comme un prédateur comme le lion qui devait tuer son gibier juste pour subvenir à ses besoins. Voilà, j'étais comme ça. On était comme ça. Cependant je sentais son coeur faiblir peu à peu. Et cela me déstabilisait. Je sentais un autre goûts venir se poser sur mes lèvres, plus liquide, moins chaud. Son corps tremblait et j'avais perdu cette emprise qu'elle avait sur moi. Je ne sentais plus ces mains me tenir avec fermeté. Je ne sentais plus ces caresses frénétiques au rythme de sa respiration saccadée. Cependant, je continuais toujours à la tenir contre moi, à boire son sang, tout mon soûle. Et je ne voulais pas la lâcher, pas maintenant alors je continuais encore et encore malgré tout. Malgré sa faiblesse persistante. Je continuais.
Pourtant j'ouvris les yeux soudainement. J'étais en train de me rendre compte que je la vidais et que je perdais pied. J'étais en train de perdre mon contrôle parce que j'avais été faible. Mes mains serraient son haut et je devais me faire violence pour retirer mes crocs de son cou. Mon torse se soulevait frénétiquement, faisant deviner que ma respiration était quelque peu discontinue, si j'avais bien sûr le moyen de respirer. Mon front se posa sur son épaule et je resserrais encore l'étreinte de mes mains sur son haut. Essayant de nouveau reprendre le contrôle de mes envies, de mon corps.
❝ Je suis désolé... ❞
C'était sorti tout seul, d'un murmure et je le pensais réellement. Je ne voulais pas la tuer et pourtant je m'étais du coeur à l'ouvrage. Elle était faible, alors que j'avais repris mes forces, mes blessures s'étant cicatrisé quelque peu malgré que je sente encore la douleur de ce gros trou dans mon ventre -qui s'était refermé aussi-. Si j'avais voulu totalement me guérir, qu'il n'y ait plus de trace de mes impacts de combats, oui, il fallait que je boive tout son sang. Mais non, ce n'était pas ce que je cherchais. Je déglutis quelque peu et me retira doucement d'elle. À l'aide de mes mains je la soulevai et me mis debout puis je la pris alors dans mes bras, la sortant de la baignoire. Elle ne pouvait plus bouger mais c'était normal, je lui avais vidé assez de sang pour qu'elle ne puisse plus tenir debout pendant de bonnes minutes. Dans mes bras, telle une princesse, je la regardais. Elle avait pleuré. Elle avait senti la noirceur la gagner comme je l'avais deviné. Je la portai alors hors de la salle de bain, allant dans le salon, puis l'allongeant sur son canapé. Je m'assis sur le côté et une de mes mains vint se poser sur sa joue légèrement pâle.
❝ Je vais te chercher à manger. ❞
Et je me levai, cherchant la cuisine des yeux puis me dirigea vers celle-ci. J'ouvris le frigo, quelque peu vide mais il y avait un pot de yaourt qui se sentait seul dans ce froid glacial. Je le sortis de là, cherchai une petite cuillère et revins vers la jeune femme à nouveau. J'ouvris alors ce yaourt et lui présenta la cuillère.
❝ Il faut que tu reprennes des forces, toi aussi. ❞
Mon sourire s'afficha. Je ne ressentais pas la culpabilité. Elle était encore en vie et c'était ça qui comptait. Seulement ça.
Dernière édition par Cameron Dwight Steeles le Jeu 2 Déc - 1:59, édité 1 fois
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 19:02
Mes larmes dévalaient toujours mes joues en silence. Je n'étais même plus capable d'exprimer ma douleur ; seuls quelques longs soupirs m'échappaient quand j'étais contrainte de reprendre mon souffle, car c'était douloureux. J'aurais voulu m'agripper à lui, le serrer de toutes mes forces pour avoir un point d'attache, mais précisément, il ne me restait plus de force du tout. Je me demandais même comment je pouvais encore respirer ou penser. Et, d'un coup, je me dis qu'il ne se contrôlait peut-être plus. Qu'il allait peut-être vraiment boire tout mon sang et me tuer. J'eus soudainement très peur, mais je ne me sentais capable de rien faire. Et je me disais que s'il continuait de boire mon sang, c'était aussi parce qu'il en avait besoin. J'avais vu les blessures que les chasseurs lui avaient fait. Je l'avais vu perdre tout son sang ou presque. Il avait besoin de se soigner, et j'étais son remède. Mais je ne voulais pas mourir. Personne ne désirait mourir. J'étais frigorifiée.
D'un coup tout s'arrêta. Enfin... La douleur dans ma poitrine persistait. Seule celle de mon cou avait cessé. Il ne me mordait plus, mais me serrait toujours. Heureusement, sinon je crois que je me serais effondrée. Mon corps me faisait l'impression de n'être plus que de la guimauve toute molle et froide. Il me porta dans ses bras, les miens pendaient dans le vide. Il sortit de la salle de bain, prit la direction du salon. Je ne le sus pas parce que je le vis -mes yeux étaient embués de larmes- mais parce que je connaissais par coeur mon petit appartement, au point que j'étais capable de m'y déplacer les yeux fermés ou dans un noir complet. Je sentis qu'il me déposait sur le canapé. Il me lâchait. Mon ventre se contracta, et je fus d'un coup prise de pure panique. Je ne voulais pas qu'il me laisse, pas comme ça, pas comme la dernière fois. Il ne pouvait pas m'abandonner ainsi ! Je n'aurais jamais assez de force pour m'en tirer toute seule. J'avais besoin de sa présence. Lorsqu'il m'annonça qu'il allait me chercher à manger, je fus soulagée, mais pas complètement. Je le voulais dans mon champ de vision, même si je voyais flou -d'ailleurs, mes yeux papillonnaient frénétiquement pour chasser les larmes- comme dernier point d'attache. Je voulus tendre la main vers lui, le retenir, lui dire de rester là, mais rien ne se produisit. Seul un minuscule gémissement m'échappa et un nouveau spasme de douleur secoua mon corps affaibli. Je tremblais de toute part, toujours aussi gelée. Mon organisme avait à l'évidence besoin d'énergie et de chaleur. Je luttais pour arrêter de pleurer, car ne rien voir commençait à me paniquer. J'avais l'impression, muette et incapable de bouger comme j'étais, d'être complètement démunie et coupée du monde. Je vis plus ou moins bien qu'il me tendait une cuillerée de ce que j'identifiais comme du yaourt. J'entre-ouvris faiblement les lèvres, lui obéissant, puisque je n'avais pas d'autre choix. J'avalais le yaourt en grimaçant, car ma gorge soufrait des blessures qu'il m'y avait faites.
Et dire qu'il souriait ! Encore quelques gouttes de mon sang étaient à ses lèvres, rejoignant la couleur carmin de ses yeux qui me fixaient. Je ravalai mes pleurs pour garder ma vue la plus nette possible. J'essayai de tendre la main vers lui, mais tout mon corps tremblait et je n'avais toujours pas de forces. J'en soupirais de dépit, et de douleur, car essayer me coûtait de nombreux efforts. Je parvins finalement, par miracle, à tendre la main vers son visage -heureusement qu'il était proche- et je posais mes doigts sur ses lèvres, pour essuyer le sang qui s'y trouvait d'un geste incroyablement lent et faible. Ma main retomba d'un coup dans le vide, et je grimaçai, insatisfaite des piètres performances de mon corps. J'avais de plus en plus de frissons. Mes vêtements étaient trempés de son sang, qui était glacé.
- J'a... F... Froid. Je ne pouvais pas mieux faire, et mes larmes coulèrent à nouveau, de pure frustration cette fois.
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 20:41
Je devais l'aider à se rétablir. En même temps, je lui devais bien ça, après tout ce qu'elle avait fait pour moi. Elle m'avait aidé au lieu de me laisser tout seul dans la rue. Elle avait essuyé mes plaies, retirer mes balles, prit soin de fermer mes lésions. Elle avait pris soin de moi. Je devais bien sûr faire de même. De toute façon je n'avais pas l'intention de la laisser là toute seule. Elle ne serait pas arriver à se rétablir toute seule. Sa force l'avait quitté pour venir en moi et je devais prendre soin d'elle, à mon tour, comme elle venait de faire pour moi. Je vis la difficulté qu'elle avait ne serait-ce que d'ouvrir la bouche pour accueillir la cuillère dans sa bouche. Je la forçais quelque peu, sinon jamais elle serait en mesure de subvenir à ses besoins toute seule. Je devais l'aider. Je ne me forçais pas, ce n'était pas un travail qui me demandait une quelconque contrainte. Non je le faisais avec plaisir. J'étais attentif à tout ce qu'elle me renvoyait, et je prenais soin de bien faire les choses. On pouvait se demander si j'avais ce côté là de ma personnalité enfouie dans mon égoïsme. Personne ne me connaissait réellement tout compte fait. Ils voyait juste le vampire ambitieux que j'étais. Toujours en train de manipuler les personnes pour me servir d'eux. Certes, j'assumais ce côté là de ma personne mais très peu de vampires avaient vu cette affection que j'avais parfois avec les personnes. Seule Charlotte avait entrevu ce trait de caractère qui m'était propre. Je vis sa main se lever péniblement vers moi, elle était toujours aussi tremblante. Ses doigts effleurèrent doucement mes lèvres tachées de son sang. D'ailleurs j'avais encore des traces rouges sur tout le menton, son sang à elle mêlé à celui de mes victimes plus tôt. Puis son bras pendit de nouveau dans le vide. Je lui tendis encore une cuillerée de son yaourt, puis laissa finalement le pot sur la table. Le sourire toujours aux lèvres, je ne voulais pas lui montrer une expression déconfit face à ce qu'elle vivait en ce moment. Je n'avais pas l'intention de l'alarmer plus qu'elle ne l'était déjà, peut-être. Elle semblait être dans le floue totale et c'était compréhensible après tout ce qu'elle venait d'endurer. J'avais failli la tuer. Cette impression que sa vie la quittait, je m'en étais réjouie un instant mais j'avais su prendre sur moi pour me contrôler. Je n'étais peut-être pas un des plus vieux vampires pour maîtriser la totalité de mes dons, mais j'avais acquis une certaine expérience tout de même qui me permettait d'évaluer ma force et mes envies meurtrières. Et j'avais su comment freiner ce désir ardent de sentir la mort venir tendres ces bras vers mes victimes. Elle n'était pas une victime pour moi. Non, elle n'était pas juste une proie. Elle était bien plus que cela et c'était peut-être pour cela que j'ai réussi à stopper ma faim. Je m'étais assez rassasier même cette envie constante de planter mes crocs en elle, restait toujours présent.
Mes mains vinrent se poser sur ses joues lorsqu'elle réussit à nouveau à murmurer quelque chose. C'était vrai qu'elle avait froid, je pouvais le sentir. Elle n'avait plus cette chaleur qui m'apaisait, s'étant tout bonnement donné à moi. Elle était frigorifiée. Mes pupilles pourpres se glissèrent sur son haut qui était dorénavant rouge, mon sang et le sien mélangé avait refroidi le tissus de celui-ci. Je décidai de poser mes mains dessus puis sur sa taille et le redressai du canapé pour qu'elle puisse se retrouver assise sur le canapé. Je pris ses mains et les guidai vers mon cou, autours de ma nuque et passai mes doigts sous son haut, lui retirant ce vêtement, le posant sur le sol. Je restais encore silencieux tandis que mes yeux vagabondaient quelque peu sur son corps dénudé. Puis je décidai de me déplacer, toujours en la tenant, et je m'allongeai à mon tour sur le moelleux de son divan, l'entraînant avec moi. Je la laissai se coucher sur moi et mes bras vint l'envelopper. Je l'étreignais lentement tout contre moi tout en regardant le plafond. Mes mains se mirent quelque peu à caresser sa colonne vertébrale, doucement.
❝ Restes comme ça, dans mes bras. ❞
Je sortis un léger rire, puis reprit de nouveau la parole.
❝ Peut-être que tu arriveras à te réchauffer malgré ma température légèrement froide. J'espère au moins t'apporter ne serait-ce qu'une once de chaleur. ❞
Je me tus un instant, me contentant juste de ce moment intime avec elle dans mes bras. Pendant quelques instant puis je me décidai enfin de me présenter. Après tout, je ne connaissais pas encore son prénom.
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 21:24
J'étais une petite marionnette, toute molle et malléable. Il aurait pu faire n'importe quoi de moi. Il aurait pu reprendre là où je lui avais demandé d'arrêter un peu plus tôt dans la salle de bains, et me posséder complètement. Il aurait pu m'achever, se réjouir de ma faiblesse, m'entraîner dans des jeux malsains et sadiques. Mais non, rien dans son attitude ne laissait à croire qu'il était un psychopathe. Il était doux, avenant. Tout son comportement contrastait avec sa carrure parfaite de prédateur, avec ses crocs luisants, avec son menton encore tâché de sang et ses yeux rouges et tentateurs. Il prenait soin de moi, un peu comme j'avais pris soin de lui. Ses gestes avait quelque chose de doux que je n'avais jamais connu de la part d'un homme, peut-être parce que je n'étais pas tombé sur le bon. Il me faisait manger comme on nourrit un bébé, et j'avais honte qu'il me voit dans ces conditions. En fait, son sourire ravageur me rendait toute chose, encore une fois, à la manière d'une jeune fille inexpérimentée devant un parfait Apollon. J'aurais pu rougir s'il n'avait pas bu la quasi-totalité de mon sang. Pour l'instant, je n'avais même pas assez de sang pour ne pas être frigorifiée.
D'ailleus, il me redressa sur le canapé, puis me fit me relever en m'agrippant à lui. Je n'arrivais pas vraiment à le serrer dans mes bras, mais mes mains restaient posées, faibles, sur ses puissantes épaules. Ses doigts se faufilèrent sous mon haut, et je frissonnai à nouveau -je ne suis pas sûre que cela ait quelque chose à voir avec le froid. Il me déshabilla, m'ébouriffant les cheveux au passage. Ne plus avoir le contact de mon pull trempé de sang contre ma peau était un soulagement, mais j'avais toujours froid. Je le regardai dans les yeux, tendue. J'étais profondément mal à l'aise, en réalité. J'étais sonnée à cause de mon manque de force, et je me retrouvais dans une situation vraiment étrange avec lui, un vampire que je connaissais à peine et que je venais de sauver en lui offrant mon sang pour la deuxième fois. Ma vie semblait avoir changé du tout au tout depuis notre rencontre. Maintenant, j'étais en soutien-gorge devant lui. Il s'allongea sur le canapé, m'entraînant sur son corps. Je me laissais faire, évidemment, n'ayant pas d'autre choix de toute manière. Je ne savais plus quoi regarder, plus quoi penser. Se retrouver en sous-vêtements dans une pièce avec quelqu'un avait toujours été intimidant, mais là, c'était carrément déstabilisant. Il me serrait dans ses bras. Mes cheveux devaient lui chatouiller la peau, tandis que ma poitrine habillée de dentelle noire s'écrasait contre son torse. Mon visage était enfoui au creux de son cou, j'avais une main posée à plat sur son torse. Alors que j'avais trouvé son corps de glace jusque là, je sentais cette fois-ci qu'il m'irradiait de chaleur. Son odeur m'enivrait. Ce qu'il me disait me perturbait encore plus. J'y voyais des double-sens, une sensualité bien trop avancée pour ce que nous étions l'un pour l'autre. Quoique je ne savais pas ce que nous étions l'un pour l'autre. En fait, je me demande même si notre lien n'était pas plus intense que toutes les autres relations que j'avais pu connaître jusque là, sexuelles y compris. Ma main posée sur son torse longea un moment son épaule, là où se trouvait une blessure tout à l'heure, où il n'y avait plus rien maintenant. Je passai doucement mes doigts dessus. Je voulus tenter de lui dire quelque chose, mais je n'en avais toujours pas la force. Sa présence était réconfortante. J'étais bien dans ses bras, plus décontractée que tout à l'heure, même si une certaine tension m'animait encore à de toute évidence. Je retrouvais là un de mes paradoxes : je me sentais en sécurité dans ses bras de vampire.
« Cameron » Son prénom. Mon vampire avait enfin une identité. Mon vampire... Cela sonnait drôle. Cameron. Cela lui allait bien. C'était beau et intimidant. J'enfouis un peu plus mon visage dans son cou. Son parfum me fascinait. Je l'avais déjà senti la première fois qu'il m'avait mordu, mais il me paraissait encore meilleur que dans mes souvenirs. Plus fin, plus puissant. Maintenant, ce parfum, cet être, ces yeux et ce sourire avaient un nom. Cameron.
- Ebony, murmurai-je doucement, avec moins de difficultés que je ne l'aurais cru néanmoins. Je retrouvais peut-être un peu de mes forces, mais je restais faible. Je repassai mes doigts à l'endroit de sa blessure à présent guérie, et tournait la tête vers celle-ci pour regarder la perfection de sa peau de marbre blanc. Même pas de marque...
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 30 Nov - 22:08
Ce moment semblait être à part entière. Je n'avais jamais connu un aussi doux instant avec une personne. Lorsque j'étais humain, j'étais fiancé à une jeune femme. Blonde aux yeux bleus. Un tout autre genre de femme que cette jeune inconnue qui était allongée sur moi. Je me souvenais nettement de mes moments passés avec elle. Toutes ces petites choses qui faisaient qu'elle était unique à mes yeux. Ses baisers étaient douces, ces caresses ardents. Oui, je me souvenais d'elle comme si c'était hier. Je l'avais aimé comme un fou, d'ailleurs c'était bien la première avec qui je m'étais engagé. De nature charmeur, je ne prônais pas l'engagement avec une femme. Cependant, j'ai toujours été fidèle lorsque j'étais avec quelqu'un. Ce n'était pas mon genre d'aller voir à droite ou à gauche mais je n'avais pas eu beaucoup de relations sérieuses. Je me démerdais toujours à rompre avant d'aller voir quelqu'un d'autre. Non, le sentiment d'être amoureux ne m'était arrivé qu'une seule fois et c'était avec elle. Cette petite blonde qui m'avait fait chavirer le coeur. Elle était unique pour moi. Je pensais que ça allait durer, que rien allait nous séparer. Et pourtant le destin en avait décidé autrement. J'étais devenu un éternel et elle, toujours une mortelle. Je me souvins ce fameux soir où j'étais allé la voir, lui expliquant mon état et l'expression de son visage restait gravée dans ma mémoire. Cette frayeur lorsqu'elle me dévisageait et me demandait de partir de sa vie. J'en étais anéanti. Oui, je pensais que ça allait durer mais je me trompais fatalement. C'était passé il y a des années de cela, mais sa mémoire était toujours ancré en moi. Je ne pensais pas que j'allais revivre une telle passion avec quelqu'un d'autre. Pourtant c'était ce qu'il m'arrivait avec cette femme. Et encore, je voyais la différence qu'il y avait entre mon ancien amour et elle. C'était plus fort, plus intense et elle. Elle, au moins, m'acceptait tel que j'étais. Même si cela restait tout de même incompréhensible pour moi. J'avais déjà vu des humains ressentir une certaine fascination pour les éternels. Obsédés jusqu'à ne plus dormir de la nuit. D'ailleurs, je connaissais aussi des humains qui venaient au manoir rien que pour subvenir aux besoins de mes camarades. Ils se sacrifiaient pour nous et tendaient les bras ouverts à leur destin qui n'était autre que la mort, entre les dents de mes congénères. Cependant, cette femme ne semblait pas être comme eux. Je me plaisais à penser que j'étais le seul vampire qui puisse lui faire cet effet là. D'ailleurs, je voulais penser que j'étais le premier vampire à être ainsi avec elle. J'étais convaincu que j'étais unique et cela m'allait. Le jour où je sentirais une odeur autre que la mienne sur elle, je pense que je péterai un câble. Elle était à moi, elle m'appartenait et je n'étais absolument pas partageur sur ce point là. Je ne la voulais qu'à moi. Je n'accepterai pas un autre vampire la prendre dans ses bras ou bien goûter à son sang car elle était à moi. Voilà, c'était ainsi et j'avais décidé que ça resterait ainsi.
Je sentais ses mains à plat sur mon torse, caresser quelque peu un endroit où je devais normalement encore avoir une marque qui avait tout simplement disparu lorsque je m'étais abreuvé d'elle. Ses cheveux effleurèrent ma peau et cette douceur qu'elle faisait preuve me touchait. Je n'avais pas eu autant de douceur de la part d'une personne depuis bien longtemps. Enfin, d'une douceur sans violence, sans brusquerie. C'était juste simple avec elle et j'adorais cette simplicité. Une de mes main vint se remonter vers sa nuque, la caressant tandis que l'autre restait toujours sur son dos. Et enfin, elle me déclara à son tour son prénom. Ebony.
❝ Un prénom tout aussi joli que la femme qui le porte. ❞
Mon sourire était toujours afficher sur mes lèvres. Je la trouvai extrêmement mignonne quand elle disait que je n'avais pas de marque. Je restais encore à fixer le plafond lorsque je décidai enfin de baisser quelque peu mon regard, bougeant doucement du canapé et l'amenant encore contre moi, la remontant quelque peu pour que mes lèvres puissent légèrement atteindre une de ses joues. Je me mis à sentir ses cheveux, doucement en fermant les yeux portant ma main qui était sur sa nuque vers sa chevelure.
❝ Oui, c'est grâce à toi que j'ai pu me guérir assez vite. ❞
Murmurai-je toujours aussi doucement.
❝ Je suis content de t'avoir pour moi, tout seul. Ressens-tu la même chose ? ❞
Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Lun 6 Déc - 0:27
Ce n'étaient pas les deux petites cuillères de yaourt que j'avais avalées qui allaient compenser toute l'énergie qu'il me manquait. J'étais toujours dans les vapes, j'avais toujours froid. Je sentais mon corps se détendre et se tendre à nouveau. J'avais l'impression de planer, entre un état de fatigue incroyable et de super-conscience, ses mains sur mon dos nus me brûlant presque. Ses caresses me donnaient de nouveaux frissons, qui se mêlaient toujours un peu plus à ceux qui n'étaient dus qu'au froid. Je sentais que j'avais besoin de repos, d'ailleurs, mes paupières étaient lourdes, et la douceur de ses gestes me berçait ; mais je ne voulais pas m'endormir. J'avais comme ce besoin de rester éveillée. J'essayai de comprendre pourquoi, et je perçus deux réponses en moi. Parce que je voulais sentir chaque mouvement de son corps contre le mien ; parce que je ne pouvais pas faire confiance à un vampire, me fus-je déjà offerte à lui, au point de baisser complètement ma garde en sa présence. Par ailleurs, si je dormais, mon cauchemar me rattrapait. J'avais acquis ce réflexe, au fil des ans, de lutter en permanence contre le sommeil, de le repousser au maximum. Je redoutais toujours cet instant de la journée où je ne tenais plus, où je n'avais pas d'autres choix que de me laisser aller et de dormir. Je ne me rappelais plus à quoi ressemblait une nuit normale, détendue. Cela avait toujours compliqué mes relations intimes. Les hommes qui avaient partagé mes nuits avaient du se rendre à l'évidence : j'avais un sérieux problème, qu'aucun de leurs efforts n'était capable de résoudre. Certains l'avaient d'ailleurs mal pris, croyant surement que cela montrait mon manque d'affection pour eux, et cela avait souvent écourté mes relations. Bref, j'avais de sacrément bonnes raisons de ne pas vouloir dormir. Mais mon corps était si incroyablement mou que j'avais du mal à croire que je pourrais tenir le choc encore longtemps. J'allais m'écrouler d'une minute à l'autre, en bonne loque qui se respecte. Et là, il m'achèverait. Bon, l'idée derrière cette phrase me paraissait vraiment ridicule. Je ne pouvais pas y croire : s'il avait voulu m'achever, il l'aurait fait plus tôt, il n'avait rien à gagner dans le fait d'attendre que je dorme. Ce n'était pas comme si j'étais en mesure de protester, de toute façon, ou que j'avais la carrure d'une bête féroce dont il pourrait craindre les assauts de défense. Bon, d'accord, je me voilais la face, un peu. Si je trouvais l'idée qu'il puisse m'achever vide de sens, c'était surtout parce que... Parce que... Je ne sais pas. Je ne pouvais pas le concevoir, pas après la connexion qui s'était établie entre nous. Je me détestais de penser comme ça, car c'était déjà lui donner une part de ma confiance. Mais je ne le voyais pas faire ça. Et penser ça, c'était supposer qu'il ressentait pour moi ce que je pouvais ressentir pour lui. Je n'étais qu'une idiote petite humaine bien naïve. Bon, alors reprenons, j'allais m'endormir d'une minute à l'autre, et là... Je ne sais pas. Que fait un vampire rassasié face à une humaine presque vide de sang qui roupille ? Ah, j'avais oublié le détail "en sous-vêtements"... Est-ce qu'un vampire a des besoins sexuels ? Merde, oui, surement. Vu comment il... et moi qui... et ses mains qui... Merde, il allait me violer ! Ou me prendre en photo pour les balancer sur internet et... Non, c'était un vampire. Il avait surement autre chose à faire que de se perdre son temps avec des futilités pareilles. Je perdais vraiment la boule. Non mais sérieusement, ça va pas de penser à des choses pareilles ? C'était comme être bourrée, au bien alcoolisée tout du moins. Je me crispai, revenant d'un coup dans le monde réel, en entendant sa remarque sur mon prénom. Je ne savais pas comment réagir. Du coup, je ne dis rien, enfouissant ma tête dans le creux de son cou, gênée. Il était encore plus charmeur que tous les humains que j'avais connu.
Je me cambrai un peu, complètement involontairement, lorsqu'il me remonta contre lui et glissa ses lèvres contre ma joue. J'avais gardé une main sur son épaule à présent soignée, mais l'autre s'était glissée autour de son cou. Je fus étonnée de ne pas sentir mes joues me brûler, car je m'attendais à rougir (notre position se faisait plus lascive avec les minutes), et me rappelai que je n'avais surement plus assez de sang pour ça, en fait. Je devais être blanche comme un linge. Un poupée de porcelaine dans de la dentelle ébène. L'image était bien trop érotique pour que j'en sois l'incarnation, cela dit.
- Est-ce que la douleur est partie aussi ? fis-je en laissant un peu glisser mes doigts là où se trouvait avant la blessure.
Je me sentais vraiment exténuée. Je clignais des yeux plusieurs fois, ne réalisant toujours pas bien tout ce qui s'était passé ce soir.
- Je suis tellement fatiguée, c'est comme si on venait de... Je ne finis pas ma phrase, et me giflai mentalement. Non mais je rêve ! Il me fallait vraiment retrouver des forces, parce qu'apparemment mes capacités mentales s'étaient évaporées avec elles : je ne trouvais rien de mieux à lui suggérer, comme idée, que j'avais l'impression que mon état était lié au fait que nous avions fait sauvagement l'amour ?
Mais j'oubliai bien vite ma gêne en entendant son murmure. Content ? A lui ? Seul ? Non, non, non ! Qu'est-ce que c'était que cette question ? Et puis... Il inversait les rôles, nom d'un chien ! Je ne comprenais plus rien, j'étais complètement perdue. Est-ce que c'était ça, est-ce que je lui appartenais vraiment, à lui seul ? Et cela lui plaisait ? Je ne savais pas ce que je ressentais. J'avais l'impression d'être prise ua piège, dans son piège. Mais j'avais l'impression que son piège était exquis, qu'il me plaisait. Je ne savais pas. Qu'étais-je censée lui répondre ? Que oui, j'étais heureuse de lui appartenir ? Est-ce que c'était le cas, d'ailleurs ? Je ne voulais pas être son objet. Je n'étais pas son objet. Je... Il m'embrouillait, j'étais fatiguée !
- Je ne sais pas. Je ne t'ai pas pour moi toute seule, moi. Répondis-je un peu plus fermement, caractérielle, car à l'évidence... Je me refusais de m'étendre une fois de plus sur sa fascinante perfection. Et que ferais-tu si tu n'étais pas seul à me posséder, Cameron ? murmurai-je ensuite, par simple provocation, et aussi un peu par curiosité.
Cameron Dwight Steeles
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony Mar 14 Déc - 22:37
Ce moment passé avec elle était tout simplement un instant dont je voulais graver dans ma mémoire. Je n'avais jamais été aussi proche d'une fille comme elle. Elle était tellement à part et pourtant elle était tout aussi banale que les autres filles que j'avais déjà rencontré. Bien sûr, je n'avais jamais pensé que je puisse me comporter ainsi avec une humaine. À vrai dire, depuis mes années d'existences je n'avais pas réellement fait attention aux êtres dotés d'une âme. Je m'étais fait une raison. Je savais que jamais plus je n'appartenais à ce monde qui était le leur. C'était oublié, une page était tournée. D'ailleurs jamais je n'aurais pensé qu'un jour ou l'autre je me serais rapproché d'une simple humaine. Qu'elle me demanderait d'accepter qu'elle ne serait que ma seule source de vie. Et d'ailleurs je n'aurais jamais penser être accord avec sa demande. Car oui, je l'avais accepté. Je lui avais dit oui sans l'ombre d'un doute. Pourtant, elle était étrangère à moi, je savais sous peu son prénom. J'avais l'habitude de me poser de bonnes questions pour ne jamais se trouver au pied du mur. Il me fallait absolument une échappatoire au cas où les situations tourneraient à mon désavantage. Cependant, avec elle, je marchais dans le flou. Je ne comprenais pas réellement cette attache qu'on avait crée dès le premier soir mais je savais pertinemment que je ne pouvais plus du tout me passer d'elle. C'était impossible pour moi de la laisser. Juste l'idée de la voir loin de moi m'était tout bonnement impossible. Déjà que je ne pouvais pas rester avec elle sans la toucher. Je sentais ses caresses sur ma peau et elle pouvait nettement deviner le bien fou que cela pouvait me procurer. Elle m'apaisait, faisant taire le monstre qui se terrait en moi. Cette obscurité qui était quelque peu balayé par sa lumière. Sa douceur. Oui, elle me faisait cet effet là et je savais qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait me procurer une telle sensation. Personne ne pouvait prendre sa place. Personne ne la remplacera. C'était une pure évidence.
❝ La douleur est toujours présente. Mais ce n'est rien pour moi. Je sais que ça va s'atténuer. ❞
C'était vrai. Je pouvais ressentir encore la douleur des impacts qui étaient ancrés dans ma chair, mes muscles. Surtout au niveau de mon ventre. Je n'avais pas assez bu de sang pour pouvoir taire cette douce souffrance. Oui, douce car grâce à elle, à son sang, je pouvais me mouvoir tant que je pouvais comme avant. Mes forces étaient en train d'émerger peu à peu. Mon assurance se faisait voir par mes gestes, mes expressions du visage. Alors oui, tout allait pour le mieux, grâce à elle. Je sentais sa fatigue la gagner. J'aimerai parfois ressentir la fatigue. Pourtant avec la vie que je menais et ce que j'étais devenu, cela ne pouvait plus m'atteindre. C'était certain qu'au cours de mes combats je pouvais sentir la douleur de mes blessures. J'avais pu connaître un instant la fatigue dû à cette altercation que j'avais eu avec les chasseurs. Pourtant lorsque mes crocs ont touché sa peau, sa force vitale s'écoulant dans ma gorge, je n'avais plus cette appréhension de faiblesse que j'ai pu connaître plus tôt. Elle n'avait plus besoin de s'inquiéter pour ma santé maintenant.
Je souris au coin de mes lèvres lorsque j'entendais sa deuxième phrase. Je devinais bien sûr le fond de sa pensée et mon étreinte s'était fait plus présent à la suite. Mes mains qui glissèrent sur sa peau lui faisait comprendre que j'avais ressentis aussi cette attraction charnelle. Qu'elle n'était pas la seule à avoir eu des pensées de ce genre. En même temps vu notre position c'était normale de pouvoir dévier un peu ses pensées.
❝ Dis toi que cet état de fatigue n'est rien comparé à ce que tu pourrais ressentir en t'unissant avec un être comme moi. ❞
Je rigolai doucement face à cette remarque quelque peu prétentieux, certes, mais qui était véridique. Je n'avais jamais eu de relation sexuelle avec un humain, d'ailleurs cela ne m'avait jamais réellement traversé l'esprit. Mais d'après mes collègues, certains femmes ou hommes ne pouvaient survivre à une telle union. Trop violent. Trop intense. Je ne m'étais pas encore essayé à tester ma force avec une humaine. Je n'avais pas peur de ce qu'elles pourraient devenir en ayant une relation avec moi mais je savais qu'au fond que je pouvais être fatale pour elle. C'était pour cela que je me contentais juste de m'abreuver d'elles, sans plus. Pourtant avec Ebony, j'avais tout de même envie de tenter cette expérience. Enfin, pour le moment, elle semblait ne pas en vouloir plus et je respectais son choix.
Mes sourcils se fronçaient lorsqu'elle me demanda ce que je ferais si je n'étais pas le seul être à la posséder. Qu'elle puisse penser ne serait-ce qu'un jour un autre vampire puisse l'avoir m'était insupportable. Une de mes mains vint relever doucement son visage vers le mien, le regard dans le sien.
❝ Je tuerais toute personne qui se rapprocherait de toi. ❞
Je ne rigolais pas lorsque je lui avais dit qu'elle était mienne. Elle devait connaître l'enjeu d'appartenir à un vampire. Je posai un silence quelque instant, ne cillant pas du regard.
❝ Tu as envie que je puisse t'appartenir rien qu'à toi ? ❞
Je cherchais à la mettre mal à l'aise. Cependant, je ne pouvais pas lui promettre de n'être qu'à elle. Je n'étais pas ainsi. Cela ne marchait pas à double sens. C'était injuste ? Oui, bien sûr que ça l'était mais c'était ainsi et pas autrement.
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Sujet: Re: « All fights are awesome for the victorious » ▬Antonine Maillet #Ebony
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