175. - Ne ratez pas une occasion de prendre la parole en public

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with Selenya Hemerald - & Cie, si envie.

La matinée s'était annoncée radieuse; le soleil avait fait de brèves apparitions, incitant les étudiants à se promener dans le Parc malgré la période hivernale. En fait, malgré quelques tourbillons de vent de temps à autre, il suffit d'une écharpe et de sa cape habituelle pour ne pas ressentir le froid. J'ai moi-même été me promener juste après mon petit-déjeuner, donc je sais de quoi je parle. Bon, c'est vrai qu'il faut quand même choisir son moment; parce que maintenant, à à peine deux heures de l'après-midi, il n'y a quasiment plus de lumière. Et il fait un froid de canard -je n'ai même pas osé aller dehors pour confirmer : les branches des arbres s'agitant sous le coup d'un vent glacial, non merci très peu pour moi; ça a le don de me ficher la trouille.

Lors de ces jours particulièrement sombres, j'aime à me réfugier dans la Bibliothèque. Par conséquent, juste après mon déjeûner, j'ai lâché Twyla & Cie, pour le lieu sacro-saint de feu Mrs Pince. Pour faire bonne figure, j'ai ouvert mes cahiers, livres; j'ai griffoné quelques notes sans grand intérêt sur un parchemin vierge. Puis, j'ai pris l'importante décision d'aller farfouiller dans les étagères. Je me promène donc entre les rayonnages, laissant mon regard parcourir à toute allure les reliures des oueuvres. À un moment, un titre attire bien mon attention : L'alchimie de deux corps. Mais il ne s'agit en fin de compte que d'un banal livre de Potions; et le "corps" n'est que le synonyme du "réacteur", ce qui réagit. Je laisse tomber; et je continue mes pérégrinations.

GARCON -

FILLE -

Je secoue la tête, désolée. Puis, affable, je m'incruste dans leur conversation.

"On dirait que ce sujet vous touche de près. Il s'agit de vos ancètres ?"

Je leur balance un sourire angélique -ils sont tellement étonnés d'être coupés en plein milieu de leur conversation qu'ils me regardent avec des yeux ronds, hagards. J'en rajoute une couche.

"Ah oui. Maintenant que j'y regarde mieux, la ressemblance est frappante."

Le garçon ouvre la bouche, perdu. Mais, avant qu'il n'ait eu le temps de sortir à son tour une réplique intéressante, je décide que j'ai assez perdu de temps avec eux. Je reviens sur mes pas, quand je tombe quasiment nez à nez avec Sert Gorgth, un cinquième année de Serpentard au nez en forme de grouin de porc. Il n'a pas l'air aimable. Je file doux devant lui, pour la simple et bonne raison que nous n'avons pas le même humour -et qu'il n'a pas apprécié une remarque étonnement fine que je lui ai faite. Mais, peu après l'avoir dépassé, j'entends son pas lourd et trainant derrière moi. Je presse le pas, étrangement désireuse de le semer. Vous comprenez, je suis un peu fatiguée, et pas trop chaude pour un duel et des points en moins. En plus, j'imagine trop bien la punition du corps professoral pour engager un combat -quoi que finalement, si j'y suis forcée, ça ne me dérangerait pas tant que ça.
Je relève la tête; sors de mes pensées.

Et zut.
Gorgth est derrière moi, m'empêchant toute retraite. Devant, un cul-de-sac.

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La bibliothèque.... L'endroit que Selenya devait fréquenter le moins souvent n'aimant pas du tous l'odeur de la moisissure de certains livres qu'elle humait parfois accidentellement. Malgré son dégout, aujourd'hui elle n'eut pas le choix d'éviter ce lieu ayant deux parchemins recto/verso à rendre sur le sujet des trolls des montagnes et évidemment, ce devoir était noté. Ne connaissant pas grand-chose sur ces créatures magiques, elle savait qu'elle pourrait s'instruire sur eux à la bibliothèque qui comportait pas moins d'une centaine de livres. Essayant de ne pas lever une nouvelle fois les yeux au ciel, elle se faufila dans un rayon lisant à une vitesse affolante chaque titre inscrit sur la couverture de ces bouquins. *AH ! Le voilà...* Un énorme livre poussiéreux et abimé notifiait clairement: " Histoire des trolls des montagnes " Selenya n'eut aucun mal à s'en saisir et le feuilleta brièvement avant de ne le refermer d'un coup sec. Et dire qu'en ce moment elle aurait pu être en train de s'amuser avec Hazel dans le parc ou que savait-elle... Et là voici coincée ici ! Elle aurait même préféré être, mais élève studieuse qu'elle était, elle ne se permettrait pas de rendre ce sujet en retard sous n'importe quel motif.

*Mais qu'est-ce que...* La jeune femme avait détecté que quelqu'un la regardait. Elle n'eut pas de mal à identifier Ryan Atwood, un cinquième année qu'elle avait déjà eu l'occasion de croiser plusieurs fois dans les couloirs de Poudlard. Bien qu'il était mignon, ce n'était pas vraiment le genre de Selenya, mais ça ne la déplaisait pas pour autant qu'on puisse s'intéresser à elle. Ce dernier se tourna vers son voisin auquel il chuchota :

« Elle parait différente des autres filles... Tu sais... Selenya Hemerald... »
« Normal, c'est une beauté... Je pense que c'est une velane. » Répondit le jeune homme qui s'intéressait à présent à la belle blonde
« Oui, c'est fort possible. » Soupira Ryan toujours en pleine contemplation.
« Laisse tomber, tu n'as aucune chance... »

Puis soudain, miss Hemerald s'arracha à la discussion des deux élèves ayant aperçu ce porc de Sert Gorgth, un Serpentard de même année que Ryan dont elle avait fait la connaissance à une soirée où Hazel l'avait trainé pour s'amuser et faire de nouvelles rencontres. Gorth l'avait tous de suite remarqué et avait essayé de la tripoter, dégoutant qu'il était, mais Selenya lui avait fait assez une telle frayeur qu'il n'oserait plus recommencer. A présent celui-ci embêtait quelqu'un d'autre...Une gryffondor qu'S' ne connaissait pas, mais comme la jeune femme était dans un cul-de-sac, elle n'allait pas la laisser avec ce Serpentard ! Se rapprochant de Gorth elle lui souffla d'une voix glaciale et menaçante :

« Tiens donc ! Sert, que fais-tu dans une bibliothèque ? Toi qui ne sais pas lire ! A ta place je déguerpirais vite, car tu sais que je n'aime pas les gros lards sans cervelle ?! »

A ces paroles, le cinquième année s'enfuit en courant. Mieux vaut que vous ne sachiez pas ce que Selenya lui a fait subir... La blondinette après avoir secoué la tête réprobatrice, s'approcha de la Gryffondor et lui déclara calmement tout en souriant :

« Quel crétin celui-là ! »

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« Tiens donc ! Sert, que fais-tu dans une bibliothèque ? Toi qui ne sais pas lire ! A ta place je déguerpirais vite, car tu sais que je n'aime pas les gros lards sans cervelle ?! »

Je ne connais pas la Poufsouffle qui vient d'élever la voix -d'ailleurs, elle semble plus jeune que moi, raison suffisament logique pour que je n'ai jamais discuté avec elle. Pas que ça me dérange; au contraire, je suis pour la parité de tout et n'importe quoi ! Mais souvent, à partir du moment où on a fait connaissance avec les étudiants de notre année, et que toutes les années font comme ça, les 7ème année ne deviennent pas consciemment amis des 4ème années. Une question d'écart d'âge trop important, de sujets trop différents, de mâturité ou je-ne-sais quoi - ce qui, finalement, n'est que de la pure idiotie. Le fait est que, même si je ne connais pas (encore) la Poufsouffle, j'acquiesse malicieusement à ses propos. Je souris de toutes mes dents à Gorgth, baguette fermement serrée au creux de ma main gauche, en plein dans son champ de vision (juste pour lui montrer que je ne suis pas désarmée, et tout à fait prête à lui flanquer un bon vieux sort de derrière les fagots). Et j'en rajoute une couche (ce dont je ne me serais pas permis si je n'avais pas été capable de me débarasser du gros lard en question) :

"Moi pareil, Gorgth." Je fais nonchalament tourner mon bout de bois entre mon index et mon pouce. Puis je reprends calmement : "Tu ne le sais peut-être pas (encore), mais j'ai rapidement tendance à m'enflammer pour un rien."

Un nouveau sourire. Je suis comme ça : on me cherche?; on me trouve ! D'ailleurs, je préfère préciser que Sert Gorgth n'est qu'un lourdeau de première : il se joue gros dur, avec son physique d'armoire à glace, mais il n'est en fait qu'un crétin de première. À votre avis, pourquoi je me suis permise de lui balancer une vanne ? Disons qu'avec Ireal McMuth, Serdaigle de 7ème année, je ferais profil bas après lui avoir sorti un commentaire désobligeant. Disons que je préfère grandement rester en vie avec mes deux bras, deux jambes, deux oreilles, deux yeux, nez et bouche; et que des fois, ce n'est pas plus mal de s'asseoir quelques instants sur sa fierté. En l'occurence, pas besoin de se faire toute petite. Même une gamine de 9 ans réussirait (tout) mieux que le Serpentard.

« Quel crétin celui-là ! »
"Tu avais remarqué, toi aussi ?"

Grand sourire, phrase rhétorique; par conséquent, pas besoin de réponse. D'un savant moulinet du bras, je range ma baguette magique dans une de mes innombrables poches de ma robe de sorcière. Puis je me tourne vers celle qui est intervenue; et, forcément, même si j'aurais été capable de m'en débarasser seule, ce petit coup de main de dernière minute n'était pas pour me déplaire. Intriguée, je lui demande :

"Super sens de la répartie ! Simplement.. Depuis quand des 1ères années tiennent tête à des 5ème ? Pas que ça me dérange, -au contraire, hein !-" Haussement d'épaules désinvolte. "Mais j'aime bien me renseigner sur les dernières modes."

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« Il est difficile de ne pas s'en rendre compte! »

« Je pense que c'est une première. Je dois admettre que je lui ait jouer un mauvais tour dont il n'est pas prêt de se remettre! Je ne pense pas qu'un autre élève de première année aurait eu l'audace ni la capacité de le faire et puis... Il était nécessaire de remettre à sa place ce Serpentard!»

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Je me contente de hocher la tête d'un air appréciateur lorsque la Poufsouffle reprend la parole. Si elle a réussi à mettre une bonne déculotée à Gorght, tant mieux pour elle (et pour moi, par la même occasion, vu que la peur de cette gamine a lui a évité de se lancer dans un duel dont il serait ressorti perdant - à mon bénéfice). Cependant, je comprends également qu'elle n'a pas plus l'intention que ça de s'étaller sur son exploit; auquel cas j'aurais mis au plus vite un terme à la conversation, ne supportant pas particulièrement les personnes arrogantes et imbues d'elles-mêmes. En plus, je suis tout à fait d'accord avec elle : « Il était nécessaire de remettre à sa place ce Serpentard!»

La plupart des Serpentard montrent les dents comme des Croups (1) peureux, et seuls quelques rares spécimens décident de passer à l'attaque de front -j'entends par attaque : duels en face à face, avec les véritables règles. Généralement, ils se contentent de nous balancer des menaces de face, et de nous envoyer des enchantements dans le dos. J'ai en horreur les personnes possédant ce genre de caractère.

Machinalement, je passe paisiblement ma main dans l'une de mes nombreuses poches de ma robe de sorcière, et en caresse la petite boule de poils qui s'y trouve. Je reste quelques secondes silencieuse, presque immobile; la respiration de la petite créature est régulière, paisible : elle dort. Presque à regret, je la ressors -j'ai beau préférer éviter de la déranger, la chaleur de son souffle m'est rassurante. Je fais un effort pour revenir à l'instant présent, et balaye du regard le visage fin de la jeune fille qui me fait face. Seules quelques minimes secondes se sont écoulées; je constate tout à coup qu'elle n'a pas réagi lorsque je lui ai demandé depuis quand des premières années tenaient tête aux années supérieures : par conséquent, elle venait de rentrer à Poudlard cette année. Ce qui me donne une idée :

"Ca va, pas trop de mal à te retrouver, dans Poudlard ? C'est vrai que le Castel est immense ! Je me souviens que quand je suis arrivée, j'ai bien du me perdre.. une vingtaine de fois avant de m'y retrouver, sinon plus ! D'ailleurs, il m'arrive toujours de temps en temps de relever la tête sans savoir où je suis." Une pause, un sourire franc.

"Mais bon. À partir du moment où tu arrives à retrouver les pièces principales : la Grande Salle, la Bibliothèque, ta Salle Commune -et les Toilettes, indispensables!- ça devient déjà plus évident." Une nouvelle pause, suivie d'un ton ironique :
"Et puis souvent, si tu croises un élève autre que de Serpentard, tu peux lui faire confiance pour te remettre sur le droit chemin.

Je parle trop ? Non, je ne trouve pas. Je me considére dans la moyenne; on me dit parfois que je blablate trop, ce qui est évident par rapport à tous les élèves qui font des économies de mot. Mais après tout, il faut de tout pour faire un monde, non ? Et comme tous ceux qui me connaissent savent que j'aime sauter du coq-à-l'âne, je reprends la parole une fois de plus :

"Tu cherchais un bouquin pour un devoir ? Besoin d'aide ?"

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(1) CREATURES MAGIQUES QUI RESSEMBLENT A DES GROS TERRIERS, A L'EXCEPTION DE LEUR QUEUE FOURCHUE. LES CROUPS SONT EXTREMEMENT FIDELES AUX SORCIERS MAIS SE MONTRENT FEROCES ENVERS LES MOLDUS. ILS MANGENT PRATIQUEMENT DE TOUT (AF).

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