86. - Evitez de vous justifier. Ou de prouver vos qualités.

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with Lizbeth J. Watson - & Cie, si envie.

J'adore les escapades nocturnes. Vous savez, quand il est genre deux heures du matin, et qu'il n'y a que vous dans le couloir du deuxième étage de Poudlard -mon passe-temps préféré lorsque je suis seule, c'est de visiter tout le Castel. Alors, je me sens tellement libre ! Aucune contrainte (à part éviter les lieux où le concierge fait sa ronde; et faire le moins possible de bruit), aucune explication à donner. C'est dans ces moments-là que je me sens le plus libre, le plus moi. Mais, de toutes manières, c'est en règle générale toujours comme ça : lorsqu'on est dans la foule, on doit toujours donner des explications sur ce qu'on fait -parce que les autres ne comprennent pas forcément notre manière d'agir. Certaines personnes ont plus ou moins besoin des autres : il s'agit de ceux qui ne sont pas forcément surs d'eux. Ils agissent parce qu'ils croient que c'est la meilleure manière de se faire intégrer. J'agissais comme ça, moi aussi, auparavant. Moins souvent, maintenant.
Je me suis assez ressourcée. Je me balade dans le Castel depuis vingt-trois heures trente environ, en solitaire que je suis. J'ouvre doucement les portes, histoire de voir ce qu'elles contiennent. Mais ce soir, mes découvertes ont été bien déçevantes. Alors maintenant, comme il m'arrive parfois de m'en rendre compte brusquement, j'ai besoin de retourner vers la civilisation. Il y a un temps pour la solitude; et un autre pour la compagnie humaine.

La Grosse Dame est là; OUFF. Je donne le mot de passe, le tableau pivote, et je peux enfin rentrer et aller me coucher. Je me dirige vers les escaliers menant au dortoir des filles lorsque, tout à coup, je me fige. C'est un pressentiment, ou quelque chose ne va pas ? Mon regard se porte vers l'ombre humaine sur le mur; les flammes vacillantes de la cheminée la font trembler. A petits pas prudents, je me dirige vers l'âtre -attention, il s'agit peut-être d'un Préfet qui essaye de me coincer. Pas envie de reçevoir une rete..
Je rate une aspiration.
Une fille, dans la vingtaine, une étudiante, est étendue de tout son long sur le sol. J'ai l'impression de ne plus pouvoir réfléchir; durant une demi-minute, je perds complètement mes moyens. Je reste là, les bras balants, sans réussir à organiser mes pensées.
J'arrive enfin à me ressaisir; je m'agenouille près d'elle, et je vérifie qu'elle respire. Sa poitrine se soulève à intervalles réguliers; c'est déjà un bon début. Après quoi, j'hésite. Je décide finalement de me pencher près de son oreille, en attendant de voir si elle va avoir une réaction. Je sais que ce n'est pas un jeu -et c'est bien ça qui me fait le plus peur.

"Eli.. Lin.. Lizz, voilà ! Liz, tu sais que t'es en train de me fiche la trouille, là ? Tu voudrais pas essayer de te réveiller, pour voir un peu ? Disons que.. tiens, j'ai des Patacitrouilles, dans mon sac ! Dès que tu te réveilleras, j'te refilerais le paquet, si tu veux ! Qu'est-ce que tu en penses ? Ca paraît un bon compromis, non ?"

Je suis tout à fait consciente du tragique de la situation. J'essaye d'attraper ma baguette du bout des doigts, mais elle glisse à environ deux mètres de moi. Bon. Ne reste plus qu'à voir comment les choses vont se dérouler. Et ensuite, l'ammener à l'Infirmerie.