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Un instant de paix [CLOS]

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Un instant de paix [CLOS] Vide
MessageSujet: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMar 12 Mai - 14:36

    Il était encore très tôt, trop peut-être pour que les élèves soient réveillés mais pour un matinal comme pouvait l'être Ricochet, c'était exactement, la bonne heure pour faire une promenade dans les jardins. Il aimait voir le lever de soleil, même si ce matin, il l'avait raté. Or, il ne manquait pas la rosée matinale qui humidifiait les diverses plantes. Ce lieu représentait son idéal dans cette école : beau, désert et calme. Rien de tel pour se réveiller en douceur sans subir la folie ravageuse de ses camardes de maison. Pas qu'ils ne les aimaient pas mais soyons honnête; ils lui prenaient la tête au réveil. Ricochet appréciait par dessus tout le silence et le calme au lever afin d'achever sa sortie des limbes du sommeil. Et les jardins l'y aidaient grandement. Son carnet de dessin sous le bras, il marchait dans les allées sans se soucier de rien d'autre que de la beauté de l'endroit. Oublié la chasse aux possédés comme il en avait l'habitude de le faire en ce moment. Déjà deux soupçons, de quoi virer parano.

    Avisant un petit banc, il s'y arrêta pour poser son carnet, et son crayon avant de s'y asseoir. L'endroit était une véritable source d'inspiration à lui tout seul. Pourtant, au bout de quelques minutes, il remarqua que ses traits de crayon formaient un visage. Celui de Soleha Macburry, une élève de sa maison. Depuis quelques temps, il la trouvait étrange et ce n'était pas non sans lui rappeler ses propres cauchemars. Était-elle possédée ou non? Là était tout le problème. Rick observa longuement son dessin. La jeune femme était peint sur des tons sombres et menaçant, un peu comme si inconsciemment, il se l'était représenté tel qu'il la voyait. "Vire pas parano Rick !" se reprit-il en secouant la tête avant de tourner la page pour ne plus fixer les yeux de la belle Topaze. Il avait quand même le chic ces temps-ci de voir le mal n'importe où. Il allait vraiment finir dingue s'il ne remédiait pas à sa paranoïa très rapidement. Comment faire pour s'enlever le Spirit de l'esprit alors qu'il se trouvait sur toutes les lèvres de l'école ou presque? Ricochet s'amusa donc à dessiner l'une des plantes présente dans son champ de vision proche. Il s'agissait d'une végétation commune à ce pays mais qu'il trouvait agréable à regarder. De toute de manière, il était un accro de tout ce qui était cours de botanique. Une passion qui lui venait de sa mère. Il se demandait juste si de temps en temps, elle ne fumait pas ses plantes car elle lui paraissait le plus souvent totalement dérangée, à l'ouest. Notamment le jour de sa naissance. Pff appeler son fils Ricochet. Soit elle était timbrée, soit elle ne l'aimait pas. Malheureusement, la première solution semblait être la bonne.

    Le temps passait donc agréablement pour le sixième année qui s'échapper au travers de ses dessins. La veille, sa petite expédition ne lui avait rien donné de concret mis à part, un bon défouloir à courir au travers des divers décors hindou qui composaient leur environnement proche. L'Inde était un pays magnifique possédant deux faces. Une emplie de mystère, de mythe et de paillettes. L'autre plus pauvre où la dure réalité de la vie effaçait tous les strass de l'autre monde. Ricochet se demandait quelle facette, il appréciait le plus avant d'abdiquer. Il en avait rien à cirer de toute de façon. Très bientôt, ils partiraient vers une autre destination. Le sorcier se demandait combien de temps durerait leur périple ou chasse au Spirit. La réponse qui lui venait : très longtemps. Quand il releva la tête de son carnet, il remarqua la présence de quelques élèves qui se baladaient dans les jardins. "Moment de paix brisé ! Journée de merde en perspective" marmonna-t-il en s'allongeant, les yeux fermés sur le banc.

    Il se fichait bien de le monopoliser, il ne se sentait vraiment pas apte à avoir de la compagnie. D'ordinaire, Rick se montrait sociable mais comment vous dire : il n'était fichtrement pas du matin. Le soleil lui caressait le visage, apportant une chaleur bienfaitrice avant de brusquement disparaitre. Ouvrant un œil paresseux, il toisa le nouveau venu. Hum ! "Tu me bouches le soleil, vire de là ! Tiens, va voir à perpette les oies si tu me trouves !" s'adressa-t-il sans plus accorder d'attention à la personne. En réalité, il n'avait à peine distingué une silhouette. Au pire, si c'était un camarade, il finirait bien par s'excuser de son comportement. Mais pas maintenant. Il voulait juste profiter de l'instant de calme avant la tempête des cours.


PV Imogen


Dernière édition par Ricochet O. Archibald le Jeu 21 Mai - 13:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMar 12 Mai - 15:49

Imogen n'était pas vraiment une lève tôt en principe. En réalité c'était davantage ses heures de cours qui décidaient de son rythme. Mais la jeune fille était régulièrement sujette aux insomnies, et lorsqu'elle y parvenait, elle dormait tant qu'elle le pouvait. Mais ce matin-là, spécialement, elle avait réglé la sonnerie de son réveil un peu plus tôt. Elle avait un devoir de mathématiques à rendre, qu'elle n'avait pas encore terminé. Rare étaient ceux qui pouvaient se vanter de connaître la jeune Opale, mais tous pouvaient affirmer avec certitude à quel point elle était studieuse. Elle passait de nombreuses heures dans les livres à étudier et était l'une des meilleures élèves de quatrième année. Certains considéraient que cela faisaient d'elle quelqu'un d'ennuyeux. Libres à eux. Cela dit, ce talent pour les études lui était bien utile, lui permettant de donner des cours et ainsi de gagner un peu d'argent. En effet, étant fille d'un plombier, sa famille ne vivait pas dans une grande opulence. Mais Imogen ne s'en était jamais plainte. S'il y avait bien une personne qu'elle respectait, c'était son père.

La jeune fille eut du mal à se tirer du lit. Elle entendit le grognement de l'une de ses camarades de chambre. Le bruit avait perturbé son sommeil. La brunette se leva, essayant de faire le moins de bruit possible. Elle attrapa quelques vêtements au hasard dans ses affaires et sortit doucement du dortoir. Imogen ne portait pas une très grande attention à la façon dont elle s'habillait. Cependant elle regarda la tenue qu'elle portait pour dormir, et jugea qu'elle était suffisamment correcte pour qu'elle puisse se rendre avec jusqu'à la salle de bains. Elle s'était toujours demandé pour quelle improbable raison la salle de bains avait été placée au rez de chaussée alors que les dortoirs se trouvaient au troisième étage. Une énigme dont elle n'aurait probablement jamais la réponse.
Ses vêtements dans les bras, elle arriva devant la porte. Mais au moment où sa main allait entrer en contact avec la poignée, la porte s'ouvrit brutalement, à tel point que la jeune Lancaster en reçut le coin sur la joue gauche. Elle poussa une exclamation de douleur. Devant elle se trouvait un élève de quatrième année également, qui suivait les même cours qu'elle. Ce dernier la jaugea d'un air à demi hilare.
    - Fait attention Corbeau!

Sur ces paroles, il passa son chemin. Corbeau. Un surnom trouvé par sa sœur, du à son incroyable malchance. Ce surnom avait atteint un popularité qu'elle aurait difficilement pu imaginer, puisqu'à présent, plus personne ou presque ne la nommait par son prénom. D'ailleurs peu de personnes le connaissaient vraiment. Ils s'en moquaient très probablement.
La main sur la joue, Imogen rentra dans la salle de bains et ferma la porte derrière elle. Elle se regarda attentivement dans le miroir. Elle donnait l'impression d'avoir été frappée. Mais il y avait bien longtemps qu'elle ne s'alarmait plus pour ce genre de choses. Ce qui venait de se produire était banal pour elle. Elle aurait un bleu durant quelques jours, et voilà tout.
Elle regarda sa montre. Elle avait perdu du temps. Elle se déshabilla et prit une douche rapide, bien qu'elle n'en ait plus besoin pour se réveiller à présent. Le choc subi quelques minutes plus tôt avait été largement suffisant.
Elle se sécha et enfila les vêtements qu'elle avait apportés aussi rapidement que possible. Elle se rendit compte qu'elle avait oublié d'apporter sa brosse à cheveux. Elle chercha dans les tiroirs et finit par dénicher un peigne, qui ferait bien l'affaire. Puis elle attacha ses cheveux en un chignon rapide. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, la trace qu'elle avait se voyait encore davantage. Si elle avait amené du fond de teint elle aurait pu la cacher. Mais Imogen ne se maquillait pas, elle n'avait donc pas ce type de produit sur elle. Tant pis. Après tout, peu la remarquaient. Comme elle le disait si bien, une cape d'invisibilité lui aurait probablement été inutile.

Elle remonta les escaliers rapidement. Elle avait eu la présence d'esprit de descendre ses livres dans la salle commune. Elle y laissa les vêtements avec lesquels elle avait dormi dans un coin. Elle doutait fortement que quelqu'un ait l'idée saugrenue de les lui voler.
Elle attrapa son sac et sortit à l'extérieur cette fois ci, voulant profité du temps magnifique. Si Imogen avait du effectué une liste des pays qu'elle aurait aimé visiter, l'Inde aurait été placé en premier. Cependant, les conditions dans lesquelles ils faisaient ce voyage l'empêchaient d'en profiter pleinement. Elle vivait sans cesse dans la crainte que l'une des personnes l'entourant ne soit victime du Spirit. Les rares fois où elle parlait à sa sœur, elle se surprenait à scruter ses yeux afin de s'assurer que l'émeraude n'avait pas laissé place à l'argent tant redouté.

Imogen décida de prendre la direction des Jardins. C'était ce qu'il y avait de plus beau, avec la fontaine. Or, il n'était pas question pour elle de s'approcher de l'eau, dont elle avait une grande peur. Elle n'était pas la seule à être matinale. Un petit groupe d'élèves parlait entre eux. La jeune fille marchait en regardant l'un de ses livres, commençant à réfléchir à son devoir. Elle évita le groupe, qui d'ailleurs ne fit pas attention à elle.
    - Tu me bouches le soleil, vire de là ! Tiens, va voir à perpette les oies si tu me trouves !

Cela lui prit quelques instants avant qu'elle ne se rende compte que l'on s'adressait à elle. Elle releva la tête et posa ses yeux verts sur le jeune homme, puis les baissa presque aussitôt, s'écartant par la même occasion.
    - Excuse-moi.

Une autre personne à sa place aurait sans doute refusé de s'incliner. Mais pas Imogen. Et elle n'aimait pas ce côté d'elle. Elle n'aimait pas se laisser faire. Et pourtant, elle n'arrivait pas à agir autrement, elle ne parvenait pas à s'affirmer.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMar 12 Mai - 17:53

    Ricochet respirait calmement, les yeux fermés, allongé sur un banc de pierre. Pour une fois, il prenait pleinement le temps de réfléchir aux derniers événements de sa vie. Il songeait à cet élève mort de sa baguette lors de la grande bataille de Poudlard. Il ne devait son « innocence » qu’à son ami Lokhyan. Cela lui pesait quand même sur la conscience. Dans sa panique, il n’avait point fait la différence entre un possédé et un élève normal. Depuis, il devait avouer qu’il se lançait dans une chasse à la sorcière du moins au Spirit. Une façon de racheter sa faute ? Certainement. Ricochet n’était pas du genre à s’appesantir sur les actes et sur le passé mais un meurtre n’était pas quelque chose qu’il pratiquait quotidiennement. Comment avait-il pu se montrer si faible ?! Il devait oublier. Techniquement, il n’avait rien fait mais ce n’était pas la vérité. Et ils étaient deux à le savoir. Perdu dans ses pensées, il apprécia la douceur et chaleur du soleil qui réchauffait son âme et éloignait la froideur de la culpabilité. C’est ainsi que le trouva Imogen. Bien qu’elle ne le cherchait pas du tout. Fidèle à son habitude, il râla « Tu me bouches le soleil, vire de là ! Tiens, va voir à perpette les oies si tu me trouves ! » Avant de sursauter quand une voix féminine lui répondit « Excuse-moi. » . Cette voix… Il la connaissait parfaitement dans mesure où elle hantait ses jours et ses nuits. Se redressant, il toisa d’un regard appréciateur le Corbeau. Un surnom qui lui collait à la peau et qui faisait oublier son propre prénom. Imogen. « Oh mais tu sais, il te suffit de pas grand-chose pour te faire pardonner » fit-il, dans un sourire charmeur.

    En présence d’une fille aussi belle qu’elle, comment résister ? Rick ne se posait même pas la question. Depuis leur arrivée en Inde, il avait repéré cet être timide qui se dissimulait aux regards des autres à moins que ce ne soit le monde qui était aveugle. On sentait le peu de confiance qu’elle possédait par sa façon de toujours fuir les conflits, ou comme à cet instant en s’écrasant. Le sorcier se demandait toujours comment elle avait pu lui taper dans l’œil au point de devenir une obsession. Il n’avait pourtant rien changé de ses habitudes, draguant tout ce qui bouge. Toutefois, avec elle, il y avait une dimension beaucoup plus profonde à ses tentatives de séduction. Cela l’effrayait autant que cela l’attirait. « Imogen.. C’est bien ça ? » Commença Rick en s’approchant d’elle avant de se saisir d’un de ses livres. Mathématiques. Sujet hautement inintéressant dont il s’en fichait comme de sa première chaussette. Etant un sang-pur, il n’avait jamais réellement fréquenté les moldus même s’il n’avait rien contre eux. « Mathématiques.. Tu as un devoir ? » Chercha-t-il à s’intéresser à ce qu’elle faisait. Autant dire qu’il était en train de faire un effort considérable. Toutefois, cela valait le coup.

    Ricochet continua de feuilleter le livre, tout en dardant sur elle, de temps à autre, un regard charmeur et charmé. Il avait toujours adoré jouer les séducteurs même s’il ne dirait jamais non à une fille. Quoiqu’il en soit, avec le Corbeau, tout était différent car le but n’était pas le même. Il ne désirait pas une relation d’un soir, mais quelque chose de bien plus profond. Néanmoins il préférait rester sur ses gardes. On ne pouvait vraiment pas savoir ce qu’elle pensait. En réalité, elle lui était complètement étrangère. Il avait certes essayé de la connaître mais on ne pas dire que ses amis sont foule. Même tout le contraire. « Alors, comment vas-tu te faire pardonner de m’avoir volé mon instant de paix ? » la railla-t-il avec humour, une étincelle de malice au fond de son regard. Il appréciait toujours autant de jouer avec sa vis-à-vis même si leurs rencontres se comptaient sur les doigts de la main. « Tu sais, je me suis levé très tôt et tu viens tout gâcher ! Alalah, j’espère que tu t’en veux quand même » poursuivit-il sur sa lancée, un sourire amusé aux lèvres. C’est alors qu’il remarqua sa joue rougie qui commençait à former une légère marque bleuté. Quelqu’un l’avait-il frappé ? « On t’a frappé ? » lui demanda-t-il en effleurant sa joue du bout des doigts. « Besoin d’un petit soin magique ? »


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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMar 12 Mai - 19:04

Imogen avait pour habitude de ne jamais se faire remarquer. Aussi discrète qu'une souris. Et elle y arrivait très bien. Son physique, qu'elle considérait comme banal, l'y aidait beaucoup. Mais elle avait des raisons de penser qu'il n'y avait pas que cela. En effet sa sœur jumelle possédait exactement les même traits, et pourtant, où qu'elle aille, tout le monde la voyait. Peut-être était-ce à cause de ses cheveux couleur d'or, ou de ce qu'elle dégageait. Elle avait un charisme incroyable, qu'Imogen n'aurait probablement jamais. Ce qui expliquait qu'elle soit invisible aux yeux des autres la plupart du temps.
C'était probablement pour cela qu'elle s'étonnait du fait qu'il ait pu la remarquer. Elle n'était ni très belle, ni très intéressante, du moins de son point de vue. En réalité, il arrivait qu'on la remarque, mais il s'agissait toujours de personnes qui n'étaient pas obligatoirement bien intentionnées. Entre autres, certains qui la prenaient pour tête de turc. Et pourtant, elle ne se plaignait pas, ne prononçait jamais un mot plus haut que l'autre. Ce qui encourageait les autres à en profiter.

Voilà pourquoi elle se montrait si méfiante lorsque quelqu'un comme Ricochet 0. Archibald venait lui adresser la parole. Il semblait lui vouer un intérêt particulier depuis leur arrivée en Inde, et elle aurait voulu savoir pourquoi. En réalité, elle l'avait remarqué depuis un certain temps déjà? D'abord, par son prénom, qui ne courrait pas les rues, bien qu'elle ait davantage entendu les autres le nommer Rick. Ensuite parce qu'il était ce genre de personne que l'on voit. La preuve en était les demoiselles qu'il avait réussi à séduire. Mais jamais, au grand jamais, Imogen n'aurait imaginé qu'arrive le jour où il lui adresserait la parole. Elle, une humaine en plus. Elle n'avait pas honte de ce qu'elle était, mais elle détestait le terme de moldu. Sans savoir pourquoi, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir insultée lorsqu'elle l'entendait. Elle préférait être désignée sous le terme d'humaine, ou de mortelle.
    - Oh mais tu sais, il te suffit de pas grand-chose pour te faire pardonner

Restant muette, la jeune fille le fixait de ses yeux verts, se demandant à quoi il jouait. Elle avait du mal à croire qu'il puisse essayer de la séduire. Il est vrai que c'était visiblement dans son tempérament, cependant elle ne croyait pas être vraiment son type.
Elle continuait de le fixer sans bouger. Elle avait l'impression d'être littéralement figée sur place. Elle fut néanmoins surprise lorsqu'il prononça son prénom. Elle n'aurait pas imaginé qu'il puisse le connaître. Elle imaginait qu'il aurait plutôt fait partie de ceux qui l'appelaient Corbeau. Elle se contenta d'approuver d'un léger signe de tête.
Elle ne réagit pas non plus lorsqu'il attrapa son livre. Elle semblait méfiante cependant, sur ses gardes. Comme si elle se préparait à ce qu'il lui fasse quelque chose. Elle avait également du mal à croire qu'il s'intéresse sincèrement à ce qu'elle pouvait bien faire.
    - Mathématiques.. Tu as un devoir ?

Tout d'abord elle conserva son mutisme. Puis il se mit à la regarder, d'une manière qui l'embarrassait, la troublait même. Elle baissa les yeux, prête à dire n'importe quelle banalité pour qu'il cesse simplement de l'observer, de ce regard là.
    - Oui, j'ai un devoir.

Elle récupéra ensuite son livre d'un geste rapide. Elle détestait ce genre de situation. Elle n'avait jamais aimé être le centre de l'attention, même si ce n'était que d'une seule personne. Et l'attitude du jeune homme était pour le moins ambiguë. Il avait commencé par lui demander de s'en aller, puis il semblait jouer avec elle. Il s'amusait, cela se voyait, mais elle n'arrivait pas à savoir s'il se moquait réellement d'elle ou non. Dans le doute, elle préférait rester en retrait une fois de plus.
C'est alors qu'elle sentit le contact de ses doigts sur sa joue. Elle sursauta légèrement, fermant les yeux l'espace d'un court instant, et eu un mouvement de recul. Elle porta la main à sa marque, comme si elle espérait qu'elle allait l'effacer.
    - Ce n'est rien, juste une porte.

Le genre d'accident auxquels la jeune fille était plutôt habituée. Elle avait fait davantage de séjours à l'infirmerie que quiconque dans l'établissement. Parfois ce n'était pas grand chose, comme aujourd'hui, d'autres fois il lui était arrivé de terminer aux urgences.
Imogen prit son courage à deux mains pour lui poser la question qui envahissait son esprit et le fixa.
    - Pourquoi ça t'intéresse?
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMer 13 Mai - 19:14

    Ricochet cru qu’il allait s’arracher les cheveux. On ne pouvait pas qualifier la jeune sans-pouvoir de grande bavarde, c’était même le contraire. Dans un sens, il aurait aimé qu’elle soit plus silencieuse mais cela dans une situation beaucoup plus charnelle. Or, dans leur situation présente, cela se révélait être un désavantage. Comment lier connaissance si elle n’y mettait jamais du sien ? Rick cru qu’il allait la rabrouer, se montrer désagréable, mais il tâcha de se contenir. Autant ne pas la faire fuir en se montrant si désagréable. D’ailleurs, il se traitait de fou mentalement. Le corbeau. La fille la plus maladroite qu’il eut loisir de rencontrer. S’étant renseigné sur elle, afin de découvrir qui pouvait être cette ombre si agréable à regarder, le sorcier avait eu vent de sa fâcheuse manie de se prendre des portes entre autre. « Je vois ! Elles sont méchantes les portes » s’amusa-t-il gentiment à ses dépends. Il aurait tout donné pour pouvoir s’approcher un peu plus d’elle mais elle n’avait de cesse de se reculer à chaque tentative d’approche. Rick eut un petit sourire presque attendrit. Un rictus. « Il paraît que tu as l’habitude de finir à l’infirmerie. Portes-tu réellement la malchance ? » Se moqua-t-il en allant s’asseoir près de la fontaine, à quelques pas. « On t’appelles le Corbeau, si je me trompe pas. C’est un oiseau très mystérieux, souvent incompris et pris à parti pour une obscure superstition. » Poursuivit en secouant la tête de droite à gauche. Sincèrement, il éprouvait un dégout pour les gens se limitant à des superstitions d’une débilité sans nom. Comme si passer sous une échelle ou briser un miroir portaient réellement malheur. Qu’on lui en apporte un, il vous démontrera que ce n’est qu’une histoire sans queue ni tête. En attendant, il ne savait pas comment l’approcher.

    Imogen lui apparaissait réellement comme un animal sauvage, prêt à fuir à la moindre approche maladroite. Ricochet n’avait vraiment pas l’habitude de côtoyer ce genre de personne mais un peu de défi ne faisait pas de mal dans la vie après tout. « Tu sais, je ne mords pas, tu peux te détendre » rigola-t-il. Volontairement, il ne répondit pas à sa question. Rick se posait sérieusement la question. Qu’est-ce qu’il pouvait le poussait à s’intéresser à elle ? Elle était timide, trop peu sûre d’elle, pas bavarde, voir insignifiante. Néanmoins, il se sentait attiré par elle et cela, il ne se l’expliquait pas. « Tu ne veux pas t’asseoir ? Les cours ne commence que dans trois quart d’heures, tu as largement le temps. A moins que tu ais peur du grand méchant loup ? » Finit-il par éclater de rire. « Je te rassure, je ne suis qu’une simple panthère » reprit-il plus mystérieusement. Sa condition d’animagus était bien sûre parfaitement contrôlée par le Ministère mais il n’aimait pas s’étaler. C’était son secret –enfin l’un de ses secrets ; Silencieusement, il laissa le soleil baigner son visage, alors qu’il rejetait la tête en arrière. La présence d’Imogen était une source de calme à elle toute seule. Toutefois, il se demandait s’il allait de même pour elle. Un grand doute s’insinua en lui. Vu son stress, le petit Corbeau devait être en train de s’imaginer tous les scénarios possibles. Que faire pour la rassurer ? En même temps, il n’était pas du genre à se soucier de l’image qu’il renvoyait aux autres.

    « A quoi ça sert les mathématiques ? » demanda-t-il brusquement. Le sorcier se montrait pour la première fois, curieux du monde. Certes, la magie était désormais reconnue de son monde à elle mais de là.. Bref, il ne suivait que distraitement les cours sur les moldus.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyMer 13 Mai - 20:28

Imogen était plutôt surprise. Elle aurait imaginé que son silence l'agacerait, qu'il partirait après lui avoir envoyé une remarque bien sentie. C'était ce qui se produisait en général. Les gens s'intéressaient à elle, puis lorsqu'ils voyaient à quel point elle était peu bavarde au début, ils s'en retournaient sans chercher à en savoir davantage sur la jeune fille. Elle se rappelait d'elle enfant, entretenant de longues conversations. Elle n'était pas si silencieuse à l'époque. C'était après, qu'elle l'était devenue. Après que sa mère soit partie, les laissant seuls, elle son père et sa sœur. C'était sans doute là l'origine de tout. Elle, son comportement, sa mise à l'écart volontaire. Elle ne savait que trop bien à quel point il était difficile de vivre de cette façon. L'être humain n'était pas fait pour vivre seul, mais elle ne parvenait plus à agir autrement. Elle voulait simplement éviter de souffrir de nouveau.
Dans ce cas pourquoi continuait-il à s'intéresser à elle alors qu'elle ne cessait de le repousser par son mutisme, de l'empêcher de traverser les murs qui lui permettraient de la connaître. Une fois de plus, il semblait se moquer d'elle. Et elle n'arrivait toujours pas à deviner quelles étaient ses intentions. Ce qui la perturbait beaucoup. Elle le fixait toujours de son même regard empli de méfiance. Elle ne le connaissait que de réputation, c'était sans doute pour cela qu'elle se méfiait. Elle avait beau être parfois trop gentille, elle n'était pas naïve, elle était même tout le contraire.
    - Il paraît que tu as l’habitude de finir à l’infirmerie. Portes-tu réellement la malchance ?
    - Il faut croire.

En réalité, c'en était même à un tel point, que parfois, elle se croyait victime d'une malédiction. Mais elle avait probablement tout simplement la poisse, ce dont elle ne se débarrasserait malheureusement pas. Et elle avait bon nombre de cicatrices sur l'ensemble de son corps qui en témoignaient. Elle aurait préféré qu'il en fut autrement, mais elle n'avait pas le choix et devait faire avec. Elle le regarda s'assoir au bord de la fontaine et se sentit légèrement plus tendue. Tel un chat, l'eau était l'élément qu'elle redoutait le plus.
    - On t’appelles le Corbeau, si je me trompe pas. C’est un oiseau très mystérieux, souvent incompris et pris à parti pour une obscure superstition.

Pour la première fois depuis le début de leur échange, elle sembla réellement prise au dépourvu. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il donne cette définition là d'un corbeau. Elle le regardait toujours, mais cette fois avec davantage de curiosité.
    - Je porte malheur, c'est tout.

Elle ignorait si elle était réellement mystérieuse ou incomprise. C'était uniquement pour sa maladresse et sa malchance que sa sœur lui avait trouvé ce surnom, qui lui collait à la peau depuis, au point que son véritable prénom tendait à tomber aux oubliettes.

Elle remarqua bien évidemment qu'il ne lui avait pas répondu, mais ne dit rien. Il se demandait pourquoi elle ne s'approchait pas. Sans savoir pourquoi, elle s'avança prudemment, restant malgré tout debout, et à une certaine distance de l'eau.
    - Ce n'est pas toi qui me fait peur. Je sais déjà comment ça va se terminer si je m'assois là.

Il allait trouver drôle de la pousser dans l'eau, ou si ce n'était pas lui, ce serait quelqu'un d'autre. Ou bien elle glisserait, tout simplement. Quoiqu'il en soit, elle savait déjà qu'elle allait tomber. Et elle avait peur, vraiment peur de l'eau. Il était hors de question qu'elle s'en approche sans être certaine qu'on l'empêcherait d'y tomber. Elle savait nager, du moins en théorie. Mais dès qu'elle entrait en contact avec le liquide, elle paniquait.
    - A quoi ça sert les mathématiques ?

Décidément, plus les minutes passaient, moins elle arrivait à le cerner. Elle n'aurait pas imaginé qu'il puisse s'intéresser à quelque chose de ce genre.
    - À un tas de choses. Je ne crois pas qu'on puisse toutes les énumérer.

Elle aimait la logique, mais les mathématiques ne la passionnaient pas plus que ça. Mais à vrai dire, elle ignorait ce pour quoi elle était vraiment faite.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyJeu 14 Mai - 20:43

    Imogen semblait surprise par sa répartie sur les corbeaux. Elle ne devait pas avoir l’habitude qu’on parle de ce sujet en sa présence. Les gens avaient tellement l’habitude de caser les gens dans des petites boîtes. Cela les rassurait et les poussait dans une stupidité sans nom. Rick restait ouvert d’esprit grâce aux leçons de sa propre mère. Il se rappelait quand enfant, il râlait auprès d’elle car elle lui mettait la honte avec toutes ses manies. Il avait tellement peur du regard des autres alors être soumis à leur jugement négatif à cause du comportement de sa mère, le blessait profondément. Qu’il avait été idiot. Son déclic avait eu lieu lors d’une soirée organisée pour son entrée à Poudlard. Comme il était fier au milieu de toutes ses familles de sorcier. Son entrée était prévue depuis des années et des années mais le sentiment d’être un être méritant n’avait de cesse que de le pousser dans sa suffisance. Et cette phrase avait tout gâché.

    ** Flashback **


    Ricochet venait de terminer de s’habiller et en passant dans le couloir, il surprit une conversation entre ses parents. L’adolescent curieux de nature, se rapprocha pour comprendre les tenants et aboutissants de cet échange. Son père, l’homme qu’il admirait le plus. Toujours droit, pas un mot plus haut que l’autre. Il représentait ce charisme des leaders qui ne s’étalaient jamais en bons sentiments. Tout le contraire de sa mère. Bonne vivante, elle exprimait par de grands gestes ses émotions, sans faire attention ni à l’endroit ni aux gens autour d’elle. Dans un certain sens, il l’admirait. Elle vivait sa vie sans se soucier des convenances. Choses qu’il ne pouvait faire. « Et rappelles toi, ne mets pas dans l’embarras notre fils. C’est important pour lui » clarifia son père, de sa voix de ténor. Sa mère baissa la tête, tristement. C’était la première fois de sa vie qu’il pouvait voir ce sentiment si lisible sur son visage. Son cœur se serra alors qu’elle répondait, dans un murmure qu’elle ferait un effort. Le reste de la soirée, Ricochet la passa à l’observer. L’étincelle de vie qui d’habitude pétillait au fond de son beau regard bleu, avait disparu. Le fait de brider son exubérance, semblait l’avoir dépersonnalisé. Elle ressemblait à toutes ses femmes. Rick comprit ce soir là, qu’il ne désirait plus la voir ainsi et plus que tout : que jamais, il ne serait un pantin dont les bonnes mœurs joueraient de ses fils pour le manipuler.

    ** Retour au présent **


    Depuis, il vivait l’instant présent, sans se soucier du qu’en dira-t-on, s’amusant même de sa réputation. Les gens jugeaient tellement facilement que ça en devenait risible. « Je porte malheur, c'est tout. » lui répondit avec calme, sa vis-à-vis. Ricochet était de plus en plus intrigué par elle. Elle subissait sans broncher toutes les moqueries. Rien que par son surnom. Il ne savait d’où il venait mais tout le monde la nommait ainsi. Il trouvait cela triste. Un tel potentiel se cachait en elle, bien à l’abri des regards. Comparée à sa sœur, elle pouvait paraître terne, sans vie. Pourtant, en l’observant, Rick ne voyait qu’elle. Son regard timide et fuyeur, ses gestes maladroits, presque nerveux. Tout ceci formait un tableau d’une époustouflante beauté. Une telle fragilité ne pouvait que l’émouvoir. Rectification, il n’était pas du tout sous le charme hein. L’auto-persuasion qui faisait habituellement des merveilles, le lâcha subitement. Assis sur la fontaine, il lui proposa de venir s’asseoir. Une étincelle de peur défila au fond de ses yeux. Avait-elle peur de lui ou de la fontaine ? Le jeune homme ignorait donc s’il devait s’en sentir vexé. « Ce n'est pas toi qui me fait peur. Je sais déjà comment ça va se terminer si je m'assois là. » . L’envie de lui dire qu’il ne violait personne, du moins, aucune fille ne s’était plainte de ça, le traversa mais il préféra orienter la conversation sur quelque chose de plus familier pour elle : les mathématiques.

    « Tu sais que tu n’es pas causante comme fille ? Je pensais que ce sujet te mettrait un peu plus à l’aise en ma présence mais non » soupira-t-il. « Si tu veux partir, rien ne te retiens, je ne force personne à rester près de moi, même d’aussi délicieuse créature que toi » termina-t-il en haussant les épaules. Ricochet se releva souplement, s’étirant de tout son long. Par Merlin qu’il donnerait tout pour la décoincer, la voir détendue et rire mais cela ne semblait pas près d’arriver. Du moins, pas aujourd’hui. « Tu sais, les corbeaux sont souvent vus négativement mais ce n’est pas obligé. En Afrique Noire, il possède un rôle de guide et d'esprit protecteur, puisqu'il prévient les hommes des dangers qui les menacent. Mais en ce qui te concerne, je crois que la signification qui s’impose d’elle-même est celle-ci. Il est dit, dans certaine culture, que le Corbeau est un symbole de la solitude, de la retraite volontaire, c'est-à-dire de l'isolement destiné à atteindre un niveau de conscience supérieur. il est aussi un symbole de l'espoir, son croassement répétitif voulant dire "demain, demain" en latin. Cherches-tu à atteindre un niveau de conscience supérieure ? » Lui demanda-t-il, en se rapprochant d’elle. D’un geste empli de douceur et de tendresse, il passa la main dans ses cheveux, lui remettant une mèche derrière l’oreille. « Tu avais une pétale de fleur » murmura-t-il, sérieusement.

    Ricochet se retira ensuite, retournant sur son banc. Assis, il ouvrit son carnet de dessin, la scrutant une dernière fois avant de se mettre à dessiner fébrilement. « Tu fais un beau modèle. Si tu veux, je te donnerais le dessin, une fois terminé. Ce n’est pas du grand Art, mais il paraît que je me débrouille plutôt bien. »
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyJeu 14 Mai - 21:54

Mais qui était-il vraiment? Et surtout, que voulait-il? À chaque moment où Imogen était persuadée qu'il se riait d'elle, l'instant d'après il parvenait en une parole, en un geste à ébranler toutes ses convictions. Il paraissait très différent de l'image qu'elle en avait toujours eu. Et pourtant, elle aurait aimé savoir si tout cela était réel, ou s'il s'amusait à jouer la comédie en sa présence. Il n'aurait pas été le premier à agir ainsi. Ni même sans doute le dernier. Sa timidité et sa réserve en faisait une proie parfaite, ce qu'elle regrettait. En cela elle était profondément jalouse de sa sœur, beaucoup plus forte qu'elle qui avait l'impression ne pas savoir se défendre. Elle avait toujours été la plus sensible, la plus fragile des deux et détestait ce rôle. Elle aurait aimé être vue comme quelqu'un de fort, d'indépendant, et non comme ce pauvre oiseau perdu que l'on s'acharnait à appeler Corbeau.
Non elle n'était pas bavarde. Elle aurait pu l'être, si elle l'avait voulu. Mais elle s'était enfermée dans le mutisme depuis trop longtemps pour parvenir à changer d'un coup. Bien sûr, lorsque l'on prenait le temps de la connaître, on découvrait des face d'elle bien différentes. Elle était capable de rires, de sourires et surtout de légèreté. Mais tout cela était contrebalancé par la douleur sourde qu'elle avait enfouie si profondément dans son être qu'à présent elle semblait déchirée, torturée de l'intérieur.

Étrangement, il semblait presque déçu de son silence. Et de façon encore plus curieuse, la jeune fille en ressentit une once de culpabilité, un sentiment qui la surprit profondément. Pourtant elle demeurait persuadée qu'il se moquait d'elle. Et habituellement elle restait davantage indifférente à ce genre de réaction. Après tout, elle y était habituée. Et pourtant, là, elle aurait été presque prête à s'en excuser, à se justifier. Non elle n'arrivait pas à faire autrement. Elle était désolée de lui faire perdre son temps. Pourtant c'était lui qui recherchait sa présence, et non le contraire. N'est-ce pas? Étrangement, la réponse qui aurait dû être évidente mit du temps à paraître claire dans son esprit. Son malaise s'agrandit lorsqu'elle le vit soupirer. En principe, elle aurait dû obéir à son invitation et partir. Et pourtant, elle ne le fit pas, demeurant figée sur place, à le regarder. Et préféra ne pas se demander pourquoi.
Une fois de plus il évoquait le thème du corbeau. Cela devait réellement l'inspirer. Et il se mit à l'analyser. Elle n'avait eu que peu d'analyses de son comportement. Une fois du seul psychiatre qu'elle avait vue parce que son père l'y avait forcée. Et une seconde fois par sa sœur, au cours d'une dispute. Bien sûr, elle savait ce que les autres pensaient d'elle, elle était loin d'être stupide. Mais cette description qu'il fit d'elle ne ressemblait à nulle autre qu'elle ait pu entendre auparavant.
    - Cherches-tu à atteindre un niveau de conscience supérieure ?

Elle resta silencieuse quelques instants avant de répondre à sa question, baissant les yeux. Elle aurait pu répondre ce qu'elle voulait à cette question. Et pourtant elle choisit de dire la vérité, bien qu'elle ne soit pas si évidente pour elle.
    - Je ne sais pas trop quel genre de personne je suis. Ni ce que je cherche.

Cependant il avait dit vrai dans la majeure partie de sa description. Elle recherchait effectivement la solitude et l'isolement. Elle ne pouvait vivre en présence des autres, elle ne parvenait pas à établir des relations de confiance, que ce soit sur le plan amical ou amoureux. Elle avait quelques amis, mais aucun qui ne puisse prétendre réellement la connaître. Quant à ses relations amoureuses, aucune n'avait tenue plus de quelques semaines. Les gens finissaient tôt ou tard par renoncer. Mais la vérité était qu'Imogen était en colère. Elle était habitée par cette sombre, cette puissante colère qui ne l'avait pas quittée depuis plus de dix ans. Cette colère silencieuse qu'elle ne parvenait à exprimer. Elle vivait dans le mutisme, alors qu'en réalité elle avait envie de hurler afin d'espérer se faire entendre.

Elle tressaillit légèrement au contact de sa main dans ses cheveux. Cependant, elle ne recula pas cette fois. Son regard verts se porta de nouveau sur lui et le suivit tandis qu'il alla s'assoir sur le banc. Elle observa attentivement sa main courir sur le papier. Les personnes capables d'effectuer un travail artistique, que ce soit du dessin ou de la musique, l'avait toujours fascinée. Elle le regarda pendant quelques temps, même si elle, au contraire, pensait faire un bien piètre modèle.
Puis la jeune fille s'avança doucement vers lui et s'assit à ses côtés sur le banc. Elle prit une inspiration avant de se tourner vers lui pour lui parler.
    - Écoute, je me doute bien de la raison pour laquelle tu a l'air de t'intéresser à moi. Alors je ne sais pas si c'est un pari avec tes amis ou si c'est juste pour t'amuser, mais tu perds ton temps.

Le plus étrange dans ses paroles était que ne transparaissait pas la moindre once de colère ou de reproche. Au contraire, elle semblait hésitante, comme si elle craignait de le vexé. Ce qui était un comble. Elle semblait davantage résignée. Elle avait déjà vécu ce genre de situation, cela se sentait dans sa voix, et au drôle de rictus qu'elle avait eu l'espace d'un court instant. Mais elle préférait le prévenir maintenant. Elle n'avait pas l'intention de jouer. Elle ne s'en sentait pas la force.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptySam 16 Mai - 12:37

    « Je ne sais pas trop quel genre de personne je suis. Ni ce que je cherche. » Lui répondit-elle. Pour une fois, sérieux, Ricochet lui jeta un regard confiant. Elle finira par trouver sa voie. Ce serait long mais on finit tous par plus ou moins dénicher quelque chose. Dès fois, il ne s’agit qu’une vague mascarade, nous faisant chuter de haut. Une impression de faire quelque chose d’utile avant de se rendre compte qu’une nouvelle fois, on ne se trouve à notre place. Quelle est notre place dans ces cas là ? Comment se dire ma vie à un sens ? Ricochet ignorait les réponses à ces questions. Toutefois, il tendait à croire que le plus difficile en ce monde, était d’y vivre tout simplement. Les difficultés, les bonheurs, toutes ses événements qui nous font avancer ou reculer. Pour lui, malheur rime avec bonheur et inversement. L’un ne va pas sans l’autre. Comme le jour et la nuit sont indissociables. « Alors cesse de chercher, peut-être que ça te tombera d’un coup. » fit-il en haussant les épaules. Ricochet se rapprocha alors d’elle, afin de lui ôter un petit pétale de fleur qui avait élu domicile dans sa chevelure. Une faible excuse pour se rapprocher de cette fille pour qui son cœur marquait un temps d’arrêt. Depuis qu’il l’avait aperçu, elle était devenue son rayon de soleil, son coup de cœur. Et voilà qu’il lui parlait, du moins qu’il tentait. Rick ne ressentait pas vraiment de difficultés à parler au sexe opposé mais voilà que sous son regard méfiant et timide, il perdait ses moyens. Elle lui donnait l’impression que la moindre approche serait sujette à un refus catégorique. Pourtant, il tentait et retentait d’entamer le dialogue. Devait-il abandonner ?

    Rick termina par se détourner d’elle afin de rejoindre le banc, reprenant son carnet en main. Le dessin lui permettait de mettre ses idées, ses pensées en ordre. Depuis qu’il s’était pris de passion, il dessinait sans compter. Il suffisait de voir le nombre de carnet de dessin remplit. Des croquis, des portraits, des graffitis, tout y passait. Dès qu’il trouvait un modèle, il le dessinait sous tous les angles. Il y avait bien sûr sa famille, ses amis, quelques conquêtes qui avaient accepté de poser pour lui. Son crayon semblait mû de sa propre volonté. Et aujourd’hui, il désirait voir les traits d’Imogen prendre vie sous la fine pointe de son crayon. Dire qu’il fut surpris qu’elle vienne le rejoindre, serait un euphémisme. Il pensait sincèrement qu’elle prendrait la poudre d’escampette à la moindre occasion. « Écoute, je me doute bien de la raison pour laquelle tu a l'air de t'intéresser à moi. Alors je ne sais pas si c'est un pari avec tes amis ou si c'est juste pour t'amuser, mais tu perds ton temps. » Prononça Imogen sur un ton qui où ne transpirait aucune colère. Il trouvait cela triste de tout encaisser sans broncher mais pour l’heure, il éclata de rire. Il était bien question de défi mais cela ne la concernait en rien mais plutôt une autre étudiante du nom d’Electra. Entre Christmas et lui, la « guerre » était ouverte pour savoir qui réussirait à séduire la demoiselle en premier. En ce qui la concernait, si elle était sujette au moindre défi, il était du plus sincère. « Excuse-moi. Ne le prends pas mal mais je pensais juste à autre chose. Aucun défi mademoiselle, je suis ici de mon plein grès et au risque de te déplaire, j’apprécie énormément ta compagnie.. Silencieuse. Pour une fois que je suis gentil et honnête, je devrais presque me sentir vexé. Mais je te pardonne bien volontiers ».

    Sans lui laisser le temps de réagir, il déposa un baiser sur sa joue, avant de murmurer, d’un ton taquin « c’est pour te faire pardonner » . Peu après, Ricochet retourna à son dessin, où déjà on pouvait y apercevoir des traits féminins prendre forme. Quoiqu’elle pense, il ne perdait aucunement son temps. Elle possédait un très beau visage, bien qu’elle ne le mette pas beaucoup en valeur. Quoiqu’il en soit, elle faisait un modèle très agréable à dessiner. « Tu sais, les mecs sont vraiment des crétins. Mais la plupart acceptent les défis parce que la demoiselle leur plait. Si jamais, il devait y avoir un pari, je t’assure que j’accepterais sans problème si c’est de toi dont il s’agit. » Glissa-t-il d’une manière très adroite. Rick venait quand même de lui avouer qu’elle lui plaisait. Il se demandait comment, elle réagirait. Fuir, rougir, se mettre en colère, ou ne pas le croire du tout, voir une réaction non citées dans cette liste ? Mystère. Dans tous les cas, il s’en amusait déjà. Sérieux mais moqueur, sincère mais joueur, tel était Ricochet Oliver Archibald.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptySam 16 Mai - 20:04

Ce n'était pas quelque chose d'évident pour Imogen de lui parler ainsi, de lui dévoiler ce qu'elle avait sur le cœur. Elle avait l'impression de s'ouvrir, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Bien sûr, pour la plupart des gens, ce genre de petites révélations ne signifiaient rien, mais pas pour elle. Elle avait du mal à se dévoiler, alors parvenir à dire quelque chose de personnel était un grand pas. Aussi lorsqu'elle le vit rire, elle faillit partir, pensant qu'il se moquait réellement d'elle. Elle eut l'espace de quelques instants, qu'il la considérait comme tant d'autres la considéraient. Un jouet, une source de distraction et d'amusement. Et bien qu'elle ne le montre pas, elle avait en réalité beaucoup de mal à le supporter. Mais au lieu de réagir, elle préférait ne rien dire, tout supporter en silence. C'était ainsi qu'elle fonctionnait. Mais ce n'était pas par choix. Elle se sentait incapable d'agir autrement. Son père lui avait dit un jour qu'elle était bien plus forte que ce qu'elle imaginait. Et que viendrait un jour où elle le réaliserait. Mais malgré tout le respect et l'amour qu'elle éprouvait pour lui, elle savait qu'il avait tort. Elle n'était pas forte, elle était fragile, bien trop fragile. Il suffisait de la regarder pour le savoir. Elle se sentait incapable de se défendre. Alors elle ne disait rien, tout simplement. Fuir était plus facile que d'affronter la réalité, affronter ce qui la rongeait de l'intérieur depuis si longtemps.
    - Excuse-moi. Ne le prends pas mal mais je pensais juste à autre chose. Aucun défi mademoiselle, je suis ici de mon plein grès et au risque de te déplaire, j’apprécie énormément ta compagnie.. Silencieuse. Pour une fois que je suis gentil et honnête, je devrais presque me sentir vexé. Mais je te pardonne bien volontiers.

Elle ne sut pas quoi répondre tout d'abord. Elle le regardait attentivement. Puis, sans prévenir, elle sentit soudain le contact des lèvres du jeune homme sur sa joue. Elle baissa brutalement les yeux, tandis que ses joues habituellement si pales se coloraient d'une teinte rouge. Elle avait l'impression d'être une parfaite idiote. Elle n'aimait pas montrer ce qu'elle éprouvait réellement. Et pourtant son visage n'avait aucun mal à la trahir cette fois-ci. Elle sentait que tout contrôle lui échappait. Et c'était quelque chose qui lui faisait peur, à elle qui avait l'habitude d'enfouir au fond d'elle tout ce qui était susceptible de faire mal un jour.
    - Tu sais, les mecs sont vraiment des crétins. Mais la plupart acceptent les défis parce que la demoiselle leur plait. Si jamais, il devait y avoir un pari, je t’assure que j’accepterais sans problème si c’est de toi dont il s’agit.

Elle se tourna brusquement vers lui, les yeux écarquillés en une expression totalement incrédule. Venait-il bien de lui faire comprendre qu'elle lui plaisait? Elle avait du mal à croire qu'une telle chose soit possible. Elle ne ressemblait pas aux filles avec qui elle l'avait vu. D'ailleurs, elle ne ressemblait pas aux filles qui inspiraient ce type de penchant vers n'importe quel autre jeune homme. Puis de stupéfait, son regard sembla de nouveau méfiant.
    - Est-ce que tu te moque de moi?

Elle aurait du partir, fuir, et ce le plus rapidement possible, avant de connaître la réponse. Elle ignorait si elle préférait qu'il se moque d'elle ou qu'il soit sérieux. La première situation la blesserait peut-être, mais la seconde la terroriserait. Elle savait qu'il ne devait pas éprouver de sentiment pour elle. Elle était incapable de faire confiance. Pourquoi avec lui ce serait différent? Elle baissa les yeux, regardant fixement ses genoux.
    - Tu devrais peut-être parier sur une autre fille, dans ce cas là.

Elle s'acharnait à fixer ses genoux, refusant de le regarder de nouveau en face. Elle se sentait mal, vraiment mal, et elle ignorait pourquoi c'était à ce point. Mais elle n'avait pas d'autre choix. Elle ne pouvait que rester seule. Et une part d'elle continuait de penser qu'il s'amusait. Ou s'il était sincère, qu'il ne s'agisse que d'une lubie passagère. Elle savait qu'il était un séducteur, et bien qu'elle le joue trop souvent à son goût, elle détestait le rôle de proie.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyDim 17 Mai - 17:51

    A l’heure actuelle, Imogen le regardait comme s’il venait de commettre un crime. Est-ce si étrange qu’un homme s’intéresse à elle? Ne lui avait-on jamais fait la cours à moins que sa sœur obtiennent toutes les faveurs? Les yeux écarquillés, elle avait tout de la fille à qui l’on vient d’annoncer que le père noël n’existait pas ou quelque chose dans le genre. « Est-ce que tu te moque de moi? » le questionna-t-elle. Ricochet arqua un sourcil, avant d’hausser les épaules. Dans un sens, elle était épuisante avec sa manie de douter de tout, surtout d’elle-même. S’il ne se retenait pas, il lui prouverait qu’il ne se moquait pas d’elle. Cependant, quelque chose -comme l’intuition, lui soufflait qu’il ne ferait que de l’effrayer ou de la mettre en colère. Comme si cette manifestation de sentiments la terrorisait, elle baissa immédiatement les yeux, observant ses genoux. « Tu devrais peut-être parier sur une autre fille, dans ce cas là. » Rick lâcha un nouveau soupire. Ce qu’il ressentait ne se dictait pas. Ok, elle représentait une sorte de défi pour lui mais l’amour n’en était-il pas un? Ses parents en étaient la preuve vivante. Deux être diamétralement opposés qui avaient réussi à s’unir pour le pire et le meilleur. Ne disons-t-on pas, que les contraires s’attirent? « Tu sais, je me suis pas réveiller un matin pour me dire : tiens cette fille ferait joli sur mon tableau de chasse. » l’attaqua-t-il. Ricochet était en quelque sorte blessé par sa réaction. Ok; il était un séducteur mais si elle-même ne regardait pas au-delà des apparences alors qui le ferait.

    « Je ne me moque pas de toi ! Tu fais aussi peu cas de ta personne? Mais regarde toi dans un miroir, tu es mignonne, et je présume loin d’être idiote. Si tu cessais quelques secondes de te cacher derrière ta frange ou ta sœur jumelle, tu verrais que je ne suis pas le seul à être attiré par toi. » discourut-il avec passion avant de déchirer son croquis pour le lui lancer. « Regardes comme je te vois. Tu n’es pas un monstre mais j’ai l’impression d’en être un quand tu me regardes ainsi » soupira-t-il en se relevant, coinçant son crayon dans les spirales de son carnet. A quoi bon rester auprès d’une personne dont clairement, il la dégoûtait. Sa réputation pour une fois, ne le desservait pas. Ricochet la quitta alors sans un mot, la laissant sur son banc. A peine avait-il fait cinquante mètres qu’il revint sur ses pas, pour se planter devant elle. « Tu sais Imogen, il ne tient qu’à toi de changer les choses mais rassures-toi,mes mains de séducteurs, de méchant loup resteront loin de toi. Te voilà rassurée? » asséna-t-il froidement. Le topaze n’avait pas l’habitude d’être ainsi rejeté. Peut-être se méprenait-il de ses silences mais ne lui avait-elle pas clairement fait comprendre qu’elle n’était pas intéressée? Ne lui avait-elle pas dit de parier sur une autre fille?! Rick ne voyait pas trop comment interpréter ses paroles à part comme une fin de non recevoir. La timidité avait ses limites. Encore une chance qu’il l’apprécie suffisamment, sinon, il se montrerait plus virulent mais il en était tout bêtement incapable.

    Il se souvint du dessin qu’il lui avait donné. Durant le laps de temps qu’ils avaient « discuté », il avait continué de tracer ses traits. Ce n’était qu’une esquisse mais elle la représentait telle qui la voyait. Un sourire doux et timide, un regard troublé et légèrement fuyant. On pouvait voir sa douceur et sa défiance transparaître de ces quelques coups de crayon. « Je te laisse ! Je ne voudrais pas te mettre plus mal à l’aise que tu ne l’es actuellement. » soupira-t-il, presque tristement. Il détestait les gens qui se bloquaient aux préjugés. Ne pouvait-on pas vivre sans les étiquettes? Et apprendre à connaître les gens en les côtoyant? Apparemment non.
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyDim 17 Mai - 18:31

Il avait mal pris ses paroles. Très mal. Jamais Imogen n'aurait cru qu'elle le blesserait au point de provoquer chez lui une telle réaction. Et jamais elle n'aurait pensé que la réaction du jeune homme lui ferait éprouvé une telle sensation de culpabilité, de malêtre. Oui, elle s'en voulait, elle s'en voulait de s'être montrée si vague, au point que visiblement il s'était mépris sur le sens de ses paroles. Elle devrait sans doute le laisser partir, le laisser la détester, la haïr peut-être. Cela valait toujours mieux pour lui. Elle ne pourrait rien lui apporter de bien, jamais. Elle doutait d'être capable de s'ouvrir à quelqu'un suffisamment pour pouvoir le rendre heureux. Comment pourrait-elle inspirer du bonheur à quelqu'un alors qu'elle ne parvenait pas à s'en inspirer à elle-même? Elle encaissa tout ce qu'il lui dit, sans même oser le regarder en face. Si elle avait tourné les yeux vers lui, ne serait-ce qu'un instant, elle aurait probablement eu une réaction déplacée. Elle aurait tenté de lui expliquer ce qu'elle ressentait, elle aurait peut-être eu un geste pour le retenir. Elle ne le pouvait pas. C'était mieux. Le plus dur fut d'entendre le bruit de ses pas, ses pas s'éloigner alors qu'elle mourrait d'envie de se lever et de courir pour le rattraper. Les mains posées sur le banc, elle en tenait les rebord avec force, comme si cela pouvait suffire à la retenir captive, à l'empêcher de le rejoindre.

Mais il fallut qu'il revienne. Qu'il pose son dessin, ce dessin sur ses genoux, qu'elle fut obligée de regarder. Elle eut l'impression de se voir pour la toute première fois, comme s'il s'agissait d'une autre personne. Elle avait du mal à se reconnaître et en même temps savait que c'était elle. Et un sourire se dessina sur son visage, léger, presque imperceptible et dissimulé par les mèches de ses cheveux bruns qui formaient un rideau pour le masquer, si bien qu'elle douta que Ricochet ait pu le voir. Un sourire d'Imogen était rare envers quelqu'un qu'elle connaissait si peu. Et cependant, ce simple dessin avait fait naître en elle une sensation si belle qu'il aurait été impossible qu'elle puisse s'en empêcher.
Par ses paroles et son ton transparaissaient sa déception. Et cela la blessait sans doute autant qu'il était blessée. Elle sentait sa tristesse, et avait du mal à la supporter. Elle aurait du, une fois de plus, le laisser partir. Mais cette fois, elle ne le put pas. Elle se leva brutalement et lui attrapa le bras pour le retenir.
    - Ce n'est pas toi, le monstre...

Elle ferma les yeux, à peine un instant, pour se demander ce qu'elle était en train de faire. Elle ignorait ce qu'elle allait dire, ou faire. Sa réaction était tellement soudaine qu'elle-même avait du mal à le savoir.
    - Rick, tu ne dois pas avoir de sentiment pour moi... Je n'arrive pas à m'ouvrir, je te jure que j'ai essayé... Tu ne serais pas bien avec moi... alors c'est pas toi le monstre, c'est moi...

Elle parlait sans vraiment réfléchir, et avec grande difficulté. Elle était troublée, torturée, et cela était facilement visible. Elle essayait tant qu'elle le pouvait de le regarder dans les yeux en parlant, mais elle n'y arrivait pas toujours, tandis qu'elle lui avouait, de façon implicite, ce qu'elle pouvait éprouver à son égard.
Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi, mais le repousser de cette façon la déchirait en morceaux. Ou plutôt si, elle le savait, mais elle n'osait se soumettre devant l'évidence. Elle se sentait déjà prête à pleurer. Mais elle ne le devait pas. Elle ne versait jamais la moindre larme, du moins jamais devant quelqu'un. Et puis cela ne changerait rien. Oui c'était elle le monstre. Incapable de s'attacher, de dévoiler ses sentiments. Incapable d'être avec quiconque. Un monstre de solitude et de colère. Pas un monstre traditionnel mais presque pire. Et maintenant qu'elle avait tenté de s'expliquer, maintenant qu'elle l'avait blessé, elle n'avait plus qu'à se retirer...
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MessageSujet: Re: Un instant de paix [CLOS] Un instant de paix [CLOS] EmptyLun 18 Mai - 16:35

    Rick allait s’en aller, fuir cette fille qui le mettait dans tous ses états et à laquelle, il s’était attaché, bien malgré lui. Cela faisait toujours mal de se faire rejeter. Il comprenait un peu plus ses ex-petites amies mais il en fallait bien plus au sorcier pour éprouver le moindre état d’âme. L’amour était un jeu où on gagnait ou on perdait. Quitte ou double. Une connerie de jeu dont il refusait de prendre part. La séduction, voilà un jeu auquel il aimait jouer. On pariait, on raflait la mise et point barre, on passait à la suivante. Or, l’amour ça laissait des traces impérissables. Cela nous marquait comme un fer rouge, nous pourrissant de l’intérieur. Un poison. Voilà ce que c’était et il était hors de question qu’il se prenne les pieds dedans. Finalement, Imogen avait raison de le repousser. Il valait mieux ainsi. Alors pourquoi éprouvait-il cette pointe de douleur au creux de son cœur, et ce zeste de regret ? Se passant une main dans ses cheveux, Ricochet soupira. Une bonne bierreaubeurre et tout irait mieux après. Une main sur son bras l’empêcha de partir. Que voulait-elle ? « Ce n'est pas toi, le monstre... » Prononça-t-elle avant de fermer les yeux, un court instant. Comme il aurait voulu passer sa main dans ses cheveux soyeux, dans une douce caresse. A la place, il se contenta de la mettre dan sa poche. Autant éviter toute tentation inutile. « Rick, tu ne dois pas avoir de sentiment pour moi... Je n'arrive pas à m'ouvrir, je te jure que j'ai essayé... Tu ne serais pas bien avec moi... alors c'est pas toi le monstre, c'est moi... »

    Si seulement, elle voulait bien voir au-delà de sa douleur, elle comprendrait qu’elle n’était pas un monstre. Loin de là. C’était bel et bien lui. Il avait tué un être humain, il s’était trompé. Comment réagirait-elle si elle l’apprenait ? Sûrement en fuyant en courant et en le dénonçait. Le Spirit causait bien des tourments aux élèves mais si quelqu’un apprenait sa méprise.. Non, il ne préférait pas envisager ce scénario. Son ami le couvrait alors inutile de revenir en arrière. Imogen resta immobile, troublée, torturée. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Doucement, il lui releva le menton, plongea son regard bleu dans le sien. « Tu n’es pas un monstre. Tu es trop jolie pour en être un. Malheureusement, on ne choisit pas nos sentiments, cela ne se contrôle pas. Si un jour, tu changes d’avis, viens me voir mais ne tarde pas trop. Je ne suis pas assez romantique pour attendre une femme, une éternité. » Termina-t-il sur une note d’humour. Rick eut une once de malice au fond de ses yeux avant qu’elle ne cède place à un sérieux inébranlable. « Prends soin de toi Imogen, et regarde un peu le soleil de temps en temps. On dit que le corbeau est un oiseau solaire dans certaines légendes, alors envole-toi vers des jours plus lumineux » murmura-t-il avant de céder à la tentation et de déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Un sourire plus tard et il tournait les talons pour rejoindre son prochain cours qui débuterait dans une grosse demi-heure. Il salua tout de même une dernière fois la jeune femme, d’un signe de la main, sans se retourner.

    Il espérait la revoir, peut-être bientôt mais ce sera à elle de faire le prochain pas. Rick voulait bien se montrer patient, mais il avait ses propres limites. Son coup de cœur ne durerait pas éternellement. Du moins, c’est ce qu’il aimait penser. On ne reste jamais trop sur ses gardes avec un démon du style de l’amour. Cette bonne vieille connerie. Oh non, jamais une femme ne mettrait le grappin sur lui. Il tenait trop à sa liberté pour se laisser amadouer aussi facilement.


THE END
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